Une fois de plus, à Kasserine, ce vendredi, le siège du gouvernorat a vu des dizaines de chômeurs manifester leur désarroi.
Calmes, ils scandent peu de slogans. Vers 15h, le cordon militaire étant insuffisant, ils réussissent à atteindre la porte – fermée – du siège du gouvernorat de la ville, qu'ils ont tambouriné en criant.
![kasserine]()
Pour Asma, 25 ans, venir ici était une évidence. Doublement diplômée avec un Master en finance et un en comptabilité, qu'elle a obtenus à Sfax, elle cherche du travail depuis maintenant trois ans, "ici à Kasserine ou n'importe où en Tunisie".
Sa sœur Takwa, 19 ans, est venue avec elle.
Bien qu'encore jeune, elle tient à faire passer le message aux autorités que "tout ce qu'on leur demande, ce sont des investissements, que ce soit des entreprises, des infrastructures, des médecins spécialistes… Kasserine est une ville marginalisée!".
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La violence? "On est les premiers à en souffrir! "
Tout compte fait, l'annonce du retrait des promesses énoncées par le porte-parole du gouvernement n'est guère sur les lèvres des manifestants, qui n'y croyaient que peu. Pour la plupart, la fin de la mobilisation ne peut venir qu'avec un emploi. "On restera là tant qu'il faudra!", promet Nahida Zidi, 35 ans, et une maitrise en psychologie en poche depuis 2010.
"Rester chez nous ou ici, ça revient au même", estime-t-elle.
Contactée par le HuffPost Tunisie, Nadia, jeune femme âgée de 28 ans vit à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville.
Les jours précédents, elle avait choisi "de rester devant la télé". Sans emploi, elle est venue manifester ce vendredi pour "montrer au gouvernement que la Tunisie a besoin de plus qu'un geste ou des promesses (...) Mais d'une vraie réforme de fond".
Tasnim, elle, rejoint le discours de Nadia.
À 25 ans, elle raconte qu'elle vit dans une situation précaire car son mari est lui aussi au chômage: "Je n'ai que 170 dinars par mois que m'offrent mes parents".
Après avoir obtenu un diplôme en littérature française, elle pensait que ça allait lui permettre de s'émanciper et de vivre vraiment comme elle en rêvait a-t-elle confié au HuffPost Tunisie.
Forcée de constater les multiples échecs à l'embauche, elle est retournée vivre à Kasserine auprès de ses parents. Malgré les difficultés, elle garde espoir.
Condamnant fermement tous les heurts avec les forces de l'ordre, elle poursuit "on assimile notre région aux violences, au Mont Châambi et aux terroristes. Mais il faut savoir qu'on est les premiers (habitants de la ville) à en souffrir (...) On donnerait tout ce qu'on a, pour travailler, vivre dans le confort et être heureux."
Calmes, ils scandent peu de slogans. Vers 15h, le cordon militaire étant insuffisant, ils réussissent à atteindre la porte – fermée – du siège du gouvernorat de la ville, qu'ils ont tambouriné en criant.

Pour Asma, 25 ans, venir ici était une évidence. Doublement diplômée avec un Master en finance et un en comptabilité, qu'elle a obtenus à Sfax, elle cherche du travail depuis maintenant trois ans, "ici à Kasserine ou n'importe où en Tunisie".
Sa sœur Takwa, 19 ans, est venue avec elle.
Bien qu'encore jeune, elle tient à faire passer le message aux autorités que "tout ce qu'on leur demande, ce sont des investissements, que ce soit des entreprises, des infrastructures, des médecins spécialistes… Kasserine est une ville marginalisée!".

La violence? "On est les premiers à en souffrir! "
Tout compte fait, l'annonce du retrait des promesses énoncées par le porte-parole du gouvernement n'est guère sur les lèvres des manifestants, qui n'y croyaient que peu. Pour la plupart, la fin de la mobilisation ne peut venir qu'avec un emploi. "On restera là tant qu'il faudra!", promet Nahida Zidi, 35 ans, et une maitrise en psychologie en poche depuis 2010.
"Rester chez nous ou ici, ça revient au même", estime-t-elle.
Contactée par le HuffPost Tunisie, Nadia, jeune femme âgée de 28 ans vit à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville.
Les jours précédents, elle avait choisi "de rester devant la télé". Sans emploi, elle est venue manifester ce vendredi pour "montrer au gouvernement que la Tunisie a besoin de plus qu'un geste ou des promesses (...) Mais d'une vraie réforme de fond".
"Je suis apolitique et je n'ai jamais voté avant. Mais aujourd'hui, je me sens délaissée, je sens que les gouverneurs et autres hautes personnalités politiques ne veulent pas voir nos problèmes à nous (les diplômés au chômage), alors que c'est leur principal prérogative. Ils ont toujours été occupés par leurs problèmes personnels." a-t-elle indiqué.
Tasnim, elle, rejoint le discours de Nadia.
À 25 ans, elle raconte qu'elle vit dans une situation précaire car son mari est lui aussi au chômage: "Je n'ai que 170 dinars par mois que m'offrent mes parents".
Après avoir obtenu un diplôme en littérature française, elle pensait que ça allait lui permettre de s'émanciper et de vivre vraiment comme elle en rêvait a-t-elle confié au HuffPost Tunisie.
Forcée de constater les multiples échecs à l'embauche, elle est retournée vivre à Kasserine auprès de ses parents. Malgré les difficultés, elle garde espoir.
Condamnant fermement tous les heurts avec les forces de l'ordre, elle poursuit "on assimile notre région aux violences, au Mont Châambi et aux terroristes. Mais il faut savoir qu'on est les premiers (habitants de la ville) à en souffrir (...) On donnerait tout ce qu'on a, pour travailler, vivre dans le confort et être heureux."
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