ATTENTION: La photo ci-dessous peut heurter la sensibilité de certaines personnes
PHOTO - A midi, devant le gouvernorat de Kasserine, la foule des chômeurs se presse sur les escaliers, tenue à bonne distance par un cordon de militaires. Des protestations secouent la ville depuis que Ridha Yahyaoui, 28 ans, est mort électrocuté après être monté sur un poteau, alors qu'il protestait avec d'autres contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.
Dans un relatif silence, le groupe reste là, à attendre. C'est alors qu'un homme, au coeur de cette foule bloquée, se met à parler fort.

Il dénonce la dureté des conditions de vie. Il se dit "très pauvre", "sans emploi depuis 5 ans", assure qu'il n'a pas réussi à contacter les responsables du gouvernorat, "depuis trois jours".
Son élocution semble étrange : l'homme a en fait une aiguille qui lui perfore les lèvres. Il se rajoute alors une seconde aiguille de l'autre, d'un geste décidé. Le sang ne coule même pas.

Autour de lui, certains ne regardent pas. Ceux qui le voient sont soit indifférents, soit haussent à peine les sourcils de dégoût. C'est surtout la lassitude qui pèse sur l'assemblée.
L'homme parvient encore à parler, et il commence à scander "Travail, liberté, dignité nationale!". Tous les autres hommes alentours reprennent en coeur.
L'un des rares moment de la journée où les manifestants ont élevé la voix.
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