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Mohsen Marzouk : l'homme qui voulut être roi
Mohsen Marzouk est un loup solitaire trop ambitieux, devenu l'homme à abattre par le "fiston du bey" et son camp. En effet, tout au long de 2015, une lutte sans merci et très personnelle avait opposé le fils du Président, Hafedh Caïd Essebsi, considéré par beaucoup comme "une marionnette aux mains des affairistes" et "un nul en politique" épris par la chefferie suprême, au secrétaire général du parti au pouvoir.
On se moquait bien de la Libye pour avoir eu deux parlements et deux gouvernements parallèles, mais au sein de Nidaa Tounes il y avait aussi deux camps et presque deux secrétaires généraux.
Plus, quand les partisans de Mohsen Marzouk optaient pour un congrès électif, les fidèles de Hafedh Caïd Essebsi appelaient, eux, à un congrès constitutif avec des membres nommés!
C'est, précisément, vers le mois de novembre 2015 que la "simple bagarre d'enfants du même quartier" avait pris une autre tournure, sur la chaine de la famille au pouvoir, Nessma TV, dont le directeur général, Nabil Karoui, a démissionné le 10 janvier afin de faire partie de la direction de Nidaa Tounes. Interviewé en direct, Essebsi fils est sorti de son silence seulement pour dénigrer son pire ennemi, Marzouk, et contester sa légitimité. Hafedh Caïd Essebsi était, alors, apparu idéologiquement trop vide. Mais, en bon fils à papa, il n'avait pas omis de déclarer "
je ferai ce que me dira mon père"(11 novembre 2015).
Aujourd'hui, les départs sont définitifs. De Marzouk à Bochra Belhaj Hmida, les démissionnaires sont, tous, catégoriques sur les agissements au sein de Nidaa Tounes. Dès mars 2015, Belhaj Hmida avait qualifié ce qui s'y passait de "honteux" et de "mascarade politique".
"Ce qui n'était auparavant qu'une allégation, vient malheureusement de se concrétiser en réalité, à savoir le principe de l'héritage", déclarait ultérieurement (le 11 janvier 2016), Walid Jalled, un autre député démissionnaire de Nidaa Tounes.
Invité de la Télévision nationale tunisienne, le 11 janvier dernier, Mohsen Marzouk avait déclaré, quant à lui, que "le Congrès de Sousse est non-démocratique et est basé sur les nominations. Nous nous engageons dans un nouveau projet : national, moderne et démocratique".
Il faut préciser, toutefois, que le très controversé Marzouk n'était pas entré comme "simple officier" à Nidaa Tounes. Il n'est autre que "l'hériter adoptif" d'Essebsi. Il a été un membre fondateur du parti, mais il en voulait très vite sortir "Président" (de son propre aveu, le 26 septembre 2015). Marzouk serait, en fait, très pressé.
Pourtant, l'ancien directeur de la campagne électorale de BCE (acronyme de Béji Caïd Essebsi) a, vite, été adoubé par son grand patron et par ses pairs. De "conseiller politique du président" à "Secrétaire générale du parti", son ascension a été fulgurante. Le tout en moins d'un an. Il fallait le faire!
L'édifice original, tel que crée par Essebsi à la demande de ses premiers disciples, le 15 juin 2012, n'a donc pas tenu. La "grande maison commune" des anti-islamistes, des démocrates et des partisans du "Vote utile", n'a pas survécu à sa première année au pouvoir.
En effet, aucune solution consensuelle n'a permis d'éviter les démissions massives. Plus exactement, 42 membres du bureau exécutif de Nidaa ont présenté leur démission et ont décidé de rejoindre le "Projet national moderne" ou encore "le Néo-Nidaa" de Mohsen Marzouk.
Avec le départ de plusieurs ténors, c'est toute la toiture de "la grande maison commune" qui s'envole.
Et pourtant, au début du mandat, tout a été tellement beau à Nidaa que personne n'a rien vu venir. Même Béji Caïd Essebsi avait tort de considérer que "la crise de Nidaa Tounes est passagère" (25 décembre 2015), tout en reconnaissant que le parti, dont il est le fondateur, n'a pas rempli sa mission principale de soutenir le processus démocratique.
Personne ne peut nier que le président de la République a été très affecté par les problèmes internes de Nidaa Tounes et ses risques de scission. Ses discours officiels de décembre 2015 peuvent être qualifiés de "fiascos". Le peuple s'attendait à des messages forts de la part du chef de l'État, qui répondent aux aspirations sociales et qui soutiennent les efforts de la Tunisie contre le terrorisme. À la place, le Président a consacré le plus clair de ses interventions à la crise au sein de "son" parti. Pourtant, en 2014, il avait bien scandé à ses concitoyens: "la patrie avant les partis" (Béji Caïd Essebsi, premier discours de campagne présidentielle, Monastir, novembre 2014).
Alors, "la maison" est-elle, déjà, en voie de démantèlement?
Non, il est encore tôt pour se prononcer. On parle beaucoup, aujourd'hui, de "travaux d'entretien" de "renouveau" du parti au pouvoir.
Quoiqu'il en soit, cet exemple tunisien de l'éclatement de la majorité au pouvoir est très intéressant. Voilà des femmes et des hommes politiques qui ont pris Essebsi au mot, à savoir que chaque membre pourra dire "oui" ou "non" sur la gestion interne du Mouvement et de l'État. Mais, ils ont pu expérimenter quelles étaient les conséquences de dire "non".
Officiellement, Béji Caïd Essebsi semblait rester neutre et ne pas vouloir trancher entre les deux camps belligérants de Nidaa (Marzouk/Essebsi fils). Car une décision directe et formelle du président aurait été plus qu'embarrassante pour lui. Cependant, le groupe de personnalités chargé de la gestion de la crise partisane (le "Groupe des 13") et de trouver un consensus fédérateur agissait forcément sous son contrôle. On peut même prétendre que Béji Caïd Essebsi avait, indirectement, légitimé les prétentions de son fils et avantagé son camp. Les avocats chevronnés, comme lui, savent légitimer les prétentions les plus absurdes.
À partir du moment où, dans un premier temps, plus d'une vingtaine de membres ont manifesté leur volonté de quitter un univers commun et le système mis en place par Essebsi, père et "fils" (au pluriel), il est intéressant de connaître la suite des évènements.
Actuellement, une question taraude bien des tunisiens: Y aura-t-il, encore, d'autres complots et plans de déstabilisation interne à Nidaa Tounes?
Cela étant dit, bien qu'il s'agisse d'un parti politique très pragmatique et opportuniste, ses composantes ne se ressemblent pas. C'est-à-dire il ne faut pas voir "tous" les Nidaaïstes comme des marionnettes à la main "des" Essebsi, avec la complicité d'anciens dignitaires de Ben Ali toujours très écoutés et respectés. La réalité est à la fois beaucoup plus subtile et efficace. Il y a certes des "béni-oui-ouistes", des lâches et des affairistes véreux... Ces Messieurs tiroirs-caisses.
Mais, il y a aussi plusieurs fortes personnalités qui ont un passé militant. C'est seulement ces derniers qui sont capables de redresser leur parti.
Avant son départ, Marzouk avait souvent dénoncé "le pouvoir en héritage" à l'intérieur de son ex-parti et "l'opportunisme politique" de Hafedh Caïd Essebsi, tout en rappelant que c'était toujours lui le secrétaire général.
Et, pour l'anecdote, la société civile tunisienne très agacée par le "fils-à-papa-président" avait lancé la campagne "retiens ton fils" (en arabe "Fa bihaythou chidd alina wildek"). Autrement dit, la Tunisie n'est plus prête à accepter "l'esprit dynastique" et "la succession familiale" en politique.
Mais, rien n'y fait. L'héritier "biologique", Hafedh Caïd Essebsi, est en passe de se faire un acronyme, comme son père. Et le temps de sa consécration semble proche.
Après le désastreux bras de fer entre Marzouk et "Essebsi Junior" qui a disloqué le parti et divisé les partisans, on pensait que les choses ne pouvaient s'aggraver davantage. C'est 2016, et il est grand temps de redorer le blason de Nidaa Tounes. Raté! "Show must go on", comme on dit.
Les calculs de politique politicienne des cadors de Nidaa ont encore repris le dessus.
En effet, au congrès de Sousse, c'est un autre "challenger" d'Essebsi fils qui aurait voulu finir le sale boulot, pour son propre compte. Il s'agit de Ridha Belhadj cet autre "ennemi caché" de Marzouk. Hafedh Caïd Essebsi et Ridha Belhadj y ont présenté chacun sa propre liste, en choisissant de l'imposer envers contre presque tous.
Visiblement, la casse est grande et les affrontements fratricides ont tout fait sauté à Nidaa. Ses adversaires politiques n'ont pas eu besoin de l'abattre. Les cadors Nidaaïstes s'en sont chargés, tout seuls. Et leurs potentiels "ennemis jurés" ne peuvent que s'en réjouir.
Pendant ce temps là, Mohsen Marzouk savourait sa revanche. Son tout premier meeting a été un franc succès. Cette première réussite montre que, désormais, il n'y a pas que Ghannouchi et Essebsi qui sont capables d'entrainer un grand nombre de "fidèles". L'ex secrétaire général de Nidaa devient une personnalité politique avec laquelle il faudra, bientôt, compter.
On peut penser que Mohsen Marzouk est l'archétype de l'homme politique détestable, mais ses appétits politiques sont plus que légitimes. Un homme trop ambitieux ne peut se contenter de jouer "le valet du Roi". L'usage dictatorial, en Tunisie, veut que les jeunes et petits cadres prometteurs se fondent au sein de la légion politique dirigée par un césar, sans qu'ils puissent gravir tous les échelons politiques. Sa sortie de Nidaa Tounes est plutôt une grande occasion à saisir.
Bon ou mauvais timing, les combines au sein de Nidaa ont marqué le début du conflit d'envergue dont Marzouk avait besoin pour aller bâtir son "nom" ailleurs.
Le risque pour le parti au pouvoir est ,maintenant, de voir Mohsen Marzouk prendre la tête d'une véritable "opposition", en rassemblant un grand nombre de partisans, et en rangeant sous sa bannière les mouvements démocrates et progressistes qui étaient traditionnellement les alliés de Nidaa Tounes. Ces mouvements trahis et humiliés ont une revanche à prendre. À cause du leurre du "vote utile" pour soi-disant chasser Ennahdha, ils ont été totalement sacrifiés et pulvérisés lors des élections de 2014. Et aucun vrai démocrate n'oublie pareil affront.
Parlons, maintenant, du chef du parti islamiste...
Rached Ghannouchi : le chasseur de primes
Rached Ghannouchi est, sans aucun doute, le véritable Kasparov de la politique tunisienne. Il n'est pas seulement un indispensable partenaire au pouvoir mais c'est, aussi, un homme politique très avisé. C'est "un homme de raison", comme l'affirme l'actuel Président du pays.
En bon stratège et excellent diplomate, Ghannouchi sait agir quand il est sur la corde raide.
Quand les esprits s'échauffent, il est toujours calme et évite les dérapages. À quoi bon se battre, quand on peut négocier? Surtout qu'aucun islamiste tunisien ne veut subir le sort des Frères musulmans d'Égypte.
Ghannouchi joue, à merveille, le rôle du comédien souple. Mais en coulisses, des acteurs de l'ombre et des "chiens de guerre" feraient monter la tension entre les adversaires du Cheikh, au besoin par des actions clandestines violentes. Son groupe se tiendrait toujours prêt si la nation rechigne, pour faire discrètement pression sur le gouvernement.
D'aucuns prétendent, justement, que l'arme principale de Ghannouchi est "diviser pour mieux régner". Et bien, il faut faire la différence entre "être un politicien" et "être un saint". Un politicien est censé saisir toutes les opportunités qui se présentent pour attaquer ses adversaires, dans le but de gouverner. Et il n'a pas que de bonnes manières pour asseoir son autorité.
Nous persistons, donc, à considérer Ghannouchi comme un pro de la politique. Il frappe les esprits par son intuition, son sens de la manœuvre et son action.
Très bien informé par ses "espions", il avait, jusque là, déjoué dans leur nid toutes les rébellions fomentées par la "petite opposition" et les icônes du camp démocrate.
Le chef islamiste est habitué à observer, tout en silence, la scène politique tunisienne et de prendre grand soin de ne s'immiscer dans aucun conflit, d'aucune sorte. Ainsi, durant toute la crise de Nidaa Tounes, les consignes du Cheikh ont été très claires; les islamistes ne devaient prendre position en faveur d'aucun des deux camps belligérants. "Il y va de l'intérêt du pays que Nidaa Tounes reste unifié", déclarait-il, déjà en février 2015.
C'est une évidence: Le discours officiel de Ghannouchi est bien pesé et contrôlé.
En un temps éclair, Rached Ghannouchi a fait du mouvement Ennahdha, banni au temps de Ben Ali, le parti le mieux structuré, le plus discipliné et le seul groupe politique tunisien à avoir une stratégie à court, à moyen et à long terme.
Confronté aux critiques de gouvernance politique et de gestion interne, émises par ses pires adversaires, le cheikh islamiste est resté imperturbable. Et depuis l'ère de la Troïka gouvernante, il pu a domestiqué un bon nombre de chefs politiques.
Pour triompher à long terme, Ghannouchi n'était pas obligé de jouer l'opposant farouche grâce au poids politique de son parti. Il a très vite compris qu'il a plutôt intérêt à "Nidaaïser" ses relations. Il a, donc, appris à connaître les laïcs et la laïcité.
Qu'est ce que la laïcité sinon l'exclusion de la religion de l'exercice administratif et politique. Et Rached Ghannouchi l'avait bien appliqué: La religion à la maison et dans son bureau, en secret ; la citoyenneté et la civilité à l'État, publiquement. C'est du moins ce qui apparait, officiellement, si l'on omet de parler des prises de position d'Ennahdha par rapport à la désignation du Mufti de la République, ou par rapport à la crise qu'a provoquée la révocation de certains imams. Et ce, sans oublier l'instrumentalisation politique des mosquées.
"Sidi el-cheikh", comme l'appellent ses zélateurs, semble s'être accommodé au jeu démocratique. Ainsi, dès l'annonce des résultats des élections de 2015, il a tenu à féliciter les vainqueurs sans faire trop de bruit.
Quoiqu'on en dise de lui, Ghannouchi est doué et sait que ses services et ses qualités sont appréciés par les autres camps.
Dans le nouveau paysage politique tunisien, il connaît parfaitement tous ses adversaires. Il y développe de vraies relations d'amitié et assurément politiques... Tandis que ses opposants, aveuglés par la cupidité, sont des adeptes de la politique du "boudage". Ils n'arrivent pas à dépasser leurs problèmes d'égo. C'est clair que, sans renouvellement des structures et en dehors d'une union sacrée, ils n'auront aucun poids dans l'actuel paysage politique. Par conséquent, leur traversée du désert sera longue.
Ce n'est pas exagérer de dire que Rached Ghannouchi est "l'ami" de presque tout le monde. Même dans ses cérémonies les plus intimes, il prend le soin d'inviter les politiciens et les grandes personnalités du pays. Il ne néglige personne.
En fin politique, il place tous ses pions sur "son" échiquier tunisien. C'est lui qui semble tenir la télécommande du pouvoir. Et tellement il collectionne les "conquêtes" politiques, autrement dit les "alliances" gagnantes pour son camp, il mérite le titre de "chasseur de primes".
Son actuelle mission est à la hauteur de ses compétences. En effet, Ghannouchi et Ennahdha se seraient donné une "mission" bien précise. C'est celle de réussir la passation des pouvoirs. Autrement dit, accompagner le sens de l'histoire postrévolutionnaire, les pieds sur le frein. Il s'agit, plus exactement, de laisser Essebsi et Nidaa régner sans gouverner.
Essebsi et Nidaa on été, de leur part, très pragmatiques. Ils considèrent qu'en collaborant avec le second géant politique du pays, Ennahdha, ils sont arrivés à "faire changer les islamistes".
Sur les sujets très chauds, il est important qu'à Carthage (la Présidence) comme au Bardo (le Parlement), la seconde force législative et politique au pays -les islamistes- soit aussi l'alliée des gouvernants actuels. Et il est, toujours, important pour le parti au pouvoir de maintenir ses relations avec Ennahdha.
Dans cette gestion trop stratégique et inclusive des affaires de l'Etat, "le compromis" semble être le mot d'ordre de ces deux grandes formations.
Il est, ainsi, tout à fait normal de constater que quand les Nahdhaouis viennent voir Essebsi à Carthage, ils montent le perron avec des idées Nidaaïstes et ils redescendent avec les leurs. Ce faisant, BCE et Nidaa Tounes obtiendraient la terre promise au Parlement. Et donc, ils y feraient ce qu'ils voudraient grâce aux consignes de vote trop discipliné de leur partenaire -islamiste- privilégié.
En contrepartie, Ennahdha a son mot à dire concernant l'exécutif, entre autres. Et leur "instrument" c'est bien Béji Caïd Essebsi.
Il faut dire que ce nouveau statu quo ne fait pas l'unanimité, à Tunis. Plusieurs opposants ont, en effet, critiqué l'influence excessive d'Ennahdha sur le pouvoir.
Prenons l'exemple du dernier remaniement ministériel du 6 janvier. Zied Lakhdar, député du Front Populaire, avait estimé que la descente aux enfers de Nidaa Tounes a permis à d'autres partis, à leur tête Ennahdha, de faire pression sur le Premier ministre, Habib Essid.
Pour sa part, Samir Bettaïeb, secrétaire général du parti Al-Massar, avait qualifié ce remaniement d'un "non-événement" qui a été "décidé au Palais de Carthage" et non à la Kasbah (siège du Premier ministère), comme cela devait se passer.
Il sous-entend, ainsi, que le chef du gouvernent est la seule autorité compétente pour la nomination des ministres, en Tunisie. Il avait ajouté que "c'est Ennahdha qui tire les ficelles. Et même si les nouveaux ministres de l'Intérieur et de la Justice ne se réclament pas de ce mouvement, ils ne lui feront jamais du mal, notamment par rapport à l'ouverture de certains dossiers".
Selon Bettaïeb, Ennahdha a hérité un ministère stratégique, le ministère de l'Énergie et des Mines. Il craint, par conséquent, que le parti islamiste puisse enterrer des dossiers "douteux". Mais pour lui, "le comble est l'éviction du ministre des Affaires Religieuses, qui représente une victoire pour Ennahdha".
Nous rejoignons Bettaïeb dans ses conclusions.
Se pourrait-il que le président de la République se prenne pour le "chef de département Ennahdha" dans l'Etat?
Si tel est vraiment le cas, on peut admettre que les attaques très violentes par Essebsi et Nidaa Tounes à leurs principaux adversaires, ainsi que l'exclusion de toute hypothèse de collaboration avec eux, n'ont été qu'une opération d'enfumage électoraliste.
Faut-il rappeler les propos de BCE, dans une interview accordée à Dar Essabah (octobre 2014), lorsqu'il affirmait à propos d'Ennahdha: "nous sommes comme deux droites qui ne se rencontrent jamais, mais nous nous associerons aux partis qui partagent les mêmes projets et les visions que nous (...) ; On ne s'allie qu'avec les gens avec qui on partage les mêmes valeurs".
Il affirma, ensuite, qu'il n'y aura "pas d'alliance avec Ennahdha". On peut ajouter, encore, la déclaration de Taïeb Baccouche, alors secrétaire général du parti: "Nidaa Tounes ne s'alliera pas avec Ennahdha" (Radio Shems Fm, 12 décembre 2014).
Enfin, comme disait Jacques Chirac, "les promesses n'engagent que ceux qui y croient"... Pas ceux qui les ont faites!
Quelles conclusions finales devons-nous en tirer ?
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