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Tunisie: Nouveau rassemblement à Kasserine sur fond de vives tensions sociales

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KASSERINE - Plusieurs centaines de personnes se sont de nouveaux rassemblées mercredi à Kasserine, dans le centre de la Tunisie, où le décès d'un jeune chômeur en marge d'une manifestation a récemment ravivé les tensions sociales, selon un correspondant de l'AFP.

Les manifestants se sont rassemblés devant le gouvernorat, réclamant des "solutions" au problème chronique d'emplois, en particulier chez les jeunes, dans cette région défavorisée du pays.

Ils ont ensuite pris la direction du centre-ville, distant de quelques kilomètres.

Comme la veille, la police a fait usage mercredi après-midi de gaz lacrymogène et des canons à eau pour disperser des manifestants qui lui jetaient des pierres.

Des heurts sporadiques ont ensuite opposé policiers et manifestants toute la journée. Comme la veille, les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des protestataires qui leur lançaient des pierres.

La police a aussi fait usage de canons à eau et tiré en l'air, selon des témoins.

Les accrochages continuaient en début de soirée malgré le couvre-feu de 18H00 à 05H00 décrété mardi dans cette ville d'environ 80.000 habitants.

Contacté par le HuffPost Tunisie, Ahmed, jeune diplômé chômeur ayant participé aux manifestations d'hier, a expliqué que la situation restait "tendue" dans la ville depuis les confrontations avec les forces de l'ordre qui ont eu lieu mardi dans la journée.

"Depuis que Ridha (décédé, samedi dernier à Kasserine) est parti, on ne veut plus se taire. Nous avons des droits en tant que citoyens, droit de manifester, de travailler, à la liberté d'expression et nous les réclamons naturellement, comme nous (habitants de Kasserine) l'avons toujours fait avant même la révolution (...)" a-t-il déclaré, en indiquant toutefois, qu'il n'avait pas encore rejoint le mouvement de protestation de ce mercredi.


Il a par ailleurs ajouté, "la révolution a été provoquée par une jeunesse désespérée (...) Cinq ans après, les autorités ne nous ont jamais écoutés, soutenus ou même représentés ! C'est le moment de le faire!".

En signe de soutien aux manifestants de la région de Kasserine, une manifestation se tient à Tunis sur l'avenue Habib Bourguiba, après celle organisée lundi, à l'appel de l'Union générale des Étudiants de Tunisie (UGET). Les manifestants ont scandé "Travail, liberté, dignité nationale", un slogan phare de la révolution, et "Le travail est un droit, gang de voleurs" en allusion aux gouvernants, selon une journaliste de l'AFP.





Le porte-parole du gouvernement, Khaled Chouket, a annoncé mercredi soir une série de mesures pour la région de Kasserine, dont l'embauche de 5.000 chômeurs et l'allocation de 135 millions de dinars à la construction de 1.000 logements sociaux.



"Empêcher les éléments terroristes d'essayer d'exploiter cette situation", l'une des raisons du couvre-feu


Interrogé par la radio privée Mosaïque FM, le gouverneur Chedly Bouallègue a assuré que les autorités locales étaient à l'écoute des manifestants.

"Nous sommes en train d'accueillir des jeunes, des diplômés de l'enseignement supérieur, par groupes. Nous les écoutons, dialoguons et notons leurs revendications", a-t-il fait valoir.


Alors qu'un couvre-feu nocturne a été décrété mardi à Kasserine, ville de 80.000 habitants, M. Bouallègue a affirmé que celui-ci avait été globalement respecté.

Selon une source de sécurité, des incidents ont toutefois éclaté à Thala, ville située à 50 km au nord de Kasserine, où des manifestants ont brûlé des pneus.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, a expliqué cette mesure par la nécessité de "protéger les vies", d'éviter toute escalade" mais aussi d'empêcher "les éléments terroristes d'essayer d'exploiter cette situation".


"Nous mettons en garde depuis longtemps (sur le fait) que cinq ans ont passé et que le dossier du développement et de l'emploi n'a pas pris sa part. Espérons que cette manifestation de la part de la population de Kasserine ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd", a dit Houcine Abassi, le secrétaire général de la centrale syndicale UGTT.

"Nous nous attendions à (de tels évènements) depuis longtemps et nous avons averti que la situation sociale allait exploser", a dit à l'AFP Abderrahman Hedhili, président de l'ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).


La situation s'est tendue à Kasserine du fait du décès samedi d'un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, qui s'est électrocuté après être monté sur un poteau.

Il protestait notamment contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.

Des manifestations ont eu lieu le lendemain puis mardi, avec entre 500 et 1.000 manifestants scandant "Le travail est un droit".




Des jets de pierre ont eu lieu, d'après un responsable du ministère de l'Intérieur, les forces de l'ordre faisant usage de gaz lacrymogène. Au moins 14 personnes ont été blessées. Des commerces ainsi que la Poste et des écoles ont fermé plus tôt que d'habitude en raison des troubles.

Dès lundi, un haut responsable du gouvernorat de Kasserine a été limogé à la suite du décès du chômeur, et la présidence du gouvernement avait annoncé l'ouverture d'une enquête.

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Tunisie: La compagnie belge Jetairfly décide de suspendre tous ses vols jusqu'à octobre 2016

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Selon le journal Le Soir, la compagnie aérienne Jetairfly a décidé de suspendre la totalité de ses vols en partance vers la Tunisie "jusqu'à la fin de la saison d'été".

Cette décision survient suite au faible taux de réservation pour cette destination marquant ainsi le "faible intérêt des belges pour cette destination".

Les vols pour Charm-El-Cheikh en Egypte ont également été suspendu par Jetairfly.

Ce n'est pas la première fois que cette compagnie décide de suspendre la totalité de ses vols pour la Tunisie.

Après l'attaque de Sousse, un vol de Jetairfly en partance de Bruxelles et allant à Enfidha avait rebroussé le chemin.



La compagnie avait alors décidé d' annuler momentanément les vols vers la Tunisie.

Depuis l'attentat perpétré à Sousse ayant entraîné la mort de 38 touristes dont 30 britanniques, les annulations de voyages vers la Tunisie se sont enchaînées.

Les tours opérateurs anglais Thomson et First Choice avaient suspendu leur voyage . Selon le quotidien britannique Daily Mirror, il y'a eu 91% de touristes britanniques en moins en Tunisie lors des mois de juillet, d'août et de septembre 2015.

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Tunisie: Quels sont les points essentiels de l'accord entre l'UGTT et l'UTICA sur le secteur privé?

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Un accord sur une majoration salariale dans le secteur privé a été signé mardi entre l'UGTT, principal syndicat tunisien des travailleurs et l'UTICA, le syndicat des patrons, au palais gouvernemental de la Kasbah.

Quels sont les points essentiels de cet accord visant, selon les deux organisations, à contrer "l'érosion du pouvoir d'achat" d'une frange des salariés tunisiens?

Qui est concerné?

Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l'UGTT, a indiqué au HuffPost Tunisie que cette augmentation concerne environ 1.3 millions de salariés appartenant à plus de 52 branches (les assurances, les banques ou le textile...) qui sont régies par un texte réglementaire de droit du travail appelé "conventions collectives sectorielles".

Vous pouvez trouver une liste complète de ces métiers en cliquant sur ce lien.

Trois points essentiels

Contacté par le HuffPost Tunisie, Noureddine Mbarki, membre de l'UGTT, a indiqué qu'il faut retenir trois points essentiels:

  • Augmentation de 6% du salaire net


  • Augmentation de 10 dinars pour la prime de transport qui était préalablement fixée à 110 dinars


  • Une augmentation de 3 dinars pour la prime de présence: de 2 dinars, elle passera donc à 5 dinars



Quand est-ce que ces changements seront appliqués?


M. Mbarki a précisé que toutes ces majorations resteront en vigueur jusqu'à la fin du mois de juillet 2016, date à laquelle devront commencer de nouvelles négociations entre l'UGTT et l'UTICA.

Ces augmentations sont également rétroactives, selon lui et concernent les salaires payés à partir de septembre 2015.

"En février prochain les employés du privé auront droit à un rappel de salaire, c'est à dire qu'ils percevront la somme des augmentations depuis septembre 2015, soit 6 mois", a-t-il affirmé.

A la suite de cet accord, la grève sectorielle de l'UGTT prévue pour le 21 janvier dans les gouvernorats du grand Tunis a été annulée.

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15 fashionistas voilées à suivre sur Instagram

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Au début du mois de janvier, la maison de couture italienne "Dolce & Gabbana Designers" a dévoilé sa première collection "d'abayas" (robes longues portées par dessus les vêtements par les femmes voilées au Moyen-Orient) et de voiles, Une collection saluée par Forbes et décrite comme "la progression la plus intelligente" de la compagnie depuis des années.

Avant Dolce & Gabbana, plusieurs couturiers occidentaux tels que Tommy Hilfiger, DKNY, et MANGO se sont rendus compte de l'importance de répondre aux besoins des femmes musulmanes voilées.

Certaines femmes voilées ont positivement accueilli ces progressions significatives. Le monde de la mode prenait enfin en compte leurs besoins. La blogueuse mode Hassanah Al-Yacoubi a écrit que la nouvelle collection de vêtements de D&G est louable, puisqu'elle positionne la marque dans une lignée contre l'islamophobie.

En revanche, d'autres blogueuses mode ne se sont pas montrées aussi enthousiastes concernant la nouvelle collection. Dina Torkia, célèbre créatrice mode et blogueuse britannique, s'interroge sur l'agitation autour de D&G.

Dans un article sur son blog, elle réagit: "J'ai l'impression de devoir être heureuse, ravie ou peut-être éternellement reconnaissante? C'est la réaction générale qui ressort à cette nouvelle. Je ne peux cependant pas m'empêcher d'être déçue, voir même légèrement insultée par cette collection".

Torkia considère que les "abayas" de D&G sont trop similaires aux vêtements traditionnels en dentelle brodée qu'elle peut trouver dans une boutique d'abayas locale et que les femmes voilées du Moyen-Orient achètent depuis toujours. En tant que créatrice, Dina Torkia ne trouve pas que cette collection apporte une esthétique nouvelle.

Il est vrai que pendant des années, les musulmanes voilées ont créé et 'customisé' leurs propres vêtements - elles expérimentent toujours avec les couleurs, les motifs et les tissus d'une manière incroyablement créative.

Voici 15 femmes qui faisaient des vagues dans le monde de la mode 'musulmane' avant que D&G n'entre en jeu:




Cet article a été traduit de la version américaine The Huffington Post US, de l'anglais au français.

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Classement des leaders les plus likés sur Facebook: Où se classent les Tunisiens?

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Les dirigeants tunisiens sont-ils à l'heure du numérique en matière de communication?

Manifestement oui, selon les chiffres publiés par l'agence internationale de communication et de relations publiques Burson-Marsteller.

Selon cette étude intitulée "World Leaders on Facebook", ayant pour but de voir "comment les leaders de ce monde, les dirigeants des pays et les organisations internationales communiquent via le réseau social", il semblerait que la communication sur les réseaux sociaux du président de la République (que ce soit à travers sa page personnelle ou la page de la présidence de la République) et de la présidence du gouvernement tunisien soit dans l'ère du temps, malgré un public bien moins large que de nombreux pays.

Ainsi la page la plus "likée" sur Facebook est celle du président américain Barack Obama avec 46.414.177 "likes". Dans le Top 10 des leaders mondiaux les plus "likés" sur le réseau social on retrouve le président Égyptien AbdelFatah Al Sissi à la 6ème place avec 5.985.651 "likes" et la reine Rania de Jordanie, 7eme avec 5.565.231 "likes".

Les dirigeants tunisiens tout comme leurs homologues marocains ou algériens n'apparaissent que loin derrière. La première page Maghrébine la plus "likée" est celle du président algérien Abdelaziz Bouteflika avec 913.938 "likes", suivie de la page officielle de la présidence du gouvernement marocain avec 653.314 '"likes" et enfin de celle de la Présidence de la République tunisienne avec 647.669 "likes" et qui se classe donc à la 58eme place mondiale des dirigeants les plus suivis.



Qui poste le plus de contenu?

Au niveau des publications, c'est la page officielle du président de la république Dominicaine qui poste le plus de contenus au monde avec 9884 publications en 2015, soit une moyenne 27,08 posts par jour.

En Tunisie, la page officielle de la présidence du gouvernement qui fait le plus de publications avec 2.000 posts en 2015 soit une moyenne de 5,48 posts par jour. La page officielle de la présidence de la République a publié moitié moins de posts.

Enfin, la page personnelle officielle de Béji Caid Essebsi a publié 914 posts en 2015 soit 2,50 posts par jour en moyenne.

Au Maroc, c'est la page personnelle du chef du gouvernement qui partage le plus avec 97 posts seulement en 2015, suivi de la page institutionnelle officielle de la présidence du gouvernement avec seulement 31 posts.

Concernant l'Algérie, c'est la page officielle personnelle du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui partage le plus avec 147 posts en 2015. La page officielle personnelle d'Abdelaziz Bouteflika, n'a rien partagé en 2015 selon Burson-Marsteller.

La présidence de la République 8ème mondiale en matière de vidéos, le premier ministère préfère les photos.

En Tunisie, la communication officielle semble plus se faire sur les réseaux sociaux qu'à travers les autres canaux de communications, comme le prouve la dernière annonce du couvre feu sur le grand Tunis, publié par le ministère de l'Intérieur sur sa page Facebook, ou le remaniement ministériel annonçait via Facebook également.


La page officielle de la présidence de la République est la 8eme page officielle à avoir publié des vidéos en 2015 selon Burson -Marsteller. Avec 465 vidéos publiées, elle est devancée par les pages officielles de la Maison Blanche et celle de l'Élysée, mais devance la page officielle personnelle de Barack Obama ou encore de François Hollande. La page officielle personnelle de Béji Caid Essebsi arrive quant à elle à la 15eme place avec 359 vidéos publiés en 2015.

Quant aux photos, la page officielle du Premier ministère arrive à la 52eme place avec 780 photos partagées en 2015, loin derrière la page officielle de la présidence de la république Dominicaine qui a publié plus de 5000 photos. Cependant, la page du Premier ministère a partagé 304 photos de plus que celle de la Maison Blanche. La page officielle de la Présidence de la République à quant elle partagée 538 photos soit 62 de plus que la Maison Blanche.

Il semblerait que l'usage de la communication visuelle sur Facebook soit nettement plus importante en Tunisie qu'aux États-Unis.

La musique sur les pages officielles, une spécificité tunisienne?

Si la page officielle de la présidence du gouvernement britannique est celle qui partage le plus de musique sur sa page avec 7 "chansons" partagées, seuls 8 pages officielles ont partagés de la musique en 2015.

Parmi ces 8 pages, la page officielle personnelle de Beji Caid Essebsi, celle du Premier ministère et celle de la présidence de la République ont toutes trois partagées une chanson en 2015 selon Burson-Marsteller. À leur côté, les pages officielles personnelles du président de la République colombienne, du Premier ministre Ougandais, et du ministre des Affaires Étrangères Italien, ainsi que la page officielle de la présidence des Iles Marshall ont elles aussi partagées chacune une vidéo sur leurs pages.

Ces chiffres de Burson-Martsteller concernant le réseau social Facebook seront suivis dans les mois à venir d'autres études portant sur les comptes Twitter, Instagram, Youtube et Google+ des dits dirigeants.

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Tunisie: La colère gronde à Kasserine, Béji Caïd Essebssi a réagi

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La police a fait usage mercredi de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser des manifestants à Kasserine, ville défavorisée du centre de la Tunisie agitée par des heurts provoqués par le décès d'un jeune chômeur.

Des centaines de personnes se sont rassemblées en matinée devant le siège du gouvernorat pour réclamer "des solutions au chômage" avant de se diriger vers le centre-ville, où de petits groupes ont bloqué des routes avec des
pneus en feu.

Des heurts sporadiques ont ensuite opposé policiers et manifestants tout au long de la journée. Comme la veille, les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des protestataires qui leur lançaient des pierres,
selon un correspondant de l'AFP.

La police a aussi fait usage de canons à eau et tiré en l'air selon des témoins. Les accrochages se poursuivaient en début de soirée malgré le couvre-feu de 18H00 à 05H00 du matin décrété mardi dans cette ville d'environ 80.000 habitants.

Huit policiers ont été blessés mercredi à Kasserine et 11 à Thala, une ville proche, selon le directeur régional de la Santé Abdelghani Chaabani. La veille, 20 manifestants et trois policiers avaient été légèrement blessés à Kasserine.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, a justifié le couvre-feu par la nécessité de "protéger les vies", d'éviter toute "escalade" mais aussi d'empêcher "les éléments terroristes d'essayer d'exploiter cette situation".

Kasserine se trouve au pied du mont Chaambi, le principal maquis jihadiste de Tunisie.

L'armée a elle-même annoncé qu'elle procédait à des "opérations sur les monts à proximité de Kasserine et de Sidi Bouzid, avec des tirs d'artillerie et d'aviation". "On fait tout notre possible pour empêcher que ces personnes (les jihadistes, ndlr) descendent dans les villes", a dit à l'AFP, porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati.

'Evènements prévisibles'

Ces évènements font suite au décès samedi d'un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, mort électrocuté après être monté sur un poteau. Il protestait parmi d'autres contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.

Mais pour Abderrahman Hedhili, président de l'ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), de tels événements "étaient depuis longtemps prévisibles".

Cinq ans après la révolution contre la dictature de Zine el Abidine Ben Ali, née de l'immolation du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, l'exclusion sociale et les disparités régionales persistent.

"Nous avons averti que la situation sociale allait exploser. Les gens ont attendu (...) mais le gouvernement n'a pas de vision, pas de programme pour les régions intérieures", a dit à l'AFP M. Hedhili.

Le président Béji Caïd Essebsi a reconnu mercredi que "le gouvernement actuel avait hérité d'une situation très difficile" avec "700.000 chômeurs et parmi eux 250.000 jeunes qui ont des diplômes".

"Mais vous devez en convenir, ni en Tunisie, ni en Europe, ni en Amérique, on ne peut résoudre des situations comme ça par des déclarations ou par un coup de pouce. Il faut (laisser) du temps au temps", a-t-il dit.



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Suicides chez les mineurs en Tunisie: Cas isolés ou phénomènes de société?

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SOCIÉTÉ - "Le taux de suicide pendant le premier semestre 2015 équivaut au nombre enregistré lors de toute l'année 2014", s'alarme Moez Chérif, président de l'association tunisienne de défense des droits de l'enfant ( ATDDE).

Ce dernier, contacté par le HuffPost Tunisie avance qu'il n'y a pas vraiment de statistiques officielles en la matière mais plutôt des études faites par l'association auprès des hôpitaux.

"C'est la gouvernorat de Kairouan qui enregistre le taux le plus élevé de suicides, suivi par la gouvernorat de Bizerte", assure-t-il.

Les faits sont glaçants.

Lundi 18 janvier, un élève de 14 ans, inscrit en 9ème année au collège Bazina dans la délégation de Joumin, s'est pendu. C'était dans la soirée, à la maison. C'est le deuxième cas de suicide en moins d'une semaine dans la même région, le gouvernorat de Bizerte. Le 14 janvier, une adolescente de 14 ans s’était suicidée à Menzel Bourguiba.

Ces suicides sont-ils des cas isolés ou un phénomène de société?

Le ministère de l'Education nationale semble prendre ces incidents au sérieux. Il a ainsi entrepris en partenariat avec la société civile (le Fonds des Nations Unies pour l'enfance et ATDDE) une campagne centrée sur la santé mentale dans le milieu scolaire. Le slogan de la campagne est "Nous aimons la vie comme personne ne l'a jamais aimée".

La première action a eu lieu le 16 janvier à la ville de El Alâa, gouvernerat de Kairouan.

"Cette action est en réaction à des phénomènes inquiétants qui rongent notre société. On s'est aperçu que la santé physique n'est pas suffisante pour propager la culture de la vie. On a commencé par El Alâa et on poursuivra dans toutes les régions du pays", a annoncé Sihem Barboura, représentante du ministère de l'Education.

"Nous avons constitué des focus de groupes pour déceler les attentes des enfants ainsi que des clubs d'animation artistique afin de les aider à s'exprimer", a renchéri le président de l'ATDDE.

"A partir de cette première action, émanera toute une documentation et un plaidoyer dirigés vers les différents ministères concernés (ministère de la Culture, de la Santé...) pour mettre en place un programme national complet visant à contrer le mal-être chez les mineurs", a-t-révélé.

Le passage à l'acte

Mohammed (pseudonyme), 17 ans raconte au HuffPost Tunisie sa tentative de suicide à l'âge de 14 ans. Son passage à l'acte était bien réfléchi: "A l'époque on habitait dans un quartier chic de Tunis. Mes parents allaient divorcer, on se moquait de moi au collège parce que j'étais obèse et que j'avais pas d'argent comme les autres. Mes professeurs m'ignoraient pour ça, les filles me méprisaient."

"N'étant pas aussi riche, je ne pouvais pas... ne pas me comparer à eux. Rejeté, je me sous-estimais", a-t-il ajouté.

Mohammed raconte qu'il y a des jours où "c'était le néant" pour lui, "je ne voyais plus rien, tout était noir" et où "rien n'avait de sens dans ma vie".

Depuis sa tentative de suicide, ses parents n'ont finalement pas divorcé. Ils ont déménagé dans un autre quartier plus populaire où Mohammed a commencé à suivre des séances de psychothérapie. Cependant cet incident l'a marqué:

"Dans les yeux de ma mère je vois bien qu'elle me pardonnera jamais, qu'elle a honte de moi, de ce que j'ai fait. Pourtant je n'ai pas pensé à Dieu ni au paradis, ni à l'enfer, je voulais juste partir, ne plus jamais souffrir".


Les causes du suicide

D'après Moez Chérif, la principale cause de suicide est la violence familiale. Il y a ensuite la violence dans le milieu scolaire puis dans l'environnement général'. Il insiste sur la situation économique dégradée de certains enfants:

"Certains traversent 5 à 11 km par jour pour arriver à leur école. Il n'y a aucun moyen de loisirs, aucune activité culturelle, les maisons de jeunes désertées, aucune signe de vie. Comment vouloir faire barrage à la culture de la mort, après tout ça", a-t-il fustigé.

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Un traitement médiatique catastrophique


Pour la psychologue Hnifa Gharbi, le mal-être des mineurs ne concerne pas que les familles pauvres.

"Le facteur économique ne peut pas être à lui seul la cause de suicide, c'est multifactoriel et il y a des personnalités plus vulnérables que d'autres", a-t-elle dit au HuffPost Tunisie.

Mais un autre facteur existe selon Fatma Charfi, pédopsychiatre à l’hôpital Monji Slim. Ce sont les médias et leur regard "simpliste" sur le suicide:

"La médiatisation excessive des cas de suicides contribue à l'amplification de nombre de passage à l'acte", selon elle.

"On a constaté dans notre service qu'à chaque fois que des médias en parlent, on voit arriver le lendemain des mineurs qui ont fait une tentative de suicide, c'est systématique", a-t-elle ajouté.

Elle cite également d'autres supports comme Facebook, les feuilletons télévisés, les films...

"Un jour une fille qui a regardé la célèbre série 'Harim Soltane' où il y avait une scène de suicide, a été internée dans notre service suite à une tentative de suicide. Le problème c'est que certains ne souffrent d'aucune maladie mentale. C'est juste la volonté de s'identifier, d'imiter ce qu'ils voyaient, surtout lorsqu’ils partageaient la même souffrance avec la personne dont on parlait", a-t-elle déclaré.

La pédopsychiatre reconnait que la dépression, l’anxiété ont beaucoup augmenté depuis dix ans. Mais elle est certaine que la médiatisation demeure un "facteur de précipitation au passage à l'acte." Les chaînes de télévision doivent, selon elle, respecter certaines règles telles que les mentions (-12) ou (-18) lorsqu'elles évoquent des sujets sensibles.

Hnifa Gharbi peste aussi contre des parents qui sous estiment la portée du malaise de leurs enfants: "Je les comprends puisque eux-mêmes ont été élevés ainsi". Et elle n'hésite pas à critiquer une société qui assimile la maladie psychique à une déviance honteuse et qui perçoit la consultation auprès d'un professionnel en la matière comme "une honte à cacher".

"Au lieu de simplifier les causes qui sont souvent multiples, il faut chercher à poser les vrais débats. Les mineurs en souffrance psychiques sont souvent des victimes d'abus sexuels, émanant parfois des membres de leur propre famille", a-t-elle conclut.


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Tunisie: Les agressions sexuelles à l'égard des enfants, entre souffrance et sentiment de culpabilité

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"Servitude domestique", trafic d'êtres humains: Un fléau "méconnu" en Tunisie

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Le trafic d'êtres humains, avec 2,5 millions de victimes par an dans le monde, est un fléau "considérable" mais "encore trop méconnu", ont souligné mercredi des participants à un colloque international en Tunisie, où un projet de loi est en discussion.

L'Organisation internationale des migrations (OIM), une instance onusienne, définit la "traite de personnes" comme "le recrutement, le transport, le transfert, l'hébergement ou l'accueil de personnes par la menace ou le recours à la force ou d'autres formes de contrainte".


Ce trafic, l'un des plus répandus au monde après ceux des drogues et des armes, prend des formes multiples comme la mendicité forcée, l'esclavage domestique, le travail forcé et l'exploitation sexuelle, ont souligné des responsables en ouverture du colloque à Gammarth.

LIRE AUSSI: Francis ou l'histoire d'un travailleur immigré venu tenter sa chance en Tunisie


"L'ampleur du phénomène est considérable" mais ce fléau "est encore trop méconnu", a déploré le chef de bureau du Conseil de l'Europe, William Massolin, signalant qu'il touchait "pratiquement tous les pays".


La lutte contre ces trafics est au coeur de la crise actuelle des migrants en Europe: l'an dernier, l'OIM avait prévenu qu'un demi-million de personnes tenterait de traverser la Méditerranée si rien n'était fait pour lutter contre ceux qui les organisent.

En Tunisie, les cas de 57 victimes ont été étudiés depuis 2012 par l'OIM, a indiqué sa chef de mission, Lorena Lando. Il s'agit en majorité de femmes, originaires d'Afrique subsaharienne et notamment de Côte d'Ivoire, a-t-elle ajouté.


Selon elle, 48 ont fait l'objet de "servitude domestique". Dans deux cas, il s'agissait "d'exploitation sexuelle". Cinq avaient moins de 18 ans.

Le ministre tunisien de la Justice, Amor Mansour, a noté qu'un projet de loi relatif à l'interdiction de la traite des personnes était à l'étude au Parlement.

"Cette conférence internationale est une occasion de sensibiliser (...) dans l'optique d'une adoption de ce projet de loi dans les plus brefs délais", a-t-il avancé.

Le texte rend le trafic de personnes punissable de peines allant de six à 20 ans de prison. En cas de décès, il prévoit la réclusion à perpétuité.


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Tunisie: À Kasserine, un policier est décédé durant la dispersion d'une manifestation

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Un policier est décédé mercredi soir durant la dispersion d'une manifestation dans la région de Kasserine, dans le centre de la Tunisie, théâtre de vives tensions sociales depuis plusieurs jours, a annoncé jeudi le ministère de l'Intérieur.

Le ministère a indiqué qu'un membre des forces de l'ordre âgé de 25 ans était mort mercredi soir "à la suite d'affrontements".

Une source de sécurité à Kasserine a précisé que le policier était en train de disperser des manifestants à Feriana, une ville à une trentaine de kilomètres de Kasserine, lorsque son véhicule s'est renversé.

La région défavorisée de Kasserine est secouée par des heurts entre manifestants et forces de l'ordre depuis le décès d'un jeune chômeur durant un rassemblement samedi.

Des manifestations contre le chômage et la misère sociale ont eu lieu tous les jours depuis, à Kasserine mais aussi dans des villes alentour ainsi qu'à Tunis.

Des heurts sporadiques ont ensuite opposé policiers et manifestants toute la journée d'hier. Comme la veille, les forces de l'ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser des protestataires qui leur lançaient des pierres, selon un correspondant de l'AFP.

La police a aussi fait usage de canons à eau et tiré en l'air, selon des témoins. Les accrochages ont continué malgré le couvre-feu de 18H00 à 05H00 décrété mardi dans cette ville d'environ 80.000 habitants.

Huit policiers ont été blessés mercredi à Kasserine et 11 à Thala, une ville proche, selon le directeur régional de la Santé Abdelghani Chaabani. Mardi, 20 manifestants et trois policiers avaient été légèrement blessés à Kasserine.

Les autorités ont décrété mardi un couvre-feu nocturne pour la ville de Kasserine, qui n'est toutefois pas pleinement respecté.

La Tunisie vient de marquer le cinquième anniversaire de la révolution, largement motivée par le chômage et l'exclusion sociale, qui a renversé la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.

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Tunisie: "De Bouazizi à Yahyaoui", revue de presse sur les protestations à Kasserine

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La presse tunisienne voyait jeudi dans les protestations qui agitent depuis plusieurs jours une région défavorisée du pays un rappel de la révolution de 2011 et mettait en garde contre une nouvelle explosion en cas de persistance des inégalités.

La mort samedi de Ridha Yahyaoui, jeune chômeur de Kasserine (centre), l'une des régions les plus pauvres de Tunisie, a ravivé les tensions alors que le pays vient de fêter les cinq ans du soulèvement populaire, largement motivé par la misère, l'exclusion sociale et le chômage.

Le quotidien Le Temps a mis en garde contre "un janvier chaud, très chaud" au fur et à mesure que "la contestation sociale se poursuit et s'étend".

Plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu dans des villes du centre mais aussi à Tunis et Sousse (centre-est). A Kasserine, où un couvre-feu a été décrété, des affrontements ont opposé policiers et manifestants.

"C'est comme si nous étions encore à la fin 2010-début 2011. Kasserine est en feu et les villes voisines l'appuient, les manifestants prennent les rues et les institutions publiques, la police fait usage de la force et l'armée intervient", écrit le quotidien arabophone Al Chourouk.

"De Bouazizi à Yahyaoui, les motifs et la manière se répètent. Les résultats seront-ils les mêmes ?", se demande le journal en allusion à Mohamed Bouazizi, le vendeur ambulant qui s'est immolé par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, non loin de Kasserine, déclenchant la révolution.


Plusieurs titres, comme Al Maghreb, rappellent qu'à l'origine des troubles figure "l'effrayante réalité des inégalités régionales".

"Quid du développement dans les régions? Des gouvernements se sont succédés sans que la plaie ne soit soignée", estime Le Temps. "Il ne faut pas s'étonner par la suite si le feu embrase une région entière".

Car "rien ou presque n'a été fait pour changer le cours des choses dans les régions intérieures, condamnées depuis des décennies à vivre dans l'ombre d'autres zones autrement plus favorisées aussi bien par la nature que par les politiques de développement mises en place", affirme Le Quotidien.


"Partout, le taux de chômage chez les diplômés est en train de battre des records. Les statistiques sont effrayantes et menacent toute une génération qui a sué (...) pour dénicher un diplôme qui s'avère vain et insuffisant pour avoir un emploi digne", poursuit-il.

"Face à un tel constat d'échec, la réaction des chômeurs, à Kasserine ou ailleurs, semble légitime et logique".

Al Maghreb blâme les autorités qui ont "abreuvé" ces régions de promesses mais "oublient que nous sommes face à un volcan pouvant entrer en éruption à tout moment".

"Personne n'a de baguette magique mais si nous ne sortons pas des plans traditionnels et si nous ne prenons pas le taureau par les cornes, ce sont la sécurité et l'avenir du pays qui sont menacés", avertit-il.


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"Lundi à 14 heures", le moment préféré des Tunisiens pour se connecter, selon une étude de Médianet

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WEB - Le pic de connexion à internet en Tunisie a lieu tous les lundi à 14 heures selon les derniers chiffres de "l'étude Webanalytics 2015", publiée comme chaque année le site Medianet, société de services en ingénierie informatique basée en Tunisie.

Avec près de 2,5 millions de personnes qui se connectent en moyenne, lundi serait le jour de la semaine que les Tunisiens préfèrent pour se connecter.

Le nombre de personnes qui se connectent en milieu de semaine (entre lundi et vendredi) reste stable entre 2.000.000 et 2.442.459. Contrairement aux idées reçues, le nombre de personnes se connectant à internet baisse considérablement le weekend, avec une moyenne de 1.759.497 personnes connectées.

Durée moyenne de connexion par page

Le temps par page consultée a diminué, il est passé de 2,48 minutes en moyenne en 2015 contre 3,16 minutes en 2014.

Les sites sur lesquels les internautes tunisiens passent le plus de temps sont les sites santé/beauté avec une moyenne de 3,18 minutes passées suivi des sites d'agroalimentaires avec 3,05 minutes.

Avec 2,28 minutes en moyenne, les médias d'information sont les sites sur lesquels les internautes passent le moins de temps.

À quelle heure les Tunisiens se connectent-ils sur internet?

Selon l'étude menée par Medianet, 14 heures est l'heure à laquelle les Tunisiens se connectent le plus, avec 1.061.928 personnes connectées en moyenne tous les jours!

11 heures et 15 heures sont les deux seuls autres horaires durant lesquels plus d'un million de personnes se connectent en Tunisie.


horaires connexion


Les internautes tunisiens préfèrent Chrome à Firefox

Les internautes tunisiens sont 69% à utiliser Google Chrome selon Medianet contre seulement 11% pour Firefox. Arrivent ensuite Android avec 5,4% d'utilisateurs, suivi de Safari avec 5,1% et enfin Internet Explorer avec 4,8% d'utilisateurs.

L'étude effectuée par Medianet a été effectuée sur un échantillon de plus de 17 millions de visites collectés à partir de 182 sites Web tunisiens appartenant à différents centres d'intérêt.

LIRE AUSSI: Près de la moitié de la population tunisienne utilise Faceboook


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Un film tunisien en course pour l'Ours d'Or au festival du film de Berlin

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Le film du réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia "Inhebbek Hédi" (je t'aime Hédi) a été sélectionné pour faire partie de la compétition officielle du 66ème festival international du film de Berlin qui se déroulera du 11 au 21 février 2016.

Le film retrace l'histoire de Hédi, jeune tunisien paisible et sans histoire. Sa mère autoritaire dicte son mode de vie. Sous le prisme des troubles politiques qui régissent le pays, il décide d'aller à Mahdia, où il fait la connaissance de Rym, animatrice dans un hôtel.


En tête d'affiche Majd Mastoura et Rym Ben Messaoud qu'on a pu apercevoir dans la série ramadanesque "Bolice" ou encore dans le film "Printemps tunisien" de Raja Amari, le film est une coproduction tunisienne, belge et française.

Seul film maghrébin en compétition, il devra ravir le jury présidé par Meryl Streep face à la concurrence de "quand on a 17ans" d'André Téchiné, ou encore de "Kollektivet" de Thomas Vinterberg.

Durant cette 66ème édition, 23 films de 20 pays différents seront projetés, dont 19 premières mondiales.

Créée en 1951, la "Berlinale" est un des 3 principaux festivals de films internationaux au côté du festival de Cannes et de la "Mostra" de Venise réunissant chaque année près de 20 000 professionnels et en parallèle duquel se tient un important marché du film.

De nombreux grands réalisateurs ont remporté l'Ours d'or à l'instar de David Lean, d'Ingmar Bergman, de Jean-Luc Godard, de Roman Polanski, d'Hayao Miyazaki,.

En 2015, c'est le film iranien "Taxi Téhéran" de Jafar Panahi qui a remporté le premier prix.

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Pourquoi je ne me chicane jamais avec ma femme

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Je ne me chicane jamais avec ma femme. Jamais. Et vous ne devriez pas, vous non plus.

Peu importe ce que vous pourriez avoir lu dans un livre, appris d'un expert en matière de mariage, ou déduit en observant d'autres couples (ou même le vôtre), les chicanes ne sont pas inévitables dans un mariage. Il est possible d'avoir une relation saine et magnifique où vous êtes ridiculement heureux... sans chicane.

Voici un peu d'histoire.

Pendant une grande partie de mon enfance, mes parents se sont disputés avec véhémence. Avant mon 12e anniversaire, Maman était partie et ils s'étaient divorcés. Je ne considère ni l'un, ni l'autre comme responsable : comme tout le monde, ils avaient leurs problèmes bien à eux. Malgré tout, c'était la chose la plus pénible que j'avais eu à endurer. Je me suis promis de ne jamais faire vivre cette expérience à mes futurs enfants ou à ma future femme.

Je sais que plusieurs personnes croient que tous les couples mariés se chicanent. Effectivement, la plupart le font. Mais pas tout le monde. Il y a un pourcentage, un chiffre qui semble relativement peu élevé, qui s'oppose à cette tendance. Nous voulons que vous vous joigniez à nous. Cela pourrait vous faire vivre beaucoup de joie et vous éviter bien du chagrin.

Il est à noter que ma femme et moi ne sommes pas toujours d'accord. Nous le sommes plus de 90 pourcent du temps, mais il y a des exceptions. Lorsque cela arrive, nous discutons (sans crier ni nous fâcher) et aboutissons à une décision. C'est vraiment aussi simple que cela. Laissez-moi vous dire pourquoi (et comment) je ne me chicane jamais avec ma femme.

1. Se chicaner, c'est immature

Partons en force. Lorsque les enfants n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, ils crient, pleurent et disent des choses terribles. Laissez-moi vous poser une question : criez-vous après votre patron? Criez-vous après après la caissière à l'épicerie lorsque la file avance plutôt lentement? Non, vous ne le faites pas. Vous les traitez avec respect.

La personne que vous aimez le plus ne devrait-elle pas être celle que vous respectez le plus? Ne vous laissez pas avoir par la tentation de perdre toute votre gentillesse sociale lorsque vous entrez à la maison. Je dis « s'il te plaît » et « merci » à ma femme pour tout ce qu'elle fait pour moi. Vous êtes un homme; pas un enfant. Vous pouvez choisir d'agir avec gentillesse plutôt qu'avec égoïsme.

2. On ne règle aucun problème en se chicanant : on en crée

Quels sont vos sujets de dispute? L'argent? Comment élever les enfants? La façon dont devrait être placé le papier de toilette? Les chicanes n'améliorent rien : elles ne font qu'attacher de la peine et des larmes de frustration à ces sujets. Lorsque la colère se pointe le nez, cela n'aide en rien à la situation; cela ne fait que l'empirer.

À ce stade, un conseiller quelconque doit être en train de lire ce billet et de se dire, « Le mariage de ce gars est dans le trouble. Toutes ces émotions refoulées mèneront éventuellement à une explosion de proportions épiques! » Mais c'est faux. Ma femme et moi sommes mariés depuis bientôt 25 ans. Ni elle, ni moi, nous souvenons d'une chicane ayant eu lieu depuis au moins 22 ans.

Aurez-vous des différends? Certainement! Mais la façon dont vous vous traiterez montrera si vous tenez plus à vous ou à elle. Parlez-en lorsque vous ne partagez pas la même opinion; soyez gentil et généreux. La délicatesse est la clé.

3. Je l'aime

Je ne suis pas parfait. Une fois de temps en temps, je ressens un peu de frustration qui remonte à la surface. Mais je sais comment m'en débarrasser. Je suis un homme de prière. La prière me permet de laisser aller ces sentiments problématiques.

De plus, je suis incapable d'être dur avec elle. Pour moi, cette femme est la personne la plus précieuse sur Terre. Vais-je lever le ton avec elle? Est-ce que je vais inculquer une peur de moi dans son coeur en explosant de façon frénétique? Non! Je lui montre mon amour en faisant tout mon possible pour être l'homme dont elle a besoin. Votre femme vous voit à votre meilleur et à votre pire. Si vous vous rappelez toujours à quel point vous l'aimez, alors votre pire ressemblera beaucoup plus à votre meilleur.

4. Je sers d'exemple

Nous avons deux enfants, des garçons tous les deux. Ils sont des adultes maintenant, et le plus jeune est marié. Il a une femme, lui aussi. Tout au long de leur jeunesse, ils ont vécu dans un foyer où leur mère et leur père s'aimaient de tout cœur. Ils savaient qu'à certaines époques, nous vivions des moments difficiles financièrement et nous n'avions pas tout ce que nous aurions aimé, mais ils ne se sont jamais inquiétés pour la relation de leurs parents. Ils n'ont jamais vécu avec la peur du divorce à la maison. Ma femme et moi leur servons d'exemple et ce n'est pas un hasard.

Si vous êtes un homme marié, vous servez donc d'exemple, vous aussi. Pour vos enfants si vous en avez, pour d'autres couples certainement et pour la société en général. Soyez l'homme que les autres aspirent à imiter. Soyez un homme qui donne des compliments à sa femme lorsqu'elle est là, mais aussi quand elle ne l'est pas. Dites aux autres combien vous l'aimez! Montrez aux mariages qui suivront le vôtre que la beauté est possible dans une relation.

Suis-je parfait? Non. Notre mariage est-il parfait? Non. Arrive-t-il que nous ne soyons pas du même avis? Certainement. Mais nous ne nous chicanons pas. Et vous? Il est peut-être temps de mettre de côté les disputes et de vous concentrer sur l'amour. Si ma femme et moi sommes capables d'être mariés et heureux sans nous chicaner, alors vous aussi, vous le pouvez. Vous êtes capable. Maintenant, allez donc l'aimer.

Cet article est initialement paru (en anglais) sur The Good Men Project.

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Tunisie - Habib Essid à Davos: "L'ancien modèle de développement n'a pas marché"

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La Tunisie doit trouver un nouveau modèle de développement pour remédier au chômage et à l'exclusion sociale, qui continuent de provoquer des troubles bien qu'ils aient largement motivé la révolution de 2011, a déclaré jeudi son premier ministre Habib Essid.

"Le modèle de développement qui a été suivi pendant les 23 dernières années et plus n'a pas marché. L'objectif principal est de trouver un nouveau modèle de développement (...) qui s'appuie sur la justice sociale", a dit M. Essid au Forum de Davos (Suisse), en allusion aux 23 ans de dictature de Zine El Abidine Ben Ali, renversé par le soulèvement de janvier 2011.

Le responsable tunisien s'exprimait alors que le centre défavorisé du pays -notamment la ville de Kasserine- est agité depuis plusieurs jours par des mouvements de protestation et des manifestations pour réclamer des emplois, suite au décès d'un jeune chômeur.


C'est du centre de la Tunisie qu'était parti le soulèvement de fin 2010-début 2011, après l'immolation d'un vendeur ambulant à Sidi Bouzid, non loin de Kasserine.


"Il y a des régions intérieures qui n'ont pas eu leur part (de développement) par le passé. Il y a beaucoup de disparités entre les régions", a poursuivi M. Essid.

Le chômage "est le problème essentiel auquel nous faisons face et l'une des priorités du gouvernement", a-t-il reconnu, mais "nous n'avons pas de baguette magique pour en finir en peu de temps (...). Il faut convaincre les jeunes et les chômeurs que ça ne peut pas se faire sur une courte période".

"Nous avons des programmes importants que nous avons lancés pour suivre les chômeurs de A à Z" car l'un des principaux problèmes en Tunisie, a-t-il ajouté, est "la non conformité entre la formation et les emplois".

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Tunisie: Un syrien explique le dialecte tunisien et ça fait le buzz (VIDÉO)

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DIALECTE - "Barcha", "mezyna", "yesser"... Voici les mots les plus répandus quand on évoque le dialecte tunisien au Moyen Orient.

Ceci relève presque des clichés sur un dialecte incompréhensible pour les autres pays arabes. La preuve, toutes les 'stars' tunisiennes ayant fait carrière là-bas, ont vite abandonné leur dialecte d'origine pour adopter l'égyptien ou le libanais. Certains changent même leur nom, de Feryel Graja, l'actrice tunisienne a changé son nom de famille, devenant Feryel Youssef.

Idem pour Sana Kassouss, devenue Sana Yossef après son départ.

Pourtant, le dialecte tunisien charme et intrigue certains habitants du Moyen Orient.

C'est ainsi que le comédien syrien Aghid s'est aventuré à vulgariser le dialecte tunisien dans des vidéos postées sur YouTube.

Aghid annonce même son amour pour la Tunisie.

"J'ai commencé à apprendre ce dialecte à travers une émission de cuisine sur la chaîne nationale", a-t-il déclaré sur les ondes de Mosaïque FM.


Pourquoi le dialecte tunisien est-il si différent, tout autant que ceux des autres pays du Maghreb, des dialectes du Moyen-Orient?


"Le dialecte tunisien est imprégné de la langue amazigh, une culture fortement présente dans tout le Maghreb, ceci fait sa singularité", a expliqué au HuffPost Tunisie, Khaled Khmira, l'un des fondateurs de l'association "Twiza" de sauvegarde de la culture amazigh.

"Gatouss, alouch, fakroune, louz'ti, self'ti... sans nous en rendre compte, plusieurs autres mots que nous utilisons tous les jours sont d'origine amazigh", a-t-il ajouté.

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Tunisie: Par rapport à 1990, le taux de mortalité infantile a été divisé par 4 selon l'UNICEF

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Le taux de mortalité infantile des enfants de moins de 5 ans est de 14 pour 1000 habitants en Tunisie en 2015 selon une récente publication de l'UNICEF, soit 3 fois moins que le taux mondial qui s'élève à 43 pour 1000.

Calculé en faisant le rapport entre le nombre d'enfants morts avant l'âge de 5 ans sur le nombre total d’enfants nés vivants.

Ce taux a diminué par rapport aux années précédentes. Celui-ci était de quatre fois plus 1990, il atteignait 57 pour 1000.

En Tunisie, l'an dernier, il y a eu 2.919 enfants morts avant l'âge de 5 ans, 201.682 naissances et 982.135 enfants de moins de 5 ans, toujours selon l'UNICEF.

unicef tunisie

56,8% des enfants de moins de 5 ans qui sont morts en Tunisie, l'ont été durant la période néo-natale soit entre le jour de la naissance et le 28ème jour.

  • La pneumonie représente 8% des causes de mortalité infantile


  • La diarrhée représente quant à elle 2,4% des causes de mortalité infantile en Tunisie


  • 32,6% des causes de mortalité infantile sont "les autres" causes, principalement attribuées à la sous nutrition selon l'UNICEF.




unicef tunisie

Selon l'UNICEF, le Luxembourg, l'Islande et la Finlande sont les pays qui souffrent le moins de la mortalité infantile avec un taux de mortalité infantile des moins de 5 ans de 2 pour 1000. L'Angola, le Tchad et la Somalie sont les pays où la mortalité infantile des moins de 5 ans est la plus élevée avec un taux dépassant les 130 pour 1000.

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Tunisie: La crainte d'une explosion sociale agite le pays, après les manifestations de Kasserine

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La crainte d'une explosion sociale agite la Tunisie alors que des manifestations se poursuivent jeudi dans la région de Kasserine, où le chômage et la misère constituent des fléaux toujours aussi aigus cinq ans après la révolution.

Plus d'un millier de personnes, souvent jeunes, se sont à nouveau rassemblées jeudi matin devant le gouvernorat à Kasserine, a constaté une journaliste de l'AFP.

Sous une très forte présence sécuritaire, nombre d'entre eux cherchaient à obtenir des renseignements sur le recrutement de 5.000 chômeurs annoncé la veille en urgence par le porte-parole du gouvernement, Khaled Chaouket.

Les vives tensions à Kasserine, où les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau contre des rassemblements de plusieurs centaines de personnes, se sont propagées à partir de mardi à d'autres villes alentour.

"Ils disent (les autorités) qu'ils vont trouver des solutions à nos problèmes et nous donner du travail (...) Au lieu de ça, ils nous jètent des bombes lacrymogène! Nous ne lacherons pas! Le peuple souffre... et tout le monde s'en fiche" a déclaré Ahmed, jeune diplômé chômeur de la région au HuffPost Tunisie en insistant que les manifestations ne sont pas violentes ou agressives.


"Ils ont décrété le couvre-feu pour nous faire taire, mais ça n'arrivera pas" a-t-il ajouté. Il a indiqué que ce jeudi, les manifestations sont plus nombreuses.

A Tunis, quelques 150 personnes ont également manifesté mercredi et brandi des portraits du chômeur décédé, en clamant "Le travail est un droit".

En soirée à Feriana, à une trentaine de kilomètres de Kasserine, un policier de 25 ans est décédé durant la dispersion d'une manifestation, selon le ministre de l'Intérieur, qui n'a pas détaillé les circonstances. Une source de sécurité a affirmé à l'AFP que le véhicule du policier s'était renversée lors de la dispersion du cortège.


'Effrayante réalité'

"Nous sommes là depuis 7h mais aucun responsable n'est sorti pour nous parler jusqu'à maintenant. Ce sont des promesses en l'air", a déclaré Houcem el Rhili, 24 ans.

"Nous sommes prêts à travailler sur des chantiers s'il le faut. Que quelqu'un sorte et nous parle!", ont clamé Mohammad et sa femme, dénonçant une "situation insupportable".

Signe de la tension, un jeune homme a tenté de se jeter du haut du toit du gouvernorat, avant d'être retenu in extremis par d'autres personnes, selon la journaliste de l'AFP.

Les routes menant à Kasserine portaient les stigmates des heurts des derniers jours: pneus calcinés, cartouches de lacrymogènes et pierres jonchant les rues.

Dans la presse, plusieurs titres rappelaient qu'à l'origine des troubles figure "l'effrayante réalité des inégalités régionales".

Alors que la Tunisie ne parvient pas à relancer son économie, le chômage dépasse 15% au niveau national et atteint le double chez les diplômés. Ces taux sont encore supérieurs dans l'intérieur du pays.

En 2015, la croissance devrait être inférieure à 1%, notamment plombée par la crise du secteur touristique, conséquence de l'instabilité et des attaques jihadistes.

Le gouvernement a récemment été remanié, après une première année jugée décevante.

Le président Béji Caïd Essebsi a fait valoir mercredi que celui-ci avait "hérité d'une situation très difficile" avec "700.000 chômeurs et parmi eux 250.000 jeunes diplômés".

"On ne peut résoudre des situations comme ça par des déclarations ou un coup de pouce. Il faut (laisser) du temps au temps", a-t-il argué.


Président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Abderrahman Hedhili a de son côté estimé que de tels évènements "étaient depuis longtemps prévisibles".

"Nous avons averti que la situation sociale allait exploser. Les gens ont attendu (...) mais le gouvernement n'a pas de vision, pas de programme pour les régions intérieures", a-t-il dit à l'AFP.


LIRE AUSSI:: Tunisie: Nouveau rassemblement à Kasserine sur fond de vives tensions sociales






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Disney repousse la date de sortie de Star Wars 8

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CINÉMA - Les fans de la saga Star Wars risquent de ressentir le côté obscur de la force en apprenant que Disney repousse la date de sortie du huitième opus. L'épisode 8 de Star Wars sortira dans les salles de cinéma le 15 décembre 2017, au lieu du 26 mai de cette même année comme initialement prévu, ont annoncé mercredi Disney et Lucasfilm dans un communiqué.

"Ce changement fait suite à l'extraordinaire succès de Star Wars: Le réveil de la Force qui a été le premier à sortir en dehors de la période estivale traditionnelle pour les blockbusters et qui a battu de nombreux records", ont justifié les studios.

Star Wars: épisode VII, visible en salles depuis le 18 décembre, est devenu début janvier le film ayant engrangé les recettes les plus importantes jamais réalisées au box-office en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), devant Avatar qui avait récolté 760,5 millions de dollars. Dimanche soir, dernier pointage disponible, Star Wars cumulait 859 millions.

Au niveau mondial, il est en troisième position à 1,86 milliard de dollars, derrière Titanic (2,2 milliards) et Avatar (2,8 milliards).

Le scénario et la réalisation du huitième Star Wars ont été confiés à l'Américain Rian Johnson. "Il est en phase de préproduction et les premiers travaux de photographie vont commencer à Londres le mois prochain", ont ajouté les studios.

La sortie de l'épisode IX est pour l'instant toujours prévue le 24 mai 2019.

Rogue One: A Star Wars story, long-métrage consacré à la jeunesse de Han Solo, l'un des héros de la saga, devrait sortir le 16 décembre 2016.

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Troubles sociaux en Tunisie: Habib Essid écourte sa visite en Europe

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Le Premier ministre Habib Essid a décidé jeudi d'écourter sa tournée en Europe afin de rentrer en Tunisie, secouée par des troubles depuis le décès samedi d'un jeune chômeur dans le centre défavorisé du pays.

M. Essid "a décidé d'écourter sa visite à l'étranger et de rentrer. Il présidera samedi un conseil des ministres exceptionnel et tiendra une conférence de presse", ont indiqué ses services dans un communiqué.

Il se trouvait jeudi au Forum de Davos, en Suisse, et devait ensuite se rendre vendredi en France, notamment pour rencontrer son homologue Manuel Valls.

Des manifestations contre le chômage et la misère, marquées par des affrontements sporadiques avec les forces de l'ordre, ont lieu depuis plusieurs jours en Tunisie, faisant craindre une nouvelle explosion sociale, cinq ans après le renversement du régime de Zine el Abidine Ben Ali.

Parties de la région défavorisée de Kasserine (centre), elles se sont étendues à plusieurs autres villes ces dernières 48 heures, malgré les annonces effectuées mercredi soir par le gouvernement, dont le recrutement de milliers de chômeurs.

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Tunisie: Manifestations à Kasserine, Fériana, Siliana, Sidi Bouzid, Jendouba, Gafsa, Kébili...

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La contestation contre le chômage et l'exclusion sociale, partie de Kasserine (centre), a gagné jeudi plusieurs autres villes de Tunisie, cinq ans après la révolution largement motivée par ces fléaux.

Des mouvements de protestation -parfois marqués par des accrochages avec la police- ont de nouveau eu lieu jeudi et gagné de nouvelles villes, rappelant les manifestations qui avaient emporté le régime du dictateur Zine El Abidine Ben Ali fin 2010-début 2011.

En soirée, des incidents ont également été rapportés par des médias dans plusieurs localités et quartiers du Grand Tunis.

'Marre des promesses'

A Kasserine, dans le centre défavorisé du pays, la police a comme la veille fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui bloquaient des routes et jetaient des pierres, selon une journaliste de l'AFP.

C'est dans cette ville que les troubles ont commencé après le décès samedi d'un chômeur de 28 ans, Ridha Yahyaoui, électrocuté après être monté sur un poteau. Le jeune homme protestait avec d'autres contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique.

"Nous en avons assez des promesses et de la marginalisation. Nous avons fait la révolution et nous ne nous tairons plus", a dit à l'AFP une manifestante de Kasserine, Marwa Zorgui, reflétant le sentiment d'exclusion et de ras-le-bol de nombreux habitants de la région.

Une source à l'hôpital régional de Kasserine a fait état de 240 blessés parmi les civils et de 74 policiers depuis le début des troubles.

Un responsable sécuritaire a affirmé à l'AFP que les forces de l'ordre avaient reçu pour instruction d'observer "le plus haut degré de retenue", pour éviter toute escalade. Dans un communiqué, le gouvernement a lui "mis en garde contre le danger des infiltrations dans les protestations pacifiques" pouvant mener à "la violence, et au vandalisme".


La veille, un policier est mort durant la dispersion d'une manifestation à Feriana, à une trentaine de km de Kasserine, selon le ministère de l'Intérieur. Une source de sécurité a affirmé à l'AFP que le véhicule du policier s'était renversé lors de la dispersion du cortège.

Jeudi matin, plus d'un millier de personnes, souvent jeunes, s'étaient rassemblées devant le gouvernorat à Kasserine sous très forte présence sécuritaire pour obtenir des renseignements sur le recrutement de 5.000 chômeurs annoncé la veille en urgence par le gouvernement.

Remèdes 'sélectifs'?

Mais alors qu'elle visait à calmer la situation, cette annonce a créé des remous ailleurs, comme à Siliana (nord-ouest).

"La marginalisation, on n'y remédie pas de manière sélective parce que Kasserine a protesté et pas Siliana", a lancé l'élu Salah Bargaoui en marge d'un rassemblement pour réclamer des emplois devant le siège du gouvernorat.

A Sidi Bouzid, d'où était partie la révolution de 2011, plusieurs routes ont été coupées par des pneus en flammes et des manifestants, pour la plupart très jeunes, ont jeté des pierres sur la police, qui a répliqué par du gaz lacrymogène, selon un correspondant de l'AFP.

Le centre-ville, où le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s'était immolé par le feu en décembre 2010, déclenchant alors le soulèvement, a été bouclé.

Des manifestations ont aussi eu lieu à Jendouba, Gafsa ou encore Kébili, ont rapporté des médias locaux.

Le chômage en Tunisie dépasse 15% au niveau national et atteint le double chez les diplômés. Ces taux sont encore supérieurs à l'intérieur du pays.

En 2015, la croissance devrait être inférieure à 1%, notamment plombée par la crise du secteur touristique. Le gouvernement a récemment été remanié, après une première année jugée décevante.


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