Quantcast
Channel: Tunisie - Al Huffington Post
Viewing all 9648 articles
Browse latest View live

Si ce message te parvient c'est qu'ils n'avaient pas tout faux ceux qui disaient que les grands ne meurent pas

$
0
0
6 avril 2000, on enterrait Bourguiba.
6 avril 2016, on enterre Sghaier Ouled Ahmed.

Si ce message te parvient c'est qu'ils n'avaient pas tout faux ceux qui disaient que les grands ne meurent pas, que les artistes ne meurent jamais, que les poètes étaient immortels.

Moi, cette femme et demie que tu as vantée, moi cette Tunisienne que tu as chantée, moi ce vers exceptionnel que tu as composé, te charge, en ce jour triste, pour nous, délivrant, pour toi, de transmettre ce message à un autre grand qui, le même jour que toi, avait repris racine dans cette terre de Tunisie.

Sghaïer, dis-lui qu'il a combattu seul pour la Tunisie et que nous combattons tous pour elle, désormais. Pour sa liberté conquise puis perdue, pour ces statuts promulgués et mis à mal, pour son entité que l'on souhaite garder indemne, malgré tous les changements.

Dis-lui Sghaïer, que nous avons changé. Qu'il y a 16 ans, nous étions quelques centaines, quand il fallait lui rendre un dernier hommage, et que nous sommes des milliers, aujourd'hui, à lui faire honneur. Dis-lui que nous avons dépassé ses défauts, réalisé l'ampleur de ses paroles, compris, quelques décennies après, ses discours, fait abstraction de ses tics et réalisé enfin qui il était et quel projet de société ce visionnaire nous avait préparé.

Avise-le que le marketing politique a fait de son nom des produits dérivés partisans, que la politique l'a réintégré, dans sa logique de réhabilitation intéressée, comme fonds de commerce. Même sa statue déplacée retrouvera le centre de Tunis, prochainement. Moyennant quelques milliers de dinars, cette générosité posthume fera des émules et les émules feront des fans du bourguibisme revisité.

Raconte-lui Sghaïer comment nous avons pris les choses en main et comment nous essayons de ne pas perdre cela de vue. C'est bien qu'il sache que nous avons connu enfin la démocratie et que nous nous tuons pour qu'elle ne nous lâche pas. Nous nous tuons, non par l'image mais en vrai ! Des Tunisiens meurent encore pour que ce pays recouvre la liberté et que le drapeau reste rouge et ne se noircit pas. Relate-lui nos martyrs, nos deuils, nos couvre-feux. Nos sit-in, nos manifestations, nos slogans. Dis-lui les épreuves et les leçons, les promesses, les trahisons et la détermination. Dis-lui le peuple uni et l'apprentissage de la différence, les erreurs commises, les fautes de parcours et le parcours qui n'en finit pas de nous épuiser.

Récite-lui un de tes textes, il saura que nous savons désormais apprécier le patriotisme, le vrai. Qu'il ne se confond plus avec l'hypocrisie, l'arrivisme politique et les éloges qui maquillaient en mauve le rouge et réduisait la patrie à un unique parti. Récite-lui la femme, les réussites, Nobel, Habiba et Hédi. Le cinéma, la culture, les prix... Dis-lui nos victoires et ne lui parle pas de nos prochains combats. On attendra de les avoir gagnés, pour lui en faire état.

Sghaïer, n'oublie pas de lui dire que nous sommes, aujourd'hui, 12 millions ou presque à aimer la poésie, à savourer plus que jamais ta poésie. A bénir tes images et à brandir ton image dans un Jellaz rempli. Un vers truffé de style, que cette terre de Tunisie où tu seras enterré, où il a été enterré. Cette terre fertile, vous en êtes le fruit et la graine. Nous enterrons des talents et il en poussera d'autres, différents à chaque fois mais tout aussi étonnants. Des talents qui feront que se perpétuent, par nous, le respect pour les grands et que soit revisité, à travers eux, le sens de la Nation.

Hommage à lui, le père renié puis adopté de nouveau, à toi Sghaïer, le vers, et à Adel, la voix (animateur radio enterré le même jour).

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

La torture en Tunisie entre chiffres officiels et officieux

$
0
0
20% seulement des accusations de maltraitance et de torture sont fondés, a avancé le ministre de l'Intérieur Hédi Majdoub, hier, en répondant à une question qui porte sur la torture dans les centres de détention et les prisons tunisiennes, lors d’une séance consacrée au dossier de la torture à l'assemblée des représentants du peuple (ARP).

Il a ajouté par ailleurs que 81 cas de torture et 1 cas de mauvais traitements ont été recensés en 2015 par les services du ministère.

Le ministre a assuré qu'ils procèdent à des inspections inopinées afin de prévenir et relever les éventuelles pratiques de torture et les soumettre à la justice dans le cas échéant.

"Faux", répond, Hind Khchine, de la section Tunisie de l'organisation mondiale contre la torture (OMT) , contactée par le HuffPost Tunisie.

"Je me demande sur quelle base le ministre avance ses chiffres. En se fondant sur les décisions de la justice? Bien sur que non car on attend toujours des jugements dans les affaires de torture, relevées de 2011 à aujourd'hui. La plupart d'entre elles sont même au stade de l'instruction", a ajouté la représentante de l'OMT.

Hind Khchine déplore par la même occasion la lenteur de la justice en la matière.

"Même en supposant que ce chiffre soit vrai, il est honteux qu'après le 14 janvier, la transition démocratique, des élections et des gouvernement successifs, on ne parvient pas à enrayer ce fléau. Chaque cas de torture, même un seul, doit être embarrassant pour un État qui se dit démocratique", a-t-elle déploré.


LIRE AUSSI:



Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Le diabète en Tunisie: L'obésité et le surpoids principaux facteurs à risques selon l'OMS

$
0
0
SANTÉ - Le nombre des personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014 a indiqué l'Organisation Mondiale de la Santé dans un rapport sur le diabète publié mercredi 6 avril. Selon, l'instance onusienne prévoit que le diabète sera la septième cause de décès dans le monde d'ici 2030.

"Le diabète progresse. Ce n'est plus une maladie prédominante dans les pays riches, le diabète augmente sans répit partout, de façon plus marquée dans les pays à revenu intermédiaire", affirme la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan.


Au total, 8,5% de la population adulte mondiale a été touchée par cette maladie, soit deux fois plus qu'en 1980 et ce à cause la hausse de facteurs à risques tels que le surpoids, l'obésité, ou l'insuffisance d'activités sportives.

Et la Tunisie?

Selon les chiffres publiés par l'OMS, le nombre de décès dus au diabète s'élève à 2.890 personnes en 2015.

Les personnes les plus touchées les femmes âgées de 70 ans et plus qui représentent 38,75% des cas de décès de diabète en Tunisie affirme l'OMS, suivi des hommes de plus de 70 ans (26,64%), puis les hommes âgés entre 30 et 69 ans (18%), et enfin les femmes âgées entre 30 et 69 ans (16,6%).

Le nombre de décès en 2015 dus à l'hypoglycémie est lui plus impressionnant encore: L'OMS a recensé 5.570 décès enregistrés en 2015 en Tunisie. Le profil des personnes les plus affectées est sensiblement identique à ceux décédés des suites d'un diabète.

Représentant 5% des décès totaux, le diabète reste tout de même loin des décès liés aux maladies cardiovasculaires qui représentent près de 50% des décès totaux affirme l'OMS.

Le surpoids et l'obésité principaux facteurs à risques

Selon l'OMS, les causes principales du diabète en Tunisie sont le surpoids, dans 62,8% des cas puis l'obésité dans 27,1%.

Déjà en 2014, le ministre de la Santé, Salah Ben Ammar avais mis en garde contre "une catastrophe sanitaire dans 30 ans, si les Tunisiens ne changent pas leur comportement alimentaire".

Selon Leila Alouane , chef du Service Formation à l’Institut national de Nutrition et de Technologie Alimentaire (INNTA) contacté par le HuffPost Tunisie "le risque de surpoids augmente avec le niveau économique du ménage alors que le risque de la maigreur ou de l’obésité n’est pas associé à l’environnement économique du ménage".

Autre cause, l'absence de pratique d'activité sportive. En effet, selon l'OMS, l'activité physique insuffisante a été la cause d'un diabète à 22,6% des tunisiens.

Mariem Sahli, nutritionniste avait affirmé au HuffPost Tunisie "Le rythme de vie du Tunisien qui laisse peu de place à l’activité physique, la consommation excessive de produits industriels bourrés de produits chimiques ou des sucreries dès le plus jeune âge favorisent inéluctablement le surpoids et l'obésité.

Selon les chiffres du ministère de la Santé publié en 2014, seul 3% des Tunisiens habitant dans les zones urbaines font régulièrement du sport, conséquence directe, un surpoids d'un homme sur deux et de trois femmes sur quatre.



LIRE AUSSI:


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

La Tunisie, 5 ans plus tard

$
0
0
On reste toujours attachés à ses amours de jeunesse, à ces instants sur lesquels le cœur s'est ouvert pour la première fois, comme le disait Camus. Ouvert sur la vie, sur le courage, sur l'espoir.

Pour moi, c'est la Tunisie. Un petit pays de la Méditerranée coincé entre l'Algérie et la Libye, aux pieds de l'Europe, berçant sous le soleil et le chant des mosquées, au rythme des vagues. Une culture très riche qui se partage dans les dédales des villes et des cafés, un passé singulier qui revit par plusieurs sites historiques fièrement entretenus, une générosité aussi éclatante que le bleu du ciel.

2016-04-04-1459797407-8834909-FullSizeRender6.jpg


Je l'ai rencontrée pour la première fois, cette Tunisie, en 2010, neuf mois avant que tout éclate. Puis, une deuxième fois, en janvier 2011, parachutée en plein dans l'effervescence du jasmin. On ne peut pas en ressortir complètement indemne. Ça marque, de vivre un moment de cette ampleur. Ça nourrit une soif de changement, une volonté de faire bouger les choses, une nécessité d'essayer de comprendre le monde dans lequel on vit. Surtout quand on réalise l'effet domino qui a suivi.

J'en reviens tout juste d'un troisième séjour depuis. Faut dire que j'y suis un peu accro. Mais en Tunisie, je retrouve toujours une certaine paix. C'est une seconde maison, celle où le cœur s'est profondément enraciné. Le blanc et le beige des immeubles contrastent avec le ciel rempli de soleil, les drapeaux rouges rayonnent aux côtés des palmiers, une modernité criante d'histoire. La beauté féroce du pays frappe le premier regard du voyageur. On retrouve un sourire, une insouciance de l'être, un désir de se redécouvrir.

On m'a regardé avec des points d'interrogation dans les yeux plusieurs fois quand j'annonçais que je partais en Tunisie. C'est supposé être dangereux, ce pays-là, par les temps qui courent. Même le douanier au retour m'a trouvé un peu suspecte, avec des étampes dans le passeport.

Ça me transperce à chaque fois que j'entends parler de violence, d'un attentat, de regroupements armés, de l'État islamique. Ces idées faussement véhiculées, cette peur envers l'étranger qu'on balance à gauche et à droite, elles déforment une réalité qui en est toute autre. Parce que ça ne représente pas le pays, ni son peuple. Une jeunesse allumée, déterminée à mieux faire, à dénoncer, à parler de paix, d'un futur.

2016-04-04-1459797438-3825998-IMG_1422.JPG


On ne peut pas effacer son histoire, mais on peut l'utiliser pour y bâtir les fondations d'un avenir meilleur. Une transition politique, assise sur une histoire qui a connu la France, les Ottomans et les Romains, ça ne se magasine pas en quelques heures seulement. Un contexte géographique qui ne pardonne pas, et qui, oui, certainement, complique les choses.

Mais malgré tous les préjugés qu'on lui impose, la Tunisie, elle, en rit un peu. Elle se moque avec bon cœur de ce qui se passe chez les voisins, blague des misères de l'État, des nouvelles lois qui n'ont de sens que pour la personne qui les a rédigées.

On m'a dit lors de mon dernier séjour que la Tunisie «aurait besoin d'un ministère du savoir-faire». Mais ça, on en aurait tous un peu de besoin, et ces mois-ci, même ici au Québec.

Finalement, ce n'est pas si différent ailleurs qu'ici.

Ce blog a été publié à l'origine sur le Huffington Post Québec


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


Tunisie-Sakiet Sidi Youssef: Un terroriste tué et un autre blessé lors d'affrontements avec la Garde nationale affirme le ministère de l'Intérieur

$
0
0
TERRORISME - Un présumé terroriste a été tué mercredi, dans la forêt de Sedine dans la délégation de Sakiet Sidi Youssef (gouvernorat du Kef) a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié jeudi.

Un guet-apens avait été mis en place par les agents de la garde nationale afin d'appréhender deux "terroristes" à bord d'une moto a affirmé le ministère de l'Intérieur, ajoutant avoir ouvert le feu sur ces derniers ce qui a conduit à la mort d'un d'entre eux et à la fuite du second malgré des blessures.

Selon le communiqué, les deux "terroristes" étaient en possession de kalachnikovs et de deux valises pleines d'engins explosifs.

بـــلاغتمكنت وحدات الحرس الوطني الليلة الماضية من القضاء على عنصر إرهابي بغابة الصدّين بساقية سيدي يوسف.العمليّة إنطل...

Posté par Ministère de l'Intérieur - Tunisie sur jeudi 7 avril 2016


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Tunisie: Des voitures neuves mais tueuses

$
0
0
Elles sont confortables, avec de belles silhouettes, séductrices, et surtout pas chères.

Elles sont livrées avec un paquet d'options, chaque foyer rêve d'en avoir une.

Elles sont Asiatiques, avec leurs phares bridés et l'allure fine comme des Geishas, et Européennes aussi, racées et futuristes.

Hélas, elles sont comme les mythiques sirènes....elles vous attirent par leurs chants, vous y succombez, pour ensuite vous dévorer!

Dans cet article, je ne parlerais pas des sirènes tueuses de marins, desquelles Ulysse, fondateur de Rome, s'échappa, suite à la mise en garde de la sorcière Circé, en ordonnant à son équipage de le ligoter à un mat de son navire pour ne pas céder à leurs chants envoutants.

Ce sont des voitures, avec leur allure féline, mais une mécanique félonne!


Quand les freins vous trahissent!

Je vous narre une triste expérience que j'ai vécue, le 31 Mars 2016. Une expérience qui a failli m'être fatale.

J'ai échappé à une mort certaine, grâce aux airbags, cette salutaire invention.

airbag


Comme chaque matin, je roulais route de la Marsa direction Tunis pour regagner mon bureau, ne dépassant pas les 70 km/h, dans une zone où la vitesse est limitée à 90 km/h.

A 100 mètres, juste devant moi, un feu rouge, avec quatre rangées de voitures à l'arrêt, et quatre à cinq voitures dans chaque rangée, j'ai appuyé sur le frein pour m'arrêter.

Hélas, les freins ne réagirent pas, la voiture continuait dans son élan: Les freins ne fonctionnent pas!

J'appuyais à fond sur la pédale, rien, aucun effet, la voiture ne ralentissait pas!

Je me suis résigné à mon sort, tenant fermement le volant des deux mains, en appuyant toujours sur le frein.

L'impact était inévitable, toutes les voies étaient occupées par des véhicules à l'arrêt.

Aucune issue, un muret en béton à ma gauche, qui séparait les deux voies, et un trottoir avec des piétons à ma droite !

Il me fallait décider rapidement, en deux secondes: soit percuter les véhicules juste devant moi, soit le muret en béton.

J'ai opté de percuter le véhicule juste devant moi, car rien ne garantissait une meilleure issue en fonçant dans le béton!

En une fraction de seconde, la camarde aux aguets, je percutais une berline allemande.

Le choc fut tellement violent, que les airbags se sont déclenchés. Le devant du véhicule gravement endommagé.

Je ne me rappelle pas de cet instant tragique, seulement des airbags explosés et un gaz jaunâtre dans la voiture.

Le choc a causé le télescopage de quatre véhicules. Heureusement aucun blessé, à part une contusion à mon genou droit qui m'a empêché de conduire pendant quatre jours.

Epilogue

La voiture fut envoyée aux ateliers du concessionnaire pour évaluer les dégâts.

Les techniciens, après examen des roues, ne décelèrent aucune trace de freinage. Le système de freinage a bel et bien lâché!

En 2014, plusieurs centaines de milliers de voitures de la marque avaient été rappelées par le fabriquant pour des problèmes de freinage et d'injection.

La presse occidentale en a parlé longuement.

Mais, dans le pays de Didon, aucune réaction, même pas un entrefilet dans la presse.

Le ministère du Commerce, se doit de lever le voile sur l'opacité de tout un secteur:

Un secteur qui, annuellement, amenuise nos réserves en devises de 1 400 millions de Dinars tunisiens!

Cela va sans dire que le premier risque qui pousserait les entreprises du secteur à agir est le risque "réputationnel".

A date, les concessionnaires de la place en importent encore pour les céder à des citoyens non avertis de pays "émergents", un vocable "euphémistique" qui plait tant à l'occident!

Pour l'heure, je dis, sans forcer le trait: Merci de nous vendre la mort.

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


La Banque centrale de Tunisie s'inquiète du recours au bitcoin, l'accusant de financer le terrorisme

$
0
0
BITCOIN - Chedly Ayari, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, s'est déclaré opposé à l’entrée de la monnaie électronique décentralisée Bitcoin sur le marché tunisien mardi 5 avril, lors d'un forum arabe sur les crimes financiers organisé par l’Union internationale des banquiers arabes.

"Cette monnaie est plus complexe que celle traditionnelle car elle peut être utilisée pour financer le terrorisme", a-t-il notamment déclaré, pointant du doigt le caractère intraçable de la monnaie et ses usages anonymes.

Le bitcoin, étendard des défenseurs de la vie privée

Cette prise de position n'est pas partagée dans les milieux technophiles et hacktivistes, où le bitcoin (voir présentation vidéo ci-dessus) est vu comme un outil au service de la protection de la vie privée, dans le droit fil d'une pensée "crypto-anarchiste".

Le bitcoin s’appuie sur des technologies si sophistiquées qu’il est difficile de le traquer, ce qui en fait un « havre...

Posté par Slimus BZ sur mercredi 6 avril 2016



Mais qu'est-ce que le bitcoin? Comme le montre la vidéo ci-dessous, il s'agit d'une monnaie décentralisée, gérée par la communauté de ses utilisateurs.


Une monnaie sans Banque centrale

Les échanges sont entièrement chiffrés, et le compte de l'utilisateur peut être - relativement - anonyme. C'est là que résident les craintes de ses opposants. Mais pourtant le bitcoin se fait depuis quelques années une place dans les échanges: les sites marchands sont de plus en plus nombreux à l'accepter, les frais de transaction étant plus faibles qu'avec les paiement classiques, comme le montre - entre autres - ce reportage d'Arte (13 minutes), qui souligne par ailleurs que les Etats restent jaloux de leur souveraineté monétaire:



"Cette perte de pouvoir sur la monnaie est ce qui explique que les Etats n'ont aucun intérêt au bitcoin", pour un utilisateur tunisien contacté par le HuffPost Tunisie, et qui a préféré garder l'anonymat. "Avec le bitcoin la gouvernance est partagée, et chacun peut faire confiance à cette base de données distribuée, qui n'appartient à personne et appartient à tous", souligne cet utilisateur. "Aucun Etat n'y a intérêt", tranche-t-il.

Le ministère des Technologies de la communication et de l'économie numérique, loin de vilipender le bitcoin, a pourtant donné à l'été 2015 des signes d'intérêts pour cette monnaie collaborative. Contacté par le HuffPost Tunisie, le ministère n'a toutefois pas éclairci sa position sur le bitcoin.

Mais quid du risque d'utilisation par les terroristes?

A Bruxelles aussi on réfléchit à des moyens de s'en prendre au bitcoin, en l'accusant de contribuer au financement du terrorisme. Dans le cadre de son plan d’action pour renforcer la lutte contre le financement du terrorisme, la Commission européenne doit présenter "d'ici la fin du deuxième trimestre 2016", rapporte le site spécialisé Numerama, "une nouvelle directive qui obligera les plateformes d'échanges de bitcoins et autres monnaies virtuelles à obéir à un certain nombre de règles".


Interrogé par le site Metronews
, Bruno Delpeuc'h, consultant pour Digital Cash Alliance, une société spécialisée dans les monnaies électroniques, dément toutefois tout lien entre le terrorisme, s'appuyant pour cela sur la traçabilité des transactions, enregistrées dans un registre public.

"Bitcoin laisse des traces sur un registre ouvert à tous", confirme notre utilisateur tunisien, qu'il est possible mais extrêmement difficile de rendre intraçable une transaction. "Il faut investir beaucoup de temps et d'énergie pour cela", assure-t-il. Or "les terroristes n'y ont pas intérêt, le marché du bitcoin est encore trop étroit pour eux", estime-t-il.


LIRE AUSSI:



Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.

Carnets de voyage depuis le Panama

$
0
0
Les Panama Papers n'ont pas encore fini de livrer tout leur secrets, les détails croustillants, les noms de stars du foot, du showbiz et des affaires, la complexité technique apparente des montages financiers.

On se dit qu'avec tous ces tetrabytes de fichiers, il y aura sans doute de quoi nourrir tous les voyeurs du monde. Il y a assez de matière pour les complotistes les plus aguerris sur l'implication de la CIA (évidement...) qui cherche à perturber la quiétude du citoyen Vladimir P; lequel, aux dernières nouvelles, dort encore curieusement très bien le soir avec sa babouchka.

Accessoirement, il y a aussi, et surtout, un nombre d'enseignements en forme de piqûre de rappel de ce à quoi le monde en général, et la Tunisie en particulier ressemblent en 2016.

Rappelons-le d'emblée. Contrairement à ce que prétendent les médias et certains spécialistes, l'optimisation fiscale (que d'aucuns appellerait évasion et qui ne doit pas être confondue avec la fraude fiscale) n'est pas une manœuvre illégale et ne constitue pas, dans la majorité des juridictions en question, un délit. C'est surtout sur le plan moral que la question doit être portée.

Manœuvre techniquement licite car elle n'enfreint a priori aucune loi, devrait-elle pour autant être permise lorsque l'on se doute qu'elle n'est pas tout à fait conforme à l'esprit du droit et des lois? Ne nous égarons pas.... C'est une question que les juristes continueront de débattre pour longtemps.

Non, c'est bien l'origine souvent douteuse et frauduleuse des fonds et le contexte des montages financiers plus ou moins opaques, faits pour dissimuler des identités qui pose problème. Les Panama Papers contiennent de véritables pièces à conviction des circuits de corruption et du lien incestueux entre le pouvoir et l'argent. Ils offrent une plongée sur la trace des cadavres, des affaires d'État nauséabondes et des scandales politico-financiers. En France par exemple: les rétro-commissions du Pakistan, la campagne d'Edouard Balladur, l'affaire ELF, le RPR, les époux Balkany, le clan Le Pen, Cahuzac... .

Bref, on savait bien en sommes que la corruption ne se fait pas à coup de gros billets verts sous le matelas. On savait qu'il est question de monnaie scripturale et que cela demande, in fine, un montage, un compte, une banque, une île.


Ce qui est un peu dérangeant c'est l'étendue de cette fraude et sa persévérance malgré les efforts titanesques, nous avait-on pourtant assuré, en vue de lutter contre le blanchiment et la fraude. De déclaration solennelle en G20 pompeux depuis une dizaine d'année, le système n'a jamais été capable, visiblement, d'empêcher un gros fraudeur de frauder ni un bon corrompu de se faire la belle. L'impression générale est celle d'avoir tout juste rendu la vie moins agréable pour le commun des mortels, "l'honnête homme perdu".

Disons que c'est assez loin du résultat escompté et des promesses chantées. Par contre, le coût économique n'est pas négligeable. Car si les montants sont difficiles à estimer, on peut facilement évoquer une bonne centaine de milliards de dollars par an. The Economist qui prend partie contre cette régulation excessive et inefficace ne s'y trompe pas en qualifiant cela de "costly failure" qui crée des entraves à la formation du capital donc sur la croissance, sans parler bien entendu des entorses multiples faites à la vie privée au nom de cette lutte. Et pour un pays comme la Tunisie, classé parmi les pays à haut risque dans le hit parade de l'OCDE en la matière, l'impact de cet arsenal réglementaire, notamment sur les Investissements Directs à l'Étranger longtemps vantés comme clef de voute du décollage, l'impact est... assez énorme.

Au-delà de son inefficacité et de son coût économique, ce fiasco de la gouvernance mondiale met en lumière un paradigme fondamental. Car du point de vue de la sociologie politique, n'est-il pas contradictoire de parler du droit des États à imposer leurs résidents lorsque le concept même de l'Etat-nation, perd de son sens et devient désuet et dépassé et se noie, dans les faits, dans une économie mondialisée, communément et ironiquement nommée aussi "village global"?

Et plus encore, est-il logique de parler toujours de gouvernance mondiale et de "best practice", de responsabilité sociale et de citoyenneté pour les individus lorsque le monde en 2016 ressemble de plus en plus et "jusqu'à nouvel ordre" à un domaine formé de castes: Une classe transnationale de seigneurs faites d'individus à la fortune et à l'influence infinie, d'entreprises gigantesques et de gouvernements compromis. Une caste qui dispose ainsi des leviers réels du pouvoir (argent, violence légitime et justice) face au reste, des gueux pas franchement libres ni qui naissent vraiment égaux en droit.

Le contenu des Panama Papers ne serait au bout du compte qu'un symptôme cutané d'un mal bien plus grave et profond qui ronge l'humanité: L'agonie de l'Etat-nation, Westphalien, pleinement souverain à l'intérieur de ses frontières et son remplacement par une forme nouvelle/ancienne, plus féroce, de gouvernance; une féodalité de fait "packagée" dans une démocratie formelle.

En Tunisie, à la question fiscale, s'ajoute celle, subsidiaire, du régime de change. Un régime dont il faut rappeler la désuétude et l'anachronisme et qui n'est surtout, manifestement respecté par personne car non respectable, invivable et inapproprié.

Dans tous les cas, soyons rassurés. Qu'il s'agisse des infractions fiscales ou relatives au change, et dans la mesure où certains sont plus égaux que d'autres, personne parmi les possédants ne sera inquiété en Tunisie. Ça fera "pshiit".


A t-on jamais vu en effet sur cette terre un gros poisson jugé? Non. Les "Trabelsi" et leurs complices, leurs sous-mains et leurs prête-noms, dans les affaires et les médias et avant eux les Khaznadar, Shemama et Ben Ayed...Tous sont innocents, ont été de bons citoyens puis sont morts riches. Cela a toujours marché ainsi. Ça ne changera pas.

Quant au cas de Mohsen Marzouk, admettons-le franchement: il n'y a pas eu stricto sensu de crime commis; pas plus d'ailleurs, en droit, de tentative de crime. Nous laisserons à la justice le soin de juger de l'affaire et du suspect, tout en espérant que l'affaire ne se transforme pas en une discussion médiatique technico-sophiste, comme on a su si bien le faire avec le football sous ces cieux.

En revanche, Mohsen Marzouk, en tant que personnage public de premier plan et en sa qualité antérieure de chef de campagne d'un candidat à la présidentielle devra donner des explications claires (comme de l'eau de roche) sur ce qu'étaient ses intentions. Car ouvrir un compte au Panama n'est pas, assurément, un acte anodin. Car le timing de sa requête est douteux. Notre question, solennelle, est légitime, claire et simple: Y a t-il eu, oui ou non, de l'argent sale ou en provenance de l'Étranger dans le financement de la campagne de Beji Caid Essebsi.

Un mot enfin concernant le cas de Inkyfada qui ont dores et déjà fait honteusement et irrémédiablement l'exploit de transformer un scoop mondial en un flop. Non on ne présente pas un dossier en premier (celui de Marzouk) quand il n'est pas le plus solide et le plus bétonné.

Non, on ne ferme pas son téléphone devant ses confrères. Non, on ne part pas en voyage au en pareilles circonstances. Non, on ne traite pas ce dossier comme on traite un bien personnel ou une propriété privée. On ne fait pas la rétention d'une information qui relève, désormais, du domaine public car d'utilité publique.

Cette façon piteuse et désastreuse de traiter un dossier-mine d'or, une "once in a lifetime opportunity" pour un journaliste, nous rappelle les démons qui ont toujours guetté ce métier ici: l'amateurisme, la lâcheté, la cupidité, les faux-semblants et la fausse posture. Surtout elle provoque colère et incompréhension. Avec aussi cette question en tête (et c'est là TOUT ce qu'il y a à retenir de ce "voyage" au cœur du Panama, car tout le reste n'est pas nouveau): Pourquoi, diable, Le Monde et The Guardian et même El Pais y arrivent très bien et jamais nous?

Pourquoi?

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.



Tunisie: La stratégie gouvernementale pour l'emploi critiquée par une ONG tunisienne

$
0
0
EMPLOI - La réponse annoncée par le gouvernement à la hausse du chômage sera-t-elle efficace? Sûrement pas, selon le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG tunisienne qui a vivement critiqué un document commun de travail élaboré par la présidence du gouvernement, l'Utica (syndicat des patrons tunisiens) et l'UGTT (syndicat des travailleurs).

Le nombre des chômeurs en Tunisie s'élève à 618.800 sur les 4 millions de la population active, d'après des chiffres de 2015 présentés dans ce document, résultat de plusieurs "ateliers préparatoires" qui ont eu lieu entre le 15 et le 17 mars dans le cadre du dialogue national sur le travail. Ce dialogue vise à résorber le chômage, qui touche 15% de la population active.

"Le niveau de chômage est en hausse continue depuis 20 ans (...) L'incapacité (du gouvernement sous Ben Ali) de diminuer ce taux était l'une des raisons principales du déclenchement de la révolution", affirme le document où l'on peut trouver plusieurs chiffres sur la question de l'emploi, une sorte de "diagnostic" de la situation actuelle:


  • De 2011 à 2015, 25.000 postes ont été créés tandis qu'il y avait 46.000 demandeurs d'emplois supplémentaires, chaque année.


  • Le taux de chômage pour les diplômés du supérieur a augmenté de 31% dans les cinq dernières années


  • Le gouvernorat où le chômage est le plus élevé est Tataouine (30%) tandis que celui où il y a moins de chômage est Monastir (6%)


  • Le secteur public a généré le plus grand nombre de postes de travail (51,7% en 2015), créant 159.000 postes supplémentaire entre 2011 et 2015


"Pour que cette conception soit réussie, il faut que les différents intervenants économiques, les partenaires sociaux et la société civile soient d'accord sur ses grandes lignes", peut-on encore lire dans ce document. Ces grandes lignes touchent à des questions comme "faciliter la création des entreprises", "encourager l'économie sociale et solidaire" ou bien "réglementer le partenariat public-privé".


Sur cette dernière section, le document préconise "de créer les textes de réglementation nécessaires pour exécuter le programme de partenariat public-privé et d'introduire des modifications qui donnent plus de souplesse aux achats publics sans toucher au principe de l'égalité des chances".

Le document prévoit également la création "d'un conseil national de l'emploi sous l'égide de la Présidence du gouvernement" qui "suivra et évaluera les initiatives pour le développement de l'emploi".

Trop général selon la FTDES

Des mesures trop "générales", selon le Forum tunisien des droits économiques et démocratiques, qui a refusé de participer aux ateliers du dialogue national, portant ouvert à la société civile. Le 4 avril il a appelé dans un communiqué à effectuer d'autres mesures "plus urgentes" dont la plupart sont liés au secteur public:

  • Augmenter l'investissement public car l'investissement privé ne décollera pas avec "la situation sécuritaire, sociale et politique actuelle";


  • agrandir les ressources publiques et diminuer la dette publique, en combattant "plus sévèrement" la contrebande et l'évasion fiscale;


  • ouvrir un "dialogue sérieux et responsable" avec les différents différents mouvements sociaux actuels;


  • régler la situation de plusieurs établissement publics "au bord de la faillite" qui épuisent le budget public.



LIRE AUSSI:



Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.

Le parcours et les images du fugitif de Bruxelles après l'attentat dans une vidéo de la police

$
0
0
ATTENTATS DE BRUXELLES – Le parquet fédéral belge a lancé jeudi 7 avril un avis de recherche concernant le troisième assaillant de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, surnommé "l'homme au chapeau", en s'appuyant sur de nouvelles images de vidéo-surveillance du suspect.

Lors d'un point presse, les enquêteurs ont appelé la population à collaborer dans l'enquête sur les attentats de Bruxelles qui ont fait 32 morts le 22 mars. Ils ont détaillé, à l'aide d'un clip vidéo diffusé également sur internet (à voir en tête d'article), le parcours du suspect de sa sortie de l'aérogare jusqu'à ce que sa trace se perde dans Bruxelles dans la matinée du 22 mars.

Ils ont dévoilé de nouvelles images de vidéo-surveillance à l'appui de cet appel à témoins, où l'on voit le suspect parfois courir, parfois marcher dans la rue, semblant même à un moment tenir un portable à son oreille.

video police bruxelles

"Il a emprunté l'avenue de la Brabançonne où il disparaîtra au carrefour de la rue du Noyer à 09h50", est-il expliqué en voix off, soit un parcours d'un peu moins d'un kilomètre à vol d'oiseau du cœur du quartier européen de la capitale.

L'homme aurait ainsi marché pendant environ deux heures après les explosions à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem qui ont été enregistrées à 07h58.

video police bruxelles

La veste du suspect, élément-clé potentiel

Les enquêteurs sont particulièrement intéressés par la veste du suspect, qu'il portait à l'aéroport mais dont il s'est débarrassé rapidement: un vêtement clair, avec une capuche, à l'intérieur foncé. "La veste pourrait donner de précieux renseignements si elle était retrouvée", souligne l'avis de recherche.

Au moment de sa disparition, l'homme portait donc une chemise bleu clair, avec des empiècements au niveau des coudes, un pantalon foncé et des chaussures brunes.

video police bruxelles

Les enquêteurs appellent toute personne disposant de renseignement sur la veste, l'auteur ou la direction qu'il aurait empruntée à les contacter sur deux numéros de téléphone dédiés: 0800 30300 (Belgique) ou 0032 2 554 44 88 (international). Une adresse email est aussi communiquée: opsporingen@police.belgium.eu.

Ils cherchent également à récupérer toute image, photo ou vidéo, prises par des passants ou des témoins, qui pourraient les aider à faire avancer l'enquête.

video police bruxelles

Une courte vidéo le montrant à l'aéroport international aux côtés des deux kamikazes qui se font fait exploser à Bruxelles-Zaventem avait déjà été diffusée. Un homme de 30 ans avait été un temps suspecté, rapidement arrêté puis relâché après été mis hors de cause par les enquêteurs.

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Usages politiques de Bourguiba et du bourguibisme

$
0
0
Au lendemain de la révolution, le climat de liberté et l'éclosion des débats d'idées ont permis de réhabiliter la figure du leader et président Habib Bourguiba (3 août 1903 - 6 avril 2000).

Cette réhabilitation succède à une période de mise en demeure de la personne du "Zaïm" ("leader") ainsi que de l'interdiction de sa parole et de son image, les deux fondements de son charisme.

Aujourd'hui encore, la figure de Bourguiba ne cesse de susciter la polémique. La scène politique semble clivée entre les bourguibistes et les anti-bourguibistes. Autour de ce clivage qui est significatif des tensions culturelles et idéologiques, émergent les usages politiques de Bourguiba et du bourguibisme qui réfèrent, à mon avis, à trois types de positions politiques: la première est de l'ordre de la réconciliation nostalgique avec le passé récent. La seconde relève des luttes politiciennes tandis que la troisième ouvre sur les rapports entre l'écriture historienne du passé et les politiques de la mémoire nationale.

En réalité, c'est moins un "retour de Bourguiba" qu'un "retour à Bourguiba" auquel nous assistons ces dernières années. Bourguiba étant disparu à jamais, il ne peut être de retour. Ce sont plutôt les acteurs politiques qui reviennent à lui pour en faire usage dans des actes de classement/déclassement au sein du champ des luttes pour le pouvoir.

En amont du mouvement de retour à Bourguiba, ce sont les réseaux sociaux, avec les blogueurs et les facebookers, qui en ont été les initiateurs1 et ce, par la mise en circulation des vidéos du "Leader de la Nation".


Cette mise en circulation publique a permis de se rendre compte du décalage entre les trente premières années de l'indépendance dirigées par le leader Bourguiba et les deux décennies du régime policier et verbalement muet du général des renseignements, Ben Ali.

La jeunesse qui n'avait pas connu Bourguiba le redécouvre subitement à la lumière d'images éloquentes et de paroles magistrales qui révèlent le génie de l'homme, sa vocation de tribun et sa politique visionnaire. Une telle découverte est suivie, peu de temps après, d'un mouvement nostalgique du passé par les générations âgées qui avaient vécu pendant le règne sans partage de Bourguiba.

Les deux attitudes générationnelles s'inscrivent dans le même élan de re-découverte d'une figure historique emprisonnée et refoulée. Elles renvoient ensemble à l'absence de leadership, de références historiques et de programme politique du côté des jeunes et des moins jeunes qui ont participé à la révolution de la liberté et de la dignité. Le passé étant par définition irréversible, la nostalgie comble le vide et révèle l'incapacité des acteurs à affronter le présent et à proposer des solutions aux problèmes de l'heure.

Le second usage de Bourguiba et du bourguibisme traduit les luttes politiques et idéologiques qui émergent pendant le règne de la troïka, de la fin de 2011 au début de 2014. La victoire électorale des islamistes et leur alliance avec deux partis sécularistes - le CPR et Ettakatol - se sont accompagnées de l'hégémonie des courants wahhabites de l'islam politique - "Ikhwân" et salafistes.

Cette hégémonie fut ressentie, par la majorité des Tunisiens comme une véritable menace pour leur identité nationale. Ayant vécu pendant des siècles sous un islam modéré, une culture plurielle et tolérante, une grande ouverture sur le monde extérieur accompagnée d'un enracinement religieux, ils se sont trouvés confrontés à une problématique de type nouveau: celles des voiles intégraux et des longues barbes, des projets d'instauration de la chariâa et du statut de "la femme complémentaire de l'homme" dans la Constitution, voire du jihadisme visant à transformer le pays en "émirat salafiste".

N'eut été le sursaut de la société civile et des femmes, la Tunisie aurait connu une expérience historique catastrophique pour les libertés et le pluralisme. C'est autour de la figure de Bourguiba, le leader charismatique éclairé et visionnaire, que s'est constituée la résistance face à la menace islamiste et populiste.


Le fer de lance politique de cette résistance fut le parti de "Nidaa Tounes" qui usa de l'héritage bourguibien pour rassembler les familles politiques - destourienne, syndicale, indépendante et de gauche - afin d'obliger la troïka à quitter le pouvoir. Au moyen du dialogue national, un "compromis historique" fut scellé entre les sécularistes et les islamistes pour ne pas succomber aux dangers de la guerre civile et de l'anarchie.

L'usage politique du bourguibisme s'élargit, par la suite, aux luttes fratricides qui n'épargnèrent point le parti de Nidaa Tounes, dans le sillage d'une crise de leadership consécutive à l'élection de son fondateur Béji Caïd Essebsi, à la présidence de la République.

Les deux clans qui s'adonnent à la lutte fratricide au sein du parti vainqueur - sans être dominant dans le gouvernement tout en s'alliant au parti islamiste Ennahda -, recourent au capital symbolique du bourguibisme pour assurer la domination politique.

La lutte est davantage théâtralisée entre les "héritiers" au point que le clan "dynastique" n'hésita pas à recourir à la figure du fondateur du Destour, Abdelaziz Thaâlbi. Déjà, Ennahda avait, dès le 2 mars 2013, par la voie de son leader Rached Ghannouchi, initié à Ksar Hellal, ce mouvement de revanche de l'archéo sur le Néo-Destour de Bourguiba. Sous couvert de "réconciliation destourienne", le thaâlbisme est convoqué pour faire pendant au bourguibisme.

Cette cause qui s'est révélée, en peu de temps, vaine laissa la voie à l'émergence du nouveau parti politique dénommé "Machrou' Tounes" qui se veut, pour le moment, continuateur du bourguibisme et en désalliance avec Ennahda. Reste que la famille destourienne recomposée est également en proie aux luttes entre les différentes tendances qui n'arrivent pas à trouver un leader fort et unificateur. C'est dire que le bourguibisme, en tant qu'héritage historique et vision politique pragmatique, demeure à l'ordre du jour.

Le projet présidentiel de retour de la statue équestre de Bourguiba de la Goulette où elle fut transférée par Ben Ali à sa place d'origine située dans l'artère centrale de Tunis, là où fut érigée la "Big Ben", est de nouveau remis sur le tapis. L'opinion publique demeure, encore une fois, clivée avec des positions fort passionnées, autour de la nécessité symbolique du transfert de la statue ou bien de la priorité qui devrait être accordée aux "vrais problèmes du pays" à savoir la crise économique et sécuritaire. L'Histoire sert, à ce niveau précis, de légitimation au pouvoir par le biais de l'usage politique de la mémoire.

Or, la mémoire est à la fois sélective et fragmentée entre les différents groupes sociaux et leurs visions du monde alors que l'Histoire est une reconstruction savante et rigoureuse des processus orchestrant les évènements, les faits et les idées.

La confusion entre les deux logiques mène à la production d'une "Histoire-mémoire" de la nation et de la République. Celles-ci se trouvent plus que jamais fragilisées, aux dépens de la citoyenneté qui exige l'acceptation des différences et le consensus autour de la mémoire nationale dont le bourguibisme est l'une des composantes fondamentales.
--------------------
1- Je remercie Abdelaziz Belkhodja d'avoir attiré mon attention sur ce point important.


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Tunisie: Les avocats protestent contre la taxation que prévoit la loi de Finances de 2016

$
0
0
JUSTICE- Un sit-in des avocats à travers tout le pays est prévu vendredi 8 avril pour protester, entre autres, contre la nouvelle taxation prévue par la loi de Finances de 2016.

L'article 22 de loi de finances 2016, prévoit d’obliger les professions non-commerciales d’émettre des notes d’honoraires justifiant la facture.

Ces notes d’honoraires seront destinées à faciliter le contrôle fiscal et diminuer les risques de fraude. Les avocats, ingénieurs, médecins et autres professions libérales sont visés par cette loi.

Après la mobilisation des médecins, c'est désormais le tour des avocats. Dans un communiqué publié le 7 avril, l'Ordre des avocats appelle à "une mobilisation massive" par des sit-in devant les tribunaux et en portant un brassard rouge, en signe de désapprobation.

Le communiqué évoque "un harcèlement fiscal" qui est "inadapté aux spécificités du métier".

Contacté par le HuffPost Tunisie, l'avocat Dhakher Alioui a confié qu'une réunion du conseil de l'Ordre des avocats aura lieu au cours de la journée de jeudi afin "de déterminer les propositions et les actions à venir afin de contrer cette nouvelle obligation fiscale exorbitante".

"L'obligation d'émettre des factures justifiant les honoraires de l'avocat aura comme conséquence de l'obliger à divulguer le secret professionnel en mentionnant le nom de son client, le montant et la nature de l'affaire. C'est une transgression de la déontologie du métier", a déclaré Amer Mherzi, le président de la section de Tunis de l'ONAT au quotidien "Assabah" du 7 avril.


Amer Mherzi fustige cette loi qui prévoit une privation de la liberté, "ceci est dangereux", a-t-il fustigé.

Même son de cloche du coté de l'Association tunisienne des jeunes avocats. Interviewé par le quotidien "Assabah", son vice- président, Mohamed Ikbal, considère la loi de Finances comme "une loi fasciste qui menace l'avenir du secteur", et "contraire au principe de justice fiscale consacré dans la Constitution".

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

À la rencontre du jeune chef tunisien Ali Dey Dali, dans les cuisines de son premier restaurant en Tunisie

$
0
0
GASTRONOMIE - C'est au milieu des gargotes populaires de la rue Roosevelt à la Goulette (banlieue nord de Tunis) que le jeune chef tunisien Ali Dey Dali a choisi d'ouvrir son premier restaurant en Tunisie.

Le choix de ce lieu, Ali Dey Dali l'explique par le "côté chaleureux de la ville":
"On a un beau cadre ici, la mer, les pêcheurs le matin. Pourquoi est-ce que j'irais ailleurs? Qu'est-ce que j'irais faire à Gammarth?"


Pour le premier prix du "premier plat imposé" lors de la Toque d'Or 2015 à Paris, le retour au pays natal a paru comme une évidence.

La Bohème, ça voulait dire...

À seulement 25 ans, après des études dans la prestigieuse école de cuisine de Paul Bocuse, et des passages dans des restaurants étoilés tels que Le Meurice, Ali Dey Dali dirige désormais dans la banlieue nord de Tunis une équipe de 12 personnes.

Il raconte que les choix des membres de l'équipe s'est fait sur plus de 90 candidatures: "On n'a pas forcément choisi les meilleurs, on a préféré laisser la chance aux plus motivés, aux personnes désireuses d'apprendre."

Pour mener à terme cet apprentissage, le jeune chef suit les membres de son équipe d'un œil avisé. Aux ordres qu'il lance, un "Oui chef" commun vient perturber le bruit des cuissons à la poêle et de l'eau qu'utilise le plongeur pour laver la vaisselle.

En cuisine, le rythme est effréné, et le chef est partout en même temps. Il observe le temps de cuisson, rappelle les modalités et demande à un membre de l'équipe s'il a goûté le tartare, "Je ne mange pas la viande chef!", auquel Ali Dey Dali répond avec un sourire: "Si tu veux devenir chef, il faut que tu goûtes!", avant de lui enfourcher le tartare dans la bouche.

À la question de savoir si le chef Dali est sévère, un des chefs de partie répond: "Je ne dirais pas sévère, plutôt professionnel; quand c'est l'heure du boulot, il impose une discipline. Une fois le boulot terminé, il redevient Ali."

ali dey dali


Un autre membre de l'équipe "el japouni" (le japonais) - pour ses yeux bridés - dit que c'est la première fois qu'il travaille avec ce genre de carte, "en Tunisie, si tu enlèves le nom des restaurants, tu as pratiquement la même carte, il n'y a pas beaucoup d'innovation."

Entre deux plats préparés, une cuisson lancée, un dressage minutieux et un très sévère "Où est la fleur de sel? pourquoi est-ce que je ne la vois pas sur vos plans de travail?", Ali Dey Dali prend le temps d'aller faire un tour en salle, "parce que les clients le demandent, même si sincèrement, je n'ai pas forcément le temps de le faire".

"Je ne me repose pas sur mes lauriers"

À ses côtés durant trois jours, le jeune boucher français Alexandre Polmard - qui a vendu le steak le plus cher au monde à 3.200 dollars (6.425 dinars tunisiens) - pour une dégustation inédite de viandes.

Interrogé sur sa rencontre avec le chef tunisien, Alexandre Polmard confie: "Il est venu à la boucherie avec sa maman, on a un peu parlé et depuis on ne s'est plus quittés. Ali est le seul chef non étoilé avec qui je travaille, il a énormément de talent."

Il s'agit de sa première visite professionnelle en Tunisie: "Je suis déjà venu à 13 ans, mais à cette époque le pays se résumait au Club Med pour moi". Avec les clients, Alexandre Polmard est intransigeant sur la cuisson de sa viande: "J'oblige les clients à manger la viande comme je veux et s'ils ne sont pas contents j'embarque ma viande et je m'en vais".

Une cuisson qui pourrait rebuter certaines papilles, "mais je pense qu'il faut laisser le temps aux gens de s'adapter aux nouvelles choses, je suis ici pour ça".

Si le restaurant d'Ali Dey Dali ne désemplit pas de la soirée - malgré les prix affichés -, le chef tient à préciser qu'il ne se repose pas sur son nom:
"Si j'arrive à remplir la salle en semaine, c'est parce que j'ai travaillé longtemps, que je m'impose un rythme de vie sévère, que je dors peu... contrairement à ce qu'on pourrait croire, je ne dors pas sur mes lauriers".


Et l'avenir? Il évoque un nouveau restaurant au concept totalement différent dans une dizaine de jours aux Berges du Lac, "aucun de mes projets n'est la continuité de l'autre. Je pars toujours sur un concept différent."

Mais avant ça, il ordonne de surveiller la cuisson de la viande... "Oui chef!"

LIRE AUSSI: Le chef tunisien Ali Dey Dali remporte un prix lors du concours de la Toque d'or 2015


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Enterrement de Sghaïer Ouled Ahmed: La photo qui divise

$
0
0
Des photos prises lors et en marge de l’enterrement du poète tunisien Sghaïer Ouled Ahmed, hier 6 avril 2016, il en est une qui n’a pas fait l’unanimité. On y voit une femme, pelle à la main, recouvrir de terre la tombe du défunt, en guise d’un dernier adieu. Le geste en soi est on ne peut plus habituel en pareilles circonstances. Qu’une femme le fasse, voilà ce qui n’est pas coutumier en Tunisie. En effet, en Tunisie, traditionnellement, la femme n’accompagne pas de cortèges funéraires.

Pour certains internautes, il s’agit presque d’un sacrilège. "Pourquoi une femme ? N’y aurait-il plus d’hommes pour le faire ? ", "Dieu maudit les femmes qui se rendent aux cimetières", "Des femmes aux cheveux découverts, accompagnant un cortège funéraire et enterrant un mort ! Et vous voulez que Dieu bénisse cette terre avec sa pluie ?"… Des commentaires hostiles, en nombre, pour dire le désaccord par rapport à cette rupture avec l’habitude.


ouled ahmed




Toutefois, nombreux sont ceux qui ont vu, en cette photo, une coupure avec "l’archaïsme", une libération par rapport aux traditions, et une "expression de la singularité de la Tunisienne".

Comme la pratique religieuse, le fait que les femmes accompagnent ou non les défunts au cimetière ne devrait être qu'un...

Posté par Dahmani Frida sur jeudi 7 avril 2016





La présence en force des femmes hier à l'enterrement du grand Ouled Ahmed est une preuve , au besoin , que les...

Posté par Adnane Belhajamor sur mercredi 6 avril 2016





Funérailles de Sghaier Ouled Ahmed... Ou comment rompre avec les mauvaises traditions reproduites connement

Posté par Amor Nekhili sur jeudi 7 avril 2016





Pour la sociologue Dorra Mahfoudh, il ne s’agit pas d’un fait nouveau. "Lorsqu’il s’est agi de l’écrivain Salah Garmadi , du chanteur Ali Riahi ou plus récemment de l’homme politique Chokri Belaïd, les femmes ont accompagné les cortèges funéraires rompant ainsi avec ce qui est habituel", d’après elle.

Au HuffPost Tunisie, la sociologue explique que "cette rupture avec la tradition s’observe, quand il s’agit de personnalités publiques. La présence de la femme dans un espace, jusque-là exclusivement masculin est donc un hommage n’acceptant pas de limites de genre. C’est dans ce cadre que l’acceptation de l’égalité s’opère."

LIRE AUSSI: Tunisie: Le poète tunisien Sghaier Ouled Ahmed est mort

Si ce message te parvient c'est qu'ils n'avaient pas tout faux ceux qui disaient que les grands ne meurent pas

Trois textes émouvants du poète tunisien Sghaier Ouled Ahmed (VIDÉOS)


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Tunisie: La juge Leila Abid accuse Caid Essebsi d'intervenir dans les décisions sur les biens confisqués. La présidence répond

$
0
0
BIENS CONFISQUÉS - Béji Caid Essebsi est-t-il intervenu sur une décision de justice? C'est en tous cas ce qu'affirme la juge chargée des biens confisqués, Leila Abid. Elle a indiqué mercredi que la police judiciaire attendait l’accord de la présidence de la République, pour faire appliquer les décisions de la justice sur les biens confisqués de Slim Chiboub, gendre de Ben Ali et de Mouhamed Iyadh Ouederni, ancien ministre de Ben Ali.

Ce sont "les deux derniers noms sur lesquels nous n'avons pas pu faire appliquer les jugements de confiscation, a-t-elle déploré sur Shems FM.

Selon elle, 114 personne sont concernés par ce jugement. Sauf que "quelques personnes habitent toujours dans ces propriétés".

"Nous avons fait six ou sept tentatives auprès de la police judiciaire (...) pour qu'ils appliquent notre jugement", a-t-elle dit sur Shems FM. "Ils nous ont informé que (...) le président de la république a dit 'attendez jusqu'à ce que je vous dise", l'accusant ainsi de temporiser sur cette affaire.

"Je ne demande qu'une chose", a-t-elle poursuivi avant d'appeler la présidence à "confirmer ou à infirmer ce que je viens de dire".

"Si elle infirme, alors il faut passer à l'application du jugement. Et si elle confirme, alors qu'elle prenne la responsabilité de ce qu'elle devra dire au propriétaire des biens, le peuple tunisien", a-t-elle lancé.


Des "propos irresponsables" selon Moez Sinaoui


Suite à ces graves accusations
, Moez Sinaoui, porte-parole de la Présidence, a exprimé son "étonnement" des propos de la juge, niant "catégoriquement toute intrusion de la Présidence dans la justice".

"Une juge de ce niveau doit faire de l'investigation avant de faire des déclarations pareilles", a-t-il fustigé le le 6 avril sur Mosaique FM, avant de qualifier ses propos "d'irresponsables".


De son côté Hatem El Euch, ministre des Domaines de l'Etat et des affaires foncières, a affirmé que son ministère "n'a pas de lien avec cette affaire". "La question de l'application d'un jugement n'est pas dans nos prérogatives", a-t-il dit le 7 avril sur Radio Jeunes, sans donner plus de précisions.

Le tribunal administratif annule une décision sur les biens confisqués

Le 7 avril une autre décision importante à été rendue, cette fois pas la chambre d'appel du tribunal administratif de Tunis. Elle annule le jugement de première instance rendu en juin 2015. Ce dernier annulait le décret de 2011 de confiscation des biens de Ben Ali qui n'était pas valable, selon le tribunal administratif, car il n'a jamais été validé ni par l'Assemblée nationale constituante élue en octobre 2011 ni par l'Assemblée des représentants du peuple élue fin 2014.

La décision du 7 avril a fait réagir Mohammed Faicel Ben Jaâfar, l'avocat de Belhassen Trabelsi, qui l'a considéré comme "une position politique pouvant porter atteinte à la crédibilité du tribunal administratif".

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.





37e championnat d'Afrique de judo: titres continentaux et points olympiques en jeu à Tunis

$
0
0
Des judokas de 33 pays, dont l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, seront en concurrence du 8-10 avril au Palais des sports d'El Menzah à Tunis pour remporter des médailles et marquer des points précieux pour assurer leurs qualifications aux JO-2016, à l'occasion du 37e championnat d'Afrique messieurs et dames (seniors).

De chaudes explications, notamment lors des tours avancés, sont attendues entre athlètes algériens, tunisiens, marocains et égyptiens, habitués des podiums africains.

22 athlètes algériens dont 4 juniors et un cadet seront au rendez-vous pour confirmer la "bonne santé" du judo national et enlever "au moins quatre titres", comme l'a indiqué le président de la Fédération (FAJ), Messaoud Mati.

"C'est un rendez-vous extrêmement important pour nous, à quelques mois des jeux Olympiques (JO). Une médaille d'or à Tunis vaut 400 points. Les titres nous intéressent mais notre objectif aussi est de placer le maximum de judokas en finales", explique Mati dans une déclaration à l'agence de presse algérienne.


L'objectif de la Fédération algérienne est d'avoir sept qualifiés pour les JO-2016 et ce pari passe par une belle sortie en terre tunisienne. Cinq judokas, à savoir Lyes Bouyakoub (14e mondial), Abderrahmane Banamadi (20e), Tayeb Mohamed Amine (18e), Houd Zourdani (21e) et Kaouthar Ouallal (meilleure athlète du continent) sont, chacun dans sa catégorie de poids, en pôle position pour se qualifier à Rio.

La Tunisie veut rééditer la performance de Libreville

Les Tunisiens, qui ont dominé la dernière édition disputée à Libreville (Gabon) en 2015 avec 13 médailles dont 8 en or, vont également mettre le paquet pour dominer à nouveau le continent, après avoir lâché les rênes aux 11es Jeux africains (Brazzaville 2015) où l'Algérie a largement plané sur la compétition.

LIRE AUSSI: Jeux Africains 2015: l'Algérie termine à la 3e place au classement général des médailles


Les chevronnés Fayçal Jaballah (+100 kg) et Nihel Cheikhrouhou (+78 kg) qui sont dans le lot des qualifiés aux JO-2016 grâce à leur classement au niveau mondial, conduiront une sélection de 20 athlètes tunisiens bien déterminés.

"On s'attend à une forte concurrence de la part de l'Algérie, de l'Egypte et du Maroc. Le principal objectif de nos judokas est de gagner des points au classement mondial en vue d'assurer la qualification de plus de deux athlètes aux JO-2016", souhaite le directeur technique de la Fédération tunisienne de judo (FTJ), Abdelmajid Snoussi.


"Abdelaziz Ben Ammar (-81 kg), Houssam Khalfaoui (-66 kg), Hela Ayari (-52 kg) et Houda Miled (-70 kg) sont en mesure d'augmenter leurs chances d'aller à Rio", poursuit-il.

De leur côté, Marocains, Egyptiens et à un degré moindre Sénégalais sont à Tunis pour concurrencer l'Algérie et la Tunisie sur les premières places du classement.

Le judoka égyptien Ramadan Darwich, 9e mondial dans la catégorie des moins de 100 kg, sera l'une des attractions de ce championnat d'Afrique 2016. Son compatriote, Islam El Chebabi (19e mondial) des +100 kg, est, lui, dans le cercle des favoris pour l'or.

Pour le Maroc, son judoka le mieux classé est El Mehdi Malki (+100 kg) qui pointe à la 31e place, mais sur le tatami le plus en forme le jour de la compétition l'emportera.

Lors de l'édition 2015 à Libreville, la Tunisie avait récolté 13 médailles (8 or, 1 argent, 4 bronze), suivie de l'Algérie avec 13 breloques aussi (4 or, 4 argent, 5 bronze) et du Maroc qui en a récolté sept (2 or, 1 argent et 4 bronze).

Retrouvez les articles de HuffPost Algérie sur notre page Facebook.


Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

Tunisie: La loi sur la traite des êtres humains est en examen à la plénière de l'Assemblée des représentants du peuple

$
0
0
Servitude domestique, l'utilisation des enfants pour la mendicité ou dans des réseaux criminels, l'exploitation sexuelle... la traite des êtres humains englobe ces formes de violences à la fois physique et morale.
Afin d'enrayer ce fléau, l'Assemblée nationale du peuple ( ARP) prépare une loi spécifique à cette question. A vrai dire, le projet de loi a été déposé à l'ARP depuis mai 2015 par le ministère de la Justice et examiné par la suite par la Commission des droits et libertés et des relations extérieures.

"L’exploitation comprend l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou la mendicité, le prélèvement total ou partiel d’organes, de tissus, de cellules, de gamètes et de gènes ou toutes autres formes d’exploitation", énonce l'article 2 du projet de loi.

"Cette loi tend à mettre fin à toutes les formes d'exploitation inhumaines des êtres humains qui touchent notamment les femmes et les enfants", a déclaré Samah Dammak, députée et membre de la Commission des droits et libertés sur les ondes de Mozaique Fm.

Quel est le lien entre cette loi en gestation et le code pénal qui criminalise d'ores et déjà certaines de ces pratiques? "Cette loi est indissociable au code pénal. Elle le complète à travers la détermination des cas de figures de la traite des êtres humains dans un contexte de propagation de certains crimes comme la mendicité des enfants ou leur implication dans les affaires de terrorisme", a précisé la député.


Un fléau qui gangrène

Plusieurs enquêtes récentes d'organismes internationaux ont alerté l'opinion publique quant à ces fléaux. "L'ampleur du phénomène est considérable" mais "encore trop méconnu", a déploré le chef de bureau du Conseil de l'Europe, William Massolin lors d'un colloque international consacré à cette question en Tunisie, en janvier 2016.

2,5 millions de victimes par an dans le monde, dont certaines en Tunisie, a révélé les intervenants dans ce colloque. La traite des êtres humains se manifeste en Tunisie par exemple dans les trafics liés aux réseaux de migration vers l'Europe.

57 victimes ont été étudiés depuis 2012 par l'Organisation internationale des migrations, a indiqué sa chef de mission, Lorena Lando lors du colloque. Il s'agit en majorité de femmes, originaires d'Afrique subsaharienne et notamment de Côte d'Ivoire, a-t-elle ajouté.

Selon elle, 48 ont fait l'objet de "servitude domestique". Dans deux cas, il s'agissait "d'exploitation sexuelle". Cinq avaient moins de 18 ans.

LIRE AUSSI: Tunisie: Quand une annonce sur Facebook rappelle le calvaire des aides ménagères mineures


Une autre enquête récente du Département d'Etat américain dans son dernier rapport sur la traite moderne des humains dans le monde a révélé l'ampleur de ces phénomènes en Tunisie:

La jeunesse tunisienne serait sujette à différentes formes de trafic humain. Parmi celles-ci, de nombreuses filles tunisiennes, provenant pour la plupart du Nord-Ouest de la Tunisie, travaillent en tant que domestiques pour des familles riches de Tunis et des principales villes côtières.

Selon ce rapport, des organisations internationales ont également déploré l'augmentation du nombre d'enfants travaillant dans la rue depuis la révolution de 2011 afin de venir en aide à leur famille. Ces enfants de rue sont plus vulnérables au trafic du sexe ainsi qu'au travail forcé. Les forces de sécurité ont rapporté le fait que des gangs organisés forçaient les enfants de rue à servir de voleurs, de mendiants ou encore à transporter de la drogue.

Certaines Tunisiennes auraient aussi été forcées à se prostituer sous la fausse promesse d'un contrat de travail dans des pays tels que le Liban, les Emirats Arabes Unis et la Jordanie.

Enfin, les migrants qui fuient les troubles dans les pays voisins continuent d'être plus vulnérables à la traite d'humains.

LIRE AUSSI:




Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Le journal électronique Inkyfada poursuivi pour diffamation par Mohsen Marzouk: Les enjeux de la plainte

$
0
0
INKYFADA - Jusqu'à présent, de tous les pays au monde concernés par les révélations dans le cadre des "Panama papers", c'est seulement en Tunisie que l'un des 109 médias associés à cette investigation coordonnée par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) est poursuivi en justice par l'une des personnes mises en cause par ces publications.

Mohsen Marzouk a, en effet, annoncé mercredi 6 avril avoir porté plainte pour diffamation après qu'Inkyfada a publié lundi soir un article lui attribuant des démarches actives en vue de constituer une société offshore, auprès du cabinet d'avocats panaméen "Mossack Fonseca" en décembre 2014.

Il a assuré également qu'il va porter plainte pour diffamation à l'encontre de Walid Mejri, rédacteur en chef de l'édition arabophone d'Inkyfada, pour l'un de ses statuts Facebook.

Lire aussi: Les révélations Panama leaks atteignent la Tunisie


Quels sont les termes de la bataille juridique qui s'engage? Pour le savoir, le HuffPost Tunisie a contacté Mohsen Marzouk, son avocat Hechmi Mahjoub, et Monia Ben Hamadi, rédactrice en chef d'Inkyfada.

Inkyfada est-il un média?



La ligne de Mohsen Marzouk consiste notamment à remettre en cause la qualité de journalistes des membres de la rédaction d'Inkyfada. Le leader du parti Mouvement du projet de la Tunisie nous a indiqué: "Je ne considère pas que ce sont [Inkyfada, ndlr] des journalistes", en avançant qu'ils "n'ont pas d'autorisation officielle pour être un média".

Son avocat Hechmi Mahjoub, renchérit: "Pour moi, être journaliste c'est avoir une carte de presse, avoir une certaine autorité... les journalistes sont relativement connus généralement, tandis qu'Inkyfada, personne ne les connait..."

L'enjeu autour de la qualité journalistique va au-delà du seul symbole: toute la question est de savoir si la plainte s'appuie sur le Code pénal et le Code de la communication, dont l'article 86 permet de prononcer de lourdes peines en cas de diffamation, ou sur le décret-loi 115 de novembre 2011, prévu pour permettre un cadre plus propice à la liberté d'expression au lendemain de la révolution.


Concurrence entre deux régimes juridiques de la diffamation

Avec ce décret, "la procédure est délicate et difficile, il n'est pas évident qu'elle aboutisse", indique d'ailleurs Me Mahjoub.

De fait, depuis plusieurs années, l'utilisation du Code pénal dans des affaires de diffamation présumée fait polémique. L'ONG Human Rights Watch dénonçait en septembre 2013 le fait que "les autorités judiciaires fassent encore recours aux mêmes articles dans le code pénal comme outil de répression contre la liberté d'expression [...] qui criminalisent la critique des personnalités publiques".

La Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) avait alors demandé que soient appliquées "les lois qui régulent la profession et surtout les décrets-lois 115 et 116, qui sont un acquis pour le processus démocratique, et non pas la loi pénale".

Or c'est donc sur la base de cette loi pénale, et non sur celle du décret-loi 115, que Mohsen Marzouk a décidé de poursuivre Inkyfada, en invoquant le fait qu'il ne s'agirait pas d'un média. Sa rédactrice en chef, Monia Ben Hamadi, conteste l'argumentation de Mohsen Marzouk et de son avocat: " Aucun comité ou commission n'a la charge de décider qui est journaliste ou ne l'est pas", ajoutant que "ce n'est pas non plus à monsieur Marzouk de décider si nous sommes bien des journalistes".

Indiquant par ailleurs être détentrice d'une carte de presse, Monia Ben Hamadi précise également que "le décret-loi 115 ne concerne pas que les seuls journalistes".

De fait, le texte prévoit qu'il peut s'appliquer à quiconque s'exprime "par voie de discours, paroles ou menaces dans les lieux publics, soit au moyen d’imprimés, photos, sculptures, signes ou toute autre forme écrite ou photographique exposée à la vente ou à la vue publique dans les lieux publics ou les réunions publiques, soit au moyen d’affiches et d’annonces exposées à la vue publique ou par tout autre moyen d’information audiovisuelle ou électronique".

Qu'est-ce que diffamer?

"Je n'ai jamais poursuivi un journaliste et pourtant j'ai été insulté à maintes reprises. Mais là une ligne rouge a été franchie, mon honneur est atteint", nous a déclaré Mohsen Marzouk. C'est précisément ce que désigne la diffamation: une atteinte à l'honneur faisant référence à des faits présentés comme réels (à la différence de l'injure). Le décret-loi 115 la définit en ces termes:

Est considérée diffamation toute accusation ou imputation de quelque chose d’inexacte d’une manière publique, et qui est de nature à porter atteinte à l’honneur et à la considération d’une personne en particulier, à condition qu’il s’en suit un préjudice personnel et direct à la personne visée.


A noter que l'article 86 du code de la communication, adopté en 2001, est lui beaucoup plus vague:

Est puni d'un emprisonnement de un an à deux ans et d'une amende de cent à mille dinars quiconque sciemment nuit aux tiers ou perturbe leur quiétude à travers les réseaux publics des télécommunications.



Lire aussi: Quand les injures polluent le débat politique tunisien


Que disent les documents d'Inkyfada?



Les documents sur lesquels ont travaillé les journalistes associés au Consortium international des journalistes d'investigation ne sont pas accessibles au public, pour "des raisons de responsabilité et de respect de la vie privée", explique notamment Le Monde.

Mohsen Marzouk nie les faits qui lui sont imputés dans l'article d'Inkyfada, qu'il accuse donc d'avoir affabulé en raison d'un agenda politique: "Sinon pourquoi avoir souligné que j'aurais envoyé ces emails pendant les deux tours de l'élection présidentielle, si ce n'est pour atteindre également le président de la République?", interroge-t-il, se disant victime d'un "lynchage de la classe politique" dont a "également fait les frais Hama Hammami", leader du Front populaire, lors de la polémique autour de l'achat de la voiture de sa fille en février dernier.

Le Consortium international des journalistes d'investigation invoqué par les deux parties

Mohsen Marzouk a également indiqué avoir obtenu confirmation auprès de deux sources au sein de l'ICIJ de l'absence de toute mention de son nom dans les documents des Panama leaks. Il a toutefois refusé de communiquer les coordonnées ou les noms de ces personnes au HuffPost Tunisie, qui n'a donc pas pu vérifier cette information.

Mais Monia Ben Hamadi balaie cette possibilité: "Tous les articles publiés dans le cadre des Panama leaks sont validés par l'ICIJ: si Mohsen Marzouk n'avait pas figuré dans ces documents, ils nous auraient empêché de publier", assure-t-elle.

Inkyfada a-t-il contacté Mohsen Marzouk?




Inkyfada assure avoir tenté de contacter Mohsen Marzouk avant la publication de l'article, mais lui le nie catégoriquement. De son côté, Monia Ben Hamadi est formelle:
On l'a contacté par différents moyens: email, téléphone, réseaux sociaux... il n'a jamais répondu.


Mohsen Marzouk est tout aussi affirmatif pour assurer le contraire:
Ils ont menti en disant m'avoir contacté


A noter également que Monia Ben Hamadi dit ne pas avoir reçu de convocation pour le moment. De son côté, Mohsen Marzouk réunit un "collectif d'avocats comprenant de 10 à 15 personnes", indique Me Mahjoub.


LIRE AUSSI:



Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


Retrouvez les articles du HuffPost Maghreb sur notre page Facebook.

La Tunisie conjuguée au passé: 20 photos d'antan qui valent le détour

$
0
0
TUNISIE - Le manque de photos d'archives de la Tunisie empêche de nombreux Tunisiens de visualiser le pays à une période antérieure. Pour cette raison, la page Facebook صور تونسية قديمة (Vieilles photos tunisiennes) recense des centaines de photos d'anciennes cartes postales, de timbres....

Sidi Bou Saïd, l'avenue de Paris, la statue de Jules Ferry, etc. Les photos publiées témoignent du changement et de l'évolution qu'a connu le pays.

Le HuffPost Tunisie a sélectionné 20 photos d'une Tunisie conjuguée au passé. Un véritable voyage dans le temps.



Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

Quelle nouvelle Tunisie? (2/3): Recette de l'esprit de Farhat Hached

$
0
0
L'esprit de Farhat parla après celui de Bourguiba, rappelant qu'ils ont été compagnons de route et de combat. En Kerkénien tenant à être toujours juste de voix, ne manquant jamais d'appeler à la justesse de la voix empruntée, il n'a pas manqué de dire avoir regretté par moments des initiatives ou des attitudes du premier président du pays cédant à son péché mignon de gloriole.

Le jihadisme de Bourguiba

Et il a tenu à rappeler que s'il n'a jamais apprécié son culte de la personnalité, il ne contesterait pas qu'on rappelle qu'il fut effectivement le Combattant Suprême, mais au sens du plus éminent jihadiste; celui qui a osé livrer une lecture saine de l'islam.

C'est donc en mettant à jour cette dénomination qu'on rendra vraiment hommage à ce grand leader, a-t-il dit, outre que de prolonger ainsi qu'il l'a lui-même réclamé son oeuvre restée inachevée.

Mais Hached, en fils du peuple, connaisseur de l'âme tunisienne, appelle à ne pas se limiter à un seul domaine, préconisant d'abolir de suite toutes les lois scélérates, attentatoires à la dignité du Tunisien qui est profondément digne, de cette dignité qui sait être libre et même libertaire.

Aussi trouve-t-il indigne de responsables se prétendant au service du peuple de ne pas oser d'un seul texte - qui n'a même pas besoin d'être une loi - suspendre l'application des lois héritées de la colonisation et de la dictature, toutes les lois, notamment celles ayant trait à la vie privée des gens.

Halte au néolibéralisme sauvage!

En syndicaliste, Farhat dénonce l'idéologie néolibérale ayant cours dans le pays, rappelant que si le libéralisme est une option incontournable, il ne peut pas ne pas être éthique, un libertarisme, incluant la liberté en tout et pour tous, et non seulement limitée au domaine économique et aux marchandises.

Il a eu ainsi des mots cruels pour le projet d'accord entre la Tunisie et l'Union européenne (ALECA), réservé au commerce, et trouve judicieux mon appel à le transformer en ALECCA en y intégrant la libre circulation humaine sous visa biométrique de circulation qu'il confirme être inéluctable.

Il regrette aussi l'état du syndicalisme en Tunisie qui n'a parfois rien à voir avec les intérêts profonds du peuple du fait d'une confusion regrettable des valeurs mélangeant le faux au vrai. Et il appelle les syndicalistes à se souvenir que son combat fut d'abord et avant tout éthique et même amoureux; car il faut d'abord aimer ce peuple, tout le peuple, surtout les plus humbles dans ses rangs, pour vraiment le servir, en incarner non seulement les revendications mais les rêves aussi.

S'agissant du grand ami américain de la Tunisie, rappelant qu'il a toujours été soutenu par ce qu'il qualifie d'âme soeur, l'âme yankee, il dit que nombre d'atomes crochus existent entre la Tunisie et les États-Unis, notamment le réalisme.

Néanmoins, une telle complémentarité est en quelque façon contradictorielle, au sens où c'est la complémentarité des contraires, chaque pays incarnant aujourd'hui la face cachée de l'autre.

Ainsi, l'Amérique matérialiste trouve dans la spiritualité tunisienne la dimension qui lui manque, bien que présente profondément en son inconscient. Et la Tunisie a dans le modèle américain une référence, même si elle tend à se limiter aux apparences matérialistes. Il y a surtout, de part et d'autre, un esprit d'originalité qui peut et sait être libertaire.

Ce que doit être l'appui américain

Farhat croit que la Tunisie est un véritable laboratoire pour les néo-cons (pour néo-conservateurs) américains qui sont au fait de la moindre chose se passant dans notre pays, arrivant même à y entendre l'herbe pousser. Mais notre pays ne doit pas être qu'un simple marché; car alors il ne sera qu'un souk bas de gamme, même pas un bazar.

Il ne faut pas s'offusquer de la présence américaine envahissante, dit-il, mais agir pour en faire un atout pour le peuple tunisien qui, en son tréfonds, aime ce peuple conquérant. Il nous faut juste retrouver cette amitié quasiment amoureuse d'antan, rappelant les généreuses aides de l'oncle Sam, disant que l'image de sacs alimentaires est assurément indélébile dans l'imaginaire tunisien.

Il n'est plus question d'alimentaire toutefois aujourd'hui, l'aide américaine devant se manifester concrètement par ce qui est de nature à avoir l'impact qui manque encore pour réveiller l'amour enfoui dans l'inconscient populaire, en train de muer en dépit sinon pis. Il y a donc, dit-il sur le ton de l'humour, une baudruche à dégonfler.

Outre l'action nécessaire auprès des dirigeants tunisiens - notamment les islamistes dont ils jouent aveuglèment la carte - pour la réforme de toutes les obsolescences juridiques dans le pays, les États-Unis doivent manifester leur credo en un islam paisible en Tunisie par des actions concrètes.

Hached en cite deux à forte charge symbolique, qui impliquent une pression amicale mais salutaire pour l'avenir même de la Tunisie et du monde. Il me rejoint en appelant à la levée du visa pour tous les Tunisiens et à un plan Marshall incluant éventuellement l'Europe, supposant l'effacement de la dette et l'établissement de relations diplomatiques avec Israël dans le cadre de la libre circulation des Tunisiens en Méditerranée.

Cela implique, bien sûr, que les États-Unis cessent d'appuyer d'une manière quasiment autiste Israël en le rappelant à la nécessité d'un retour inévitable au droit international du partage de 1947. Et l'établissement de relations diplomatiques avec l'État hébreu par la Tunisie pourrait y aider dans le cadre du package impliquant libre circulation pour des Tunisiens.

Cela commande aussi, dit Farhat, rejoint aussitôt par l'esprit d'Othman, de cesser le soutien inconditionnel apporté à l'Arabie Saoudite dont l'idéologie wahhabite viole l'islam. Il est temps, renchérit alors l'esprit du troisième calife, d'en finir avec une telle honte : un Antéislam aux commandes des lieux saints de l'islam.

Othman fut ici interrompu par le génial auteur de la Volonté de vivre qui dit que son cri du coeur est désormais celui du fidèle musulman qui a besoin de vivre enfin sa foi épurée, débarrassée de la tradition judéo-chrétienne qui l'a défigurée; c'est la volonté de vivre le vrai islam, une foi de paix et d'amour. Et il a dit alors apprécier mon expression de fair-pray, y appelant même.

Othman Ibn Affène apporta son assentiment, détaillant sa propre vision du fait-pray islamique.

À suivre ...



Lire aussi: Quelle nouvelle Tunisie? (1/3): Recette de l'esprit de Bourguiba


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


Viewing all 9648 articles
Browse latest View live


<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>