HISTOIRE- Depuis l'indépendance, les Tunisiens fêtent le 9 avril 1938. De nombreux établissements, des rues, des stations de métro...sont désignés par cette date.
Un jour devenu l'occasion de commémorer les martyrs de la révolution ou pour certains aussi pour se rappeler la répression de la manifestation qui a eu lieu en 2012. Autant dire que l'histoire est rattrapée, submergée par le présent.
Entre-temps, combien d'entre nous savent les dessous de cette date marquante dans l'histoire de la Tunisie ?
Le HuffPost Tunisie propose un petit rappel historique.
Contexte politique
Le contexte politique précédent le 9 avril est caractérisé par le départ du gouvernement Blum, qui avait mené une politique d'ouverture envers les colonies. La résidence générale en Tunisie durcit le ton avec une répression sanglante dans les régions minières.
En face, Abdelaziz Thâalbi, fondateur de Destour est de retour en Tunisie après son exil, faisant jaillir une lueur d'espoir pour la cause nationaliste.
Cependant, les divisons persistent entre les partisans de Destour et ceux de Néo-Destour qui était sous l'égide de Habib Bourguiba. Entre une ligne qui prônent l'affrontement avec le gouvernement central et les plus modérés, Habib Bourguiba était la ligne médiane; tout en reconnaissant le gouvernement local, il appelle à une lutte sur le plan économique.
![manif]()
Début des heurts
Le 8 janvier, il y a eu une répression sanglante à Bizerte contre les manifestant qui contestaient l'interdiction du territoire du militant syndicaliste Hassan Nour. Bilan: 6 morts et des dizaines de blessés.
Le 10 mars, le leader nationaliste Ali Belhouane organise une conférence pour rappeler le rôle des jeunes dans la bataille de la libération nationale. Conséquence: il est congédié du collège Sadiki où il enseignait.
Le 13 et 14 mars, le conseil de Néo-Destour appelle à ne payer l'impôt, ni faire le service militaire et en insistant sur la nécessité de poursuivre les manifestations.
Début avril est marqué par l'arrestation de Youssef Rouissi, Hédi Nouira, Salah Ben Youssef et Slimane Ben Slimane accusés d'incitation à la haine raciale et d'atteinte aux intérêts de la France en Tunisie.
Le Néo-Destour riposte, le 7 avril, par une une manifestation géante devant le palais beylical de Hammam Lif. Mongi Slim, membre du Conseil national du Néo-Destour, rencontre le bey et sollicite son intervention pour la libération des responsables emprisonnés.
N'ayant pas eu des assurances quant à la libération des prisonniers, le Néo-Destour appelle à une grève générale le 8 avril.
Le 8 avril, des manifestations menées par Mongi Slim et Ali Balhouane jalonnent la capitale, des milliers de Tunisiens descendent dans les rues. Les slogans scandés: A bas le colonialisme, à bas la répression. Par la même occasion, on appelle à une grève générale le 10 avril.
Le 9 avril, un rassemblent a eu lieu à la Kasbah de Tunis, où une délégation va à la rencontre du grand vizir alors que le reste des manifestants se rassemble devant Dar El Bey.
À l'issue de la rencontre, le militant nationaliste Ali Dargouth clame la poursuite des manifestations. Les manifestants se dirigent alors vers la maison de Bourguiba pour y recevoir les mots d'ordre.
Pendant ce temps, Ali Belhouane est convoqué par le juge d'instruction suite à son discours prononcé la veille. Ses partisans se rassemblent alors devant le Palais de justice.
Armés de coups de bâton, les forces de l'ordre essayent de disperser la foule. Ces derniers se retirent dans un premier temps vers la médina, puis reviennent encore plus nombreux.
Avec des youyous, les femmes sur les terrasses épaulent les manifestants en leurs jetant des objets qui serviront d'armes.
![manif]()
La foule se rassemble massivement dans les places de Bab Souika et de Bab Menara.
Les forces de l'ordre coloniales repoussent les manifestants de Bab Menara à coup de crosse. La foule à Bab Souika
est réprimée par des coups de feu.
Face au durcissement de la répression, les manifestants tentent des actions sporadiques en essayant de renverser et incendier le tramway, les forces de l'ordre commencent à tirer à l'automitrailleuse.
Bilan des affrontements: 22 morts et près de 150 blessés. Le résident général promulgue une loi instaurant l'état de siège à Tunis, le cap Bon et Sousse.
Le 10 avril, Habib Bourguiba et Monji Slim sont arrêtés et traduits avec d'autres dirigeants du Néo-Destour devant le Tribunal militaire pour complot contre la sûreté de l'État.
Le 12 avril, le Néo-Destour est dissout, ses militants entrent dans la clandestinité. La presse nationaliste est suspendue.
La lutte nationaliste prenait dès lors une autre tournure...
Un jour devenu l'occasion de commémorer les martyrs de la révolution ou pour certains aussi pour se rappeler la répression de la manifestation qui a eu lieu en 2012. Autant dire que l'histoire est rattrapée, submergée par le présent.
Entre-temps, combien d'entre nous savent les dessous de cette date marquante dans l'histoire de la Tunisie ?
Le HuffPost Tunisie propose un petit rappel historique.
Contexte politique
Le contexte politique précédent le 9 avril est caractérisé par le départ du gouvernement Blum, qui avait mené une politique d'ouverture envers les colonies. La résidence générale en Tunisie durcit le ton avec une répression sanglante dans les régions minières.
En face, Abdelaziz Thâalbi, fondateur de Destour est de retour en Tunisie après son exil, faisant jaillir une lueur d'espoir pour la cause nationaliste.
Cependant, les divisons persistent entre les partisans de Destour et ceux de Néo-Destour qui était sous l'égide de Habib Bourguiba. Entre une ligne qui prônent l'affrontement avec le gouvernement central et les plus modérés, Habib Bourguiba était la ligne médiane; tout en reconnaissant le gouvernement local, il appelle à une lutte sur le plan économique.

Début des heurts
Le 8 janvier, il y a eu une répression sanglante à Bizerte contre les manifestant qui contestaient l'interdiction du territoire du militant syndicaliste Hassan Nour. Bilan: 6 morts et des dizaines de blessés.
Le 10 mars, le leader nationaliste Ali Belhouane organise une conférence pour rappeler le rôle des jeunes dans la bataille de la libération nationale. Conséquence: il est congédié du collège Sadiki où il enseignait.
Le 13 et 14 mars, le conseil de Néo-Destour appelle à ne payer l'impôt, ni faire le service militaire et en insistant sur la nécessité de poursuivre les manifestations.
Début avril est marqué par l'arrestation de Youssef Rouissi, Hédi Nouira, Salah Ben Youssef et Slimane Ben Slimane accusés d'incitation à la haine raciale et d'atteinte aux intérêts de la France en Tunisie.
Le Néo-Destour riposte, le 7 avril, par une une manifestation géante devant le palais beylical de Hammam Lif. Mongi Slim, membre du Conseil national du Néo-Destour, rencontre le bey et sollicite son intervention pour la libération des responsables emprisonnés.
N'ayant pas eu des assurances quant à la libération des prisonniers, le Néo-Destour appelle à une grève générale le 8 avril.
Le 8 avril, des manifestations menées par Mongi Slim et Ali Balhouane jalonnent la capitale, des milliers de Tunisiens descendent dans les rues. Les slogans scandés: A bas le colonialisme, à bas la répression. Par la même occasion, on appelle à une grève générale le 10 avril.
Le 9 avril, un rassemblent a eu lieu à la Kasbah de Tunis, où une délégation va à la rencontre du grand vizir alors que le reste des manifestants se rassemble devant Dar El Bey.
À l'issue de la rencontre, le militant nationaliste Ali Dargouth clame la poursuite des manifestations. Les manifestants se dirigent alors vers la maison de Bourguiba pour y recevoir les mots d'ordre.
Pendant ce temps, Ali Belhouane est convoqué par le juge d'instruction suite à son discours prononcé la veille. Ses partisans se rassemblent alors devant le Palais de justice.
Armés de coups de bâton, les forces de l'ordre essayent de disperser la foule. Ces derniers se retirent dans un premier temps vers la médina, puis reviennent encore plus nombreux.
Avec des youyous, les femmes sur les terrasses épaulent les manifestants en leurs jetant des objets qui serviront d'armes.

La foule se rassemble massivement dans les places de Bab Souika et de Bab Menara.
Les forces de l'ordre coloniales repoussent les manifestants de Bab Menara à coup de crosse. La foule à Bab Souika
est réprimée par des coups de feu.
Face au durcissement de la répression, les manifestants tentent des actions sporadiques en essayant de renverser et incendier le tramway, les forces de l'ordre commencent à tirer à l'automitrailleuse.
Bilan des affrontements: 22 morts et près de 150 blessés. Le résident général promulgue une loi instaurant l'état de siège à Tunis, le cap Bon et Sousse.
Le 10 avril, Habib Bourguiba et Monji Slim sont arrêtés et traduits avec d'autres dirigeants du Néo-Destour devant le Tribunal militaire pour complot contre la sûreté de l'État.
Le 12 avril, le Néo-Destour est dissout, ses militants entrent dans la clandestinité. La presse nationaliste est suspendue.
La lutte nationaliste prenait dès lors une autre tournure...
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.