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Les révélations Panama leaks atteignent la Tunisie

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PANAMAPAPERS - Le média électronique Inkyfada a commencé, lundi 4 avril, à révéler la série d'une dizaine de noms de personnalités tunisiennes citées dans les documents des Panama leaks, en débutant par Mohsen Marzouk. Le fondateur du Mouvement du projet de la Tunisie, et ancien secrétaire général de Nida Tounes, y est cité pour des documents datant de décembre 2014 et janvier 2015, alors qu'il était le directeur de la campagne électorale de Béji Caïd Essebsi.

Les documents dont Inkyfada dit être en possession établissent selon le média électronique que Mohsen Marzouk a contacté le cabinet d'avocats panaméens Mossack Fonseca pour connaître "la procédure de création" d'une société offshore. Dans cette correspondance relativement détaillée, Mohsen Marzouk, selon Inkyfada, a souhaité se voir proposer les tarifs pour une "création de société aux Iles Vierges ou à Anguilla", afin, aurait-il écrit, de "détenir des placements financiers et s’engager dans des affaires à l’international".

Pour Mohsen Marzouk, plus de peur (médiatique) que de mal (juridique)

Rien n'établit toutefois que Mohsen Marzouk a bien créé de société offshore dans ces fuites. Juridiquement, le leader du Mouvement du projet de la Tunisie n'est guère pénalement mis en cause à l'issue de l'article, celui-ci pourrait entacher toutefois son aura médiatique. Car l'affaire, annoncée dimanche soir par une centaine de médias internationaux, dont Inkyfada pour son volet tunisien, bénéficie d'une large couverture médiatique.

panama papers journaux tunisie
Les Panama leaks font la une de nombreux journaux tunisiens ce mardi 5 avril.


Le site Inkyfada connait ainsi de régulières mises hors service, victime d'un trafic trop important pour son serveur, depuis lundi soir. Ce mardi dans la matinée, un piratage informatique a même été réalisé en profitant de cette exposition médiatique particulière pour préparer un faux message incriminant également l'ancien président Moncef Marzouki et le publier sur le site d'Inkyfada, dont le ou les pirates ont pour l'occasion pris brièvement le contrôle.

"L'attaque a été orchestrée de plusieurs endroits. Pour le moment, nous avons identifié les postes, mais pas les personnes", a déclaré à l'AFP Monia Ben Hamadi, rédactrice en chef d'Inkyfada.

marzouki inkyfada piratage
Capture d'écran du site web Inkyfada lors de son piratage

Les révélations annoncées enthousiasment les réseaux sociaux, voire les déçoivent parfois dans le cas de Mohsen Marzouk, dont de nombreux internautes espéraient des révélations plus "fracassantes", donnant lieu à des controverses passionnées:




Fraude fiscale: ce que dit la loi

Le Code des droits et procédures fiscaux prévoit des peines allant jusqu'à 3 ans de prison et 50.000 dinars d'amende pour quiconque s'adonne à de la fraude fiscale.

Mais quand bien même la preuve serait apportée de la création d'une société offshore par Mohsen Marzouk, ou certaines des autres personnalités tunisiennes annoncées dans le cadre de ces révélations, il n'est pas certain que la justice puisse nécessairement déboucher sur un procès. Et ce même si la loi oblige tout Tunisien à déclarer à la Banque centrale de Tunisie tout avoir détenu à l'étranger.
En février 2015, le procureur de la République avait ainsi ouvert une enquête dans la foulée des révélations Swissleaks, sans qu'à ce jour de procès n'ait eu lieu.

Contactée avant la publication de l'article d'Inkyfada sur Mohsen Marzouk, Leila Chikhaoui, membre de l’Instance provisoire de contrôle de constitutionnalité, explique au HuffPost Tunisie qu'il est toujours très délicat d'établir la fraude fiscale. Car "la fraude suppose l'intention d'échapper au fisc, ce qui n'est pas le cas de l'évasion fiscale, cette dernière n'étant pas pénalement répréhensible", souligne-telle. De quoi refréner les ardeurs de ceux qui, dans la foulée des révélations médiatiques, appellent à des condamnations spectaculaires:
"Toute la difficulté pour le juge est de prouver que l'individu a non seulement échappé au fisc, mais qu'il l'a fait intentionnellement."


Ce à quoi s'ajoute le "caractère technique des dossiers", dans lesquels doivent se plonger les magistrats, ajoute Leila Chikhaoui. De quoi rappeler que le temps de la justice n'est pas le même que celui de Twitter.


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