Un article du journal "Essarih" a fait le buzz sur les réseaux sociaux. En cause, il explique doctement comment punir son enfant s'il se masturbe.
Nabila Saadi, présentée comme spécialiste de la communication sociale et des troubles du comportement chez les enfants, par le quotidien en question, délivre sa prescription pour les parents qui découvrent que leur enfant se masturbe:
En effet, selon Nabila Saadi, se masturber est passible de représailles. Étonnant? Pas vraiment pour ceux qui connaissent les légendes qui entourent la masturbation, notamment sous nos cieux.
Contacté par le HuffPost Tunisie, Zine El Abidine Ennaifer, psychiatre et sexologue explique que, contrairement à ce que pensent certains, la masturbation "ne provoque aucune lésion du genre infertilité ou cécité". Ces rumeurs que véhiculent certains comme l'article d' "Essarih" relèvent du "fantasme culturel".
"La masturbation est un comportement normal, un moyen pour se procurer une jouissance sexuelle. À l'âge adulte, elle constitue un outil de soulagement, notamment pour certaines personnes qui ne peuvent pas avoir des relations sexuelles pour des raisons religieuses, de timidité, ou en raison d'un milieu social hostile", explique le psychiatre.
Comment faire si on découvre que notre enfant se masturbe?
"Lui parler, en lui expliquant que la sexualité fait partie de la vie, de l'intime, que ça ne regarde que lui. On lui apprend que ça doit se faire dans la discrétion", préconise Hnifa Gharbi, psychologue, contactée par HuffPost Tunisie.
"Dès l'âge de deux à trois ans, l'enfant peut commencer à se toucher...c'est un comportement humain. On ne doit pas le gronder mais lui apprendre dès le jeune âge à respecter son corps, à ne pas faire ça devant les autres", a-t-elle ajouté.
S'il est difficile de déterminer ce qu'est "la normalité" en matière de sexualité, comme l'admet le psychiatre, il estime pourtant qu'une masturbation quotidienne, voire plusieurs fois par jour n'est pas "normale". Elle reflète "une certaine souffrance, dysfonctionnement ou addiction qui dénote d'une déviation de l'objet sexuel", a-t-il noté.
"Quand l'excitation sexuelle se forge en permanence en dehors du partenaire, qu'elle relève uniquement des rêveries, des fantasmes, quand on n'a plus envie de faire un effort avec son partenaire ou que ça cause des troubles érectiles, une baisse de libido ou de la froideur lors d'une relation sexuelle, c'est qu'on a un problème à ce niveau", avertit le psychiatre.
"La sexualité est avant tout un jeu, un échange visuel, tactile, une envie de partager" conclut-il.
#Tunisie #éducation #enfance #sexualité #masturbation #journalisme #usine_à_terroristesTitre d'un journal tunisien,...
Posté par Sami Ben Sassi sur vendredi 15 janvier 2016
Nabila Saadi, présentée comme spécialiste de la communication sociale et des troubles du comportement chez les enfants, par le quotidien en question, délivre sa prescription pour les parents qui découvrent que leur enfant se masturbe:
"Il faut l'ignorer totalement pendant une heure tout en lui expliquant les raisons (...)Si ça persiste, ça sera deux heures (...) Si cette méthode ne marche pas, il faut l'enfermer dans sa chambre sans aucun moyen de distraction tout en restant avec lui afin de le protéger de toute réaction impulsive périlleuse", explique cette spécialiste.
En effet, selon Nabila Saadi, se masturber est passible de représailles. Étonnant? Pas vraiment pour ceux qui connaissent les légendes qui entourent la masturbation, notamment sous nos cieux.
Contacté par le HuffPost Tunisie, Zine El Abidine Ennaifer, psychiatre et sexologue explique que, contrairement à ce que pensent certains, la masturbation "ne provoque aucune lésion du genre infertilité ou cécité". Ces rumeurs que véhiculent certains comme l'article d' "Essarih" relèvent du "fantasme culturel".
"Malheureusement notre société ne fonctionne pas selon une logique scientifique ou rationnelle. Elle est sous le prisme des tabous et des interdits et essaye d'abdiquer la science à cette logique là, sous couvert d'études, dites scientifiques dénuées de tout fondement rationnel et minées de préjugés", a-t-il ajouté.
"La masturbation est un comportement normal, un moyen pour se procurer une jouissance sexuelle. À l'âge adulte, elle constitue un outil de soulagement, notamment pour certaines personnes qui ne peuvent pas avoir des relations sexuelles pour des raisons religieuses, de timidité, ou en raison d'un milieu social hostile", explique le psychiatre.
Comment faire si on découvre que notre enfant se masturbe?
"Lui parler, en lui expliquant que la sexualité fait partie de la vie, de l'intime, que ça ne regarde que lui. On lui apprend que ça doit se faire dans la discrétion", préconise Hnifa Gharbi, psychologue, contactée par HuffPost Tunisie.
"Dès l'âge de deux à trois ans, l'enfant peut commencer à se toucher...c'est un comportement humain. On ne doit pas le gronder mais lui apprendre dès le jeune âge à respecter son corps, à ne pas faire ça devant les autres", a-t-elle ajouté.
Se masturber ne présente ainsi aucun risque sur la santé et ce "même si ça devient de plus en plus fréquent, et que ça sort de la 'normalité'", prévient Zine El Abidine Ennaifer.
S'il est difficile de déterminer ce qu'est "la normalité" en matière de sexualité, comme l'admet le psychiatre, il estime pourtant qu'une masturbation quotidienne, voire plusieurs fois par jour n'est pas "normale". Elle reflète "une certaine souffrance, dysfonctionnement ou addiction qui dénote d'une déviation de l'objet sexuel", a-t-il noté.
"Quand l'excitation sexuelle se forge en permanence en dehors du partenaire, qu'elle relève uniquement des rêveries, des fantasmes, quand on n'a plus envie de faire un effort avec son partenaire ou que ça cause des troubles érectiles, une baisse de libido ou de la froideur lors d'une relation sexuelle, c'est qu'on a un problème à ce niveau", avertit le psychiatre.
"La sexualité est avant tout un jeu, un échange visuel, tactile, une envie de partager" conclut-il.
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