"Le gouvernement dispose désormais d'un plan de réformes économiques pour les 4 ans à venir", proclame Taoufik Rahji, président Conseil des analyses économiques, qui vient de livrer son Programme national des réformes majeures. Avec des mesures spécialement pour les régions intérieures, éternelles oubliées.
Si le document a fait l'objet dès sa sortie d'accusations de plagiat de la part d'adversaires universitaires, Taoufik Rahji a relevé que de ce fait, " "personne ne parle du programme économique lui-même".
Le document, qui est rendu public à peine plus d'un mois après la flambée de violences et la grogne sociale partie de Kasserine et des autres villes des régions intérieures économiquement défavorisées apporte - entre autres - quelques réponses spécifiques à ces régions.
L’accès au financement pour les entrepreneurs des régions déshéritées est l’un des problèmes que le Conseil des analyses économiques cherche à résoudre, en proposant notamment "la reconversion [du pôle services financiers] de la poste tunisienne en une banque postale (…) dédiée à l’exclusion financière, en offrant des services bancaires de base, au profit des populations à faible revenus et localisées dans les régions de l’intérieur". Fait notable, le rapport recommande que cette banque soit autorisée à octroyer des découverts.
Cette réforme doit mettre au service de la Banque postale le réseau de la poste tunisienne, au-delà des seuls retraits et dépôts qui y sont déjà possibles. La Banque postale "pourrait de ce fait étudier la possibilité d’établir des partenariats avec d’autres établissements financiers", idéalement "signer une convention d’assistance avec une banque de la place, pour une durée de trois ans, et ce pour développer son activité de crédit immobilier sur des bases saines".
La banque postale pourrait aussi "élargir la gamme de ses produits ou créer par exemple une société de microfinance conformément à la législation actuelle en vigueur".
Les chercheurs derrière le rapport du CAE comptent d’ailleurs particulièrement sur la microfinance, "surtout dans les régions défavorisées", en tant que vecteur d’inclusion et de développement.
Cette banque devra "rationaliser les outils existants (la Banque de financement des petites et moyennes entreprises, la SOTUGAR (Société tunisienne de garantie), la Caisse des dépôts et consignations, divers Fonds...)". Par ailleurs, les rapporteurs semblent conscients du problème des refus de dossiers, puisque le texte recommande "[d’améliorer] les règles d’identification des bénéficiaires". Élément notable : les rapporteurs prévoient d’associer la banque de développement allemande, la KfW, dans ce projet. Celle-ci est déjà impliquée dans le financement des très petites et moyennes entreprises tunisiennes.
Si le rapport préconise "la réduction du poids de la masse salariale à environ 12% du PIB en 2020" (politique qui dépend de la réforme de la fonction publique prévue pour fin mars 2016, et des promesses du Premier ministre Habib Essid de recruter massivement dans la fonction publique), les experts du Conseil des analyses économiques conseillent également "le redéploiement des agents entre Ministères et vers les régions".
Reste à savoir ce que le gouvernement décidera donc de retenir dans ce rapport, qui n'a que valeur de proposition.
Le rapport du Conseil des analyses économiques vient de publier un programme de réformes économiques pour la période 2016-2020.
Si le document a fait l'objet dès sa sortie d'accusations de plagiat de la part d'adversaires universitaires, Taoufik Rahji a relevé que de ce fait, " "personne ne parle du programme économique lui-même".
Le document, qui est rendu public à peine plus d'un mois après la flambée de violences et la grogne sociale partie de Kasserine et des autres villes des régions intérieures économiquement défavorisées apporte - entre autres - quelques réponses spécifiques à ces régions.
Reconvertir la poste en une banque postale
L’accès au financement pour les entrepreneurs des régions déshéritées est l’un des problèmes que le Conseil des analyses économiques cherche à résoudre, en proposant notamment "la reconversion [du pôle services financiers] de la poste tunisienne en une banque postale (…) dédiée à l’exclusion financière, en offrant des services bancaires de base, au profit des populations à faible revenus et localisées dans les régions de l’intérieur". Fait notable, le rapport recommande que cette banque soit autorisée à octroyer des découverts.
Cette réforme doit mettre au service de la Banque postale le réseau de la poste tunisienne, au-delà des seuls retraits et dépôts qui y sont déjà possibles. La Banque postale "pourrait de ce fait étudier la possibilité d’établir des partenariats avec d’autres établissements financiers", idéalement "signer une convention d’assistance avec une banque de la place, pour une durée de trois ans, et ce pour développer son activité de crédit immobilier sur des bases saines".
La banque postale pourrait aussi "élargir la gamme de ses produits ou créer par exemple une société de microfinance conformément à la législation actuelle en vigueur".
Développer la microfinance
Les chercheurs derrière le rapport du CAE comptent d’ailleurs particulièrement sur la microfinance, "surtout dans les régions défavorisées", en tant que vecteur d’inclusion et de développement.
Lire aussi: Où en est la micro-finance en Tunisie?
Créer une banque des régions
Cette banque devra "rationaliser les outils existants (la Banque de financement des petites et moyennes entreprises, la SOTUGAR (Société tunisienne de garantie), la Caisse des dépôts et consignations, divers Fonds...)". Par ailleurs, les rapporteurs semblent conscients du problème des refus de dossiers, puisque le texte recommande "[d’améliorer] les règles d’identification des bénéficiaires". Élément notable : les rapporteurs prévoient d’associer la banque de développement allemande, la KfW, dans ce projet. Celle-ci est déjà impliquée dans le financement des très petites et moyennes entreprises tunisiennes.
Redéployer des fonctionnaires centraux vers les régions
Si le rapport préconise "la réduction du poids de la masse salariale à environ 12% du PIB en 2020" (politique qui dépend de la réforme de la fonction publique prévue pour fin mars 2016, et des promesses du Premier ministre Habib Essid de recruter massivement dans la fonction publique), les experts du Conseil des analyses économiques conseillent également "le redéploiement des agents entre Ministères et vers les régions".
Reste à savoir ce que le gouvernement décidera donc de retenir dans ce rapport, qui n'a que valeur de proposition.
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