Les ministres et les directeurs n'ont jamais été là pour l'éternité. Les hôpitaux, les médecins et les paramédicaux sont là pour le malade. Les syndicats sont là pour défendre l'intérêt des travailleurs.
Cela fait trois ans que je suis chef de service, j'ai vécu le passage de trois ministres, de trois directeurs d'hôpital et d'un seul syndicat des paramédicaux (SPM).
J'ai manqué peut être d'expérience, de savoir-faire mais les patients du service où je travaille n'ont jamais eu un plus venant de l'administration. Ni amélioration de la sécurité, ni celle de l'hygiène, ni recrutement malgré les tonnes de courriers.
Parallèlement, j'ai vécu une série de manifestations du syndicat des paramédicaux, ponctués d'actes de menace et de violence verbale et physique contre tout ce qui bouge, presque chaque quinzaine.
Les journées où le travail a été stoppé se comptent par dizaines.
Le matériel met des mois pour arriver, le CHU croule sous les dettes, l'administration est essoufflée, sans autorité. Le CHU a fini par sembler une région effacée de la carte du pays.
La porte du service a fini par être un mur de lamentations où les patients les plus démunis viennent réclamer à coups de poing un peu de soins, puis un peu d'écoute puis maintenant un peu de pitié.
Les ministres ne sont pas responsables du rapport de force existant entre l'État et l'UGTT. Tout le monde sait qu'aujourd'hui il n'y a pas d'État de droit, ni même d'État. Les deux seules organisations solides de par leur passé et leurs traditions, sont Ennahdha et l'UGTT, le reste compte pour beurre.
L'appareil militaire est présent mais semble suivre de loin les affaires.
L'équipe ministérielle précédente, pour avoir été remerciée, semble n'avoir pas évalué correctement le rapport de forces entre État et UGTT. Béji Caid Essebsi et Habib Essid n'ont rien fait pour la soutenir et l'ont laissée couler. Les décisions prises, pour être applicables, auraient nécessité une démocratie aussi vieille que la monarchie britannique, un parti solide et non celui de papa.
Aujourd'hui, le rapport de force n'a pas changé! Le malade continue à être la cinquième roue de la charrette.
Alors quelle attitude pour les médecins? Plusieurs attitudes sont possibles selon leur cohésion, leur détermination et ....l'intérêt du malade.
Dans ce compromis, on pourrait permettre au SPM de se remettre à exister normalement dans l'hôpital (organisme élu, soutien d'une bonne part du personnel, violence traditionnelle dans les manifestations syndicales), en exigeant de sa part:
Reste ici posée la même question: qui pourrait forcer la main au SPM pour l'amener à accepter ces concessions en sachant qu'en haut lieu on esquive le problème et que les dignitaires de l'UGTT ont leur élections qui sont toutes proches et qu'ils ont besoin du vote du SPM, dit-on.
De plus, le SPM va dire "pourquoi nous serions les seuls à faire des concessions alors que les médecins, notamment les APCistes ne sont jamais inquiétés dans leurs abus? Si vous êtes un État juste, sanctionnez tout le monde alors!".
Quoiqu'il en soit, il faut une solution sinon le patient va continuer à trinquer et peut-être que l'hôpital va finir par être fermé!
Cela fait trois ans que je suis chef de service, j'ai vécu le passage de trois ministres, de trois directeurs d'hôpital et d'un seul syndicat des paramédicaux (SPM).
J'ai manqué peut être d'expérience, de savoir-faire mais les patients du service où je travaille n'ont jamais eu un plus venant de l'administration. Ni amélioration de la sécurité, ni celle de l'hygiène, ni recrutement malgré les tonnes de courriers.
Parallèlement, j'ai vécu une série de manifestations du syndicat des paramédicaux, ponctués d'actes de menace et de violence verbale et physique contre tout ce qui bouge, presque chaque quinzaine.
Les journées où le travail a été stoppé se comptent par dizaines.
Le matériel met des mois pour arriver, le CHU croule sous les dettes, l'administration est essoufflée, sans autorité. Le CHU a fini par sembler une région effacée de la carte du pays.
La porte du service a fini par être un mur de lamentations où les patients les plus démunis viennent réclamer à coups de poing un peu de soins, puis un peu d'écoute puis maintenant un peu de pitié.
Les ministres ne sont pas responsables du rapport de force existant entre l'État et l'UGTT. Tout le monde sait qu'aujourd'hui il n'y a pas d'État de droit, ni même d'État. Les deux seules organisations solides de par leur passé et leurs traditions, sont Ennahdha et l'UGTT, le reste compte pour beurre.
L'appareil militaire est présent mais semble suivre de loin les affaires.
L'équipe ministérielle précédente, pour avoir été remerciée, semble n'avoir pas évalué correctement le rapport de forces entre État et UGTT. Béji Caid Essebsi et Habib Essid n'ont rien fait pour la soutenir et l'ont laissée couler. Les décisions prises, pour être applicables, auraient nécessité une démocratie aussi vieille que la monarchie britannique, un parti solide et non celui de papa.
Aujourd'hui, le rapport de force n'a pas changé! Le malade continue à être la cinquième roue de la charrette.
Alors quelle attitude pour les médecins? Plusieurs attitudes sont possibles selon leur cohésion, leur détermination et ....l'intérêt du malade.
- Attitude intransigeante: réclamer le maintien de tout ce qui a été fait par l'équipe ministérielle précédente. Mais qui aujourd'hui est capable de forcer la main à l'UGTT?
- Attitude défaitiste: accepter l'annulation de toutes les décisions de l'ancienne équipe ministérielle avec notamment l'amnistie du SPM malgré toutes ses exactions. Où est alors le prestige et la continuité de l'État? Quelle dignité pour les médecins? Est-il rationnel de laisser le SPM décider de tout? Mais faut-il s'en étonner qu'on en arrive là après les concessions vues à Kerkennah, Gafsa, etc.....N'est ce pas la politique conciliantissime du gouvernement de Youssef Chahed qui va toujours opérer? Les médecins hospitaliers seront en droit alors soit:
- De démissionner dans une intransigeance négative
- De faire la grève dans une intransigeance positive
En rappelant qu'un hôpital ne peut fonctionner sans médecins. - Attitude intermédiaire:
Dans l'intérêt du malade, agir pour que le ministère adopte un compromis où le SPM n'obtienne pas tout mais quelque chose, pour que pour la première fois, la situation se dénoue, le Ministère puisse accéder au CHU, pour que l'administration puisse fonctionner normalement et pour qu'enfin les patients puissent profiter d'une amélioration de leur quotidien.
Dans ce compromis, on pourrait permettre au SPM de se remettre à exister normalement dans l'hôpital (organisme élu, soutien d'une bonne part du personnel, violence traditionnelle dans les manifestations syndicales), en exigeant de sa part:
- De s'astreindre à sa mission première: la défense des intérêts des travailleurs.
- De ne pas s'immiscer dans la nomination des responsables administratifs
- De ne plus s'immiscer dans les affaires de l'administration
- De ne plus s'immiscer dans les recrutements des ouvriers ou des para-médicaux
- De ne plus user de violence et, miracle impossible, de manifester leurs regrets des abus commis contre le personnel innocent, médical ou administratif.
- De ne plus amener des personnes hostiles étrangères au CHU.
- De permettre aux urgences d'être traitées lors des grèves.
Reste ici posée la même question: qui pourrait forcer la main au SPM pour l'amener à accepter ces concessions en sachant qu'en haut lieu on esquive le problème et que les dignitaires de l'UGTT ont leur élections qui sont toutes proches et qu'ils ont besoin du vote du SPM, dit-on.
De plus, le SPM va dire "pourquoi nous serions les seuls à faire des concessions alors que les médecins, notamment les APCistes ne sont jamais inquiétés dans leurs abus? Si vous êtes un État juste, sanctionnez tout le monde alors!".
Quoiqu'il en soit, il faut une solution sinon le patient va continuer à trinquer et peut-être que l'hôpital va finir par être fermé!
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