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Accusée d'avoir tué sa patronne en France, une femme de ménage tunisienne acquittée en appel: "C'est l'affaire Omar Raddad au féminin!"

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Une femme de ménage, Bnina Bouzoumita, condamnée en première instance à 18 ans de réclusion criminelle pour avoir tué sa patronne et maquillé la scène, a été acquitté vendredi en appel par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis à Bobigny.

"Vous êtes libre", a lancé le président de la cour à cette mère de cinq enfants de 42 ans, qui s'est alors effondrée en larmes de longues minutes.

Détenue depuis quatre ans et trois mois, cette Française née en Tunisie a été condamnée vendredi à trois ans de prison pour le vol des bijoux de sa patronne, mais la cour l'a acquittée des accusations de violences ayant entraîné la mort.

L'avocat général avait requis 15 ans de réclusion, comme en première instance à Paris en octobre 2014.

Le 13 décembre 2011, le corps de Michèle Laforge, 64 ans, gérante d'une boutique d'accessoires pour animaux, avait été découvert par son mari vétérinaire dans leur appartement parisien. A demi-nue, la victime était immergée dans sa baignoire et tenait à la main un sèche-cheveux branché.

Devant la police, la femme de ménage avait changé plusieurs fois de version, affirmant ne pas s'être rendue chez la victime ce jour-là avant d'admettre y être allée, confondue par le bornage de son téléphone. Elle affirme ensuite avoir découvert le corps dans la baignoire, s'être emparée de bijoux en évidence et ne pas avoir prévenu la police parce qu'elle travaillait au noir.

Compte tenu des zones d'ombres, et notamment de l'absence de traces d'ADN confondantes pour l'accusée, la cour a décidé son acquittement.

"La justice a triomphé ! Oui, elle a volé, elle a menti, mais elle n'a pas tué", s'est exclamé, très ému, l'oncle de l'accusée. Celle-ci avait refusé la présence de sa famille pendant le procès, par crainte de s'effondrer.

Pour son avocat, Me Thibaud Cotta, "on revient de loin !". "Mais on ne juge pas à Paris comme à Bobigny", estime celui qui la défend depuis près de quatre ans: "Au premier procès, c'était le scénario de 'la femme de ménage avec le chandelier dans la salle de bain'. Mais à Bobigny, on n'a pas caricaturé sa personnalité, il y a eu une lecture plus fine des faits, et une écoute plus importante".

"Je veux que le vrai coupable aille en prison, je veux des réponses à mes questions", a réagi la fille unique de la victime, Virginie Clériot, bien résolue à relancer l'enquête.

Pendant les cinq jours du procès, son avocat et elle ont fait corps avec la défense pour innocenter l'accusée, fustigeant une "enquête lacunaire faite de suppositions et ayant écartée d'emblée des pistes évidentes".

"On a foncé sur la voleuse ! Mais comment peut-on condamner sur des suppositions ?", s'est indigné Me Jean-Pierre Carrel. Pour l'avocat de Mme Clériot, "c'est l'affaire Omar Raddad au féminin !", du nom de ce jardinier marocain condamné à 18 ans de réclusion pour le meurtre en 1991 de sa patronne et partiellement gracié sept ans plus tard.

Le mari de la victime, Hervé Laforge, lui aussi partie civile, n'a pas souhaité s'exprimer.

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