Si l'affaire "Panama Papers" a révélé certaines dérives financières dans le monde, elle a aussi provoqué des débats houleux sur le traitement des 11,5 millions de fichiers fuités, par 109 médias mondiaux dont fait partie Inkyfada, un média d'investigation tunisien, et en partenariat avec le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
La première personnalité publique tunisienne à avoir été évoquée par Inkyfada est l'homme politique Mohsen Marzouk. L'ancien conseiller du président Béji Caid Essebsi aurait pris contact avec la cabinet Mossack Fonseca pour tenter de constituer une société offshore:
Certains internautes ont défendu le travail d'Inkyfada et déploré le délaissement du sujet principal, "l'évasion fiscale" et "les fraudeurs", au profit d'accusations contre ce média:
L'organisation Reporters sans Frontières (RSF), de son côté, a publié un communiqué de soutien à Inkyfada, après la cyber-attaque dont il a été victime dès la publication de l'article sur Mohsen Marzouk, les pirates ayant réussi à publier de fausses informations sur le site: "Le pays a pourtant plus que jamais besoin de ces publications courageuses qui renforcent le droit et la liberté d’information et donnent l’exemple dans la région”.
D'autres, comme Farah Hached, juriste et présidente de l'organisation Labo' Démocratique, ont critiqué la publication de ce genre d'information, faisant valoir le principe de la présomption d'innocence:
"Nous les juristes nous pensons d'abord au droit à la présomption d'innocence qui nous protège tous. Nous considérons que s'il est bafoué, la personne ne peut plus se défendre convenablement. Son sort est en quelque sorte scellé", a-t-elle poursuivi.
Même reproche de la part de Hisham Ben Khamsa qui a déploré le fait que le média "juge les intentions": "Pas de millions de dollars détournés, pas de fuite de capitaux et pas de fraude fiscale au détriment du contribuable et de l'état tunisien", a-t-il écrit.
Le 6 avril, Inkyfada a répondu à la polémique, parlant de "quelques contre-vérités" qui "ont circulé" après la publication de l'article:
"Nous n'avons jamais accusé M. Marzouk d'être dans l'illégalité, nous disons que son nom apparaît dans des mails échangés avec le cabinet Mossack Fonseca, en expliquant le niveau d'implication des différents acteurs. Nous avons évidemment cherché à avoir des explications de l'intéressé, à de nombreuses reprises, comme cela est précisé dans l'article, mais il n'a jamais donné suite à nos demandes d'interviews", peut-on lire sur le page Facebook du média.
Panama Papers dans le monde
Partout dans le monde, si beaucoup de personnalités listées ont été sous le feu des critiques, des internautes n'ont pas manqué d'exprimer leur méfiance envers ces publications.
Certains se sont interrogés par exemple sur l'absence d'Américains dans la liste de Mossack Fonseca. Le journal Le Monde a classé cet argument parmi les "intox" qui ont circulé sur l'affaire.
Certains ont également présenté le milliardaire américain George Soros comme le commanditaire de cette opération médiatique, un le réseau international d'investigation ICIJ, étant financé, entre autres, par ses fonds:
"Imaginer George Soros comme le grand architecte de cette enquête, c’est occulter la manière dont elle a été menée. Les premiers à avoir mis la main sur ces quelque 11,5 millions de documents sont en effet des journalistes du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Eux-mêmes les tiennent d’une source anonyme", a répondu Le Monde avant de signaler que Georges Soros ne finance pas totalement l'ICIJ, mais "qu'il n’est qu’un de ses nombreux donateurs".
En Tunisie, Inkyfada a promis de publier dans les prochains jours de nouvelles enquêtes sur d'autres personnalités publiques en lien avec l'affaire "Panama Papers".
La première personnalité publique tunisienne à avoir été évoquée par Inkyfada est l'homme politique Mohsen Marzouk. L'ancien conseiller du président Béji Caid Essebsi aurait pris contact avec la cabinet Mossack Fonseca pour tenter de constituer une société offshore:
"Si cette affaire permet de comprendre la procédure à suivre pour ouvrir une société offshore, elle pose surtout une question morale: un homme politique, résident en Tunisie, peut-il prétendre travailler pour l’intérêt général, tout en voulant délocaliser une partie de son activité?", s'interrogeait Inkyfada.
Certains internautes ont défendu le travail d'Inkyfada et déploré le délaissement du sujet principal, "l'évasion fiscale" et "les fraudeurs", au profit d'accusations contre ce média:
En Tunisie au lieu de parler d'évasion fiscale et des fraudeurs on accuse et on dénonce le journal qui a publié les #PanamaPapers
— Amira Yahyaoui (@Mira404) 5 avril 2016
L'organisation Reporters sans Frontières (RSF), de son côté, a publié un communiqué de soutien à Inkyfada, après la cyber-attaque dont il a été victime dès la publication de l'article sur Mohsen Marzouk, les pirates ayant réussi à publier de fausses informations sur le site: "Le pays a pourtant plus que jamais besoin de ces publications courageuses qui renforcent le droit et la liberté d’information et donnent l’exemple dans la région”.
D'autres, comme Farah Hached, juriste et présidente de l'organisation Labo' Démocratique, ont critiqué la publication de ce genre d'information, faisant valoir le principe de la présomption d'innocence:
"Nos amis journalistes ont considéré que la simple demande de renseignements faite par Marzouk devait être présentée au public. Ils pensent en priorité au droit d'informer et considèrent que la personne citée a les canaux nécessaires pour se défendre. En tant que juriste, je pense qu'une telle information ne doit être publiée que si elle est accompagnée d'un faisceau d'indices plus explicites sur les intentions et les buts poursuivis", a-t-elle écrit sur sa page Facebook.
"Nous les juristes nous pensons d'abord au droit à la présomption d'innocence qui nous protège tous. Nous considérons que s'il est bafoué, la personne ne peut plus se défendre convenablement. Son sort est en quelque sorte scellé", a-t-elle poursuivi.
Il est très difficile de déterminer la frontière entre ce qu'on doit communiquer, notamment quelle personne mérite d'ê...
Posté par Farah Hached sur mardi 5 avril 2016
Même reproche de la part de Hisham Ben Khamsa qui a déploré le fait que le média "juge les intentions": "Pas de millions de dollars détournés, pas de fuite de capitaux et pas de fraude fiscale au détriment du contribuable et de l'état tunisien", a-t-il écrit.
Bon, j'ai lu l'article de Inkyfadha qui excite tout le monde. Je ne suis pas un grand fan de marzouk, loin de là, mais c...
Posté par Hisham Ben Khamsa sur lundi 4 avril 2016
Le 6 avril, Inkyfada a répondu à la polémique, parlant de "quelques contre-vérités" qui "ont circulé" après la publication de l'article:
"Nous n'avons jamais accusé M. Marzouk d'être dans l'illégalité, nous disons que son nom apparaît dans des mails échangés avec le cabinet Mossack Fonseca, en expliquant le niveau d'implication des différents acteurs. Nous avons évidemment cherché à avoir des explications de l'intéressé, à de nombreuses reprises, comme cela est précisé dans l'article, mais il n'a jamais donné suite à nos demandes d'interviews", peut-on lire sur le page Facebook du média.
Le site d'Inkyfada subit depuis hier soir une attaque,faisant suite aux deux premières publications concernant l'affaire...
Posté par inkyfada sur mardi 5 avril 2016
Panama Papers dans le monde
Partout dans le monde, si beaucoup de personnalités listées ont été sous le feu des critiques, des internautes n'ont pas manqué d'exprimer leur méfiance envers ces publications.
Certains se sont interrogés par exemple sur l'absence d'Américains dans la liste de Mossack Fonseca. Le journal Le Monde a classé cet argument parmi les "intox" qui ont circulé sur l'affaire.
"Il est erroné de dire qu’"aucun Américain" ne figure dans cette vague de révélations. Le site américain Fusion, lui aussi partenaire de l’opération, recense même jusqu’ici pas moins de 211 personnes avec des adresses américaines qui possèdent des sociétés mentionnées dans les documents – ce qui ne veut pas forcément dire qu’il s’agit uniquement de citoyens américains", peut-on lire dans un article intitulé "Ces intox qui veulent répondre aux "Panama Papers".
Certains ont également présenté le milliardaire américain George Soros comme le commanditaire de cette opération médiatique, un le réseau international d'investigation ICIJ, étant financé, entre autres, par ses fonds:
"Imaginer George Soros comme le grand architecte de cette enquête, c’est occulter la manière dont elle a été menée. Les premiers à avoir mis la main sur ces quelque 11,5 millions de documents sont en effet des journalistes du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Eux-mêmes les tiennent d’une source anonyme", a répondu Le Monde avant de signaler que Georges Soros ne finance pas totalement l'ICIJ, mais "qu'il n’est qu’un de ses nombreux donateurs".
En Tunisie, Inkyfada a promis de publier dans les prochains jours de nouvelles enquêtes sur d'autres personnalités publiques en lien avec l'affaire "Panama Papers".
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