"Il y a eu une petite faute (...) Nous sommes désolés (..) L'erreur est humaine": c'est en ces termes que le ministre des Finances, Slim Chaker a rectifié jeudi "une faute de communication" commise par Khaled Chouket à la suite des troubles sociaux à Kasserine.
Le porte-parole du gouvernement avait en effet annoncé quelques heures auparavant, après un conseil ministériel, "le recrutement de 5000 chômeurs dans le cadre des différents mécanismes des programmes d'emploi", parmi une série de mesures pour le gouvernorat de Kasserine.
"Nous avons aussi dit que nous allions recruter 1410 personnes, au lieu de dire que nous allions régulariser les situations de ces personnes travaillant dans le cadre du mécanisme 16", a-t-il ajouté.
Mais qu'est-ce que "le mécanisme 16"?
Les travailleurs du mécanisme 16, tout comme ceux du mécanisme 20 ou bien les "travailleurs des chantiers", sont recrutés par l'État dans ses différents établissements, une solution pour résorber le chômage des personnes sans formation.
Dans une précarité totale, ceux-ci perçoivent des primes très basses à la place de salaires, sans profiter des droits stipulés par le code du travail.
Des mesures critiquées
Pour Mounir Hacine, membre du Forum tunisien des droits sociaux, faute de communication ou pas, les solutions proposées par le gouvernement pour la région de Kasserine prévoient, entre autres, d'engager des chômeurs selon le mécanisme 16, "une forme moderne d'esclavage par l'État".
"C'est une modalité héritée du régime colonial que l'Etat tunisien a continué d'utiliser en disant: "c'est mieux de donner un bas salaire à des chômeurs plutôt que de les laisser livrer à eux-même"", a-t-il affirmé au HuffPost Tunisie.
Le leader du Front populaire, Hamma Hammami, a fustigé de son côté des promesses "inefficaces":
"Le problème, c'est les choix économiques du pays: allons-nous produire des richesses ou non?", a-t-il affirmé, pointant du doigt une politique gouvernementale indigente face à des secteurs comme l'agriculture et l'industrie.
Pour Chawki Tabib, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, les soulèvements traduisent un problème de confiance des citoyens envers le pouvoir en place, essentiellement liée au traitement des "13.000 dossiers de corruption" soumis à son instance:
"Ces endroits marginalisés n'ont plus d'espoir aujourd'hui pour que la corruption diminue. Ils doivent cohabiter avec la corruption", a-t-il affirmé vendredi sur Mosaîque FM, déplorant le manque de moyens de son instance.
Les manifestations de Kasserine se sont déclenchées après que Ridha Yahyaoui, 28 ans, soit mort électrocuté après être monté sur un poteau alors qu'il protestait avec d'autres contre son retrait d'une liste d'embauche dans la fonction publique.
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Le porte-parole du gouvernement avait en effet annoncé quelques heures auparavant, après un conseil ministériel, "le recrutement de 5000 chômeurs dans le cadre des différents mécanismes des programmes d'emploi", parmi une série de mesures pour le gouvernorat de Kasserine.
Première fausse mesure: Au lieu de dire que 5.000 personnes à Kasserine allaient profiter des différents mécanismes fournis par le ministère de l'Emploi, comme le CVP (contrat d'insertion des diplômés du supérieur), "nous avons dit qu'il allait y avoir 5000 recrutements", selon M. Chaker, dans une déclaration de presse.
"Nous avons aussi dit que nous allions recruter 1410 personnes, au lieu de dire que nous allions régulariser les situations de ces personnes travaillant dans le cadre du mécanisme 16", a-t-il ajouté.
Mais qu'est-ce que "le mécanisme 16"?
Les travailleurs du mécanisme 16, tout comme ceux du mécanisme 20 ou bien les "travailleurs des chantiers", sont recrutés par l'État dans ses différents établissements, une solution pour résorber le chômage des personnes sans formation.
Dans une précarité totale, ceux-ci perçoivent des primes très basses à la place de salaires, sans profiter des droits stipulés par le code du travail.
Des mesures critiquées
Pour Mounir Hacine, membre du Forum tunisien des droits sociaux, faute de communication ou pas, les solutions proposées par le gouvernement pour la région de Kasserine prévoient, entre autres, d'engager des chômeurs selon le mécanisme 16, "une forme moderne d'esclavage par l'État".
"C'est une modalité héritée du régime colonial que l'Etat tunisien a continué d'utiliser en disant: "c'est mieux de donner un bas salaire à des chômeurs plutôt que de les laisser livrer à eux-même"", a-t-il affirmé au HuffPost Tunisie.
Le leader du Front populaire, Hamma Hammami, a fustigé de son côté des promesses "inefficaces":
"Le gouvernement réagit avec des tranquillisants et un gaspillage de l'argent public", a-t-il affirmé.
"Le problème, c'est les choix économiques du pays: allons-nous produire des richesses ou non?", a-t-il affirmé, pointant du doigt une politique gouvernementale indigente face à des secteurs comme l'agriculture et l'industrie.
Pour Chawki Tabib, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, les soulèvements traduisent un problème de confiance des citoyens envers le pouvoir en place, essentiellement liée au traitement des "13.000 dossiers de corruption" soumis à son instance:
"Ces endroits marginalisés n'ont plus d'espoir aujourd'hui pour que la corruption diminue. Ils doivent cohabiter avec la corruption", a-t-il affirmé vendredi sur Mosaîque FM, déplorant le manque de moyens de son instance.
Les manifestations de Kasserine se sont déclenchées après que Ridha Yahyaoui, 28 ans, soit mort électrocuté après être monté sur un poteau alors qu'il protestait avec d'autres contre son retrait d'une liste d'embauche dans la fonction publique.
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