Les scandales fiscaux se multiplient: l'affaire Cahuzac, Offshore Leak, Lux Leaks, Swiss Leaks, UBS et depuis le 4 avril, Panama Papers. Ils révèlent ainsi le refus systématique des riches et des puissants de la planète de payer leurs impôts à hauteur de leur fortune.
Ces scandales ne sont pas le résultat de la traque des fraudeurs par les services fiscaux des différents États. Ils sont dus principalement au courage de lanceurs d'alerte, de salariés sous anonymat ou de journalistes d'investigation. Ces scandales fiscaux révèlent des montages sophistiqués qui contribuent à assurer une opacité redoutable, dans laquelle se perdent même ceux qui l'ont mise en place, et qui reste impénétrable pour les quidams ordinaires qu'il s'agit de tenir à l'écart du foyer où se concocte l'alchimie financière de l'ère cybernétique. Seuls quelques initiés ont à gérer un magma de plus en plus dense et sombre de planques dans tous les coins du monde, d'identités fantaisistes, de pseudonymes multiples, gérant des sociétés écrans où un chat n'y retrouverait pas son chaton parmi de mystérieux acronymes et de multiples codes secrets.
La complicité de classe entre financiers, fiscalistes et politiciens
Ces scandales fiscaux révèlent l'impunité dont bénéficient les fraudeurs, impunité qui ne s'explique pas tant par l'ampleur de la fraude que par la complicité de classe généralisée entre financiers, fiscalistes et politiciens. Avec les nouvelles technologies liées à l'informatique, la déréglementation de la circulation des capitaux, le chantage à la compétitivité de tous contre chacun, la classe dominante dans sa solidarité corruptrice et l'impunité de fait qui lui est attachée a trouvé dans la mondialisation financière sur des bases néolibérales, la possibilité de généraliser l'évasion fiscale pour mettre à mal les solidarités nationales et citoyennes.
Si ces scandales fiscaux révèlent la mobilisation des dominants pour s'enrichir sur le dos des peuples, ils manifestent en même temps la fragilité de leurs montages frauduleux.
La fraude fiscale généralisée chez les plus riches mais des montages fragiles
Tous les employés et les salariés des secteurs de la finance et de la fiscalité sont potentiellement autant de grains de sable susceptibles d'enrayer la machine opaque et luxueuse de cette délinquance en col blanc. Si l'on ajoute à ces formes de résistance citoyenne les imprévus de conflits familiaux toujours bien placés pour dévoiler ce qui doit rester caché et donc impuni, on peut supposer que derrière les apparences qu'il importe de toujours sauver, les plus riches doivent désormais vivre sur le pied de guerre.
Le fait que la visibilité de la fraude fiscale ne soit pas due aux institutions chargées de la traquer mais, pour l'essentiel, à des conditions hasardeuses liées au courage de certains salariés ou à des conflits familiaux comme ceux des Bettencourt et des Wildenstein, laisse penser que la fraude fiscale est bien généralisée chez les plus riches.
Dernier ouvrage: Tentative d'évasion (fiscale). Deux sociologues en bande organisée. Editions Zones, septembre 2015.
Ces scandales ne sont pas le résultat de la traque des fraudeurs par les services fiscaux des différents États. Ils sont dus principalement au courage de lanceurs d'alerte, de salariés sous anonymat ou de journalistes d'investigation. Ces scandales fiscaux révèlent des montages sophistiqués qui contribuent à assurer une opacité redoutable, dans laquelle se perdent même ceux qui l'ont mise en place, et qui reste impénétrable pour les quidams ordinaires qu'il s'agit de tenir à l'écart du foyer où se concocte l'alchimie financière de l'ère cybernétique. Seuls quelques initiés ont à gérer un magma de plus en plus dense et sombre de planques dans tous les coins du monde, d'identités fantaisistes, de pseudonymes multiples, gérant des sociétés écrans où un chat n'y retrouverait pas son chaton parmi de mystérieux acronymes et de multiples codes secrets.
La complicité de classe entre financiers, fiscalistes et politiciens
Ces scandales fiscaux révèlent l'impunité dont bénéficient les fraudeurs, impunité qui ne s'explique pas tant par l'ampleur de la fraude que par la complicité de classe généralisée entre financiers, fiscalistes et politiciens. Avec les nouvelles technologies liées à l'informatique, la déréglementation de la circulation des capitaux, le chantage à la compétitivité de tous contre chacun, la classe dominante dans sa solidarité corruptrice et l'impunité de fait qui lui est attachée a trouvé dans la mondialisation financière sur des bases néolibérales, la possibilité de généraliser l'évasion fiscale pour mettre à mal les solidarités nationales et citoyennes.
Si ces scandales fiscaux révèlent la mobilisation des dominants pour s'enrichir sur le dos des peuples, ils manifestent en même temps la fragilité de leurs montages frauduleux.
La fraude fiscale généralisée chez les plus riches mais des montages fragiles
Tous les employés et les salariés des secteurs de la finance et de la fiscalité sont potentiellement autant de grains de sable susceptibles d'enrayer la machine opaque et luxueuse de cette délinquance en col blanc. Si l'on ajoute à ces formes de résistance citoyenne les imprévus de conflits familiaux toujours bien placés pour dévoiler ce qui doit rester caché et donc impuni, on peut supposer que derrière les apparences qu'il importe de toujours sauver, les plus riches doivent désormais vivre sur le pied de guerre.
Le fait que la visibilité de la fraude fiscale ne soit pas due aux institutions chargées de la traquer mais, pour l'essentiel, à des conditions hasardeuses liées au courage de certains salariés ou à des conflits familiaux comme ceux des Bettencourt et des Wildenstein, laisse penser que la fraude fiscale est bien généralisée chez les plus riches.
Dernier ouvrage: Tentative d'évasion (fiscale). Deux sociologues en bande organisée. Editions Zones, septembre 2015.
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.