Chez les écrivaines d'expression francophone notamment, il y a eu, depuis l'indépendance et jusqu'à 2011, un grand changement", c'est que l'écrivaine et historienne Sophie Bessis appelle "les mots changent, les femmes aussi".
Sophie Bessis est une historienne franco-tunisienne d'origine juive. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages sur le Maghreb et la Tunisie en particulier dont "Femmes au Maghreb, l'enjeu", une biographie de Habib Bourguiba avec la militante tunisienne Souhyr Belhassen. Son dernier livre, paru en 2014, s'intitule: "La Double impasse, l'universel à l'épreuve des fondamentalismes religieux et marchand".
Ayant assisté à une rencontre intitulée "Femme et Liberté" à la Foire internationale du livre de Tunis 2016 (FILT), Sophie Bessis était présente parmi cinq auteures tunisiennes aux parcours différents, dont Emna Belhaj Yahia, Faouzia Zouri, Rabaa Ben Achour et Kmar Bendana.
Se posant la question si, pour les femmes, les choses ont bien changé, au niveau des mots, de la littérature, de l'expression et de la prise de parole, Sophie Bessis estime que "les choses ont fondamentalement changé, pas uniquement pour les femmes qui ont tendance à utiliser des mots de façon totalement différentes des périodes précédentes (sous Bourguiba et puis sous Ben Ali)".
Partant de sa conviction que la liberté de la parole est extrêmement importante, Bessis constate que "depuis cinq ans, c'est à dire depuis la Révolution, l'écriture est devenue désormais une des formes de libération".
D'ailleurs, ceci a toujours été le cas pour Faouzia Zouari, auprès de qui, l'écriture suit "un processus de libéralisation où j'ai dû me coltiner à beaucoup de tabous qui existent dans ma culture", explique-t-elle.
Cette écrivaine de formation arabophone, vivant depuis des années en France, signale avoir un rapport assez spécial avec la langue de Molière "ma véritable libération était dans la Langue française".
Ce rapport avec la langue et l'écrit est comme l'a expliqué Emna Belhaj Yahia revient au fait que "les femmes ne sont plus les mêmes, elles ne ressemblent plus à leur mères, grand-mères ou arrière grand-mères".
C'est pourquoi, pour elle, l'écriture et les mots sont libérateurs. "Quand j'écris, j'ai l'impression que je réussis à me libérer".
Libérateur ou non, à ce sujet Bessis qui est à son premier récit se montre réticente à le confirmer, en disant "je ne sais pas si elle libère ou si elle ne libère pas.
Cette habituée de l'écriture mais dans un tout autre registre que le récit, estime que "dans un essai, on prend toujours des risques, toujours des risques quand on écrit, mais là c'est un autre type de risque qui induit davantage de liberté".
Revenant sur le rapport de liberté des écrivains maghrébins, hommes et femmes, avec la Langue arabe, Bessis explique que les écrits en langue arabe au Maghreb émanent surtout des musulmans.
Par contre, en Orient, les Chrétiens sont possesseurs de la langue arabe avec qui ils n'ont pas ce rapport de honte ou de culpabilité par rapport à certains sujets évoqués.
"Est ce qu'il y a un rapport arabe à la Langue arabe ou bien est ce qu'il y a un rapport musulman à la Langue arabe", c'est la question que se pose Bessis.
Sophie Bessis est une historienne franco-tunisienne d'origine juive. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages sur le Maghreb et la Tunisie en particulier dont "Femmes au Maghreb, l'enjeu", une biographie de Habib Bourguiba avec la militante tunisienne Souhyr Belhassen. Son dernier livre, paru en 2014, s'intitule: "La Double impasse, l'universel à l'épreuve des fondamentalismes religieux et marchand".
Ayant assisté à une rencontre intitulée "Femme et Liberté" à la Foire internationale du livre de Tunis 2016 (FILT), Sophie Bessis était présente parmi cinq auteures tunisiennes aux parcours différents, dont Emna Belhaj Yahia, Faouzia Zouri, Rabaa Ben Achour et Kmar Bendana.
Se posant la question si, pour les femmes, les choses ont bien changé, au niveau des mots, de la littérature, de l'expression et de la prise de parole, Sophie Bessis estime que "les choses ont fondamentalement changé, pas uniquement pour les femmes qui ont tendance à utiliser des mots de façon totalement différentes des périodes précédentes (sous Bourguiba et puis sous Ben Ali)".
Partant de sa conviction que la liberté de la parole est extrêmement importante, Bessis constate que "depuis cinq ans, c'est à dire depuis la Révolution, l'écriture est devenue désormais une des formes de libération".
D'ailleurs, ceci a toujours été le cas pour Faouzia Zouari, auprès de qui, l'écriture suit "un processus de libéralisation où j'ai dû me coltiner à beaucoup de tabous qui existent dans ma culture", explique-t-elle.
Cette écrivaine de formation arabophone, vivant depuis des années en France, signale avoir un rapport assez spécial avec la langue de Molière "ma véritable libération était dans la Langue française".
Ce rapport avec la langue et l'écrit est comme l'a expliqué Emna Belhaj Yahia revient au fait que "les femmes ne sont plus les mêmes, elles ne ressemblent plus à leur mères, grand-mères ou arrière grand-mères".
C'est pourquoi, pour elle, l'écriture et les mots sont libérateurs. "Quand j'écris, j'ai l'impression que je réussis à me libérer".
Mais ce caractère libérateur des mots et de l'écriture, Emna Belhaj Yahia dit l'avoir découvert après plusieurs autres expériences qui lui ont permis "d'échapper du collectif à l'individuel qui est en même temps une façon de s'inscrire dans le collectif mais différemment".
Libérateur ou non, à ce sujet Bessis qui est à son premier récit se montre réticente à le confirmer, en disant "je ne sais pas si elle libère ou si elle ne libère pas.
Cette habituée de l'écriture mais dans un tout autre registre que le récit, estime que "dans un essai, on prend toujours des risques, toujours des risques quand on écrit, mais là c'est un autre type de risque qui induit davantage de liberté".
Revenant sur le rapport de liberté des écrivains maghrébins, hommes et femmes, avec la Langue arabe, Bessis explique que les écrits en langue arabe au Maghreb émanent surtout des musulmans.
Par contre, en Orient, les Chrétiens sont possesseurs de la langue arabe avec qui ils n'ont pas ce rapport de honte ou de culpabilité par rapport à certains sujets évoqués.
Chez les arabes chrétiens, l'Arabe n'est pas la langue du sacré et de la contrainte. De là, "ne pose pas de problème pour eux à écrire de sexe, le profane, la transgression, ou autre".
"Est ce qu'il y a un rapport arabe à la Langue arabe ou bien est ce qu'il y a un rapport musulman à la Langue arabe", c'est la question que se pose Bessis.
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