"Ni esclave, ni Azzi (négre), stop, ça suffit", c'est le slogan de la campagne transmaghrébine contre le racisme. Des associations des quatre pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie) se sont réunies ensemble pour lancer cette campagne, qui a vu le jour le 21 mars dernier.
Pourquoi la création de ce front? Saadia Mosbah, présidente de l'association tunisienne M'nemty de lutte contre le racisme et membre de cette coalition maghrébine, répond au HuffPost Tunisie.
HuffPost Tunisie: La campagne a été lancée le 21 mars et se terminera le 20 juin 2016, quelles sont actions que vous avez préparé et dans quel objectif ?
Saadia Mosbah: Durant cette période, nous allons préparer une campagne en direction de l'opinion publique avec des pancartes, des spots, etc. Nous avons prévu de nous réunir régulièrement pour une mise à jour et une optimisation de nos efforts, chacun dans son pays respectif à travers l'entraide, des formation communes. Nous espérons pouvoir bénéficier de l'expérience de chacun.
L'autre volet de la campagne est législatif. Il est impératif de mettre fin à l'impunité s'agissant des actes racistes. Nous avons préparé des propositions de loi dans ce sens. Il est aberrant qu'en Tunisie, le racisme soit banalisé et toléré à ce point.
Pourquoi la campagne est limitée dans le temps?
Après avoir formulé nos propositions, nous souhaitons laisser le temps au législateur pour réagir, prendre acte positivement. La campagne a un objectif précis, en l’occurrence faire changer les choses concrètement. Pour cela, il faut une réponse des politiques.
La réalité du racisme est-elle la même dans les différents pays du Maghreb?
Pas forcément. Les manifestations du racisme sont diverses selon l'histoire de chaque pays de la région. Néanmoins, nous partageons le rejet du noir. Certains maghrébins sont pplus que racistes, ils sont négrophobes. Le racisme est enraciné dans nos sociétés. Le noir est pour beaucoup un nègre, un être inférieur. Beaucoup réagissent différemment envers les immigrés selon leur couleur de peau. L’européen est ainsi le bienvenu, il est respecté contrairement aux noirs.
Il faut savoir que les noirs subsahariens payent en Tunisie le double de ce que payent les autres pour leurs enfants dans certaines écoles privées par exemple.
A quoi est dû l'ancrage du racisme au Maghreb ?
Au premier lieu, aux séquelles de l’esclavage. Il ne faut pas oublier qu'il est historiquement ancré dans les pays de la région. Il n'était pas pratiqué seulement pas les occidentaux mais aussi par les peuples de la région. Une mentalité esclavagiste qui a laissé des traces dans l'imaginaire commun malgré l'abolition officielle de l'esclavage.
Il est d'ailleurs paradoxal que ces mêmes maghrébins qui dénoncent le racisme à leur égard en Europe, le pratiquent dans leurs pays d'origine à l'encontre des noirs.
Pourquoi la création de ce front? Saadia Mosbah, présidente de l'association tunisienne M'nemty de lutte contre le racisme et membre de cette coalition maghrébine, répond au HuffPost Tunisie.
HuffPost Tunisie: La campagne a été lancée le 21 mars et se terminera le 20 juin 2016, quelles sont actions que vous avez préparé et dans quel objectif ?
Saadia Mosbah: Durant cette période, nous allons préparer une campagne en direction de l'opinion publique avec des pancartes, des spots, etc. Nous avons prévu de nous réunir régulièrement pour une mise à jour et une optimisation de nos efforts, chacun dans son pays respectif à travers l'entraide, des formation communes. Nous espérons pouvoir bénéficier de l'expérience de chacun.
L'autre volet de la campagne est législatif. Il est impératif de mettre fin à l'impunité s'agissant des actes racistes. Nous avons préparé des propositions de loi dans ce sens. Il est aberrant qu'en Tunisie, le racisme soit banalisé et toléré à ce point.
Pourquoi la campagne est limitée dans le temps?
Après avoir formulé nos propositions, nous souhaitons laisser le temps au législateur pour réagir, prendre acte positivement. La campagne a un objectif précis, en l’occurrence faire changer les choses concrètement. Pour cela, il faut une réponse des politiques.
La réalité du racisme est-elle la même dans les différents pays du Maghreb?
Pas forcément. Les manifestations du racisme sont diverses selon l'histoire de chaque pays de la région. Néanmoins, nous partageons le rejet du noir. Certains maghrébins sont pplus que racistes, ils sont négrophobes. Le racisme est enraciné dans nos sociétés. Le noir est pour beaucoup un nègre, un être inférieur. Beaucoup réagissent différemment envers les immigrés selon leur couleur de peau. L’européen est ainsi le bienvenu, il est respecté contrairement aux noirs.
Il faut savoir que les noirs subsahariens payent en Tunisie le double de ce que payent les autres pour leurs enfants dans certaines écoles privées par exemple.
A quoi est dû l'ancrage du racisme au Maghreb ?
Au premier lieu, aux séquelles de l’esclavage. Il ne faut pas oublier qu'il est historiquement ancré dans les pays de la région. Il n'était pas pratiqué seulement pas les occidentaux mais aussi par les peuples de la région. Une mentalité esclavagiste qui a laissé des traces dans l'imaginaire commun malgré l'abolition officielle de l'esclavage.
Il est d'ailleurs paradoxal que ces mêmes maghrébins qui dénoncent le racisme à leur égard en Europe, le pratiquent dans leurs pays d'origine à l'encontre des noirs.
"Leila Alaoui "BLADI BLADEK"Bladi Bladek" réalisé par Leila Alaoui بلادي بلادك" من إخراج المرحومة ليلى علوي"#ما_وصيف_ما_عزي#nioussifniazi#باراكا_و_يزي#BARAKAetYEZZI#masmitich3azi#ما_سميتيش_عزّي#Bladi_Bladek
Posté par ما_سميتش_عزي masmitich3azi# sur mardi 22 mars 2016
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