De nombreuses voix en Tunisie ont vivement critiqué la chaine qatarie Al Jazeera, à la suite de la publication d'un statut Facebook d'une journaliste de la chaîne, qui s'est interrogée: "De quelle fourrage vous nourrit-on dans ces armées arabes?", en référence à une photo de militaires tunisiens , publiée alors que l'opération antiterroriste dans la ville de Ben Guerdane n'était pas encore terminée: un selfie présentant des jeunes vêtus de l'uniforme militaire tunisien et posant devant deux cadavres d'hommes dont le visage est apparent et reconnaissable pour l'un des deux.
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Après avoir supprimé sa publication initiale à la suite de nombreux commentaires insultants, la journaliste a présenté des excuses teintées d'ironie avant que son compte ne finisse par être désactivé:
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Légende: "J'ai enlevé le selfie avec les corps. Je m'excuse parce que je n'ai pas perçu la victoire psychologique sur la photo! Et j'ai ôté aussi tout ce qui s'y rattache. Vous avez raison... vous m'avez vaincu. (...)
Sur un nouveau compte Facebook, la journaliste d'Al Jazeera a affirmé qu'elle n'a "jamais menacé l'armée tunisienne" et qu'elle a "été piratée".
Légende: "Je n'ai jamais menacé l'armée tunisienne. Mon compte a été piraté. Merci"
Cette sortie médiatique de la journaliste d'Al Jazeera a entrainé de nombreuses réactions hostiles.
Belgacem Ayari, membre du bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), a demandé au chef du gouvernement Habib Essid, l'expulsion immédiate de la chaine Al Jazeera du territoire tunisien.
Légende: "Que fait la chaine Al Jazeera à Ben Guerdane? Elle donne des informations sur notre armée et sur la situation au profit des terroristes et des cellules dormantes. Il faut la virer immédiatement. Notre sécurité nationale et la vie de notre peuple passe avant toutes les libertés. Habib Essid, réveille-toi!"
Même son de cloche du côté de Zied El Hani, rédacteur en chef du journal "Elssahafa":
Légende: "La fermeture du bureau d'Al Jazeera à Tunis est devenue une affaire de sécurité nationale et le pire est à venir..."
Borhène Bsaies, animateur de l'émission "Ness Nessma" sur la chaine de télévision privée Nessma TV a éreinté Fatima Triki face caméra: "Quand elle écrit 'De quelle fourrage les nourrit-on?', les comparant à des animaux, ceux-là même qui sont entrain de protéger ta famille, tes enfants, ta maison, ta terre et ton honneur et que tu les compares à des animaux, du bétail au nom d'un professionnalisme vide et stupide (...) Ce que vous dites est un non sens et s'il vous plait bouclez-la!", s'est-il emporté.
Les réseaux sociaux prennent les choses en main
Les propos de la journaliste d'Al Jazeera ont également provoqué un tumulte sur les réseaux sociaux. Une page Facebook appelée "For the close of the office of Al Jazeera" (Pour la fermeture du bureau d'Al Jazeera) a été créée. Pour dénoncer le média, les internautes ont repartagé le selfie des militaires en les félicitant, et traité la chaîne de média israélien ou encore de "média terroriste".
Légende: "La voix des groupes terroristes" peut-on lire sous le logo de la chaine
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Lundi, chez les internautes tunisiens, les réactions ont été nombreuses et assez différentes après la publication de ce selfie. Certains se réjouissaient du succès de l'opération. D'autres étaient choqués par le fait que des membres des forces armées publient des photos de cadavres. Certains considéraient que dans cette guerre contre le terrorisme, les idées et pratiques de l'ennemi, contagieuses, se répandent y compris parmi l'armée, normalement en première ligne contre le phénomène.

Après avoir supprimé sa publication initiale à la suite de nombreux commentaires insultants, la journaliste a présenté des excuses teintées d'ironie avant que son compte ne finisse par être désactivé:

Sur un nouveau compte Facebook, la journaliste d'Al Jazeera a affirmé qu'elle n'a "jamais menacé l'armée tunisienne" et qu'elle a "été piratée".
#الصفحة_الرسمية #فاطمة_التريكيانا لم #اشتم #الجيش_التونسي ولقد وقع #قرصنت #حسابي وشكرا .
Posté par Fatima Triki sur lundi 7 mars 2016
Cette sortie médiatique de la journaliste d'Al Jazeera a entrainé de nombreuses réactions hostiles.
Belgacem Ayari, membre du bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), a demandé au chef du gouvernement Habib Essid, l'expulsion immédiate de la chaine Al Jazeera du territoire tunisien.
ماذا تفعل قناة الجزيرة في بن قردان راهي تعطي في معطيات على الأمن وعلى الوضع العام لفائدة الإرهابيين والخلايا النائمة يجب طردها حالا امننا القومي وحياة شعبنا قبل كل الحريات يا حبيب الصيد فيق يهديك
Posté par Belgacem Ayari sur lundi 7 mars 2016
Même son de cloche du côté de Zied El Hani, rédacteur en chef du journal "Elssahafa":
غلق مكتب قناة الجزيرة بتونس أصبح قضية أمن قومي، والقادم أخطر بكثير...
Posté par Zied El-Heni sur lundi 7 mars 2016
Borhène Bsaies, animateur de l'émission "Ness Nessma" sur la chaine de télévision privée Nessma TV a éreinté Fatima Triki face caméra: "Quand elle écrit 'De quelle fourrage les nourrit-on?', les comparant à des animaux, ceux-là même qui sont entrain de protéger ta famille, tes enfants, ta maison, ta terre et ton honneur et que tu les compares à des animaux, du bétail au nom d'un professionnalisme vide et stupide (...) Ce que vous dites est un non sens et s'il vous plait bouclez-la!", s'est-il emporté.
Les réseaux sociaux prennent les choses en main
Les propos de la journaliste d'Al Jazeera ont également provoqué un tumulte sur les réseaux sociaux. Une page Facebook appelée "For the close of the office of Al Jazeera" (Pour la fermeture du bureau d'Al Jazeera) a été créée. Pour dénoncer le média, les internautes ont repartagé le selfie des militaires en les félicitant, et traité la chaîne de média israélien ou encore de "média terroriste".
#Aljazeera @ALJAZERA_tv pic.twitter.com/64roLoxApr
— Hassen TURKI (@maverick1259) 7 mars 2016

Lundi, chez les internautes tunisiens, les réactions ont été nombreuses et assez différentes après la publication de ce selfie. Certains se réjouissaient du succès de l'opération. D'autres étaient choqués par le fait que des membres des forces armées publient des photos de cadavres. Certains considéraient que dans cette guerre contre le terrorisme, les idées et pratiques de l'ennemi, contagieuses, se répandent y compris parmi l'armée, normalement en première ligne contre le phénomène.
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