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Au sommet de Bruxelles sur la crise des migrants, la Turquie fait monter les enchères alors que l'Union européenne prend son temps

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MIGRANTS - L'Union européenne (UE) se donne encore 10 jours. Après le sommet entre les dirigeants des 28 et la Turquie, achevé dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 mars après des discussions laborieuses, l'UE a donc annoncé qu'elle souhaitait "affiner les détails" de son plan de sortie de la crise migratoire d'ici un prochain sommet, les 17 et 18 mars à Bruxelles. Ces ultimes tractations doivent permettre d'aboutir à un nouvel accord avec la Turquie pour stopper l'afflux de migrants en Europe.

À l'issue du sommet UE-Turquie à Bruxelles mardi, le deuxième en moins de quatre mois, plusieurs dirigeants ont salué "une percée" censée "changer la donne" en Europe. "Nous avons la base pour une percée, à savoir qu'à l'avenir, tous les migrants qui arrivent en Grèce seront renvoyés en Turquie", a ainsi expliqué le Premier ministre britannique David Cameron, avertissant à demi-mot la Turquie sur le fait que cette mesure devait être "pleinement mis(e) en oeuvre".

Le premier ministre britannique a également insisté sur le "statut spécifique de la Grande-Bretagne", qui lui permet de conserver ses "propres frontières fortes".





"La Grande-Bretagne ne rejoindra pas un processus commun d'asile en Europe. Notre désengagement (de ce processus) est indiscutable"




"Ceci va changer la donne, c'est un bon accord", a quant à lui vanté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. "Le temps de l'immigration irrégulière en Europe est révolu", a assuré le président du Conseil européen, Donald Tusk, malgré l'absence d'accord global après plus de 12 heures de réunion.

L'Union européenne lâche du lest

De son côté, le Premier ministre turc Ahmet Davutolgu est venu expliquer aux journalistes les propositions "audacieuses" - fortement suggérées par l'Allemagne et la Commission européenne, selon certains participants - qu'il avait présentées aux 28 pour tarir l'afflux de migrants vers les côtes grecques, notamment celle de reprendre tous les migrants "économiques" ainsi que les réfugiés syriens.

En échange, les Européens s'engagent à reprendre, par des voies légales et sûres, le même nombre de réfugiés syriens directement depuis le sol turc. Quelque 70.000 places théoriques, déjà réparties entre les 28 l'an dernier, serviraient à accueillir ces réfugiés, selon une source européenne. Dans leur déclaration finale, les dirigeants européens "saluent chaleureusement" ces propositions et demandent à Donald Tusk "d'affiner les détails" avec la Turquie d'ici 10 jours.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE lâchent aussi du lest sur les nouvelles exigences mises sur la table par Ankara. Ils promettent d'accélérer la mise en place d'un régime sans visas pour les ressortissants turcs "au plus tard fin juin" et affirment "préparer l'ouverture de nouveau chapitres" dans les négociations d'adhésion.

La Turquie a fait "un acte très important de réadmettre les réfugiés et les migrants qui ont quitté de facon irrégulière la Turquie vers la Grèce. Dès lors il peut y avoir une libéralisation des visas, mais selon la feuille de route qui a été fixée", a commenté le président français François Hollande.




La situation des médias turcs a été "discutée"

Les 28 affirment enfin œuvrer à une "accélération du versement" des trois milliards d'euros d'aide déjà promise pour aider les 2,7 millions de réfugiés installés sur le territoire turc, et promettent de "décider des fonds additionnels", alors qu'Ankara réclame trois milliards supplémentaires d'ici 2018.

"La situation des médias" en Turquie a été "discutée", au moment où la mise sous tutelle judiciaire du quotidien d'opposition turc Zaman a été critiquée par Bruxelles, selon la déclaration. "Nous ne pouvons rester indifférents aux inquiétudes qui ont été soulevées dans ce contexte", a commenté Donald Tusk, lors d'une conférence de presse avec Ahmet Davutoglu.

Ce dernier a répondu que "la liberté de la presse est une valeur de base, pas seulement pour l'Union européenne, mais également pour la Turquie". La mise sous tutelle du journal, opposé au régime islamo-conservateur d'Ankara, relève d'un processus qui est "uniquement judiciaire" et non politique, a-t-il argué.

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