BEN GUERDANE- Soldats sur les toits, hélicoptères dans les airs et rues désertes: la ville tunisienne de Ben Guerdane, toute proche de la Libye, était sous le choc lundi après des attaques jihadistes en pleine ville.
C'est peu après 05H00 du matin que les habitants ont été réveillés par des tirs nourris. Des groupes armés venaient de lancer des attaques "synchronisées", selon les termes du ministère de l'Intérieur, contre un poste de police, un poste de la garde nationale (gendarmerie) et une caserne militaire.
Le bilan, encore provisoire, est d'au moins 35 assaillants, 11 membres des forces de l'ordre et sept civils. Et si la caserne se trouve à quelques kilomètres du centre-ville, les jihadistes ont avancé jusqu'au coeur de Ben Guerdane pour attaquer la police et la gendarmerie.
"L'odeur de la mort"
Moussa Touir, un directeur d'école, revenait de la prière de l'aube lorsqu'il a été arrêté à l'un des principaux ronds-points de la ville.
A son immense surprise, ce ne sont pas des policiers qui lui ont demandé sa carte d'identité, mais des jihadistes.
"Je n'ai rien compris. J'ai cru rêver", confie à l'AFP ce quinquagénaire. M. Touir pense que les jihadistes cherchaient des membres des forces de l'ordre, le métier figurant sur la carte d'identité en Tunisie.
Un épicier travaillant près de l'hôpital de la ville raconte sous couvert de l'anonymat avoir "senti l'odeur de la mort". "J'étais sur le point d'ouvrir ma boutique, à 05H30, quand j'ai entendu des coups de feu pas loin d'ici", dit-il. Il se dirige alors vers l'hôpital "pour voir ce qui se passe", en affirmant avoir vu deux jihadistes s'emparer d'une ambulance. Une information confirmée par une source hospitalière.
Lui aussi doit ensuite présenter sa carte d'identité à l'homme qui lui crie de se mettre à genoux, l'arme pointée sur lui.
"Je lui ai dit que je n'avais pas la carte sur moi. Son compagnon lui a dit 'Tue-le'. Puis il a enchaîné: 'Nous sommes Al Imara al-Islamiya (l'émirat islamique, ndlr). Nous sommes venus vous libérer' ", poursuit encore sous le choc l'épicier, que les jihadistes ont finalement laissé partir.
"Originaires de la ville"
Pour beaucoup d'habitants de la ville, le fait que les hommes armés aient pu se déplacer avec autant d'aisance signifie qu'ils sont originaires de la région. Le président Béji Caïd Essebsi a parlé d'une attaque "organisée" et "coordonnée".
Un responsable de la brigade antiterroriste a ainsi été tué à son domicile, ont affirmé ses proches. Contacté par l'AFP à ce sujet, le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de réagir dans l'immédiat.
"Ils le connaissaient, ils le connaissaient", répète en pleurs son oncle Mustapha Abdelkebir, un militant de la société civile connu dans la région.
Hedi, un habitant qui s'est exprimé sur Shems FM, s'en dit également convaincu: "La majorité de ceux qui étaient là sont de la région parce qu'ils connaissent les endroits, ils ont su où se positionner".
Hedi, qui réside près du poste de la garde nationale, raconte qu'un véhicule s'est arrêté à sa hauteur. "Ils ont dit: 'N'ayez pas peur, nous sommes l'Etat islamique' ". Ils nous ont dit de dire Allah Akbar (Dieu est grand, ndlr), nous avons dit Allah Akbar".
La semaine passée, les autorités avaient signalé la possible entrée sur le sol tunisien de "groupes terroristes" en provenance de Libye, après un bombardement américain contre un camp du groupe EI mi-février à Sabrata, dans l'ouest libyen.
Dans l'après-midi de lundi, les forces de l'ordre continuaient de chercher le reste des assaillants. Dans les environs de Ben Guerdane, les maisons abandonnées étaient passées au peigne fin, de crainte que des fuyards ne s'y soient abrités.
Un couvre-feu décrété par les autorités est entré en vigueur dans la ville à 19H00 (18H00 GMT), jusqu'à mardi 05H00 locales.
C'est peu après 05H00 du matin que les habitants ont été réveillés par des tirs nourris. Des groupes armés venaient de lancer des attaques "synchronisées", selon les termes du ministère de l'Intérieur, contre un poste de police, un poste de la garde nationale (gendarmerie) et une caserne militaire.
Le bilan, encore provisoire, est d'au moins 35 assaillants, 11 membres des forces de l'ordre et sept civils. Et si la caserne se trouve à quelques kilomètres du centre-ville, les jihadistes ont avancé jusqu'au coeur de Ben Guerdane pour attaquer la police et la gendarmerie.
"L'odeur de la mort"
Moussa Touir, un directeur d'école, revenait de la prière de l'aube lorsqu'il a été arrêté à l'un des principaux ronds-points de la ville.
A son immense surprise, ce ne sont pas des policiers qui lui ont demandé sa carte d'identité, mais des jihadistes.
"Je n'ai rien compris. J'ai cru rêver", confie à l'AFP ce quinquagénaire. M. Touir pense que les jihadistes cherchaient des membres des forces de l'ordre, le métier figurant sur la carte d'identité en Tunisie.
Un épicier travaillant près de l'hôpital de la ville raconte sous couvert de l'anonymat avoir "senti l'odeur de la mort". "J'étais sur le point d'ouvrir ma boutique, à 05H30, quand j'ai entendu des coups de feu pas loin d'ici", dit-il. Il se dirige alors vers l'hôpital "pour voir ce qui se passe", en affirmant avoir vu deux jihadistes s'emparer d'une ambulance. Une information confirmée par une source hospitalière.
Lui aussi doit ensuite présenter sa carte d'identité à l'homme qui lui crie de se mettre à genoux, l'arme pointée sur lui.
"Je lui ai dit que je n'avais pas la carte sur moi. Son compagnon lui a dit 'Tue-le'. Puis il a enchaîné: 'Nous sommes Al Imara al-Islamiya (l'émirat islamique, ndlr). Nous sommes venus vous libérer' ", poursuit encore sous le choc l'épicier, que les jihadistes ont finalement laissé partir.
"Originaires de la ville"
Pour beaucoup d'habitants de la ville, le fait que les hommes armés aient pu se déplacer avec autant d'aisance signifie qu'ils sont originaires de la région. Le président Béji Caïd Essebsi a parlé d'une attaque "organisée" et "coordonnée".
Un responsable de la brigade antiterroriste a ainsi été tué à son domicile, ont affirmé ses proches. Contacté par l'AFP à ce sujet, le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de réagir dans l'immédiat.
"Ils le connaissaient, ils le connaissaient", répète en pleurs son oncle Mustapha Abdelkebir, un militant de la société civile connu dans la région.
Hedi, un habitant qui s'est exprimé sur Shems FM, s'en dit également convaincu: "La majorité de ceux qui étaient là sont de la région parce qu'ils connaissent les endroits, ils ont su où se positionner".
Hedi, qui réside près du poste de la garde nationale, raconte qu'un véhicule s'est arrêté à sa hauteur. "Ils ont dit: 'N'ayez pas peur, nous sommes l'Etat islamique' ". Ils nous ont dit de dire Allah Akbar (Dieu est grand, ndlr), nous avons dit Allah Akbar".
La semaine passée, les autorités avaient signalé la possible entrée sur le sol tunisien de "groupes terroristes" en provenance de Libye, après un bombardement américain contre un camp du groupe EI mi-février à Sabrata, dans l'ouest libyen.
Dans l'après-midi de lundi, les forces de l'ordre continuaient de chercher le reste des assaillants. Dans les environs de Ben Guerdane, les maisons abandonnées étaient passées au peigne fin, de crainte que des fuyards ne s'y soient abrités.
Un couvre-feu décrété par les autorités est entré en vigueur dans la ville à 19H00 (18H00 GMT), jusqu'à mardi 05H00 locales.
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