Les voitures autonomes sont une actualité brûlante. Elles étaient au cœur des discussions du dernier Consumer Electronics Show qui rassemblait plusieurs entreprises souhaitant entrer sur ce marché, mais également sur celui des technologies de l'intelligence artificielle. La prochaine décennie est porteuse d'opportunités intéressantes pour ces nouvelles industries prometteuses. Mais comme cela a souvent été le cas, ce type d'intelligence artificielle, sans le facteur humain, et notamment la raison, l'empathie ou encore le simple bon sens, soulève bon nombre de préoccupations à l'heure où nous cherchons le moyen d'intégrer ces innovations dans notre vie quotidienne.
Imaginez-vous assis (sans conduire) dans votre voiture autonome, discutant négligemment par vidéo avec un membre de votre famille à 80 km/h. Soudain, un cerf d'une forêt avoisinante bondit devant votre voiture. Le "cerveau" de la voiture, alimenté par de nombreux capteurs, enregistre les informations et calcule la probabilité d'une collision. Malheureusement, il y a 100% de chances pour que votre voiture n'ait pas assez de temps pour s'arrêter et la collision avec le cerf est inévitable.
Les capteurs de la voiture surveillent également l'ensemble de l'environnement extérieur. Sur le côté droit, un cycliste utilise une piste cyclable. Une autre voiture arrive dans le sens opposé. Ce schéma devrait vous donner une meilleure idée de la configuration.
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Étant donné le danger imminent d'une collision avec le cerf, le cerveau de la voiture doit décider des mesures à mettre en œuvre. Trois options se présentent:
Option une: La voiture reste sur sa voie, freine aussi fort que possible et entre en collision avec le cerf. Le cerveau calcule que vos chances d'être gravement blessé voire même tué sont extrêmement élevées étant donné l'impact à venir avec un animal de 180 kg et ce, même si tous les occupants portent des ceintures de sécurité et que la voiture est équipée d'airbags. L'animal sera très certainement tué et votre véhicule subira de graves dommages.
Option deux: La voiture fait une embardée à droite, freine aussi fort que possible mais entre en collision avec le cycliste. Votre chance de survie est de 100 % (avec toutefois quelques blessures possibles), mais il existe une probabilité de 100 % pour que le cycliste soit gravement blessé ou tué.
Troisième option: La voiture vire à gauche, freine aussi fort que possible et entre en collision avec la voiture venant en sens inverse. Dans ce cas, votre probabilité d'être gravement blessé ou tué est de 30 %. La même probabilité s'applique au passager de l'autre voiture.
La question est donc la suivante : que décidera le cerveau de la voiture ? Et la réponse que l'on peut apporter: cela dépend des métriques avec lesquelles le cerveau de la voiture a été paramétré.
Si la fonction d'optimisation est "sauver la vie du passager (s) de la voiture", la voiture virera à droite et percutera le cycliste. L'accident peut entraîner la perte d'une vie humaine ou de graves blessures. Toutefois, si la fonction d'optimisation est "minimiser la perte globale de vies", le cerveau détournera la voiture vers la gauche. Elle percutera la voiture arrivant en sens inverse, aboutissant à une probabilité cumulée de 60 % de blessures graves ou de mort.
Il est évident qu'il n'y a pas de réponses faciles et les objectivistes comme les subjectivistes trouveront probablement mon calcul imparfait. Mais l'intention ici est de simplifier la partie probabiliste à l'extrême pour expliquer mon point sur les mesures d'optimisation.
Cet exemple illustre une question éthique très complexe que soulèvent les nouvelles technologies. Alan Turing, le mathématicien qui a jeté les bases de l'intelligence artificielle et qui faisait partie de l'équipe qui a brisé le code Enigma pendant la Seconde Guerre mondiale, a été confronté à ce même défi. Faut-il réagir immédiatement aux attaques potentielles, en sauvant des vies mais en révélant à l'ennemi sa connaissance du code, ou retenir ces informations pour une cause supérieure, celle de gagner la guerre?
Les scénarios expliquant la façon dont ces technologies intelligentes impactent nos vies sont potentiellement décourageants et c'est là que le facteur humain, et notamment l'empathie et le bon sens, ne peut être remplacé par des machines, y compris celles dotées de la programmation la plus sophistiquée. Il n'est d'ailleurs peut-être pas surprenant qu'Elon Musk nous mette en garde contre l'impact à long terme de l'intelligence artificielle (IA). Il a récemment fait don de 10 millions de dollars au Future of Life Institute, dont la mission est de faire en sorte que l'intelligence artificielle demeure bénéfique.
La voiture autonome est un nouveau développement passionnant qui ouvre de très nombreuses opportunités, en particulier pour ceux d'entre nous ayant des handicaps physiques et qui ont besoin de transports pratiques pour une vie épanouissante. Laissons le bon sens continuer de guider notre réflexion lorsque nous déterminons la façon dont ces technologies sont le mieux utilisées.
Pour en revenir à notre exemple de voiture autonome - on ne sait pas vraiment comment le bon sens du conducteur et son empathie l'auraient amené à réagir dans cette situation, ni quel en aurait été l'impact. Il pourrait y avoir un grand nombre de résultats en fonction des réflexes du conducteur ou encore de son choix d'outrepasser le "cerveau" de la voiture. Il est également possible que le pilote ait déjà tenu compte d'un panneau de signalisation annonçant la présence possible de cerfs et par conséquence, ait réduit sa vitesse et augmenté sa vigilance... évitant ainsi l'ensemble de cette situation!
Imaginez-vous assis (sans conduire) dans votre voiture autonome, discutant négligemment par vidéo avec un membre de votre famille à 80 km/h. Soudain, un cerf d'une forêt avoisinante bondit devant votre voiture. Le "cerveau" de la voiture, alimenté par de nombreux capteurs, enregistre les informations et calcule la probabilité d'une collision. Malheureusement, il y a 100% de chances pour que votre voiture n'ait pas assez de temps pour s'arrêter et la collision avec le cerf est inévitable.
Les capteurs de la voiture surveillent également l'ensemble de l'environnement extérieur. Sur le côté droit, un cycliste utilise une piste cyclable. Une autre voiture arrive dans le sens opposé. Ce schéma devrait vous donner une meilleure idée de la configuration.

Étant donné le danger imminent d'une collision avec le cerf, le cerveau de la voiture doit décider des mesures à mettre en œuvre. Trois options se présentent:
Option une: La voiture reste sur sa voie, freine aussi fort que possible et entre en collision avec le cerf. Le cerveau calcule que vos chances d'être gravement blessé voire même tué sont extrêmement élevées étant donné l'impact à venir avec un animal de 180 kg et ce, même si tous les occupants portent des ceintures de sécurité et que la voiture est équipée d'airbags. L'animal sera très certainement tué et votre véhicule subira de graves dommages.
Option deux: La voiture fait une embardée à droite, freine aussi fort que possible mais entre en collision avec le cycliste. Votre chance de survie est de 100 % (avec toutefois quelques blessures possibles), mais il existe une probabilité de 100 % pour que le cycliste soit gravement blessé ou tué.
Troisième option: La voiture vire à gauche, freine aussi fort que possible et entre en collision avec la voiture venant en sens inverse. Dans ce cas, votre probabilité d'être gravement blessé ou tué est de 30 %. La même probabilité s'applique au passager de l'autre voiture.
La question est donc la suivante : que décidera le cerveau de la voiture ? Et la réponse que l'on peut apporter: cela dépend des métriques avec lesquelles le cerveau de la voiture a été paramétré.
Si la fonction d'optimisation est "sauver la vie du passager (s) de la voiture", la voiture virera à droite et percutera le cycliste. L'accident peut entraîner la perte d'une vie humaine ou de graves blessures. Toutefois, si la fonction d'optimisation est "minimiser la perte globale de vies", le cerveau détournera la voiture vers la gauche. Elle percutera la voiture arrivant en sens inverse, aboutissant à une probabilité cumulée de 60 % de blessures graves ou de mort.
Il est évident qu'il n'y a pas de réponses faciles et les objectivistes comme les subjectivistes trouveront probablement mon calcul imparfait. Mais l'intention ici est de simplifier la partie probabiliste à l'extrême pour expliquer mon point sur les mesures d'optimisation.
Cet exemple illustre une question éthique très complexe que soulèvent les nouvelles technologies. Alan Turing, le mathématicien qui a jeté les bases de l'intelligence artificielle et qui faisait partie de l'équipe qui a brisé le code Enigma pendant la Seconde Guerre mondiale, a été confronté à ce même défi. Faut-il réagir immédiatement aux attaques potentielles, en sauvant des vies mais en révélant à l'ennemi sa connaissance du code, ou retenir ces informations pour une cause supérieure, celle de gagner la guerre?
Les scénarios expliquant la façon dont ces technologies intelligentes impactent nos vies sont potentiellement décourageants et c'est là que le facteur humain, et notamment l'empathie et le bon sens, ne peut être remplacé par des machines, y compris celles dotées de la programmation la plus sophistiquée. Il n'est d'ailleurs peut-être pas surprenant qu'Elon Musk nous mette en garde contre l'impact à long terme de l'intelligence artificielle (IA). Il a récemment fait don de 10 millions de dollars au Future of Life Institute, dont la mission est de faire en sorte que l'intelligence artificielle demeure bénéfique.
La voiture autonome est un nouveau développement passionnant qui ouvre de très nombreuses opportunités, en particulier pour ceux d'entre nous ayant des handicaps physiques et qui ont besoin de transports pratiques pour une vie épanouissante. Laissons le bon sens continuer de guider notre réflexion lorsque nous déterminons la façon dont ces technologies sont le mieux utilisées.
Pour en revenir à notre exemple de voiture autonome - on ne sait pas vraiment comment le bon sens du conducteur et son empathie l'auraient amené à réagir dans cette situation, ni quel en aurait été l'impact. Il pourrait y avoir un grand nombre de résultats en fonction des réflexes du conducteur ou encore de son choix d'outrepasser le "cerveau" de la voiture. Il est également possible que le pilote ait déjà tenu compte d'un panneau de signalisation annonçant la présence possible de cerfs et par conséquence, ait réduit sa vitesse et augmenté sa vigilance... évitant ainsi l'ensemble de cette situation!
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