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Davos : non, les inégalités n'explosent pas partout dans le monde (contrairement à ce que dit Oxfam)

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INEGALITE - La mesure des inégalités est une discipline difficile... Alors que les grands de ce monde s'apprêtent à aborder le sujet au forum économique de Davos, du 20 au 23 janvier, l'ONG Oxfam a mis les pieds dans le plat dès le 17 janvier.

D'après un rapport sur la concentration des revenus dans le monde, le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde a dépassé l'an dernier celui des 99% restants avec un an d'avance sur les prévisions.

"L'écart entre la frange la plus riche et le reste de la population s'est creusé de façon spectaculaire au cours des douze derniers mois", constate un rapport de l'ONG intitulé "une économie au service des 1%" publié à l'approche du Forum économique mondial (WEF), qui débute mercredi à Davos.

La richesse définie comme le patrimoine net

Vraiment? En réalité, cette analyse résiste mal à l'épreuve des faits. Pour commencer, elle se base sur une étude de la banque Crédit Suisse qui définit la richesse comme le patrimoine net, c'est-à-dire les actifs (financiers, immobiliers...) moins les dettes.

Un outil sans doute pertinent pour des pros de la gestion de patrimoine. Mais guère plus. En effet, cette méthodologie fait d'un Français qui vient d'emprunter sur 25 ans pour acheter un logement, ou d'un jeune sortant d'HEC avec 50.000 euros de prêts étudiants, quelqu'un de plus pauvre qu'un modeste paysan chinois, heureux propriétaire de deux vaches et trois cochons.

"L'absence de considération pour les revenus amène à une situation ubuesque où 55 millions d'Américains et 82 millions d'Européens appartiennent aux 480 millions de citoyens les plus pauvres du monde alors même que leur niveau de vie est bien supérieur au reste du monde...", pointe l'économiste Robin Rivaton, pour L'Opinion.

Bien sûr, il ne s'agit pas de dire que les inégalités ne sont pas un problème. L'édition 2016 du Forum économique de Davos en d'ailleurs fait le sujet central de nombreux débats. Mais de la même manière qu'il convient de ne pas tomber dans l'angélisme, il ne sert à rien de verser dans la caricature. Les données de la Banque mondiale dressent un tableau bien plus nuancé.

Chine à part, les inégalités de revenu sont plutôt stables

L'indice Gini est l'outil statistique le plus couramment utilisé pour exprimer les inégalités de revenu à travers le monde. Plus il est élevé, plus un pays est inégalitaire. A 100, une seule personne concentre tous les revenus; à 0, tout le monde gagne la même chose.

Avec cet outil, la Banque mondiale montre plutôt une stagnation des inégalités de revenu, parfois à des niveaux élevés (Afrique du Sud, Etats-Unis, Mexique), et souvent une diminution. C'est le cas au Brésil, en Argentine, en Thaïlande, ou en Allemagne. Au sein de l'Union européenne, les données de l'OCDE montre que la Belgique, l'Irlande, l'Autriche et le Portugal ont vu leurs inégalités s'amoindrir également. En revanche, il faut reconnaître que la crise a fait des ravages dans d'autres, comme la Grèce et l'Espagne.




Le taux de pauvreté diminue presque partout... sauf dans la zone euro

Non, la mondialisation n'est pas une usine à pauvres. La grande majorité des pays défavorisés ont profité de l'ouverture au commerce international, en devenant des fournisseurs de l'Occident ou de pays voisins mieux lotis.

Là encore, il n'est pas question de croire au miracle. Le Bangladesh,
qui s'est imposé à partir des années 80 comme un spécialiste de l'industrie textile, figure toujours parmi les pays les plus pauvres au monde. Mais le taux de pauvreté au sein de sa population est passé de 48,9% en 2000 à 31,5% en 2010.



Toujours selon la Banque mondiale, la population vivant avec moins de 1,9 dollar par jour (en parité de pouvoir d'achat) ne cesse de diminuer. En 2012, elle est passée sous la barre du milliard d'individus.

En revanche, au sein de la zone euro, c'est une autre histoire. De nombreux exemples tout proches qui expliquent bien pourquoi les Français sont si sensibles aux inégalités.

Victimes de la crise, les pays du sud de l'Europe ont en effet vu leur taux de pauvreté bondir. Espagne, Grèce, Portugal... Plus près de nous, la Belgique a également souffert. Cela devrait suffire à alimenter les débats du Forum économique pendant trois jours.

Taux de pauvreté (indicateur) des 18-65 ans :
pauvrete davos

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