Dans le chapelet des stations balnéaires de la côte ouest des Etats-Unis, Monterey est l'une des plus riches et des plus distinguées.
Dès qu'on s'approche de la ville, qui est entièrement tournée vers la mer et l'économie touristique et balnéaire, en traversant la plaine du Monterey County, on découvre avec étonnement des champs immenses - et l'usage de l'adjectif est rarement impropre dans un pays comme les U.S.A.- ces champs qui s'étendent à l'infini et se perdent dans la buée de l'horizon, déploient des alignements rectilignes de millions de laitues et de plans d'artichauts. C'est dans cette immensité, où des milliers de travailleurs agricoles, essentiellement mexicains, sarclent, arrosent et cueillent, qu'on produit industriellement la plus grande partie des légumes consommés dans le pays, un océan de verdure. Plus loin, sur le chemin de Los Angeles, nous traverserons les vergers de pommes, d'oranges et de pêches qui cernent la mégapole.
Monterey, pas très étendue, est une ville universitaire réputée; elle offre au touriste un grand nombre d'infrastructures de loisirs, dont beaucoup de terrains de golf et un très bel aquarium qui occupe le centre de la ville historique, entre le port et le bien nommé Lover's Point. C'est surtout cet excellent aquarium qui a occupé la courte journée qu'on a passée à Monterey.
Bâti dans d'anciens entrepôts du port, l'aquarium ouvre sur l'océan, associant ainsi le spectacle artificiel à ses reconstitutions des fonds marins, à la vue grandiose de l'océan, où à partir d'une grande terrasse, on peut observer les lions de mer barboter dans les champs d'algues géantes (kelp). L'organisation générale du bâtiment développe des circuits thématiques qui s'étendent sur deux étages dans deux grands groupes de constructions reliés par un grand pont d'où l'on peut admirer le corps gigantesque d'une baleine bleue, dont l'océan, en face de la Californie, est un habitat de prédilection. L'un des meilleurs souvenirs de notre séjour américain est d'ailleurs d'avoir effectué une sortie, au large de Los Angeles, durant laquelle nous pûmes observer baleines, lions de mer et dauphins par dizaines.
Si l'aquarium recèle de nombreuses collections de poissons de toutes espèces, qu'on pourrait qualifier de traditionnelles, il offre en revanche des spectacles exceptionnels comme cette superbe collection de méduses, dont quelques-unes sont de véritables joyaux vivants, quatre ou cinq loutres marines, animal en voie de disparition dont la côte californienne est l'un des derniers refuges, une exhibition intitulée "Tentacles" (tentacules), consacrée à différentes variétés de poulpes, de seiches et de calmars, qui rendraient jaloux le Capitaine Nemo lui-même, puis un grand spectacle "The Open Sea" dans lequel les grands prédateurs marins, requins, thons et autres marteaux, sont rassemblés dans un aquarium géant occupant le mur d'une grande salle en amphithéâtre où des centaines de spectateurs sont groupés.
A des heures régulières, un banc de plusieurs milliers de sardines est lâché dans l'aquarium, formant une boule compacte que les fauves marins vont attaquer à tour de rôle au grand plaisir des spectateurs. Le spectacle, cruel, mais d'une beauté sauvage, est sérieusement commenté par une hôtesse qui se lance dans de grands développements savants, ponctués par les cris d'admiration ou de surprise du public.
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Un autre grand spectacle, cette fois moins naturel, qu'offre la ville de Monterey, c'est ce nombre incalculable de voitures de collection qui semblaient s'être donné rendez-vous à l'occasion de notre bref passage. On nous a informé que la ville organisait des concours des plus belles voitures de collection, ce qui expliquait cette étonnante découverte des beaux bolides qu'on n'avait guère pu admirer jusqu'ici que dans les reconstitutions cinématographiques des années 50 et 60!
Au grand plaisir de nos yeux, ce défilé unique de moteurs nous a accompagné sans répit sur la route du départ, pour atteindre son apothéose dans la coquette station balnéaire de Carmel-by-the-Beach, dans laquelle, devant chaque villa - les unes plus belles que les autres- une ou plusieurs limousines ou des cabriolets étaient garés!
Carmel-by-the-Beach est la ville - mais peut-on qualifier de ville cet alignement de villas pour milliardaires qui donnent sur une baie paradisiaque- la plus luxueusement belle qu'il nous a été donné de découvrir sur la côte ouest, et c'est un peu dans un état second que nous nous arrachâmes à ce lieu de naissance de Clint Eastwood pour nous diriger vers Los Angeles.
Nous retrouvâmes donc Los Angeles, dans laquelle nous débarquâmes vingt jours plus tôt, mais que nous abandonnâmes vite fait pour San Diego, et nous y logeâmes, pour ne pas en prendre une miette, dans un hôtel heureusement nommé "Hollywood". Nous tenions en effet à loger dans un endroit central dans une ville tentaculaire, dans laquelle les déplacements sont si complexes qu'on est parfois obligés d'emprunter une autoroute pour aller d'un quartier à un autre!
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Il serait long, et pour tout dire impossible, de décrire la mégapole en un seul article, d'où mon hésitation à sélectionner mes propos, d'autant que pour des cinéphiles comme nous l'étions, dans Los Angeles, dont l'un des grands quartiers s'appelle Hollywood, il ne s'agissait plus en somme de découvrir une ville, aussi intéressante qu'elle fût, mais d'ouvrir toutes grandes les portes du mythe.
Dans l'organisation de notre voyage, nous n'avions rien laissé au hasard -Eh oui! Les Tunisiens peuvent faire preuve de pragmatisme quand les circonstances l'exigent- et nous avions décidé de suivre fidèlement le planning que nous mîmes une année entière à préparer soigneusement. Nous disposions toujours de notre merveilleuse Chevrolet "Suburban", qui nous permit, cette fois-ci, de parcourir sans encombre les étendues de la cité, selon le parcours prévu: les plages (Venice, Santa Monica, Malibu...), l'Observatoire de Griffith, le Hollywood Sign et Beverly Hills, Warner Bros Studios, Walk of Fame et Universal City... Beau programme en perspective que nous entamâmes avec les plages dont nous avions hâte de vérifier l'image légendaire véhiculée par le cinéma et la télévision.
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Los Angeles demeure donc une grande destination balnéaire où se côtoient toutes les classes sociales.
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Nous commençâmes le périple des plages célèbres par la visite de Venice Beach, à l'immense plage de sable blanc dont l'extrême largeur permet d'organiser sur l'Ocean Front Walk, différents parcours parallèles réservés aux joggers, bikers et autres rollers, très nombreux durant ce mois d'août. Une grande rue marchande haute en couleurs, aligne ses boutiques de T-shirts et de souvenirs "made in China". C'est ici le rendez-vous des excentriques, des tatoués, des siliconées, et dont tout un espace est réservé aux body-builders. Des originaux y font du yoga sur des murettes et des montreurs de pythons vous proposent de prendre des selfies avec leurs reptiles.
C'est bien l'Amérique du spectacle avec tous ses clichés: c'est le show permanent où l'on peut voir et où il n'est pas interdit de s'exhiber.
Plus au nord, Santa Monica est un quartier résidentiel dont nous abandonnâmes vite la Third Street Promenade, grand alignement de boutiques et de café, pour sa plage réputée dans laquelle s'achève la fameuse Route 66 qui se prolonge en un long embarcadère de bois, où de nombreux pêcheurs taquinent le maquereau.
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Nous n'eûmes pas le loisir de visiter les plages situées plus au sud (Laguna, Seal, Hermosa, Manhattan...) mais nous décidâmes de nous baigner, pour l'Histoire, à Malibu Beach, sur les hauteurs de laquelle trônent les villas de Mel Gibson, Tom Hanks, Steven Speilberg... Toutefois, nous n'y vîmes nullement les maîtres-nageurs aux maillots rouges et nous y fûmes renversés par les vagues géantes, et ô combien glacées, du Pacifique. Des centaines de mouettes et de goélands étaient installés partout et malheur au baigneur qui s'éloignait un instant de ses affaires; une nuée de volatiles criards s'abattait impitoyablement sur son sac de plage et emportait jusqu'à la dernière miette de son sandwich!
Nous quittâmes Malibu sans regret, en songeant à nos paisibles plages méditerranéennes, sur les sables desquelles il est vraiment difficile de revivre "Les Oiseaux" de Hitchcock.
À venir: "Un Tunisien chez l'Oncle Sam: Hollywood tel que je l'ai connu".
Dès qu'on s'approche de la ville, qui est entièrement tournée vers la mer et l'économie touristique et balnéaire, en traversant la plaine du Monterey County, on découvre avec étonnement des champs immenses - et l'usage de l'adjectif est rarement impropre dans un pays comme les U.S.A.- ces champs qui s'étendent à l'infini et se perdent dans la buée de l'horizon, déploient des alignements rectilignes de millions de laitues et de plans d'artichauts. C'est dans cette immensité, où des milliers de travailleurs agricoles, essentiellement mexicains, sarclent, arrosent et cueillent, qu'on produit industriellement la plus grande partie des légumes consommés dans le pays, un océan de verdure. Plus loin, sur le chemin de Los Angeles, nous traverserons les vergers de pommes, d'oranges et de pêches qui cernent la mégapole.
Monterey, pas très étendue, est une ville universitaire réputée; elle offre au touriste un grand nombre d'infrastructures de loisirs, dont beaucoup de terrains de golf et un très bel aquarium qui occupe le centre de la ville historique, entre le port et le bien nommé Lover's Point. C'est surtout cet excellent aquarium qui a occupé la courte journée qu'on a passée à Monterey.
Bâti dans d'anciens entrepôts du port, l'aquarium ouvre sur l'océan, associant ainsi le spectacle artificiel à ses reconstitutions des fonds marins, à la vue grandiose de l'océan, où à partir d'une grande terrasse, on peut observer les lions de mer barboter dans les champs d'algues géantes (kelp). L'organisation générale du bâtiment développe des circuits thématiques qui s'étendent sur deux étages dans deux grands groupes de constructions reliés par un grand pont d'où l'on peut admirer le corps gigantesque d'une baleine bleue, dont l'océan, en face de la Californie, est un habitat de prédilection. L'un des meilleurs souvenirs de notre séjour américain est d'ailleurs d'avoir effectué une sortie, au large de Los Angeles, durant laquelle nous pûmes observer baleines, lions de mer et dauphins par dizaines.
Si l'aquarium recèle de nombreuses collections de poissons de toutes espèces, qu'on pourrait qualifier de traditionnelles, il offre en revanche des spectacles exceptionnels comme cette superbe collection de méduses, dont quelques-unes sont de véritables joyaux vivants, quatre ou cinq loutres marines, animal en voie de disparition dont la côte californienne est l'un des derniers refuges, une exhibition intitulée "Tentacles" (tentacules), consacrée à différentes variétés de poulpes, de seiches et de calmars, qui rendraient jaloux le Capitaine Nemo lui-même, puis un grand spectacle "The Open Sea" dans lequel les grands prédateurs marins, requins, thons et autres marteaux, sont rassemblés dans un aquarium géant occupant le mur d'une grande salle en amphithéâtre où des centaines de spectateurs sont groupés.
A des heures régulières, un banc de plusieurs milliers de sardines est lâché dans l'aquarium, formant une boule compacte que les fauves marins vont attaquer à tour de rôle au grand plaisir des spectateurs. Le spectacle, cruel, mais d'une beauté sauvage, est sérieusement commenté par une hôtesse qui se lance dans de grands développements savants, ponctués par les cris d'admiration ou de surprise du public.

Un autre grand spectacle, cette fois moins naturel, qu'offre la ville de Monterey, c'est ce nombre incalculable de voitures de collection qui semblaient s'être donné rendez-vous à l'occasion de notre bref passage. On nous a informé que la ville organisait des concours des plus belles voitures de collection, ce qui expliquait cette étonnante découverte des beaux bolides qu'on n'avait guère pu admirer jusqu'ici que dans les reconstitutions cinématographiques des années 50 et 60!
Au grand plaisir de nos yeux, ce défilé unique de moteurs nous a accompagné sans répit sur la route du départ, pour atteindre son apothéose dans la coquette station balnéaire de Carmel-by-the-Beach, dans laquelle, devant chaque villa - les unes plus belles que les autres- une ou plusieurs limousines ou des cabriolets étaient garés!
Carmel-by-the-Beach est la ville - mais peut-on qualifier de ville cet alignement de villas pour milliardaires qui donnent sur une baie paradisiaque- la plus luxueusement belle qu'il nous a été donné de découvrir sur la côte ouest, et c'est un peu dans un état second que nous nous arrachâmes à ce lieu de naissance de Clint Eastwood pour nous diriger vers Los Angeles.
Nous retrouvâmes donc Los Angeles, dans laquelle nous débarquâmes vingt jours plus tôt, mais que nous abandonnâmes vite fait pour San Diego, et nous y logeâmes, pour ne pas en prendre une miette, dans un hôtel heureusement nommé "Hollywood". Nous tenions en effet à loger dans un endroit central dans une ville tentaculaire, dans laquelle les déplacements sont si complexes qu'on est parfois obligés d'emprunter une autoroute pour aller d'un quartier à un autre!

Il serait long, et pour tout dire impossible, de décrire la mégapole en un seul article, d'où mon hésitation à sélectionner mes propos, d'autant que pour des cinéphiles comme nous l'étions, dans Los Angeles, dont l'un des grands quartiers s'appelle Hollywood, il ne s'agissait plus en somme de découvrir une ville, aussi intéressante qu'elle fût, mais d'ouvrir toutes grandes les portes du mythe.
Dans l'organisation de notre voyage, nous n'avions rien laissé au hasard -Eh oui! Les Tunisiens peuvent faire preuve de pragmatisme quand les circonstances l'exigent- et nous avions décidé de suivre fidèlement le planning que nous mîmes une année entière à préparer soigneusement. Nous disposions toujours de notre merveilleuse Chevrolet "Suburban", qui nous permit, cette fois-ci, de parcourir sans encombre les étendues de la cité, selon le parcours prévu: les plages (Venice, Santa Monica, Malibu...), l'Observatoire de Griffith, le Hollywood Sign et Beverly Hills, Warner Bros Studios, Walk of Fame et Universal City... Beau programme en perspective que nous entamâmes avec les plages dont nous avions hâte de vérifier l'image légendaire véhiculée par le cinéma et la télévision.

Los Angeles demeure donc une grande destination balnéaire où se côtoient toutes les classes sociales.

Nous commençâmes le périple des plages célèbres par la visite de Venice Beach, à l'immense plage de sable blanc dont l'extrême largeur permet d'organiser sur l'Ocean Front Walk, différents parcours parallèles réservés aux joggers, bikers et autres rollers, très nombreux durant ce mois d'août. Une grande rue marchande haute en couleurs, aligne ses boutiques de T-shirts et de souvenirs "made in China". C'est ici le rendez-vous des excentriques, des tatoués, des siliconées, et dont tout un espace est réservé aux body-builders. Des originaux y font du yoga sur des murettes et des montreurs de pythons vous proposent de prendre des selfies avec leurs reptiles.
C'est bien l'Amérique du spectacle avec tous ses clichés: c'est le show permanent où l'on peut voir et où il n'est pas interdit de s'exhiber.
Plus au nord, Santa Monica est un quartier résidentiel dont nous abandonnâmes vite la Third Street Promenade, grand alignement de boutiques et de café, pour sa plage réputée dans laquelle s'achève la fameuse Route 66 qui se prolonge en un long embarcadère de bois, où de nombreux pêcheurs taquinent le maquereau.

Nous n'eûmes pas le loisir de visiter les plages situées plus au sud (Laguna, Seal, Hermosa, Manhattan...) mais nous décidâmes de nous baigner, pour l'Histoire, à Malibu Beach, sur les hauteurs de laquelle trônent les villas de Mel Gibson, Tom Hanks, Steven Speilberg... Toutefois, nous n'y vîmes nullement les maîtres-nageurs aux maillots rouges et nous y fûmes renversés par les vagues géantes, et ô combien glacées, du Pacifique. Des centaines de mouettes et de goélands étaient installés partout et malheur au baigneur qui s'éloignait un instant de ses affaires; une nuée de volatiles criards s'abattait impitoyablement sur son sac de plage et emportait jusqu'à la dernière miette de son sandwich!
Nous quittâmes Malibu sans regret, en songeant à nos paisibles plages méditerranéennes, sur les sables desquelles il est vraiment difficile de revivre "Les Oiseaux" de Hitchcock.
À venir: "Un Tunisien chez l'Oncle Sam: Hollywood tel que je l'ai connu".
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