CINÉMA - C'est sans doute le César que l'on attendait pas. Le film de Philippe Faucon, "Fatima", a remporté le César du meilleur film, ce vendredi 27 février.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, "Fatima" avait reçu en décembre dernier le Prix Louis-Delluc. Mais face à "Mon roi" ou encore "Mustang", "Fatima" a bien moins fait parler de lui que les longs métrages en compétition dans cette catégorie.
"J'ose à peine croire que je suis là maintenant. Je dois énormément aux trois magnifiques interprètes de Fatima", a déclaré Philippe Faucon. Je salue très bas Loubna Abidar (persécutée au Maroc pour son rôle dans "Much Loved") qui ne joue pas dans "Fatima" mais à qui je rend hommage".
Son film dresse le portrait sensible et émouvant d'une femme de ménage immigrée, femme de l'ombre courageuse au combat quotidien.
À 44 ans, Fatima, incarnée par Soria Zeroual, vit seule en France avec ses deux filles, Souad, une adolescente de 15 ans révoltée et Nesrine, 18 ans, qui débute des études de médecine. Maîtrisant mal le français, Fatima a du mal à communiquer avec ses filles et avec l'extérieur, dans une société dont elle ne connaît pas les codes. Pour payer les études de sa fille aînée, elle enchaîne les ménages. Mais un jour, elle fait une chute dans l'escalier. N'arrivant plus à travailler, elle se met alors à écrire en arabe tout ce qu'elle n'a pas réussi à dire jusque-là.
Dans un style épuré et sans pathos, ce film est une adaptation des livres autobiographiques "Prière à la lune" (2006) et "Enfin, je peux marcher seule" (2011) de la Marocaine Fatima Elayoubi qui consacre des femmes, qui, au sein de notre société, restent souvent des invisibles."Ce qui m'intéressait, c'était de montrer ces femmes qui n'ont pas beaucoup de place sur les écrans, qu'on ne voit pas très souvent, et de raconter cette espèce d'entêtement, d'obstination, ce quotidien qui est le leur, expliquait Philippe Faucon lors du dernier Festival de Cannes.
"Sois fière des Fatima"
"Ce sont des situations qui m’intéressent parce qu'elles me renvoient à ma propre histoire familiale", ajoutait le cinéaste né au Maroc, qui expliquait "avoir eu des grands-parents qui ne parlaient pas le français, une mère qui ne parlait pas le français dans son enfance". En suivant au plus près les petits moments du quotidien de Fatima, de ménages à l'aube en cours d'alphabétisation, de travaux domestiques en nouvelles heures de ménage, le réalisateur construit un film d'une grande justesse.
Pour lui, "c’est un peu l'histoire de l'accomplissement d'une personnalité (...), avec des moyens très farouches, d’une façon très obstinée, et dans un jeu de miroir avec ses deux filles".Si le film dresse le portrait de Fatima, il parle aussi d'une autre génération, celle de ses filles: Nesrine, campée par Zita Hanrot, au français châtié, dont sa mère espère qu'elle pourra réussir par les études, et Souad incarnée par Kenza Noah Aïche, dont le parler de banlieue paraît tout aussi étranger à Fatima.
"J'en ai marre de cette vie de rien", lance Souad, dont la violence reflète celle subie par Fatima. "Je préfère voler que de nettoyer la merde des autres comme toi". À travers les mots qu'elle couche sur le papier, et grâce auxquels elle retrouve sa dignité, Fatima semble lui répondre indirectement: "Sois fière des Fatima".
Toujours à l'affiche, "Fatima" a été vu par plus de 300.000 spectateurs. Le film a également remporté les César du meilleur espoir féminin pour Zita Hanrot et de la meilleure adaptation. Soria Zeroual était nommé dans la catégorie de la meilleure actrice.
Présenté à la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes, "Fatima" avait reçu en décembre dernier le Prix Louis-Delluc. Mais face à "Mon roi" ou encore "Mustang", "Fatima" a bien moins fait parler de lui que les longs métrages en compétition dans cette catégorie.
"J'ose à peine croire que je suis là maintenant. Je dois énormément aux trois magnifiques interprètes de Fatima", a déclaré Philippe Faucon. Je salue très bas Loubna Abidar (persécutée au Maroc pour son rôle dans "Much Loved") qui ne joue pas dans "Fatima" mais à qui je rend hommage".
Son film dresse le portrait sensible et émouvant d'une femme de ménage immigrée, femme de l'ombre courageuse au combat quotidien.
À 44 ans, Fatima, incarnée par Soria Zeroual, vit seule en France avec ses deux filles, Souad, une adolescente de 15 ans révoltée et Nesrine, 18 ans, qui débute des études de médecine. Maîtrisant mal le français, Fatima a du mal à communiquer avec ses filles et avec l'extérieur, dans une société dont elle ne connaît pas les codes. Pour payer les études de sa fille aînée, elle enchaîne les ménages. Mais un jour, elle fait une chute dans l'escalier. N'arrivant plus à travailler, elle se met alors à écrire en arabe tout ce qu'elle n'a pas réussi à dire jusque-là.
Dans un style épuré et sans pathos, ce film est une adaptation des livres autobiographiques "Prière à la lune" (2006) et "Enfin, je peux marcher seule" (2011) de la Marocaine Fatima Elayoubi qui consacre des femmes, qui, au sein de notre société, restent souvent des invisibles."Ce qui m'intéressait, c'était de montrer ces femmes qui n'ont pas beaucoup de place sur les écrans, qu'on ne voit pas très souvent, et de raconter cette espèce d'entêtement, d'obstination, ce quotidien qui est le leur, expliquait Philippe Faucon lors du dernier Festival de Cannes.
"Sois fière des Fatima"
"Ce sont des situations qui m’intéressent parce qu'elles me renvoient à ma propre histoire familiale", ajoutait le cinéaste né au Maroc, qui expliquait "avoir eu des grands-parents qui ne parlaient pas le français, une mère qui ne parlait pas le français dans son enfance". En suivant au plus près les petits moments du quotidien de Fatima, de ménages à l'aube en cours d'alphabétisation, de travaux domestiques en nouvelles heures de ménage, le réalisateur construit un film d'une grande justesse.
Pour lui, "c’est un peu l'histoire de l'accomplissement d'une personnalité (...), avec des moyens très farouches, d’une façon très obstinée, et dans un jeu de miroir avec ses deux filles".Si le film dresse le portrait de Fatima, il parle aussi d'une autre génération, celle de ses filles: Nesrine, campée par Zita Hanrot, au français châtié, dont sa mère espère qu'elle pourra réussir par les études, et Souad incarnée par Kenza Noah Aïche, dont le parler de banlieue paraît tout aussi étranger à Fatima.
"J'en ai marre de cette vie de rien", lance Souad, dont la violence reflète celle subie par Fatima. "Je préfère voler que de nettoyer la merde des autres comme toi". À travers les mots qu'elle couche sur le papier, et grâce auxquels elle retrouve sa dignité, Fatima semble lui répondre indirectement: "Sois fière des Fatima".
Toujours à l'affiche, "Fatima" a été vu par plus de 300.000 spectateurs. Le film a également remporté les César du meilleur espoir féminin pour Zita Hanrot et de la meilleure adaptation. Soria Zeroual était nommé dans la catégorie de la meilleure actrice.
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