VOYAGE - Canada, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Costa Rica, Panama, Colombie, Venezuela, Brésil... En cette année 2014, il aura fallu au moins cinq mois à Sami pour accomplir son périple d'environ 9.000 km du nord au sud du continent américain, en direction du Brésil où allait se jouer la Coupe du Monde de football.
Entre temps, il a été cuisinier, maçon, instituteur et joueur de foot.
Un "Into the Wild" tunisien
Février 2016, dans la lumière tamisée de son appartement du centre ville de Tunis, Sami suit la fumée de sa cigarette comme une incarnation de ses souvenirs qui divaguent vers des terres lointaines. Tout a commencé à Tunis en 2007 par un défi:
"J'avais parié avec un ami que j'allais assister à la Coupe du monde, si celle-ci se déroulait au Brésil". Rien que ça, le reste est une succession d'étapes, une façon inconsciente d'allonger indéfiniment le trajet:
Un ticket d'avion acheté à 200 dollars pour le Guatemala "parce que le Mexique c'était trop cher", et le voyage initiatique du jeune du homme commence, alternant couchsurfing, ce service mondial en ligne d'hébergement gratuit, et un grand sens de l'adaptation.
"Il m'arrivait de dormir dans des stations de bus", confie Sami qui fuyait le luxe. Manque de moyens oblige, mais surtout pour éviter les destinations touristiques. Aux clubs branchés et aux hôtels, il préférait les restaurants populaires, la sociabilité avec tout le monde, "un échange humain avant tout".
Guatemala, la construction d'une école
Cinq mois avant la Coupe du monde, les premiers pas de Sami en février 2014 dans la capitale Guatemala City se font dans la restauration. Son hébergeur, propriétaire d'un restaurant, le fait rapidement travailler comme cuisinier. L'aventure tourne court.
"Le travail ne me posait aucun problème, mais ce qui m'avait énervé c'est comment cet homme exploitait ses employés", dit le jeune homme qui finit par quitter la ville pour rencontrer un nouvel hôte.
Ce dernier comptait construire une école dans un village des chiapas guatémaltèques, une région pauvre, montagneuse, peuplée en grande partie par des Indiens. Là aussi les conditions des travailleurs sont très rudes et le salaire très bas, presque rien, "une forme de féodalisme moderne, le patron qui m'a accueilli chez lui, possède des hectares de terres, des familles entières travaillent pour lui".
![guatemala chiapas]()
Photo des chiapas guatémaltèques
Il y découvre le quotidien des travailleurs très marqué, selon lui, par la consommation d'alcool: "Ils boivent énormément, parfois ils sont saouls dés huit heures du matin. C'est peut-être parce qu'ils n'ont pas grand chose à faire en dehors du travail".
Avec les locaux, il arrange l'école, érige des murs, achète des fournitures scolaires et finit par s'improviser instituteur, donnant des cours à des enfants qui ne savent ni lire ni écrire:
Là-bas le dépaysement est total, plus particulièrement au niveau des spécialités locales. "J'ai mangé un iguane, on m'a même appris à le chasser dans la foret".
Il jouera aussi dans un championnat régional de football: "J'avais le numéro 10". Intégré dans l'équipe locale, il affronte plusieurs autres régions avec des coéquipiers qui ont bien apprécié ses atouts: "Mes shoots leur plaisaient mais aussi ma taille. J'étais le plus grand d'entre eux", se félicite Sami qui ne mesure pourtant que 1m78.
Une île déserte, des paradis fiscaux, L'Amérique latine terre de contraste
Après le Guatemala, le périple continue! Sami passe par le Honduras, mais ne s'y attarde guère. A-t-il ressenti une certaine insécurité dans l'un des pays les plus meurtriers d'Amérique latine? Pas vraiment. "C'est surtout que je n'ai pas eu l'occasion de faire beaucoup d'escapades. Mon coachsurfer était un médecin qui travaillait dans le quartier des Maras, un gang mafieux très actif dans le pays. J'aurai bien voulu qu'il m'y conduise mais on n'a pas trouvé le temps pour le faire", explique-t-il.
Il traverse ensuite la frontière et passe au Nicaragua, y est subjugué par la ville de León et son style colonial espagnol, franchit le Costa Rica où le coût de la vie augmente sensiblement: "J'ai traversé le Nicaragua avec 7 dollars (environ 15 dinars tunisiens) en transport collectif. Au Costa Rica la bouteille d'eau coûtait 1 dollar (environ 2 dinars tunisien)". Il trouvera "trop américanisé" ce paradis fiscal surnommé la Suisse de l'Amérique latine.
Même chose au Panama où "le côté ultra-libéral m'a déplu. Il fallait s'éloigner de la capitale pour trouver des choses différentes.".
Apres quelques tracas aux frontières du Panama, il trouve une embarcation pour rejoindre la Colombie en évitant le Darién, une zone tropicale infranchissable, faite de marais et de forêts.
![island panama colombia]()
"J'ai dû faire 15 heures de trajet pour contourner la région du Darién. On était plusieurs à vouloir passer. On s'est arrêtés sur une île perdue avant de reprendre le trajet. J'y ai passé la nuit. Les gens habitaient dans des cases. Il y avait un chef de tribu. Quelques touristes et un couple d'américains qui étudiait la biodiversité étaient aussi là".
Après cette escale, Sami reprend la route vers la République bolivarienne du Venezuela.
Dans la capitale Caracas, il avoue avoir eu une petite frayeur: "Je sortais de la banque, je marchais dans une avenue très passante. Une voiture s'est arrêtée à mon niveau, a baissé la fenêtre de sa voiture, un homme a braqué une arme sur moi. Sur le coup, j'ai pas réfléchi, j'ai fuit, ils m'ont suivi avec la voiture mais n'ont pas tiré. C'était des adolescents de 15 ou 16 ans", raconte-t-il.
Pourtant ce n'est pas le seul souvenir qu'il garde du Venezuela. Il y a aussi découvert la politique, sous une forme qu'il ne connaissait pas: le socialisme de l'ex-président défunt Hugo Chavez.
La Coupe du Monde au Brésil
Nous sommes à quelques jours du début de la Coupe du Monde. Sami est à présent à la frontière brésilienne. Il est vertement fouillé par des douaniers suspicieux qui le déshabillent entièrement: "Ils font très attention lors des contrôles pour essayer de réduire le passage des stupéfiants vers le Brésil".
Le passage s'annonce mal mais une chance se présente pour sympathiser. Pendant le contrôle, l'un des douaniers regardait Tunisie-Belgique, un match amical de préparation pour la coupe du monde. Sami lui lance alors un "c'est mon pays qui joue!" mais n'arrivera à lui soutirer qu'un petit sourire.
Le Brésil enfin et l'effervescence de la Coupe du Monde. Il arrivera à assister à deux matchs dans deux grandes villes du football, Fortalezza à l'extrême nord et Curitiba à l'extrême sud. Mais comment a-t-il fait pour se procurer des tickets? "Il y avait un concours organisé par la FIFA où l'on pouvait participer en ligne et se procurer des tickets. J'ai acheté mes tickets cinq mois à l'avance, lorsque j'étais au Canada", pose-t-il comme une évidence.
Il se retrouvera dans un Algérie-Russie "très chaud" au stade Joaquim-Américo-Guimarães à Curitiba. L'enjeu était gros: la qualification pour les 8ièmes de finale. Il s'immerge alors à merveille dans l'atmosphère "anarchique" des supporters algériens.
![algeria russia]()
Photo des tribunes du match Algérie - Russie, lors du Mondial 2014 au Brésil
"Ils se foutaient complètement des règles imposées par la FIFA. Ils fumaient et buvaient alors que c'était interdit dans le stade", sourit-il. "A la fin du match, il criaient 'Palestine'".
Il reste au Brésil jusqu'à début août puis rentre enfin en Tunisie en avion. "J'avais épargné 1000 euros pour le retour".
Que reste-t-il de la traversée du continent américain?
Le voyage "fait à l'arrache" n'est pas exempt de sensations fortes, parfois d'angoisses. Sami le reconnait en jetant un regard rétrospectif sur ces pays où il était surnommé "El tunecino" (le Tunisien), "Loco africano" (l'Africain fou) ou même parfois El Judeo (Le juif): "Mais il faut avant tout se confondre dans la masse, ne pas craindre l'absence de confort ou encore faire la fine bouche".
Cette volonté initiale de découvrir de nouvelles cultures, d'échanger, d'apprendre lui a permis de mener à bout son voyage. À certains moments, il confesse qu'il aurait aimé être accompagné, "peut-être la prochaine fois, avec ma copine, mes amis, ma femme ou pourquoi pas mes enfants".
"Je ne pourrais pas le refaire seul, les souvenirs que l'on garde sont en général les instants partagés avec d'autres qu'on connait bien", a-t-il lâché. "Cela dit il y a beaucoup d'avantages à voyager en solitaire, sans entraves ni contraintes", nuance-t-il.
Quoi qu'il en soit, il sort de ce voyage enrichi par des "contacts humains", même si c'est difficile de poursuivre l'échange à distance: "Les enfants de l'école construite au Guatemala n'ont pas forcément accès à Internet, j'essaye de les suivre de loin".
De loin, depuis son appartement de Lafayette, pas très loin de la rue ... du Brésil.
Entre temps, il a été cuisinier, maçon, instituteur et joueur de foot.
Un "Into the Wild" tunisien
Février 2016, dans la lumière tamisée de son appartement du centre ville de Tunis, Sami suit la fumée de sa cigarette comme une incarnation de ses souvenirs qui divaguent vers des terres lointaines. Tout a commencé à Tunis en 2007 par un défi:
"J'avais parié avec un ami que j'allais assister à la Coupe du monde, si celle-ci se déroulait au Brésil". Rien que ça, le reste est une succession d'étapes, une façon inconsciente d'allonger indéfiniment le trajet:
"J'aurais pu prendre un billet d'avion pour le Brésil et y aller directement, mais j'étais au Canada sans beaucoup de ressources, espérant en vain obtenir un permis de travail canadien. C'est de là-bas que tout a commencé", raconte ce franco-tunisien de 27 ans.
Un ticket d'avion acheté à 200 dollars pour le Guatemala "parce que le Mexique c'était trop cher", et le voyage initiatique du jeune du homme commence, alternant couchsurfing, ce service mondial en ligne d'hébergement gratuit, et un grand sens de l'adaptation.
"Il m'arrivait de dormir dans des stations de bus", confie Sami qui fuyait le luxe. Manque de moyens oblige, mais surtout pour éviter les destinations touristiques. Aux clubs branchés et aux hôtels, il préférait les restaurants populaires, la sociabilité avec tout le monde, "un échange humain avant tout".
Guatemala, la construction d'une école
Cinq mois avant la Coupe du monde, les premiers pas de Sami en février 2014 dans la capitale Guatemala City se font dans la restauration. Son hébergeur, propriétaire d'un restaurant, le fait rapidement travailler comme cuisinier. L'aventure tourne court.
"Le travail ne me posait aucun problème, mais ce qui m'avait énervé c'est comment cet homme exploitait ses employés", dit le jeune homme qui finit par quitter la ville pour rencontrer un nouvel hôte.
Ce dernier comptait construire une école dans un village des chiapas guatémaltèques, une région pauvre, montagneuse, peuplée en grande partie par des Indiens. Là aussi les conditions des travailleurs sont très rudes et le salaire très bas, presque rien, "une forme de féodalisme moderne, le patron qui m'a accueilli chez lui, possède des hectares de terres, des familles entières travaillent pour lui".

Il y découvre le quotidien des travailleurs très marqué, selon lui, par la consommation d'alcool: "Ils boivent énormément, parfois ils sont saouls dés huit heures du matin. C'est peut-être parce qu'ils n'ont pas grand chose à faire en dehors du travail".
Avec les locaux, il arrange l'école, érige des murs, achète des fournitures scolaires et finit par s'improviser instituteur, donnant des cours à des enfants qui ne savent ni lire ni écrire:
"Je ne savais pas par quoi commencer: les maths, les sciences ou autre chose. Ils ne savaient même pas ce qu'était le globe terrestre. Je leur ai fait écouter de la musique étrangère, je leur ai même enseigné l'espagnol... alors que c'est leur langue natale!", sourit Sami. Même s'il n'a pas d'illusion sur l'horizon de ces enfants, il établit, avant de partir, un programme destiné aux autres couchsurfers, pour poursuivre leur apprentissage.
Là-bas le dépaysement est total, plus particulièrement au niveau des spécialités locales. "J'ai mangé un iguane, on m'a même appris à le chasser dans la foret".
Il jouera aussi dans un championnat régional de football: "J'avais le numéro 10". Intégré dans l'équipe locale, il affronte plusieurs autres régions avec des coéquipiers qui ont bien apprécié ses atouts: "Mes shoots leur plaisaient mais aussi ma taille. J'étais le plus grand d'entre eux", se félicite Sami qui ne mesure pourtant que 1m78.
Une île déserte, des paradis fiscaux, L'Amérique latine terre de contraste
Après le Guatemala, le périple continue! Sami passe par le Honduras, mais ne s'y attarde guère. A-t-il ressenti une certaine insécurité dans l'un des pays les plus meurtriers d'Amérique latine? Pas vraiment. "C'est surtout que je n'ai pas eu l'occasion de faire beaucoup d'escapades. Mon coachsurfer était un médecin qui travaillait dans le quartier des Maras, un gang mafieux très actif dans le pays. J'aurai bien voulu qu'il m'y conduise mais on n'a pas trouvé le temps pour le faire", explique-t-il.
Il traverse ensuite la frontière et passe au Nicaragua, y est subjugué par la ville de León et son style colonial espagnol, franchit le Costa Rica où le coût de la vie augmente sensiblement: "J'ai traversé le Nicaragua avec 7 dollars (environ 15 dinars tunisiens) en transport collectif. Au Costa Rica la bouteille d'eau coûtait 1 dollar (environ 2 dinars tunisien)". Il trouvera "trop américanisé" ce paradis fiscal surnommé la Suisse de l'Amérique latine.
Même chose au Panama où "le côté ultra-libéral m'a déplu. Il fallait s'éloigner de la capitale pour trouver des choses différentes.".
Apres quelques tracas aux frontières du Panama, il trouve une embarcation pour rejoindre la Colombie en évitant le Darién, une zone tropicale infranchissable, faite de marais et de forêts.

"J'ai dû faire 15 heures de trajet pour contourner la région du Darién. On était plusieurs à vouloir passer. On s'est arrêtés sur une île perdue avant de reprendre le trajet. J'y ai passé la nuit. Les gens habitaient dans des cases. Il y avait un chef de tribu. Quelques touristes et un couple d'américains qui étudiait la biodiversité étaient aussi là".
Après cette escale, Sami reprend la route vers la République bolivarienne du Venezuela.
Dans la capitale Caracas, il avoue avoir eu une petite frayeur: "Je sortais de la banque, je marchais dans une avenue très passante. Une voiture s'est arrêtée à mon niveau, a baissé la fenêtre de sa voiture, un homme a braqué une arme sur moi. Sur le coup, j'ai pas réfléchi, j'ai fuit, ils m'ont suivi avec la voiture mais n'ont pas tiré. C'était des adolescents de 15 ou 16 ans", raconte-t-il.
Pourtant ce n'est pas le seul souvenir qu'il garde du Venezuela. Il y a aussi découvert la politique, sous une forme qu'il ne connaissait pas: le socialisme de l'ex-président défunt Hugo Chavez.
"Il y avait certainement de la propagande la-dedans. Mais en tant qu'observateur extérieur, cela m'a impressionné. Il y avait plein de gens avec des appareils dentaires, mêmes des personnes âgées, Chavez a démocratisé l'accès au soins, c'est ce qui m'a marqué", dit-t-il.
La Coupe du Monde au Brésil
Nous sommes à quelques jours du début de la Coupe du Monde. Sami est à présent à la frontière brésilienne. Il est vertement fouillé par des douaniers suspicieux qui le déshabillent entièrement: "Ils font très attention lors des contrôles pour essayer de réduire le passage des stupéfiants vers le Brésil".
Le passage s'annonce mal mais une chance se présente pour sympathiser. Pendant le contrôle, l'un des douaniers regardait Tunisie-Belgique, un match amical de préparation pour la coupe du monde. Sami lui lance alors un "c'est mon pays qui joue!" mais n'arrivera à lui soutirer qu'un petit sourire.
Le Brésil enfin et l'effervescence de la Coupe du Monde. Il arrivera à assister à deux matchs dans deux grandes villes du football, Fortalezza à l'extrême nord et Curitiba à l'extrême sud. Mais comment a-t-il fait pour se procurer des tickets? "Il y avait un concours organisé par la FIFA où l'on pouvait participer en ligne et se procurer des tickets. J'ai acheté mes tickets cinq mois à l'avance, lorsque j'étais au Canada", pose-t-il comme une évidence.
Il se retrouvera dans un Algérie-Russie "très chaud" au stade Joaquim-Américo-Guimarães à Curitiba. L'enjeu était gros: la qualification pour les 8ièmes de finale. Il s'immerge alors à merveille dans l'atmosphère "anarchique" des supporters algériens.

"Ils se foutaient complètement des règles imposées par la FIFA. Ils fumaient et buvaient alors que c'était interdit dans le stade", sourit-il. "A la fin du match, il criaient 'Palestine'".
Il reste au Brésil jusqu'à début août puis rentre enfin en Tunisie en avion. "J'avais épargné 1000 euros pour le retour".
Que reste-t-il de la traversée du continent américain?
Le voyage "fait à l'arrache" n'est pas exempt de sensations fortes, parfois d'angoisses. Sami le reconnait en jetant un regard rétrospectif sur ces pays où il était surnommé "El tunecino" (le Tunisien), "Loco africano" (l'Africain fou) ou même parfois El Judeo (Le juif): "Mais il faut avant tout se confondre dans la masse, ne pas craindre l'absence de confort ou encore faire la fine bouche".
Cette volonté initiale de découvrir de nouvelles cultures, d'échanger, d'apprendre lui a permis de mener à bout son voyage. À certains moments, il confesse qu'il aurait aimé être accompagné, "peut-être la prochaine fois, avec ma copine, mes amis, ma femme ou pourquoi pas mes enfants".
"Je ne pourrais pas le refaire seul, les souvenirs que l'on garde sont en général les instants partagés avec d'autres qu'on connait bien", a-t-il lâché. "Cela dit il y a beaucoup d'avantages à voyager en solitaire, sans entraves ni contraintes", nuance-t-il.
Quoi qu'il en soit, il sort de ce voyage enrichi par des "contacts humains", même si c'est difficile de poursuivre l'échange à distance: "Les enfants de l'école construite au Guatemala n'ont pas forcément accès à Internet, j'essaye de les suivre de loin".
De loin, depuis son appartement de Lafayette, pas très loin de la rue ... du Brésil.
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