Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, les familles n'osaient pas parler entre elles du régime en place, les plus courageuses chuchotaient.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, des gens pouvaient aller en prison pour un statut Facebook et qu'Internet était en grande partie censuré.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, que la presse était sous contrôle complet de l'État.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, on pouvait être mis sous écoute et traqué à n'importe quel moment et pour n'importe quelle raison.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, dès lors qu'une affaire marchait bien, la famille proche du pouvoir venait partager les bénéfices avec toi.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, posséder un livre comme "La Régente de Carthage" ou "Ben Ali le Ripou" pouvait t'envoyer en prison.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, si tu manifestais pacifiquement, les policiers te tireraient dessus et t'envoyaient en prison.
Et puis je me souviens qu'un certain 14 janvier dans mon pays, tout ce monde chuta brusquement et subitement et que ce régime vieux de 23 ans qui semblait indéboulonnable a implosé.
Je me souviens, fier, de l'armée qui s'était rangée du côté du peuple et qui se chargeait de sa protection.
Je me souviens, fier, qu'un certain 14 janvier dans mon pays, des milliers de personnes -sans aucune bannière politique ou religieuse- se sont levées sans craindre la répression policière, pour revendiquer un pays plus libre et plus juste.
Je me souviens, fier, qu'après un certain 14 janvier, un vent de liberté avait soufflé sur tout le pays et sur tout le monde arabe - j'ai cette image en tête de cet homme seul dans la rue, qui criait de joie, en plein avenue Habib Bourguiba.
Je me souviens, fier, qu'après un certain 14 janvier dans mon pays, des comités de quartier avaient été instaurés pour protéger le voisinage.
Je me souviens, fier, des premières élections démocratiques et transparentes du pays.
Je me souviens, fier, du jour de l'adoption de notre nouvelle constitution.
Je me souviens, fier, de l'obtention du Prix Nobel de la Paix.
Je me souviens, fier, de l'échec cuisant de Daesh à Ben Guerdane.
6 ans plus tard, je suis toujours aussi fier.
Mais je vois aussi que dans les autres pays arabes, les roses ont fané et le rêve s'est envolé, et pour certains, il a tourné au cauchemar.
Je vois aussi que pour certains d'entre nous, l'espoir a disparu pour laisser place à l'inquiétude et au doute.
Je vois aussi que certains ont la mémoire trop courte au sujet de notre ancien régime, que d'autres relativisent nos acquis et que d'autres encore, perdent espoir pendant que la peur les gagne.
Pour ma part et comme pour beaucoup d'entre nous, j'y crois encore dur comme fer.
J'y crois car, nous avons fait tellement de chemin en 6 ans, qu'il serait improbable et impardonnable de lâcher et d'abandonner notre rêve, après tout ce qui a été accompli.
J'y crois car, même si d'autres pays arabes ont dû reporter leurs rêves à d'autres lendemains, nous serons cette start-up de la démocratie dans ce monde arabe, ce modèle de réussite, "this shining city upon a hill".
J'y crois car, il est inconcevable pour moi, qu'au pays de celui qui à dos d'éléphants est parti poursuivre ses rêves et faire trembler Rome à son apogée, nous puissions abandonner nos rêves aussi vite.
J'y crois surtout car, dans mon pays, il y a des gens qui y croient encore plus, et que ces gens travaillent tous les jours à la concrétisation de notre rêve.
Et je pense surtout à notre société civile, aux activistes et aux bénévoles, qui se battent pour fixer les bases solides de notre nouveau régime et faire vivre notre rêve.
Et ce 14 janvier, je me souviens, fier, de tout ce qu'on a parcouru et j'y crois encore plus.
Joyeux anniversaire de la révolution, que le rêve continue et تحيا تونس .
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, des gens pouvaient aller en prison pour un statut Facebook et qu'Internet était en grande partie censuré.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, que la presse était sous contrôle complet de l'État.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, on pouvait être mis sous écoute et traqué à n'importe quel moment et pour n'importe quelle raison.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, dès lors qu'une affaire marchait bien, la famille proche du pouvoir venait partager les bénéfices avec toi.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, posséder un livre comme "La Régente de Carthage" ou "Ben Ali le Ripou" pouvait t'envoyer en prison.
Je me souviens, pétrifié, qu'avant un certain 14 janvier dans mon pays, si tu manifestais pacifiquement, les policiers te tireraient dessus et t'envoyaient en prison.
Et puis je me souviens qu'un certain 14 janvier dans mon pays, tout ce monde chuta brusquement et subitement et que ce régime vieux de 23 ans qui semblait indéboulonnable a implosé.
Je me souviens, fier, de l'armée qui s'était rangée du côté du peuple et qui se chargeait de sa protection.
Je me souviens, fier, qu'un certain 14 janvier dans mon pays, des milliers de personnes -sans aucune bannière politique ou religieuse- se sont levées sans craindre la répression policière, pour revendiquer un pays plus libre et plus juste.
Je me souviens, fier, qu'après un certain 14 janvier, un vent de liberté avait soufflé sur tout le pays et sur tout le monde arabe - j'ai cette image en tête de cet homme seul dans la rue, qui criait de joie, en plein avenue Habib Bourguiba.
Je me souviens, fier, qu'après un certain 14 janvier dans mon pays, des comités de quartier avaient été instaurés pour protéger le voisinage.
Je me souviens, fier, des premières élections démocratiques et transparentes du pays.
Je me souviens, fier, du jour de l'adoption de notre nouvelle constitution.
Je me souviens, fier, de l'obtention du Prix Nobel de la Paix.
Je me souviens, fier, de l'échec cuisant de Daesh à Ben Guerdane.
6 ans plus tard, je suis toujours aussi fier.
Mais je vois aussi que dans les autres pays arabes, les roses ont fané et le rêve s'est envolé, et pour certains, il a tourné au cauchemar.
Je vois aussi que pour certains d'entre nous, l'espoir a disparu pour laisser place à l'inquiétude et au doute.
Je vois aussi que certains ont la mémoire trop courte au sujet de notre ancien régime, que d'autres relativisent nos acquis et que d'autres encore, perdent espoir pendant que la peur les gagne.
Pour ma part et comme pour beaucoup d'entre nous, j'y crois encore dur comme fer.
J'y crois car, nous avons fait tellement de chemin en 6 ans, qu'il serait improbable et impardonnable de lâcher et d'abandonner notre rêve, après tout ce qui a été accompli.
J'y crois car, même si d'autres pays arabes ont dû reporter leurs rêves à d'autres lendemains, nous serons cette start-up de la démocratie dans ce monde arabe, ce modèle de réussite, "this shining city upon a hill".
J'y crois car, il est inconcevable pour moi, qu'au pays de celui qui à dos d'éléphants est parti poursuivre ses rêves et faire trembler Rome à son apogée, nous puissions abandonner nos rêves aussi vite.
J'y crois surtout car, dans mon pays, il y a des gens qui y croient encore plus, et que ces gens travaillent tous les jours à la concrétisation de notre rêve.
Et je pense surtout à notre société civile, aux activistes et aux bénévoles, qui se battent pour fixer les bases solides de notre nouveau régime et faire vivre notre rêve.
Et ce 14 janvier, je me souviens, fier, de tout ce qu'on a parcouru et j'y crois encore plus.
Joyeux anniversaire de la révolution, que le rêve continue et تحيا تونس .
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