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Comment écrivez-vous "Je t'aime" dans votre langue maternelle?

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Comment le prononcez-vous? Comment l'écrivez-vous, de haut en bas? De gauche à droite, avec de petites bulles? Comment le chantez-vous? Quel est votre regard lorsque vous aimez? Comment sentez-vous toutes les fibres et les pores de votre peau? Comment votre cœur bat-il et à quel rythme enflammé et sublime du bonheur, de la tendresse, de la joie infinie, de l'éternel commencement et du recommencement? Comment définir alors votre sourire? Votre timidité? Comment aimez-vous? Comment aimez-vous de toutes les fibres de votre cœur, de votre âme, de votre être, de vos sens trouvés et retrouvés? Comment vous respirez pleinement et consciemment alors? Vos poésies pour dire l'amour? Quelles sont vos chansons, vos paroles, votre petite mélodie, votre timbre de voix, lorsque vous bercez, vous protégez, vous tenez, vous enserrez en amour? Comment partagez-vous l'amour, lorsque la femme sourit, lorsque l'enfant naît, lorsque votre mère vous embrasse, lorsque l'on vous tend la main? Comment remerciez-vous de tant de tendresse et de bonheur? Comment voyez-vous alors toutes les couleurs de la vie, comment entendez-vous tous les matins du monde, comment sentez-vous que l'on berce votre cœur?

Vous laissez alors la rancœur, vous laissez alors la peur, vous laissez ce que vous ne comprenez pas/plus et n'aimez pas, ne ressentez pas, ni ne prenez, ce que vous ne pouvez plus estimer, pour sentir ce souffle puissant, ce seul souffle qui étreint votre être au plus puissant du monde, du ciel et des cieux, du fini et de l'infini, en une mélodie qui transcende tout, tout l'univers.

J'aime alors votre sensibilité, votre fragilité et vos forces, votre sensibilité, vos mots, vos rimes et votre humanité. Vous me faites pleurer, parce que je vois alors en vous ce qu'il y a de plus beau, en vous/nous, lorsqu'enfin nous disons... "Je t'aime."

Je sens vos larmes, elles coulent sur vos joues, de bonheur. Je vois et bois votre sourire, je dessine votre souffle puissant, j'imagine votre perfection et m'émerveille de vous voir si perfectible en votre humaine condition.

Mais alors, pourquoi lorsque vous aimez, cette grâce infinie n'est-elle que de courte durée? Pour que vous retombiez alors aussi facilement sur vos pieds? Que l'amour s'estompe et que votre/notre inhumanité prenne le dessus? Pourquoi ne pas faire de ce moment la consécration de votre/notre vie entière?

La compassion et la bienveillance

Si vous aimez, pourquoi ne pas partager le pain? Le sourire? Tendre la main? Le baiser? Faire don de soi, d'infinies parcelles d'amour, de compassion et de bienveillance? Si vous aimez, pourquoi ne pas partager tout ce bonheur et pourquoi attendre, et attendre quoi au fond? que vous ne mourriez et qu'il soit définitivement tard, trop tard? Pourquoi refuseriez-vous, refuserons-nous de ne pas aimer votre/notre prochain, comme vous aimeriez, nous aimerions celle ou celui que vous aimez si intensément, si personnellement? Votre semblable, votre frère en humanité? L'autre versant? Votre autre Vous, car frère en Humanité?

Lisons les commandements et partageons leur enseignement:

"Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien" (Romains, 12)... "Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien" (Corinthiens, 13).

Car, "quand tu donnes, tu dois donner de bon cœur" (Deutéronome). Au fond, "la bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse le mal par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux" (Sourate Fussilat, 34).

C'est ainsi que les Traditions, les Livres ou les Recueils sacrés de toutes les Ecritures lisent en nos cœurs et veulent ouvrir notre cœur, justement avec bienveillance. Les traditions s'accordent pour vouloir nous mener vers le bonheur, que nous soyons des rayons de lumière, de générosité, de bienveillance et d'amour de son/notre prochain. Ne serait-on pas ainsi plus heureux si nous voulions nous ouvrir aux autres?

Ecoutons encore les commandements et buvons leur substantielle moelle:

"Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?" (Jean, 4).

"Maudit soit celui qui méconnaît le droit de l'étranger, de l'orphelin, de la veuve !" (Deutéronome - XXVII, 17).

"Si un étranger réside avec vous dans votre pays, vous ne le molesterez pas. L'étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l'aimeras comme toi-même" (Lévitique, XIX - 33).

"Heureux ceux qui répandent la paix car Dieu les reconnaîtra pour ses fils" (Evangile de Matthieu, chapitre 5 verset 9).

L'humilité, la sérénité, l'offrande, la générosité, la compassion encore, l'accueil, la fraternité envers autrui, y compris l'étranger ou le réfugié, l'amour de son prochain, le partage, le don de soi, l'amour toujours sont là les commandements.

Mais, c'est probablement dans le sutta Nipata (pali), "choix d'instructions" et recueil du bouddhisme ancien, que l'on trouve une des plus belle promesse d'offrande et d'amour. Elle est l'ode au bonheur et une promesse de joie:

"Que tous les êtres soient heureux! Qu'ils soient en joie et en sûreté! Toute chose qui est vivante, faible ou forte, longue, grande ou moyenne, courte ou petite, visible ou invisible, proche ou lointaine, née ou à naître, que tous ces êtres soient heureux! Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être si peu que ce soit; que nul, par colère ou par haine, ne souhaite de mal à un autre. Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi avec un esprit sans limites doit-on chérir toute chose vivante, aimer le monde en son entier, au-dessus, au-dessous et tout autour, sans limitation, avec une bonté bienveillante infinie. Étant debout ou marchant, assis ou couché, tant que l'on est éveillé, on doit cultiver cette pensée. Ceci est appelé la suprême manière de vivre. » (Suttanipâta, I, 8. Cité in Rahula, p. 125). Ce que le Psaume 133, v.1) traduit de cette manière: « Qu'il est bon et agréable d'être assis ensemble comme des frères".

Lorsque je vous vois alors aimer intensément votre prochain, lorsque je sens cette flamme puissante et qu'à votre tristesse infinie succède le doux bonheur, que vos mains se tendent, que vos yeux pétillent, que votre sourire apaise, que votre cœur devient l'Humanité toute entière, je sais, je sens que l'on peut croire encore en un monde meilleur.

L'Humanité est un don, il porte un nom et s'appelle l'amour.

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