Dans votre vie personnelle, vous avez appris à gérer vos émotions, à vous contrôler ou à vous lâcher à bon escient. Par contre pour votre vie professionnelle, vous a-t-on appris à gérer ces sensations permettant de battre des records et d'atteindre l'excellence?
Non, on vous a seulement appris à analyser au travers d'une vision dite pragmatique, ou, au travers d'un prisme rationnel, pseudo-scientifique. Cette approche reprise par les enseignants, les chefs d'entreprises et les politiques, tous censés agir rationnellement, est en fait totalement subjective.
Elle est surtout, le reflet d'une vraie simplification, une uniformisation consumériste rationnelle imposée par l'occident. Elle présente des visions simplifiées du monde, elle est particulièrement dangereuse par ses excès d'optimisme. Dont, un répété à foison depuis une dizaine d'années, le triomphe de la démocratie, et du bonheur qu'elle est censée apporter.
En réalité, le monde est géré par des émotions, qui sont, l'espoir, l'humiliation, la peur, et les ressentiments.
Rappelez-vous que nous avons tous sur terre un endroit qu'on appelle "chez soi" et celui-ci est totalement différent en fonction de la zone ou vous vous situez, de surcroît il est totalement chargé d'émotions.
Rappelons que les émotions jouent un rôle essentiel dans la vie de tous les jours, dont la vie économique, rôle que la philosophie, la psychologie ou la sociologie ont identifié depuis longtemps. Chez les économistes, l'introduction des émotions dans leurs analyses est assez nouvelle. La prise en compte des émotions dérange le modèle standard de l'économie fondé sur la rationalité du comportement, alors que de nombreuses décisions économiques sont prises sous le coup de l'émotion.
Ces émotions sont universelles et touchent toutes les nations et les peuples de façons très diverses.
Si nous évoquons la mondialisation, beaucoup vous diront que la Mondialisation c'est formidable, mais pas pour nous. Car en fait pour beaucoup la mondialisation est source d'insécurité, et elle a surtout fait surgir la question de l'identité.
La mondialisation est perçue comme l'Américanisation économique et culturelle du monde. Les États-Unis étant encore perçus comme la super puissance mondiale. Super puissance faisant preuve d'ambition géopolitique. Ambition, qui génère naturellement des critiques anticapitalistes et anti Américaine.
Certains pays devraient donc cesser de penser qu'ils sont au centre du monde.
Cessez de croire que les non occidentaux ne peuvent réussir qu'à condition de suivre le modèle occidental loin de leurs traditions.
Mieux comprendre ce monde en transformation, admettre sa complexité aujourd'hui, et en simplifiant, admettre que la terre est à nouveau plate. Question, mais, où est le centre?
Et surtout, pour réussir, dans vos analyses ne sous-estimez pas le rôle des émotions. Les émotions comptent plus que jamais, et les émotions nous contrôlent tous, plus que nous les contrôlons.
Dans quel monde vivons-nous aujourd'hui, quel monde allons-nous laisser à nos enfants?
Aujourd'hui, cela se résume assez simplement, le monde occidental est caractérisé par la peur, le monde arabe par l'humiliation, l'Asie par l'espoir et l'Afrique par le ressentiment.
La mondialisation a permis l'émergence de médias de pays dits autrefois non alignés, médias qui nous font vivre l'actualité sous un nouvel angle. Cette pluralité de l'information nous permet assez facilement aujourd'hui de comparer et d'analyser. Cette perte de contrôle des médias par l'occident, nous sert des émotions en direct et en permanence, et, dérange nos certitudes rationnelles.
Émotions diverses suivant les continents
Tout d'abord, soyez-en certain, nous serons tous un jour humiliés dans notre vie professionnelle, et, cela fera surgir chez nous, un sentiment d'identité liée à la confiance, qui suis-je ? Qui est celui qui m'humilie ? Comment dois-je répondre ou réagir ?
Les États-Unis, la peur de plus être le leader mondial
Aux US nous retrouvons une idéologie pragmatique. Nous sommes la super puissance, la plupart de nos décisions sont philosophiquement darwiniennes (le plus fort dévore le moins fort) nous sommes toujours face à deux positions (manichéennes), eux et nous, eux ou nous, pour ou contre nous?
La Chine, l'espoir de devenir le leader mondial
Elle s'accommode parfaitement du système tant qu'elle peut maintenir le statu quo économique mondial qui lui profite, et le statu quo politique intérieur. Elle a depuis longtemps intégré que l'Asie va bientôt dépasser économiquement l'occident, et, cela sera la fin d'un monopole économique qui sera suivi éventuellement par la fin de la suprématie militaire de l'occident.
La Russie, en finir avec l'humiliation, avec la peur, et, l'espoir de redevenir une puissance mondiale
La Russie est de par son étendue, la plus grande puissance continentale. Elle a su se montrer à nouveau impérialiste dans le Caucase, en Géorgie et en Ukraine. En soutenant ses alliés coûte que coûte. Elle est en train de ré acquérir son prestige et sa légitimité dans le système international. Ce pays qui depuis l'écroulement de l'URSS, URSS qui avait toutes ses "colonies" à ses frontières, n'avait plus une vision nette de son identité. La Russie à digéré cette difficulté depuis son intervention en Syrie.
Qu'on l'aime ou pas, Poutine, par son despotisme oriental a redonné à la Russie son prestige sur une certaine scène internationale.
Le Japon, dissimuler absolument ses ressentiments
Il imite l'occident dans la plupart des domaines, mais il conserve sa culture millénaire. Ses émotions sont intériorisées, sous peine de perdre la face. Le Japon est maître dans l'art de cacher ses ressentiments vis-à-vis des Occidentaux.
L'Afrique: dépasser ses ressentiments, pour espérer
On peut déceler des changements positifs sur ce continent qui a été marginalisé à cause de l'application détournée des modèles, capitaliste et communiste. Aujourd'hui, l'Afrique est devenue une zone d'espérance. L'urbanisation massive va aussi un peu gommer les cultures et les émotions. Ce développement est dû pour beaucoup à des autocrates progressistes à la manière singapourienne. Ceux-ci vont sensiblement aseptiser ces peuples toujours très émotifs. Enfin, ce ne sont pas les Chinois très présents en Afrique dans les secteurs des infrastructures et des matières premières, qui vont leur donner des leçons de gouvernance et de démocratie.
L'Inde: oublier lentement le fatalisme, beaucoup d'indiens acceptent encore que leur existence suive une marche inéluctable qui leur échappe
Ce pays a le sous-prolétariat le plus important du monde. Mais attention, les "laisser pour compte" de la mondialisation, ne sont plus, grâce à la télévision et aux réseaux sociaux, tenus dans l'ignorance du monde des riches.
Les Pays arabes et le monde arabisant, ressentir toujours une certaine humiliation
Depuis quelques années, les humiliations et les émotions ont généré un surplus irrationnel très présent dans la politique et dans toutes les relations humaines. Certains (une petite minorité) sont entrés dans un nouveau processus, je ne veux pas de ta mondialisation ou impérialisme sociétal, culturel et consumériste. Mes émotions m'incitent donc à te détruire avant que tu détruises mon « mode » de vie, d'où ces conflits totalement émotionnels.
On retrouve cette arabisation des émotions, dans les minorités musulmanes en Europe, en Thaïlande, aux Philippines, en Chine, en Inde.
L'Amérique latine: perpétuer un ressentiment à l'encontre des gringos
Vrai ou faux, ils ressentent toujours une ingérence dans ce qui était une Arrière-cour des États-unis.
Un ressentiment populiste, cultivé par les politiques sauf en Colombie ou au Chili.
Enfin s'il y a bien un conflit fortement émotionnel, c'est certainement celui entre Israël et certains pays arabes.
Israël se perçoit comme une île occidentale au Moyen-Orient, et malgré ses relations ambiguës avec l'Europe, ses équipes sportives participent aux championnats européens. Enfin, malgré une forte démographie des Arabes israéliens, Israël croit toujours depuis 1949 au miracle, et c'est essentiellement cela qui fait sa force. Les voisins d'Israël souvent instrumentalisés ont été humiliés par les guerres perdues, ils ne savent pas comment sortir leurs citoyens de ces affronts émotionnels.
Dans ce paysage mondial émotionnel, nous citerons aussi l'arabe Dubaï et ses gratte-ciel, Dubai, qui se voient en Singapour.
L'Iran, riche en énergie, l'Iran humilié par le renversement de Mossadegh et la catastrophique transition Shah/Khamenei, l'Iran et son Golfe qu'il nomme toujours Persique, il n'aura de cesse de vouloir prendre sa revanche contre les occidentaux, en redevenant la Perse.
Conclusion
Penser faire du business en oubliant la culture et la charge émotionnelle est pour moi assez utopique. On rencontre assez souvent chez les Occidentaux un déficit d'intelligence émotionnelle. Un manque de capacités socio émotionnelles des individus incapables de se livrer à une introspection. En résumé n'avez-vous jamais été confronté à des émotions dans une situation personnelle et/ou professionnelle ? Bien sûr que si, ne l'oubliez jamais dans vos négociations, même si vous n'avez jamais été humilié, jamais eu peur, et n'avez pas de ressentiments.
Non, on vous a seulement appris à analyser au travers d'une vision dite pragmatique, ou, au travers d'un prisme rationnel, pseudo-scientifique. Cette approche reprise par les enseignants, les chefs d'entreprises et les politiques, tous censés agir rationnellement, est en fait totalement subjective.
Elle est surtout, le reflet d'une vraie simplification, une uniformisation consumériste rationnelle imposée par l'occident. Elle présente des visions simplifiées du monde, elle est particulièrement dangereuse par ses excès d'optimisme. Dont, un répété à foison depuis une dizaine d'années, le triomphe de la démocratie, et du bonheur qu'elle est censée apporter.
En réalité, le monde est géré par des émotions, qui sont, l'espoir, l'humiliation, la peur, et les ressentiments.
Rappelez-vous que nous avons tous sur terre un endroit qu'on appelle "chez soi" et celui-ci est totalement différent en fonction de la zone ou vous vous situez, de surcroît il est totalement chargé d'émotions.
Rappelons que les émotions jouent un rôle essentiel dans la vie de tous les jours, dont la vie économique, rôle que la philosophie, la psychologie ou la sociologie ont identifié depuis longtemps. Chez les économistes, l'introduction des émotions dans leurs analyses est assez nouvelle. La prise en compte des émotions dérange le modèle standard de l'économie fondé sur la rationalité du comportement, alors que de nombreuses décisions économiques sont prises sous le coup de l'émotion.
Ces émotions sont universelles et touchent toutes les nations et les peuples de façons très diverses.
Si nous évoquons la mondialisation, beaucoup vous diront que la Mondialisation c'est formidable, mais pas pour nous. Car en fait pour beaucoup la mondialisation est source d'insécurité, et elle a surtout fait surgir la question de l'identité.
La mondialisation est perçue comme l'Américanisation économique et culturelle du monde. Les États-Unis étant encore perçus comme la super puissance mondiale. Super puissance faisant preuve d'ambition géopolitique. Ambition, qui génère naturellement des critiques anticapitalistes et anti Américaine.
Certains pays devraient donc cesser de penser qu'ils sont au centre du monde.
Cessez de croire que les non occidentaux ne peuvent réussir qu'à condition de suivre le modèle occidental loin de leurs traditions.
Mieux comprendre ce monde en transformation, admettre sa complexité aujourd'hui, et en simplifiant, admettre que la terre est à nouveau plate. Question, mais, où est le centre?
Et surtout, pour réussir, dans vos analyses ne sous-estimez pas le rôle des émotions. Les émotions comptent plus que jamais, et les émotions nous contrôlent tous, plus que nous les contrôlons.
Dans quel monde vivons-nous aujourd'hui, quel monde allons-nous laisser à nos enfants?
Aujourd'hui, cela se résume assez simplement, le monde occidental est caractérisé par la peur, le monde arabe par l'humiliation, l'Asie par l'espoir et l'Afrique par le ressentiment.
La mondialisation a permis l'émergence de médias de pays dits autrefois non alignés, médias qui nous font vivre l'actualité sous un nouvel angle. Cette pluralité de l'information nous permet assez facilement aujourd'hui de comparer et d'analyser. Cette perte de contrôle des médias par l'occident, nous sert des émotions en direct et en permanence, et, dérange nos certitudes rationnelles.
Émotions diverses suivant les continents
Tout d'abord, soyez-en certain, nous serons tous un jour humiliés dans notre vie professionnelle, et, cela fera surgir chez nous, un sentiment d'identité liée à la confiance, qui suis-je ? Qui est celui qui m'humilie ? Comment dois-je répondre ou réagir ?
Les États-Unis, la peur de plus être le leader mondial
Aux US nous retrouvons une idéologie pragmatique. Nous sommes la super puissance, la plupart de nos décisions sont philosophiquement darwiniennes (le plus fort dévore le moins fort) nous sommes toujours face à deux positions (manichéennes), eux et nous, eux ou nous, pour ou contre nous?
La Chine, l'espoir de devenir le leader mondial
Elle s'accommode parfaitement du système tant qu'elle peut maintenir le statu quo économique mondial qui lui profite, et le statu quo politique intérieur. Elle a depuis longtemps intégré que l'Asie va bientôt dépasser économiquement l'occident, et, cela sera la fin d'un monopole économique qui sera suivi éventuellement par la fin de la suprématie militaire de l'occident.
La Russie, en finir avec l'humiliation, avec la peur, et, l'espoir de redevenir une puissance mondiale
La Russie est de par son étendue, la plus grande puissance continentale. Elle a su se montrer à nouveau impérialiste dans le Caucase, en Géorgie et en Ukraine. En soutenant ses alliés coûte que coûte. Elle est en train de ré acquérir son prestige et sa légitimité dans le système international. Ce pays qui depuis l'écroulement de l'URSS, URSS qui avait toutes ses "colonies" à ses frontières, n'avait plus une vision nette de son identité. La Russie à digéré cette difficulté depuis son intervention en Syrie.
Qu'on l'aime ou pas, Poutine, par son despotisme oriental a redonné à la Russie son prestige sur une certaine scène internationale.
Le Japon, dissimuler absolument ses ressentiments
Il imite l'occident dans la plupart des domaines, mais il conserve sa culture millénaire. Ses émotions sont intériorisées, sous peine de perdre la face. Le Japon est maître dans l'art de cacher ses ressentiments vis-à-vis des Occidentaux.
L'Afrique: dépasser ses ressentiments, pour espérer
On peut déceler des changements positifs sur ce continent qui a été marginalisé à cause de l'application détournée des modèles, capitaliste et communiste. Aujourd'hui, l'Afrique est devenue une zone d'espérance. L'urbanisation massive va aussi un peu gommer les cultures et les émotions. Ce développement est dû pour beaucoup à des autocrates progressistes à la manière singapourienne. Ceux-ci vont sensiblement aseptiser ces peuples toujours très émotifs. Enfin, ce ne sont pas les Chinois très présents en Afrique dans les secteurs des infrastructures et des matières premières, qui vont leur donner des leçons de gouvernance et de démocratie.
L'Inde: oublier lentement le fatalisme, beaucoup d'indiens acceptent encore que leur existence suive une marche inéluctable qui leur échappe
Ce pays a le sous-prolétariat le plus important du monde. Mais attention, les "laisser pour compte" de la mondialisation, ne sont plus, grâce à la télévision et aux réseaux sociaux, tenus dans l'ignorance du monde des riches.
Les Pays arabes et le monde arabisant, ressentir toujours une certaine humiliation
Depuis quelques années, les humiliations et les émotions ont généré un surplus irrationnel très présent dans la politique et dans toutes les relations humaines. Certains (une petite minorité) sont entrés dans un nouveau processus, je ne veux pas de ta mondialisation ou impérialisme sociétal, culturel et consumériste. Mes émotions m'incitent donc à te détruire avant que tu détruises mon « mode » de vie, d'où ces conflits totalement émotionnels.
On retrouve cette arabisation des émotions, dans les minorités musulmanes en Europe, en Thaïlande, aux Philippines, en Chine, en Inde.
L'Amérique latine: perpétuer un ressentiment à l'encontre des gringos
Vrai ou faux, ils ressentent toujours une ingérence dans ce qui était une Arrière-cour des États-unis.
Un ressentiment populiste, cultivé par les politiques sauf en Colombie ou au Chili.
Enfin s'il y a bien un conflit fortement émotionnel, c'est certainement celui entre Israël et certains pays arabes.
Israël se perçoit comme une île occidentale au Moyen-Orient, et malgré ses relations ambiguës avec l'Europe, ses équipes sportives participent aux championnats européens. Enfin, malgré une forte démographie des Arabes israéliens, Israël croit toujours depuis 1949 au miracle, et c'est essentiellement cela qui fait sa force. Les voisins d'Israël souvent instrumentalisés ont été humiliés par les guerres perdues, ils ne savent pas comment sortir leurs citoyens de ces affronts émotionnels.
Dans ce paysage mondial émotionnel, nous citerons aussi l'arabe Dubaï et ses gratte-ciel, Dubai, qui se voient en Singapour.
L'Iran, riche en énergie, l'Iran humilié par le renversement de Mossadegh et la catastrophique transition Shah/Khamenei, l'Iran et son Golfe qu'il nomme toujours Persique, il n'aura de cesse de vouloir prendre sa revanche contre les occidentaux, en redevenant la Perse.
Conclusion
Penser faire du business en oubliant la culture et la charge émotionnelle est pour moi assez utopique. On rencontre assez souvent chez les Occidentaux un déficit d'intelligence émotionnelle. Un manque de capacités socio émotionnelles des individus incapables de se livrer à une introspection. En résumé n'avez-vous jamais été confronté à des émotions dans une situation personnelle et/ou professionnelle ? Bien sûr que si, ne l'oubliez jamais dans vos négociations, même si vous n'avez jamais été humilié, jamais eu peur, et n'avez pas de ressentiments.
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