Le dispositif tunisien de promotion et de prospection des investissements directs étrangers (IDEs) est tout simplement bourré de structures qui relèvent de différents acteurs; État, organismes publics et privés à l'instar des chambres de commerce, patronats et couvrent divers secteurs, tels que l'industrie, l'agriculture, les services, le tourisme et les exportations.
La réalité fait que la quasi-totalité des acteurs se présentent et agissent publiquement à l'intérieur comme à l'étranger, sans réserve, en tant que démarcheurs d'IDEs, alors que l'organisation la plus concernée par la promotion de l'IDE, on ne la retrouve pas, comme à titre d'exemple, lors de la récente "Conférence Internationale sur l'Investissement" tenue fin du mois dernier à Tunis, où elle était absente des premiers rangs. Que dire de la consulter ou l'impliquer dans la restructuration du dispositif actuel déjà fragmenté. C'est là tout le paradoxe de la situation actuelle, alors que nos concurrents traditionnels et non-traditionnels, en l'occurrence le Maroc, la France, la Suède, la Côte d'Ivoire ou même le Gabon s'organisent activement en favorisant le regroupement et non pas la dispersion.
Sans exagération, des anomalies existent partout et ne cessent de s'amplifier. Elles se résument à une certaine déficience stratégique des structures, une absence de coordination adéquate entre les acteurs nationaux qui est censée être orchestrée par une entité bien structurée. Se rajoute à cela une incohérence flagrante quant à l'orientation du dispositif, que je trouve en direction du marketing pays tous azimuts plutôt que le démarchage, l'écoute des investisseurs et l'aide à la prise de décision.
Il est évident que le marché mondial des IDEs est devenu aujourd'hui très concurrentiel. C'est pour cette raison que les actions de promotion et de prospection doivent être remises dans un contexte marqué par un ensemble d'évolutions, qui en affectent la pertinence de tout effort dans ce domaine.
Par conséquent, une étude approfondie portant sur le dispositif actuel de promotion et de prospection des IDEs en Tunisie s'impose. Cette étude est aussi indispensable aujourd'hui que l'intérêt de la confier à un cabinet spécialisé. Elle devrait s'articuler autour d'un aspect principal, à savoir l'efficacité des structures existantes de promotion et d'appui à l'investissement étranger.
Le premier pas consiste à effectuer un diagnostic raisonné des outils et des dispositifs sur lesquels reposent nos actions de promotion, évaluer l'efficacité du dispositif en établissant des benchmark de qualité, dresser un bilan global de sa performance et de son impact sur l'économie nationale et faire le point de situation sur l'attractivité du site Tunisie.
La question qui nécessite un éclaircissement immédiat concerne la détermination de l'État à considérer la promotion des IDEs en tant que priorité absolue dans la politique économique et industrielle du pays. Il ne faut pas que ce soit déclaré au niveau des discours en l'absence de stratégie et mécanismes adéquats. Il suffit de jeter un coup d'œil sur la place du portefeuille IDE dans l'architecture de tous les gouvernements pré et post-révolution. Le constat est que cette dernière a toujours été et demeure négligée.
L'État est appelé à jouer un rôle déterminant dans les actions à entreprendre pour stimuler les IDEs. Des plans stratégiques doivent être élaborés et révisés régulièrement. La création d'un environnement compétitif et attrayant pour les entreprises locales et étrangères et la promotion des atouts de la Tunisie en tant que site propice à l'investissement sont deux préalables indispensables pour une montée en gamme dans le domaine de l'attraction des IDEs. Dans la pratique, le fait d'attirer l'entreprise étrangère n'est qu'un premier pas, la retenir et l'encourager à se développer dans le pays est une étape primordiale quant aux efforts à déployer en matière de services aftercare.
Il est aujourd'hui urgent de renforcer la place des acteurs de terrain dans l'ensemble du dispositif, en développant les postes tant sur le plan national qu'à l'étranger et en orientant le recrutement vers des agents véritables professionnels de la prospection et de différencier les actions qui portent sur la mise à niveau des offres territoriales et celles qui portent sur les propositions de valeurs d'ores et déjà élaborées.
Il est certain que la décision d'investissement, dans un contexte de marchés ouverts, résulte d'un choix rationnel effectué par des opérateurs bien informés et exigeants. Face à une décision complexe, lourde de conséquence pour l'investisseur, il est important de rationaliser la démarche de prospection comme s'il s'agissait d'un processus commercial de vente. Pour les projets complexes, la prospection s'inscrit, d'abord, dans une relation d'aide. Ce n'est que dans la mesure où le démarcheur comprendra le besoin du client qu'il pourra, dans une relation de confiance, convaincre celui-ci vers une décision judicieuse.
Bref, l'attraction de l'investissement étranger, c'est avant tout l'identification des besoins des investisseurs et leur montrer que la Tunisie est capable d'y répondre.
Il est également nécessaire de mettre en place un outil de suivi des résultats, pour parvenir à comptabiliser de façon fine les projets aboutis, non aboutis, avec le montant des investissements, mais aussi des créations ou sauvegarde d'emploi qui en découle, de même que les projets qui sont partis de Tunisie.
Il est regrettable de noter que notre politique actuelle de promotion des investissements étrangers est plus critiquable encore du fait de son défaut de vision stratégique, son manque de coordination entre ses différents acteurs, que de la mise en place d'une nouvelle instance, dont les attributions et le rapport avec les structures existantes sont encore floues.
Sans oublier, en guise de conclusion, le rôle des leaders au sein de toute structure ou tout département chargé de la promotion économique. Il s'agit là d'un élément déterminant à la réussite de toute démarche dans ce domaine.
Avec toute amertume, je dirai que le sens du Leadership échappe aujourd'hui à la plupart de nos responsables. Rares sont ceux qui ont la chance d'être dirigés par de vrais leaders.
Il n'est plus admissible que nos leaders évitent ou ignorent les conflits au sein de leurs structures ou en relation avec les autres acteurs. Ils doivent plutôt jouir d'une certaine ouverture d'esprit et de proactivité, responsabiliser leurs équipes en les inspirant et en les aidant à s'épanouir et devenir meilleures.
Un véritable leader devrait détecter le potentiel des autres, ce qui non seulement permet de mieux assigner les tâches, mais donne aussi l'occasion de continuer à motiver les collaborateurs et de communiquer avec eux de la manière la plus efficace possible. Il y a certainement plusieurs façons de communiquer. Il ne s'agit pas seulement d'être silencieux lorsque quelqu'un partage son point de vue; c'est aussi de faire attention au langage non-verbal. Quand la situation tourne au vinaigre, nul ne devrait abandonner le navire.
La réalité fait que la quasi-totalité des acteurs se présentent et agissent publiquement à l'intérieur comme à l'étranger, sans réserve, en tant que démarcheurs d'IDEs, alors que l'organisation la plus concernée par la promotion de l'IDE, on ne la retrouve pas, comme à titre d'exemple, lors de la récente "Conférence Internationale sur l'Investissement" tenue fin du mois dernier à Tunis, où elle était absente des premiers rangs. Que dire de la consulter ou l'impliquer dans la restructuration du dispositif actuel déjà fragmenté. C'est là tout le paradoxe de la situation actuelle, alors que nos concurrents traditionnels et non-traditionnels, en l'occurrence le Maroc, la France, la Suède, la Côte d'Ivoire ou même le Gabon s'organisent activement en favorisant le regroupement et non pas la dispersion.
"The only thing worse than being blind is having sight but no vision" - Helen Keller.
Sans exagération, des anomalies existent partout et ne cessent de s'amplifier. Elles se résument à une certaine déficience stratégique des structures, une absence de coordination adéquate entre les acteurs nationaux qui est censée être orchestrée par une entité bien structurée. Se rajoute à cela une incohérence flagrante quant à l'orientation du dispositif, que je trouve en direction du marketing pays tous azimuts plutôt que le démarchage, l'écoute des investisseurs et l'aide à la prise de décision.
Il est évident que le marché mondial des IDEs est devenu aujourd'hui très concurrentiel. C'est pour cette raison que les actions de promotion et de prospection doivent être remises dans un contexte marqué par un ensemble d'évolutions, qui en affectent la pertinence de tout effort dans ce domaine.
Par conséquent, une étude approfondie portant sur le dispositif actuel de promotion et de prospection des IDEs en Tunisie s'impose. Cette étude est aussi indispensable aujourd'hui que l'intérêt de la confier à un cabinet spécialisé. Elle devrait s'articuler autour d'un aspect principal, à savoir l'efficacité des structures existantes de promotion et d'appui à l'investissement étranger.
Le premier pas consiste à effectuer un diagnostic raisonné des outils et des dispositifs sur lesquels reposent nos actions de promotion, évaluer l'efficacité du dispositif en établissant des benchmark de qualité, dresser un bilan global de sa performance et de son impact sur l'économie nationale et faire le point de situation sur l'attractivité du site Tunisie.
La question qui nécessite un éclaircissement immédiat concerne la détermination de l'État à considérer la promotion des IDEs en tant que priorité absolue dans la politique économique et industrielle du pays. Il ne faut pas que ce soit déclaré au niveau des discours en l'absence de stratégie et mécanismes adéquats. Il suffit de jeter un coup d'œil sur la place du portefeuille IDE dans l'architecture de tous les gouvernements pré et post-révolution. Le constat est que cette dernière a toujours été et demeure négligée.
L'État est appelé à jouer un rôle déterminant dans les actions à entreprendre pour stimuler les IDEs. Des plans stratégiques doivent être élaborés et révisés régulièrement. La création d'un environnement compétitif et attrayant pour les entreprises locales et étrangères et la promotion des atouts de la Tunisie en tant que site propice à l'investissement sont deux préalables indispensables pour une montée en gamme dans le domaine de l'attraction des IDEs. Dans la pratique, le fait d'attirer l'entreprise étrangère n'est qu'un premier pas, la retenir et l'encourager à se développer dans le pays est une étape primordiale quant aux efforts à déployer en matière de services aftercare.
Il est aujourd'hui urgent de renforcer la place des acteurs de terrain dans l'ensemble du dispositif, en développant les postes tant sur le plan national qu'à l'étranger et en orientant le recrutement vers des agents véritables professionnels de la prospection et de différencier les actions qui portent sur la mise à niveau des offres territoriales et celles qui portent sur les propositions de valeurs d'ores et déjà élaborées.
Il est certain que la décision d'investissement, dans un contexte de marchés ouverts, résulte d'un choix rationnel effectué par des opérateurs bien informés et exigeants. Face à une décision complexe, lourde de conséquence pour l'investisseur, il est important de rationaliser la démarche de prospection comme s'il s'agissait d'un processus commercial de vente. Pour les projets complexes, la prospection s'inscrit, d'abord, dans une relation d'aide. Ce n'est que dans la mesure où le démarcheur comprendra le besoin du client qu'il pourra, dans une relation de confiance, convaincre celui-ci vers une décision judicieuse.
Bref, l'attraction de l'investissement étranger, c'est avant tout l'identification des besoins des investisseurs et leur montrer que la Tunisie est capable d'y répondre.
Il est également nécessaire de mettre en place un outil de suivi des résultats, pour parvenir à comptabiliser de façon fine les projets aboutis, non aboutis, avec le montant des investissements, mais aussi des créations ou sauvegarde d'emploi qui en découle, de même que les projets qui sont partis de Tunisie.
Il est regrettable de noter que notre politique actuelle de promotion des investissements étrangers est plus critiquable encore du fait de son défaut de vision stratégique, son manque de coordination entre ses différents acteurs, que de la mise en place d'une nouvelle instance, dont les attributions et le rapport avec les structures existantes sont encore floues.
Sans oublier, en guise de conclusion, le rôle des leaders au sein de toute structure ou tout département chargé de la promotion économique. Il s'agit là d'un élément déterminant à la réussite de toute démarche dans ce domaine.
Avec toute amertume, je dirai que le sens du Leadership échappe aujourd'hui à la plupart de nos responsables. Rares sont ceux qui ont la chance d'être dirigés par de vrais leaders.
Il n'est plus admissible que nos leaders évitent ou ignorent les conflits au sein de leurs structures ou en relation avec les autres acteurs. Ils doivent plutôt jouir d'une certaine ouverture d'esprit et de proactivité, responsabiliser leurs équipes en les inspirant et en les aidant à s'épanouir et devenir meilleures.
Un véritable leader devrait détecter le potentiel des autres, ce qui non seulement permet de mieux assigner les tâches, mais donne aussi l'occasion de continuer à motiver les collaborateurs et de communiquer avec eux de la manière la plus efficace possible. Il y a certainement plusieurs façons de communiquer. Il ne s'agit pas seulement d'être silencieux lorsque quelqu'un partage son point de vue; c'est aussi de faire attention au langage non-verbal. Quand la situation tourne au vinaigre, nul ne devrait abandonner le navire.
"A Team is not a group of people who work together, A Team is a group of people who trust each other." - Simon Sinek
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