L'attaque terroriste contre l'église de Saint Pierre et Saint Paul, jouxtant la cathédrale copte orthodoxe de Saint Marc au Caire, dimanche 11 décembre 2016, n'est pas une nouveauté.
Ce n'est que la plus récente et la plus brutale d'une série de nombreuses et régulières attaques contre les coptes depuis la fin des années 1960.
Avant même ces années-là, ils étaient déjà victimes d'actes de violences, quoique moins fréquents: on peut remonter par exemple aux années 1950, quand des bâtiments coptes ont été détruits et des églises brûlées au Caire, à Suez et dans d'autres régions de l'Égypte.
Néanmoins, les années 2000 ont connu une montée de violences sectaires contre les coptes et cela est en lien direct avec le développement croissant des mouvements takfiristes. C'est à cette époque que des groupes extrémistes ont commencé à attaquer la communauté copte de la Haute-Égypte: destructions, pillages et incendies des maisons, des magasins et d'entrepôts appartenant à des coptes ainsi que des monastères; des prêtres furent agressés, blessés et même tués.
Il ne s'agit pas de faire ici une liste détaillée ni exhaustive des attaques subies par les coptes. Je ne donnerai donc que deux exemples des événements parmi les plus frappants; les médias internationaux en ont parlé.
En janvier 2010 à Nag Hammadi, Amba Kyrillos, évêque de la ville, échappe à une tentative d'assassinat. Cette agression a causé d'autre part la mort de sept personnes. À l'époque, l'incident a été présenté comme une réponse à une provocation. Les médias officiels ainsi que le parlement ont vite fait de travestir la vérité en déployant de grands efforts pour museler quiconque donnerait une version contradictoire à celle officielle.
Une année après, l'explosion d'une bombe devant une église copte d'Alexandrie, où des fidèles s'étaient réunis pour le Nouvel An, a provoqué la réprobation de responsables politiques et religieux.
Faut-il toujours attendre de nouvelles catastrophes pour qu'on se réveille et agisse à ce sujet? Il est vrai qu'après ces agressions barbares, les soutiens aux coptes viennent des quatre coins du monde mais pour quelle efficacité et quels changements concrets? Selon les spécialistes, les attaques sectaires continuent à augmenter en Égypte et les facteurs deviennent de plus en plus difficiles à prévoir. Donc que faire?
Depuis l'Antiquité, l'Égypte est connue pour son mélange de populations et sa coexistence pacifique des religions, surtout à Alexandrie la cosmopolite. Malheureusement, ce patrimoine historique se trouve à affronter à une réalité attristante. La minorité copte, première communauté chrétienne du Moyen-Orient (12% de la population), s'est toujours sentie exclue. Aujourd'hui, elle se sait menacée.
Pour sortir de cette impasse, il suffit simplement de se rappeler que la culture de la diversité ne peut se développer que si la démocratie concilie la règle de la majorité et les droits des personnes appartenant à des minorités. Imposer la volonté de la majorité à la minorité sans garantir la protection effective des droits de tous est incompatible avec les principes inscrits dans la charte internationale des droits de l'homme. C'est pourquoi il faut dire que la démocratie n'implique pas simplement que le point de vue de la majorité doit toujours prévaloir: il convient de trouver un équilibre, qui garantisse le traitement adéquat et équitable des personnes appartenant à des minorités et qui évite tout abus de position dominante.
L'élaboration d'une culture politique favorable au pluralisme culturel est une tâche exigeante. Elle nécessite un système éducatif qui favorise le développement des aptitudes à la réflexion critique et à l'innovation, ainsi que des espaces où les égyptiens peuvent participer et s'exprimer.
Les agents du maintien de l'ordre, les responsables politiques, les enseignants et d'autres groupes professionnels, ainsi que les leaders de la société civile, doivent être formés de sorte à pouvoir remplir leurs fonctions dans des communautés présentant une diversité culturelle.
Ainsi, la politique culturelle de la société égyptienne après les attentats du 11 décembre doit être dynamique et marquée par l'expérimentation pour pouvoir affronter l'obscurantisme moyenâgeux.
Les médias sont invités à diffuser des informations objectives et des idées nouvelles, ainsi qu'à remettre en question les stéréotypes. Il est essentiel qu'il y ait une multitude d'initiatives et d'acteurs engagés, faisant notamment intervenir une société civile forte.
Indépendamment du principe de non-discrimination, l'État égyptien doit encourager à prendre des mesures positives visant à supprimer les inégalités liées à la discrimination que subissent les minorités religieuses. Dans la sphère publique, les autorités doivent appliquer rigoureusement l'interdiction de discrimination, qui témoigne de la neutralité de l'État dans les questions culturelles et religieuses.
Toutefois, l'égalité formelle n'est pas toujours suffisante et la promotion de l'égalité effective peut, le cas échéant, nécessiter l'adoption de mesures particulières qui soient cohérentes avec le principe de non-discrimination. Dans certaines circonstances, c'est l'absence d'un traitement différencié pour corriger une inégalité qui peut, sans justification objective et raisonnable, aboutir à une discrimination.
Il peut s'avérer nécessaire de prendre, dans certaines limites, des mesures pratiques afin de tenir compte de la diversité. De telles mesures d'accommodement ne doivent pas porter atteinte aux droits d'autrui, ni entraîner des difficultés organisationnelles disproportionnées ou occasionner des coûts excessifs car l'unité de la société égyptienne ne signifie pas l'unité des coptes et des musulmans, mais l'unité des citoyens, fils d'une même patrie.
Ce n'est que la plus récente et la plus brutale d'une série de nombreuses et régulières attaques contre les coptes depuis la fin des années 1960.
Avant même ces années-là, ils étaient déjà victimes d'actes de violences, quoique moins fréquents: on peut remonter par exemple aux années 1950, quand des bâtiments coptes ont été détruits et des églises brûlées au Caire, à Suez et dans d'autres régions de l'Égypte.
Néanmoins, les années 2000 ont connu une montée de violences sectaires contre les coptes et cela est en lien direct avec le développement croissant des mouvements takfiristes. C'est à cette époque que des groupes extrémistes ont commencé à attaquer la communauté copte de la Haute-Égypte: destructions, pillages et incendies des maisons, des magasins et d'entrepôts appartenant à des coptes ainsi que des monastères; des prêtres furent agressés, blessés et même tués.
Il ne s'agit pas de faire ici une liste détaillée ni exhaustive des attaques subies par les coptes. Je ne donnerai donc que deux exemples des événements parmi les plus frappants; les médias internationaux en ont parlé.
En janvier 2010 à Nag Hammadi, Amba Kyrillos, évêque de la ville, échappe à une tentative d'assassinat. Cette agression a causé d'autre part la mort de sept personnes. À l'époque, l'incident a été présenté comme une réponse à une provocation. Les médias officiels ainsi que le parlement ont vite fait de travestir la vérité en déployant de grands efforts pour museler quiconque donnerait une version contradictoire à celle officielle.
Une année après, l'explosion d'une bombe devant une église copte d'Alexandrie, où des fidèles s'étaient réunis pour le Nouvel An, a provoqué la réprobation de responsables politiques et religieux.
Faut-il toujours attendre de nouvelles catastrophes pour qu'on se réveille et agisse à ce sujet? Il est vrai qu'après ces agressions barbares, les soutiens aux coptes viennent des quatre coins du monde mais pour quelle efficacité et quels changements concrets? Selon les spécialistes, les attaques sectaires continuent à augmenter en Égypte et les facteurs deviennent de plus en plus difficiles à prévoir. Donc que faire?
Depuis l'Antiquité, l'Égypte est connue pour son mélange de populations et sa coexistence pacifique des religions, surtout à Alexandrie la cosmopolite. Malheureusement, ce patrimoine historique se trouve à affronter à une réalité attristante. La minorité copte, première communauté chrétienne du Moyen-Orient (12% de la population), s'est toujours sentie exclue. Aujourd'hui, elle se sait menacée.
Pour sortir de cette impasse, il suffit simplement de se rappeler que la culture de la diversité ne peut se développer que si la démocratie concilie la règle de la majorité et les droits des personnes appartenant à des minorités. Imposer la volonté de la majorité à la minorité sans garantir la protection effective des droits de tous est incompatible avec les principes inscrits dans la charte internationale des droits de l'homme. C'est pourquoi il faut dire que la démocratie n'implique pas simplement que le point de vue de la majorité doit toujours prévaloir: il convient de trouver un équilibre, qui garantisse le traitement adéquat et équitable des personnes appartenant à des minorités et qui évite tout abus de position dominante.
L'élaboration d'une culture politique favorable au pluralisme culturel est une tâche exigeante. Elle nécessite un système éducatif qui favorise le développement des aptitudes à la réflexion critique et à l'innovation, ainsi que des espaces où les égyptiens peuvent participer et s'exprimer.
Les agents du maintien de l'ordre, les responsables politiques, les enseignants et d'autres groupes professionnels, ainsi que les leaders de la société civile, doivent être formés de sorte à pouvoir remplir leurs fonctions dans des communautés présentant une diversité culturelle.
Ainsi, la politique culturelle de la société égyptienne après les attentats du 11 décembre doit être dynamique et marquée par l'expérimentation pour pouvoir affronter l'obscurantisme moyenâgeux.
Les médias sont invités à diffuser des informations objectives et des idées nouvelles, ainsi qu'à remettre en question les stéréotypes. Il est essentiel qu'il y ait une multitude d'initiatives et d'acteurs engagés, faisant notamment intervenir une société civile forte.
Indépendamment du principe de non-discrimination, l'État égyptien doit encourager à prendre des mesures positives visant à supprimer les inégalités liées à la discrimination que subissent les minorités religieuses. Dans la sphère publique, les autorités doivent appliquer rigoureusement l'interdiction de discrimination, qui témoigne de la neutralité de l'État dans les questions culturelles et religieuses.
Toutefois, l'égalité formelle n'est pas toujours suffisante et la promotion de l'égalité effective peut, le cas échéant, nécessiter l'adoption de mesures particulières qui soient cohérentes avec le principe de non-discrimination. Dans certaines circonstances, c'est l'absence d'un traitement différencié pour corriger une inégalité qui peut, sans justification objective et raisonnable, aboutir à une discrimination.
Il peut s'avérer nécessaire de prendre, dans certaines limites, des mesures pratiques afin de tenir compte de la diversité. De telles mesures d'accommodement ne doivent pas porter atteinte aux droits d'autrui, ni entraîner des difficultés organisationnelles disproportionnées ou occasionner des coûts excessifs car l'unité de la société égyptienne ne signifie pas l'unité des coptes et des musulmans, mais l'unité des citoyens, fils d'une même patrie.
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