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Tunisie: Le réalisateur de "Awled Ammar" accuse la télévision publique d'avoir censuré son film

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Après la révolution, la censure n'a jamais disparu des antennes de la télévision publique, notamment lorsqu'il s'agit de la diffusion de films, de pièces de théâtre ou même de feuilletons,

Dernière affaire: "Awled Ammar", film sur les blogueurs qui avaient défié le système de censure internet qui sévissait sous Ben Ali, a été "copieusement charcuté", selon son réalisateur Nasreddine Ben Maati.

"Les protagonistes du film étaient à l'aise et parlaient comme dans la vie quotidienne en utilisant des gros mots. Lorsque la télévision nous a demandé de le diffuser, elle a exigé une version spécialement pour la télé. Nous leur avons alors remis une version où les gros mots ont été bipés", a-t-il expliqué.


"Mais en remettant le film aux responsables, je leur ai dit 'surtout ne coupez aucune séquence. Je n'ai pas envie que vous gâchiez le film!'. Il étaient d'accord", a-t-il expliqué au HuffPost Tunisie.

Ce film de 61 minutes a été diffusé sur Wataniya 2, en deuxième partie de soirée, le 14 janvier, jour de la célébration du cinquième anniversaire de la révolution. On y voit la jeune génération dissidente durant la période de censure sous Ben Ali faire un constat de désenchantement, privée de ses aspirations à la liberté et la démocratie.

"Il l'ont transformé en court-métrage", ironise-t-il. "Ils ont coupé la séquence la plus importante pour moi qui se passe à l'Avenue, le 14 janvier. Le générique de fin a été entièrement supprimé. Il ont dû supprimer au moins 15 minutes".


Lorsqu'il les a appelés pour demander plus d'informations, la chaîne a mentionné des affiches publicitaires apparaissant à l'ecran qu'ils fallaient retirer. Indigné, Nasreddine Ben Maati a précisé que les responsables se sont excusés en lui promettant de rediffuser le film dans sa version complète.


Un film dénonçant le censure, qui se fait censurer. Pour le jeune réalisateur ce paradoxe est révélateur d'un retour en force de la répression contre les jeunes.

"Ils ont supprimé des séquences parce qu'on y parlait du collectif de cyber-activistes "Takriz". Ils ont considéré le nom comme un gros mot. Alors que "Takriz" c'est toute une mentalité qui fait partie de notre culture de la révolution", a-t-il dit.


Contactée par le HuffPost Tunisie, Sarra Daouji, la préparatrice de l'émission "La vie est un film", un ciné-club télévisé dans le cadre duquel le film a été diffusé, est restée injoignable.



LIRE AUSSI: "Génération maudite", un documentaire sur l'évolution des cyberdissidents après la révolution, en salles le 2 novembre (PHOTOS/VIDÉO)


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