Pour faire face au changement climatique, la communauté internationale s'est dotée, dès 1992, de la convention-cadre CCNUCC (convention-cadre des nations unies sur le changement climatique). Celle-ci s'est fixé pour objectif ultime de "stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique".
Afin de mener à bien ce projet planétaire et veiller à son application effective, les pays signataires, qualifiés de "parties", organisent depuis 1995 une réunion annuelle dite Conférence des Parties (COP).
La 21ème session de la Conférence des Parties (COP21), organisée en 2015 à Paris, a été particulièrement fructueuse; elle a abouti à un accord universel dit accord de Paris. Ce dernier vise à limiter la hausse de la température planétaire à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Pour y arriver, l'accord de Paris s'appuie sur trois mesures phares: l'utilisation croissante d'énergies renouvelables, l'économie d'énergie et l'enraiement de la déforestation.
Dans ce contexte, il serait intéressant de se pencher sur la question des énergies renouvelables en comprenant ce qu'elles sont exactement et en se renseignant sur leur utilisation en Tunisie.
Comprendre les énergies renouvelables
Par opposition aux énergies fossiles qui se présentent sous forme de stocks épuisables (charbon, pétrole, gaz), les énergies renouvelables (ou EnR) proviennent de sources qui se régénèrent continuellement à l'échelle humaine (soleil, vent, eau): on parle d'énergies flux. En plus de cette caractéristique de renouvellement, les EnR présentent l'avantage majeur de ne pas dégager (ou peu) de gaz à effet de serre: elles sont dites énergies propres ou vertes. Ces deux éléments font que l'utilisation de ce type d'énergies respecte à la fois le droit des générations présentes et futures à l'environnement -puisqu'elle le préserve- et au développement -puisqu'elle ne risque pas de priver les générations à venir de leurs sources énergétiques.
L'agence internationale de l'énergie distingue cinq grandes familles d'EnR :
En raison de cette diversité et ce riche potentiel, la transition énergétique internationale favorise considérablement les EnR. Ainsi, dans un rapport publié en 2015, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) prévoit une forte accélération pour le développement de ces énergies vertes : leur pourcentage par rapport à la production mondiale d'électricité passerait de 22% en 2013 à 26% en 2020. Dans son rapport 2016, l'AIE indique que ce pourcentage pourrait même atteindre les 60% d'ici 2040 si l'accord de Paris était respecté.
L'utilisation des EnR en Tunisie
La politique énergétique tunisienne s'inscrit dans cette tendance. Ainsi, dans un rapport publié en juin 2014, l'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie (ANME) insiste sur l'urgence d'intégrer les EnR au mix énergétique. Celui-ci repose, en effet, quasi-exclusivement sur des énergies fossiles (gaz naturel à hauteur de 45% et produits pétroliers à hauteur de 55%) ; ce qui, au-delà de la pollution, a engendré un déficit structurel (le taux d'indépendance énergétique est passé de 120% en 1990 à 80% en 2012) et une hausse considérable des dépenses énergétiques passées de 8,7% du PIB en 2008 à 13,7% en 2012.
Pour diversifier son bouquet énergétique, la Tunisie mise sur son ensoleillement et ses conditions de vents qui sont très favorables. En développant ainsi les énergies solaire et éolienne, le pays ambitionne d'élever la part d'EnR dans la production électrique de 4% en 2015 à 30% en 2030.
Afin de mettre en œuvre cette stratégie, l'ANME a élaboré un plan dit Plan Solaire Tunisien (PST). Paru sous une première version en 2009 puis sous une deuxième version en 2012, le PST a été récemment revisité à travers la promulgation de la loi 2015-12 relative à la production d'électricité à partir d'EnR. Se focalisant sur les énergies éolienne, solaire photovoltaïque et solaire thermodynamique, le PST couvre :
En dépit d'un cadre juridique qui reste largement favorable à la STEG, nous pouvons affirmer que la transition énergétique tunisienne a été bien étudiée et outillée. A travers le PST, la Tunisie envisage d'inverser sa balance énergétique et de devenir un pôle d'exportation d'énergie propre. Qu'attendons-nous donc pour appliquer ce projet de façon effective?
Afin de mener à bien ce projet planétaire et veiller à son application effective, les pays signataires, qualifiés de "parties", organisent depuis 1995 une réunion annuelle dite Conférence des Parties (COP).
La 21ème session de la Conférence des Parties (COP21), organisée en 2015 à Paris, a été particulièrement fructueuse; elle a abouti à un accord universel dit accord de Paris. Ce dernier vise à limiter la hausse de la température planétaire à 2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Pour y arriver, l'accord de Paris s'appuie sur trois mesures phares: l'utilisation croissante d'énergies renouvelables, l'économie d'énergie et l'enraiement de la déforestation.
Dans ce contexte, il serait intéressant de se pencher sur la question des énergies renouvelables en comprenant ce qu'elles sont exactement et en se renseignant sur leur utilisation en Tunisie.
Comprendre les énergies renouvelables
Par opposition aux énergies fossiles qui se présentent sous forme de stocks épuisables (charbon, pétrole, gaz), les énergies renouvelables (ou EnR) proviennent de sources qui se régénèrent continuellement à l'échelle humaine (soleil, vent, eau): on parle d'énergies flux. En plus de cette caractéristique de renouvellement, les EnR présentent l'avantage majeur de ne pas dégager (ou peu) de gaz à effet de serre: elles sont dites énergies propres ou vertes. Ces deux éléments font que l'utilisation de ce type d'énergies respecte à la fois le droit des générations présentes et futures à l'environnement -puisqu'elle le préserve- et au développement -puisqu'elle ne risque pas de priver les générations à venir de leurs sources énergétiques.
L'agence internationale de l'énergie distingue cinq grandes familles d'EnR :
- L'énergie solaire: Les rayonnements solaires peuvent être exploités pour produire de l'énergie électrique ou thermique, suivant la technologie utilisée (cellules photovoltaïques ou capteurs solaires).
- L'énergie éolienne: L'énergie cinétique produite par le vent est transformée en énergie mécanique ou électrique grâce à des hélices spéciales appelées éoliennes. Ces dernières peuvent être terrestres (onshore) ou installées en mer (offshore).
- L'énergie hydraulique: L'énergie cinétique produite par les flux d'eau (chutes d'eau, rivières, etc.) peut être transformée en énergie mécanique via l'utilisation de turbines ou en énergie électrique par utilisation d'alternateurs.
- L'énergie géothermique: L'énergie emmagasinée dans le sous-sol terrestre sous forme de chaleur peut être utilisée pour le chauffage de logements individuels, le chauffage urbain collectif ou pour la production d'électricité. La forme d'énergie obtenue dépend de la température des eaux géothermales exploitées.
- La biomasse: Cette source énergétique est contenue dans les matières organiques végétales et animales. Elle est exploitée suivant divers procédés, donnant ainsi accès à différentes formes d'énergie : énergie électrique, énergie thermique et production de biocarburants.
En raison de cette diversité et ce riche potentiel, la transition énergétique internationale favorise considérablement les EnR. Ainsi, dans un rapport publié en 2015, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) prévoit une forte accélération pour le développement de ces énergies vertes : leur pourcentage par rapport à la production mondiale d'électricité passerait de 22% en 2013 à 26% en 2020. Dans son rapport 2016, l'AIE indique que ce pourcentage pourrait même atteindre les 60% d'ici 2040 si l'accord de Paris était respecté.
L'utilisation des EnR en Tunisie
La politique énergétique tunisienne s'inscrit dans cette tendance. Ainsi, dans un rapport publié en juin 2014, l'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie (ANME) insiste sur l'urgence d'intégrer les EnR au mix énergétique. Celui-ci repose, en effet, quasi-exclusivement sur des énergies fossiles (gaz naturel à hauteur de 45% et produits pétroliers à hauteur de 55%) ; ce qui, au-delà de la pollution, a engendré un déficit structurel (le taux d'indépendance énergétique est passé de 120% en 1990 à 80% en 2012) et une hausse considérable des dépenses énergétiques passées de 8,7% du PIB en 2008 à 13,7% en 2012.
Pour diversifier son bouquet énergétique, la Tunisie mise sur son ensoleillement et ses conditions de vents qui sont très favorables. En développant ainsi les énergies solaire et éolienne, le pays ambitionne d'élever la part d'EnR dans la production électrique de 4% en 2015 à 30% en 2030.
Afin de mettre en œuvre cette stratégie, l'ANME a élaboré un plan dit Plan Solaire Tunisien (PST). Paru sous une première version en 2009 puis sous une deuxième version en 2012, le PST a été récemment revisité à travers la promulgation de la loi 2015-12 relative à la production d'électricité à partir d'EnR. Se focalisant sur les énergies éolienne, solaire photovoltaïque et solaire thermodynamique, le PST couvre :
- L'autoconsommation: Le PST soutient l'exploitation de l'énergie solaire par les ménages, les collectivités et les établissements publics et privés, notamment à travers le programme PROSOL qui octroie des subventions et des crédits à cet effet.
- L'investissement privé: Le PST encourage l'émergence de producteurs indépendants d'électricité à partir d'EnR. Cette production peut cibler soit la consommation locale, à condition de vendre sa production exclusivement et entièrement à l'organisme public, soit l'exportation dans le cadre de contrats de concession.
- L'investissement public: Dans le cadre du PST, la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (STEG) a créé en 2010 une filiale dédiée aux EnR et ouverte aux partenariats public-privés : http://www.steg-er.com.tn/.
En dépit d'un cadre juridique qui reste largement favorable à la STEG, nous pouvons affirmer que la transition énergétique tunisienne a été bien étudiée et outillée. A travers le PST, la Tunisie envisage d'inverser sa balance énergétique et de devenir un pôle d'exportation d'énergie propre. Qu'attendons-nous donc pour appliquer ce projet de façon effective?
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