La justice tunisienne vient de signer, suite au jugement du Tribunal de première instance de Sousse, sa rupture avec les citoyens qui ont bien voulu lui donner une deuxième chance.
En effet, quel message envoie la justice au justiciables en prononçant un non-lieu dans l'affaire du lynchage de Lotfi Nagdh, si ce n'est une autorisation de tuer, de violenter, de lyncher...
Des juges ont considéré que traîner un homme par terre et le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'en suive n'était en l'espèce pas punissable par la loi quelles que soient les motivations de la décision des juges. En innocentant des assassins, ils assassinent eux même. Lotfi Nagdh ne pouvant s'auto-lyncher.
J'ai rêvé d'une justice indépendante pilier de toute démocratie, je me suis battue à l'Assemblée Nationale Constituante pour qu'elle soit indépendance, je me suis dressée, avec les élus démocrate, contre tous ceux qui voulaient qu'elle soit à la botte de l'exécutif. J'ai participé à la consolidation de la séparation des pouvoirs.
Toute la société civile a plaidé l'indépendance des juges et a soutenu cette bataille décisive pour l'instauration d'une vraie démocratie. Beaucoup parmi les juges continuent à donner l'impression d'être aux ordres et d'être dans l'incapacité de se désaliéner du politique. Ceux-là, ont-ils des choses à se reprocher? Exerce-t-on du chantage sur eux?
Certains de nos tribunaux sont-ils nostalgiques de ce qu'ils ont connu comme instrumentalisation et leurs juges anticiperaient-ils pour plaire à la nouvelle cour?
Tout cela m'amène à réfléchir, aujourd'hui, la réforme de la justice autrement, car ma confiance est ébranlée.
Aux juges de me convaincre, qu'ils parlent.
Le Kenya a pris des mesures radicales pour réformer ce secteur et il n'a peut-être pas eu tort. Je suis de plus en plus convaincue de la nécessité de développer une stratégie de vetting (assainissement) en même temps qu'une réforme des institutions.
Je voudrais dire "pardon" aux enfants de Lotfi Nagdh, la justice de votre pays vous a trahis, elle vous a abandonnés et a abandonné sa mission. Après avoir blanchi la corruption, elle est en train de blanchir le meurtre, elle est en train de participer allègrement à la "colombinisation" du pays en érigeant le non droit comme norme et en banalisant la violence et le meurtre.
En effet, quel message envoie la justice au justiciables en prononçant un non-lieu dans l'affaire du lynchage de Lotfi Nagdh, si ce n'est une autorisation de tuer, de violenter, de lyncher...
Des juges ont considéré que traîner un homme par terre et le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'en suive n'était en l'espèce pas punissable par la loi quelles que soient les motivations de la décision des juges. En innocentant des assassins, ils assassinent eux même. Lotfi Nagdh ne pouvant s'auto-lyncher.
J'ai rêvé d'une justice indépendante pilier de toute démocratie, je me suis battue à l'Assemblée Nationale Constituante pour qu'elle soit indépendance, je me suis dressée, avec les élus démocrate, contre tous ceux qui voulaient qu'elle soit à la botte de l'exécutif. J'ai participé à la consolidation de la séparation des pouvoirs.
Toute la société civile a plaidé l'indépendance des juges et a soutenu cette bataille décisive pour l'instauration d'une vraie démocratie. Beaucoup parmi les juges continuent à donner l'impression d'être aux ordres et d'être dans l'incapacité de se désaliéner du politique. Ceux-là, ont-ils des choses à se reprocher? Exerce-t-on du chantage sur eux?
Certains de nos tribunaux sont-ils nostalgiques de ce qu'ils ont connu comme instrumentalisation et leurs juges anticiperaient-ils pour plaire à la nouvelle cour?
Tout cela m'amène à réfléchir, aujourd'hui, la réforme de la justice autrement, car ma confiance est ébranlée.
Aux juges de me convaincre, qu'ils parlent.
Le Kenya a pris des mesures radicales pour réformer ce secteur et il n'a peut-être pas eu tort. Je suis de plus en plus convaincue de la nécessité de développer une stratégie de vetting (assainissement) en même temps qu'une réforme des institutions.
Je voudrais dire "pardon" aux enfants de Lotfi Nagdh, la justice de votre pays vous a trahis, elle vous a abandonnés et a abandonné sa mission. Après avoir blanchi la corruption, elle est en train de blanchir le meurtre, elle est en train de participer allègrement à la "colombinisation" du pays en érigeant le non droit comme norme et en banalisant la violence et le meurtre.
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.