Loin d'être une procédure anodine, l'orientation est pour l'élève un élément crucial de son parcours scolaire mais aussi et surtout de son parcours postscolaire. En effectuant les différents choix d'orientation qui se présentent à lui tout au long de sa scolarité (entre collège général et collège technique; entre enseignement secondaire et formation professionnelle; entre une filière scientifique ou économique ou littéraire... ; entre une branche universitaire artistique ou technologique ou sportive...), l'élève pose les bases de son parcours professionnel et se rapproche à grands pas du citoyen qu'il sera demain.
A ce titre, l'orientation est à fort impact sur l'égalité des chances et le bon fonctionnement de l'ascenseur social: accompagner efficacement les élèves dans la recherche de leurs voies peut freiner le phénomène de "carrières héréditaires" qui érige des cloisons entre les fils d'ouvriers, les fils de pharmaciens, les fils de boulangers... Faire découvrir aux élèves les différents types de professions existants, leur présenter les formations qui y mènent, discuter avec eux de la compatibilité de leurs profils (compétences, qualités, motivations) avec leurs choix potentiels... Voici la voie vers l'équité sociale et la fin du déterminisme familial et plus globalement environnemental.
Qu'en est-il de ces dispositifs en Tunisie? L'école tunisienne assure-t-elle à ses élèves une aide à l'orientation satisfaisante?
Les dispositifs actuels
Pour les collégiens de 7ème et 9ème année : Dans leurs choix d'intégrer un collège technique ou un centre de formation professionnelle, les collégiens ne sont malheureusement pas accompagnés: le système éducatif procède simplement à une étude de dossier (résultats, ses compétences, l'accord de ses parents, les places disponibles, etc.) pour donner une décision.
Pour les lycéens de 1ère et 2ème années secondaires: S'il existe des réunions d'information et de sensibilisation auxquelles parents et élèves sont conviés, nous pouvons regretter que ces rencontres se tiennent juste avant le remplissage des fiches d'orientation. De tels échanges, ponctuels et rapprochés des délais fixés, ne permettent pas à l'élève de mûrir sa décision en s'appuyant sur les conseils et le soutien de ses parents et enseignants.
Pour les bacheliers: Différentes actions sont menées pour aider les bacheliers à bien choisir leur formation post-bac. Nous pouvons citer notamment les ateliers et forums organisés, durant le second semestre, dans l'objectif de renseigner les élèves sur les formations, le niveau scolaire requis pour les intégrer, les perspectives professionnelles, etc. On peut citer à titre d'exemples:
Un autre type d'aide aux bacheliers est proposé par l'organisation de la voix de l'étudiant tunisien (OVET). Cet accompagnement se présente sous la forme d'un site web et d'une application Android permettant aux élèves de calculer leurs scores et de s'informer sur la formation qui les intéresse: matières principales étudiées, liste des établissements où elle est enseignée, etc.
Bien qu'ils soient bons, ces dispositifs ne sont pas suffisants. Plus que ces outils et journées d'information, l'élève devrait pouvoir bénéficier d'une aide personnalisée et un suivi par le corps éducatif tout au long de son parcours pour qu'il construise dans les meilleures conditions et de façon réfléchie son futur projet universitaire et/ou professionnel. L'école doit accompagner les jeunes dans la recherche de leur vocation et non pas se contenter de leur proposer un catalogue de formations à la veille du choix final.
Les dispositifs de demain
Le livre blanc, fruit d'un dialogue national autour du système éducatif, répond à ces manquements par des mesures de réforme intéressantes. Ce projet réalisé sous l'égide du ministère de l'Éducation propose notamment de :
En examinant les différentes mesures engagées par le livre blanc en matière d'orientation scolaire et universitaire -celles qui sont présentées ici ne sont pas exhaustives- nous pouvons parler de réformes complètes et pertinentes. Il faut à présent veiller à les appliquer dans les meilleurs délais et de façon efficace. Cette mission doit être assurée non seulement par le corps éducatif mais aussi par la société civile : parents, tuteurs, associations... Nous devons tous œuvrer pour une éducation plus juste et inclusive.
A ce titre, l'orientation est à fort impact sur l'égalité des chances et le bon fonctionnement de l'ascenseur social: accompagner efficacement les élèves dans la recherche de leurs voies peut freiner le phénomène de "carrières héréditaires" qui érige des cloisons entre les fils d'ouvriers, les fils de pharmaciens, les fils de boulangers... Faire découvrir aux élèves les différents types de professions existants, leur présenter les formations qui y mènent, discuter avec eux de la compatibilité de leurs profils (compétences, qualités, motivations) avec leurs choix potentiels... Voici la voie vers l'équité sociale et la fin du déterminisme familial et plus globalement environnemental.
Qu'en est-il de ces dispositifs en Tunisie? L'école tunisienne assure-t-elle à ses élèves une aide à l'orientation satisfaisante?
Les dispositifs actuels
Pour les collégiens de 7ème et 9ème année : Dans leurs choix d'intégrer un collège technique ou un centre de formation professionnelle, les collégiens ne sont malheureusement pas accompagnés: le système éducatif procède simplement à une étude de dossier (résultats, ses compétences, l'accord de ses parents, les places disponibles, etc.) pour donner une décision.
Pour les lycéens de 1ère et 2ème années secondaires: S'il existe des réunions d'information et de sensibilisation auxquelles parents et élèves sont conviés, nous pouvons regretter que ces rencontres se tiennent juste avant le remplissage des fiches d'orientation. De tels échanges, ponctuels et rapprochés des délais fixés, ne permettent pas à l'élève de mûrir sa décision en s'appuyant sur les conseils et le soutien de ses parents et enseignants.
Pour les bacheliers: Différentes actions sont menées pour aider les bacheliers à bien choisir leur formation post-bac. Nous pouvons citer notamment les ateliers et forums organisés, durant le second semestre, dans l'objectif de renseigner les élèves sur les formations, le niveau scolaire requis pour les intégrer, les perspectives professionnelles, etc. On peut citer à titre d'exemples:
- Les "journées régionales d'information sur l'orientation universitaire" organisées en juillet 2016 par l'université de la Manouba et l'université de Tunis El Manar, séparément.
- Les "journées d'information nationale pour l'orientation universitaire à la cité des sciences de Tunis" organisées en juillet 2015 sous l'égide de l'ancien ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
- L' "atelier de l'orientation universitaire" organisé en juillet 2015 par l'Observatoire national de la jeunesse et l'association tunisienne de l'information et de l'orientation scolaire, universitaire et professionnelle.
Un autre type d'aide aux bacheliers est proposé par l'organisation de la voix de l'étudiant tunisien (OVET). Cet accompagnement se présente sous la forme d'un site web et d'une application Android permettant aux élèves de calculer leurs scores et de s'informer sur la formation qui les intéresse: matières principales étudiées, liste des établissements où elle est enseignée, etc.
Bien qu'ils soient bons, ces dispositifs ne sont pas suffisants. Plus que ces outils et journées d'information, l'élève devrait pouvoir bénéficier d'une aide personnalisée et un suivi par le corps éducatif tout au long de son parcours pour qu'il construise dans les meilleures conditions et de façon réfléchie son futur projet universitaire et/ou professionnel. L'école doit accompagner les jeunes dans la recherche de leur vocation et non pas se contenter de leur proposer un catalogue de formations à la veille du choix final.
Les dispositifs de demain
Le livre blanc, fruit d'un dialogue national autour du système éducatif, répond à ces manquements par des mesures de réforme intéressantes. Ce projet réalisé sous l'égide du ministère de l'Éducation propose notamment de :
- Connecter le système éducatif à son environnement économique en organisant: des journées portes ouvertes pour familiariser les élèves avec différents métiers et ce dès l'école primaire, des visites de lieux de travail et centres de production, des stages de courte-durée avec participation partielle aux travaux (application prévue pour 2016-2017).
- Définir une stratégie de communication efficace visant à guider les élèves dans leurs choix d'orientation tout en faisant intervenir leurs parents (application prévue pour 2016-2018).
- Mettre en place "le dossier de compétences de l'élève" dès l'étape éducative préscolaire afin d'identifier ses penchants et atouts (application prévue pour 2016-2017).
- Développer des programmes de formation dédiés à l'éducation à l'orientation (conseillers et professeurs) (application prévue pour 2016-2017).
- Instaurer une unité d'orientation scolaire aidant l'élève à s'orienter progressivement vers un parcours qui corresponde à ses compétences et lui assure à la fois une forte employabilité (application prévue pour 2016-2017).
- Fournir les outils nécessaires au développement de l'éducation à l'orientation (application pour 2016-2018).
En examinant les différentes mesures engagées par le livre blanc en matière d'orientation scolaire et universitaire -celles qui sont présentées ici ne sont pas exhaustives- nous pouvons parler de réformes complètes et pertinentes. Il faut à présent veiller à les appliquer dans les meilleurs délais et de façon efficace. Cette mission doit être assurée non seulement par le corps éducatif mais aussi par la société civile : parents, tuteurs, associations... Nous devons tous œuvrer pour une éducation plus juste et inclusive.
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