Le 26 octobre dernier, les propos de l'actuel ministre de l'Éducation, Néji Jalloul, faisaient les manchettes. Il déclara la veille que son département travaillait à faire de l'anglais la deuxième langue officielle dans les établissements tunisiens.
Quelques jours après, faisant suite à la visite du très actif nouvel ambassadeur français, Néji Jalloul insiste sur la place privilégiée de l'enseignement de la langue française dans le système éducatif tunisien. De sont coté, M. Olivier Poivre d'Arvor insiste sur le fait que la coopération dans le secteur de l'éducation figurait dans les priorités de la collaboration entre la Tunisie et la France, au même titre que le développement économique.
Au-delà de cette petite polémique aux allures de petit malaise diplomatique, il faut bien se rappeler que le français est déjà reconnu en Tunisie comme "langue étrangère à statut privilégié" et qu'il est enseigné tout au long du cursus scolaire tunisien. D'autant plus qu'il est évidemment indéniable que la France est historiquement un des premiers investisseurs en Tunisie avec, à titre d'exemple, un flux d'IDE français de 320 Millions d'euros entre 2013 et 2015. C'est bien plus que les non-négligeables 185 Millions d'Euros du Qatar, les 95 Millions d'Euros de l'Italie, les 90 Millions d'Euros des Émirats Arabes Unis ou encore les 85 Millions d'Euros de l'Allemagne.
La France, avec 1300 employeurs et plus de 127.000 employés, c'est aussi le pays d'où provient le plus grand nombre d'entreprises étrangères établies en Tunisie ainsi que la première destination des exportations tunisiennes à hauteur de 29%. Ces exportations se répartissent entre textile, cuir, équipements électriques et ménagers ainsi que du matériel de transport. La France arrive dans ce registre encore une fois en première position devant l'Italie 19% et l'Allemagne 10% du total des exportations tunisiennes. C'est dire l'importance de la France et de la coopération qui se veut aussi économique que culturelle entre les deux nations.
Par contre, cela ne remet aucunement en question l'avantage de la Tunisie à s'ouvrir plus aux pays anglophones tout en gardant ses relations économiques et culturelles avec la France. En Afrique, premier marché susceptible d'intéresser la Tunisie, par exemple, les pays francophones ont une population de 170 millions d'habitants pour un PIB de 163 milliards de dollars en comparaison des 480 millions d'habitants et des 898 milliards de dollars de PIB des pays anglophones. L'anglais permettrait aussi aux Tunisiens de s'ouvrir aux habitants des pays du BRICS représentant pas moins de 42% de la population mondiale. Ces marchés, que la langue anglaise peuvent considérablement aider à convoiter, sont indéniablement prometteurs et peuvent ouvrir bien plus d'horizons à l'économie nationale tunisienne d'une manière générale et aux jeunes entrepreneurs tunisiens d'une manière plus spécifique.
De plus, une question se pose dans ce contexte: pourquoi devoir choisir une langue au détriment de l'autre? Au delà de l'aspect purement économique de la chose, toutes les études récentes en neurosciences démontrent que le fait de parler plusieurs langues rend le cerveau plus flexible et lui permet de fonctionner mieux et, entre autres, de classer plus facilement les priorités. En apprenant plusieurs langues, le cerveau humain devient plus outillé à relever les défis mentaux et du coup devenir plus productif et efficace, des qualités dont la Tunisie a tellement besoin en ce moment.
Malheureusement, le système éducatif tunisien, tout comme la majorité des pays dans le monde, à l'exception de certains pays scandinaves à l'image de la Finlande, a besoin d'être restructuré et repensé d'une manière drastique. Autant pour les langues enseignées que pour les formations proposées qui sont loin de répondre aux besoins d'un marché du travail qui est en pleine mutation. L'exemple de la Finlande est assez éloquent puisque l'enseignement des matières scolaires devra laisser la place d'ici 2020 à une approche totalement orientée vers des qualifications pertinentes et à jour avec les nouvelles nécessités de l'environnement dans lequel nous vivons. L'un des axes de cette approche est l'entrepreneuriat et la préparation des élèves à lancer leurs entreprises et ce depuis leur jeune âge.
Depuis l'avènement de l'internet et, conséquemment, de l'économie digitale, ne serait-il pas opportun de préparer les prochaines générations à tirer plein profit de ce que le progrès technologique leur offre? Parler plusieurs langues permettra à nos enfants non seulement de s'ouvrir à plus d'opportunités lors de leur recherche d'emploi, de documentation et d'apprentissage mais pourra littéralement modifier la structure de leur cerveau et en augmenter carrément la taille. De plus, cela ne remettra aucunement en question les liens solides qui unissent aussi bien culturellement qu'économiquement la Tunisie à la France. Tout comme l'apprentissage du français ne remet pas en question l'identité arabe de la Tunisie, l'apprentissage de l'anglais ne va pas mettre en doute l'ouverture du pays envers la France. Il donnera simplement plus d'arguments en terme de développement économique et culturel dans un pays qui est dans une phase cruciale de son histoire.
Enfin et à l'image de la récente visite du chef de gouvernement tunisien en France qui vient consolider une amitié et une coopération bienveillante, il est primordial de veiller à la continuité de la relation Franco-tunisienne. Peut-être, et cela est vrai, que la France devrait supporter plus clairement la Tunisie dans cette période critique dans l'intérêt de la jeune démocratie mais aussi et surtout dans le sien et celui des autres pays européens. La Tunisie est non seulement un exemple de réussite dans les pays arabo-musulmans mais aussi un des premiers rempart devant les frontières européennes face au terrorisme et l'immigration clandestine. Quelques soient les langues enseignées aux jeunes tunisiens, face à l'embrigadement, au désespoir et la précarité il faudra des mesures pertinentes et efficaces pour sortir ces jeunes de l'environnement qui les pousse à choisir ces voies ténébreuses.
Quelques jours après, faisant suite à la visite du très actif nouvel ambassadeur français, Néji Jalloul insiste sur la place privilégiée de l'enseignement de la langue française dans le système éducatif tunisien. De sont coté, M. Olivier Poivre d'Arvor insiste sur le fait que la coopération dans le secteur de l'éducation figurait dans les priorités de la collaboration entre la Tunisie et la France, au même titre que le développement économique.
Au-delà de cette petite polémique aux allures de petit malaise diplomatique, il faut bien se rappeler que le français est déjà reconnu en Tunisie comme "langue étrangère à statut privilégié" et qu'il est enseigné tout au long du cursus scolaire tunisien. D'autant plus qu'il est évidemment indéniable que la France est historiquement un des premiers investisseurs en Tunisie avec, à titre d'exemple, un flux d'IDE français de 320 Millions d'euros entre 2013 et 2015. C'est bien plus que les non-négligeables 185 Millions d'Euros du Qatar, les 95 Millions d'Euros de l'Italie, les 90 Millions d'Euros des Émirats Arabes Unis ou encore les 85 Millions d'Euros de l'Allemagne.
La France, avec 1300 employeurs et plus de 127.000 employés, c'est aussi le pays d'où provient le plus grand nombre d'entreprises étrangères établies en Tunisie ainsi que la première destination des exportations tunisiennes à hauteur de 29%. Ces exportations se répartissent entre textile, cuir, équipements électriques et ménagers ainsi que du matériel de transport. La France arrive dans ce registre encore une fois en première position devant l'Italie 19% et l'Allemagne 10% du total des exportations tunisiennes. C'est dire l'importance de la France et de la coopération qui se veut aussi économique que culturelle entre les deux nations.
Par contre, cela ne remet aucunement en question l'avantage de la Tunisie à s'ouvrir plus aux pays anglophones tout en gardant ses relations économiques et culturelles avec la France. En Afrique, premier marché susceptible d'intéresser la Tunisie, par exemple, les pays francophones ont une population de 170 millions d'habitants pour un PIB de 163 milliards de dollars en comparaison des 480 millions d'habitants et des 898 milliards de dollars de PIB des pays anglophones. L'anglais permettrait aussi aux Tunisiens de s'ouvrir aux habitants des pays du BRICS représentant pas moins de 42% de la population mondiale. Ces marchés, que la langue anglaise peuvent considérablement aider à convoiter, sont indéniablement prometteurs et peuvent ouvrir bien plus d'horizons à l'économie nationale tunisienne d'une manière générale et aux jeunes entrepreneurs tunisiens d'une manière plus spécifique.
De plus, une question se pose dans ce contexte: pourquoi devoir choisir une langue au détriment de l'autre? Au delà de l'aspect purement économique de la chose, toutes les études récentes en neurosciences démontrent que le fait de parler plusieurs langues rend le cerveau plus flexible et lui permet de fonctionner mieux et, entre autres, de classer plus facilement les priorités. En apprenant plusieurs langues, le cerveau humain devient plus outillé à relever les défis mentaux et du coup devenir plus productif et efficace, des qualités dont la Tunisie a tellement besoin en ce moment.
Malheureusement, le système éducatif tunisien, tout comme la majorité des pays dans le monde, à l'exception de certains pays scandinaves à l'image de la Finlande, a besoin d'être restructuré et repensé d'une manière drastique. Autant pour les langues enseignées que pour les formations proposées qui sont loin de répondre aux besoins d'un marché du travail qui est en pleine mutation. L'exemple de la Finlande est assez éloquent puisque l'enseignement des matières scolaires devra laisser la place d'ici 2020 à une approche totalement orientée vers des qualifications pertinentes et à jour avec les nouvelles nécessités de l'environnement dans lequel nous vivons. L'un des axes de cette approche est l'entrepreneuriat et la préparation des élèves à lancer leurs entreprises et ce depuis leur jeune âge.
Depuis l'avènement de l'internet et, conséquemment, de l'économie digitale, ne serait-il pas opportun de préparer les prochaines générations à tirer plein profit de ce que le progrès technologique leur offre? Parler plusieurs langues permettra à nos enfants non seulement de s'ouvrir à plus d'opportunités lors de leur recherche d'emploi, de documentation et d'apprentissage mais pourra littéralement modifier la structure de leur cerveau et en augmenter carrément la taille. De plus, cela ne remettra aucunement en question les liens solides qui unissent aussi bien culturellement qu'économiquement la Tunisie à la France. Tout comme l'apprentissage du français ne remet pas en question l'identité arabe de la Tunisie, l'apprentissage de l'anglais ne va pas mettre en doute l'ouverture du pays envers la France. Il donnera simplement plus d'arguments en terme de développement économique et culturel dans un pays qui est dans une phase cruciale de son histoire.
Enfin et à l'image de la récente visite du chef de gouvernement tunisien en France qui vient consolider une amitié et une coopération bienveillante, il est primordial de veiller à la continuité de la relation Franco-tunisienne. Peut-être, et cela est vrai, que la France devrait supporter plus clairement la Tunisie dans cette période critique dans l'intérêt de la jeune démocratie mais aussi et surtout dans le sien et celui des autres pays européens. La Tunisie est non seulement un exemple de réussite dans les pays arabo-musulmans mais aussi un des premiers rempart devant les frontières européennes face au terrorisme et l'immigration clandestine. Quelques soient les langues enseignées aux jeunes tunisiens, face à l'embrigadement, au désespoir et la précarité il faudra des mesures pertinentes et efficaces pour sortir ces jeunes de l'environnement qui les pousse à choisir ces voies ténébreuses.
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