Après avoir publié, en juillet 2016, une première partie dans laquelle ont été présentés les chiffres relatifs à l'emploi en Tunisie, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a lancé la deuxième partie de son Rapport national sur l’emploi 2016, jeudi 29 septembre.
Contacté par le Huffpost Tunisie , le directeur exécutif de l'IACE, Majdi Hassen, a indiqué que la deuxième partie dudit rapport part du même échantillon que la première et qu'elle traduit, en gros, un problème d'inadéquation entre l'université et l'entreprise tunisiennes.
13.664 postes vacants
L'étude en question a été menée auprès de 400 entreprises employant plus de six salariés et auprès de plus de 12 mille diplômés du supérieur ayant obtenu leurs diplômes entre 2010 et 2015.
Selon le rapport, 52,66% des chômeurs sont titulaires de diplômes leur permettant de travailler, dans le secteur public uniquement. Un taux de 66,9% à Tozeur, 64,14% à Tataouine, 59,47% à Jendouba, 21,72% à Ben Arous, 25,72% à Médenine et 25,97% à Zaghouan.
Le taux le plus élevé d’adaptation de l’offre avec les exigences du marché de l’emploi a été enregistré à Tunis (62,3%).
Les entreprises tunisiennes ont besoin, selon le rapport, de plus de main-d’œuvre qualifiée et peu qualifiée notamment des diplômés en technologies de l’information et de la communication . Le nombre de postes vacants s'élève à 13.664.
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Besoins de l'entreprise et formation universitaire: Asyndète ?
Selon lui, en termes d'ouverture de l'université, cette étude a démontré que l'université tunisienne ne tient pas compte des disparités locales. En effet, plusieurs diplômés ne trouvent pas de postes d’emploi dans leurs gouvernorats d’origine, pour absence d’infrastructures et d’entreprises spécialisées.
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Il ajoute que le score de vigilance sociale a révélé que 90% des mouvements sociaux sont causés par le chômage. Ce score est construit à partir de 32 variables relatives à l’emploi dont 4 sous-scores à savoir :
• Part des chômeurs de niveau supérieur et taux de chômage des jeunes
• Taux de chômage des diplômés du supérieur et taux de chômage des femmes
• Population active occupée dans les industries manufacturières, Population actives
féminines dans le secteur Education, Santé et Administration publique
• Population active occupée dans le secteurs des mines et Population actives
(hommes) occupée dans le secteur de Education, Santé et Administration Publique
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Le directeur exécutif de l'IACE, met l'accent également sur les problèmes d'emploi en termes de genre. Il précise que selon l'étude, la majorité des diplômés sont des filles, dans les régions chaudes. Elles forment aussi la majorité des chômeurs car "dans la culture de ces régions, on accepte qu'une fille se déplace pour faire des études universitaires, mais on refuse encore qu'elle se déplace pour chercher de l'emploi".
En termes de différences entre le secteur public et privé, Majdi Hassen indique que dans les régions chaudes, les habitants ont tendance à choisir des filières qui les prédisposent à trouver un emploi dans le secteur public. Cela est du à l'environnement et à la tendance générale dans ces régions là. Toutefois, le secteur public est saturé.
"Un problème d'implémentation"
Selon Majdi Hassen, l'IACE, via ces deux rapports, a tenté d'attirer l'attention des autorités sur l'importance de telles études qui "permettent d'avoir des données précises sur les fondements d'une politique nationale de l'emploi" dit-il.
"On nous écoute, nous promet monts et merveilles mais rien n'est fait. Il y a là, un réel problème d'implémentation"confie-t-il.
"Nous avons appelé à maintes reprises le gouvernement, à adopter la discrimination positive dans les régions, dans une logique d'implémentation, afin d'améliorer l'employabilité" conclut-il.
Il est à noter que lors de son dernier passage télévisé, le chef du Gouvernement, Youssef Chahed a annoncé une initiative relative à l’emploi de 25 mille diplômés chômeurs.
Il s'agira pour eux, de percevoir un revenu global de 600 dinars dont 400 seront versés par l'Etat et 200 par l'entreprise et ce pour une période de 2 ans.
Un moyen de faciliter l'embauche et de permettre aux jeunes concernés par cette proposition de s'imposer dans le milieu professionnel, d'après le chef du gouvernement. "Des études comparées ont permis de voir que le besoin se crée à partir de ce premier coup de pouce et que ces salariés gardent leurs postes au delà de la période dudit contrat", a expliqué Chahed.
Pour rappel, l'accord de Carthage, signé le 13 juillet 2016 suite à l’initiative lancée par le président de la République Béji Caïd Essebsi pour sauver l’économie nationale, prévoit, dans sa feuille de route, l'élaboration de stratégies de lutte contre le chômage.
Contenir le taux de chômage qui a atteint la barre des 15,6% au deuxième trimestre 2016 est donc un des défis à relever par le gouvernement d’union nationale.
Contacté par le Huffpost Tunisie , le directeur exécutif de l'IACE, Majdi Hassen, a indiqué que la deuxième partie dudit rapport part du même échantillon que la première et qu'elle traduit, en gros, un problème d'inadéquation entre l'université et l'entreprise tunisiennes.
13.664 postes vacants
L'étude en question a été menée auprès de 400 entreprises employant plus de six salariés et auprès de plus de 12 mille diplômés du supérieur ayant obtenu leurs diplômes entre 2010 et 2015.
Selon le rapport, 52,66% des chômeurs sont titulaires de diplômes leur permettant de travailler, dans le secteur public uniquement. Un taux de 66,9% à Tozeur, 64,14% à Tataouine, 59,47% à Jendouba, 21,72% à Ben Arous, 25,72% à Médenine et 25,97% à Zaghouan.
Le taux le plus élevé d’adaptation de l’offre avec les exigences du marché de l’emploi a été enregistré à Tunis (62,3%).
Les entreprises tunisiennes ont besoin, selon le rapport, de plus de main-d’œuvre qualifiée et peu qualifiée notamment des diplômés en technologies de l’information et de la communication . Le nombre de postes vacants s'élève à 13.664.

Besoins de l'entreprise et formation universitaire: Asyndète ?
Selon lui, en termes d'ouverture de l'université, cette étude a démontré que l'université tunisienne ne tient pas compte des disparités locales. En effet, plusieurs diplômés ne trouvent pas de postes d’emploi dans leurs gouvernorats d’origine, pour absence d’infrastructures et d’entreprises spécialisées.

Il ajoute que le score de vigilance sociale a révélé que 90% des mouvements sociaux sont causés par le chômage. Ce score est construit à partir de 32 variables relatives à l’emploi dont 4 sous-scores à savoir :
• Part des chômeurs de niveau supérieur et taux de chômage des jeunes
• Taux de chômage des diplômés du supérieur et taux de chômage des femmes
• Population active occupée dans les industries manufacturières, Population actives
féminines dans le secteur Education, Santé et Administration publique
• Population active occupée dans le secteurs des mines et Population actives
(hommes) occupée dans le secteur de Education, Santé et Administration Publique
C'est ce qui a permis de classer les délégations "chaudes". On y trouve Kerkennah avec 52,6% de part de chômage de niveau supérieur et taux de chômage des jeunes suivie par Kebili ( 51,5% Souk Al Ahad, 57,3% Kébili Sud), puis Médenine ( Sidi Makhlouf) 49%. "L'actualité confirme ces résultats, notamment avec l'affaire Petrofac à Kerkennah" lance-t-il.

Le directeur exécutif de l'IACE, met l'accent également sur les problèmes d'emploi en termes de genre. Il précise que selon l'étude, la majorité des diplômés sont des filles, dans les régions chaudes. Elles forment aussi la majorité des chômeurs car "dans la culture de ces régions, on accepte qu'une fille se déplace pour faire des études universitaires, mais on refuse encore qu'elle se déplace pour chercher de l'emploi".
En termes de différences entre le secteur public et privé, Majdi Hassen indique que dans les régions chaudes, les habitants ont tendance à choisir des filières qui les prédisposent à trouver un emploi dans le secteur public. Cela est du à l'environnement et à la tendance générale dans ces régions là. Toutefois, le secteur public est saturé.
"Un problème d'implémentation"
Selon Majdi Hassen, l'IACE, via ces deux rapports, a tenté d'attirer l'attention des autorités sur l'importance de telles études qui "permettent d'avoir des données précises sur les fondements d'une politique nationale de l'emploi" dit-il.
"On nous écoute, nous promet monts et merveilles mais rien n'est fait. Il y a là, un réel problème d'implémentation"confie-t-il.
Selon lui, la question que les décideurs doivent se poser est "comment améliorer l'accès à l'emploi?", dans une politique de recrutement basée sur le ciblage.
"Nous avons appelé à maintes reprises le gouvernement, à adopter la discrimination positive dans les régions, dans une logique d'implémentation, afin d'améliorer l'employabilité" conclut-il.
Il est à noter que lors de son dernier passage télévisé, le chef du Gouvernement, Youssef Chahed a annoncé une initiative relative à l’emploi de 25 mille diplômés chômeurs.
Il s'agira pour eux, de percevoir un revenu global de 600 dinars dont 400 seront versés par l'Etat et 200 par l'entreprise et ce pour une période de 2 ans.
Un moyen de faciliter l'embauche et de permettre aux jeunes concernés par cette proposition de s'imposer dans le milieu professionnel, d'après le chef du gouvernement. "Des études comparées ont permis de voir que le besoin se crée à partir de ce premier coup de pouce et que ces salariés gardent leurs postes au delà de la période dudit contrat", a expliqué Chahed.
Pour rappel, l'accord de Carthage, signé le 13 juillet 2016 suite à l’initiative lancée par le président de la République Béji Caïd Essebsi pour sauver l’économie nationale, prévoit, dans sa feuille de route, l'élaboration de stratégies de lutte contre le chômage.
Contenir le taux de chômage qui a atteint la barre des 15,6% au deuxième trimestre 2016 est donc un des défis à relever par le gouvernement d’union nationale.
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