Bourguiba avait fait un immense pari à la veille de l'indépendance en endettant le pays pour construire une école publique moderne et accessible. Ce qui nous a permis de bénéficier aujourd'hui d'une compétence nationale en mesure de faire fonctionner le pays dans une multitude de domaine.
Bourguiba, inspiré par Jaurès, crût très tôt à l'école publique. Cet idéal était principalement motivé à l'époque par trois principaux leitmotivs :
1- La fonction d'ascenseur social,
2- La fabrication d'une élite intellectuelle diversifiée (en origine sociale et régionale)
3- La lutte contre l'illettrisme afin de combattre l'obscurantisme.
Ces idéaux moteurs, sont hélas aujourd'hui profanés.
En effet, l'ascenseur social est bloqué aux étages supérieurs qui se le renvoient.
L'élite d'aujourd'hui portent généralement le même nom de famille. Et l'enseignement public avec ses cent mile abandons par an deviendrait le premier exportateur d'éléments fanatiques.
Ce dont pourquoi l'école fut gratuite, est à présent rompu, autant l'admettre et regarder de l'avant.
En observant le budget alloué à l'éducation nationale nous pouvons nous dire que c'est considérablement onéreux.
Surtout sous l'angle rapport qualité-prix pour un service communément jugé médiocre.
La Tunisie ne peut et ne pourra plus à moyen/long terme s'offrir ce luxe. Pourquoi ?
Premièrement parce que nous n'avons plus les moyens de se surendetter davantage (Taux d'endettement >55%).
Deuxièmement, les besoins de la Tunisie en compétence se satisfassent naturellement.
Dans un équilibre perpétuel, les classes métiers s'auto-régénèrent.
Le fils de médecin devient médecin, celui de l'avocat est avocat, de l'ingénieur est ingénieur, de l'ouvrier est ouvrier et de l'architecte est architecte. Et majoritairement, ils parcourent généralement un circuit privé pratiquement hors charge de l'état.
Prolifération des établissement privés
Il est visible à tout un chacun, qu'aujourd'hui, les établissements d'enseignement privé primaire pullulent comme des champignons.
Ceci ne progresse sans la progression des coûts de scolarité pour les familles.
Aussi, il est de plus en plus admis que l'école publique, surtout le cursus initial, représente une menace quant au développement des aptitudes intellectuelles et éducationnelles de nos petites têtes innocentes.
Les établissements privés représentent une opportunité pour notre pays.
En effet, aujourd'hui ils déchargent l'état de la pression des demandes et des attentes pressantes des parents, tout en assurant la continuité d'une éducation en phase avec notre identité et notre culture.
Dans ce nouveau schéma les parents deviennent plus exigeants et imposent eux-mêmes les attentes en termes d'acquisition de compétences et d'aptitudes.
Cependant, ce qui m'intrigue c'est que nous ne voulons toujours pas encore faire le deuil officiellement de l'école publique.
Et ce qui me rend davantage estomaqué, c'est que les premiers à défendre l'école publique sont les premiers à envoyer leurs enfants dans des établissements privés.
Je vous annonce droit dans les yeux que l'école publique agonise et sa mort n'est qu'une histoire de temps ! Mais le plus terrible, c'est qu'au moment où je vous écris, elle s'est hélas transformée d'ascenseur social à gouffre national.
Etat des lieux de l'éducation nationale
Je ne cherche pas à écrire ici la énième jérémiade sur l'éducation nationale.
Non plus, je ne m'éprouve à jouer le rôle de Noé en vous appelant à rejoindre l'arche. Ici, je ne m'attache qu'à vous convaincre à construire votre propre constat juste et sincère, à observer, avec ubiquité, un modèle nouveau à suivre pour nos enfants et notre futur.
J'aspire à vous éclairer à distinguer l'efficience du populisme.
Dans ce qui va suivre, je vais vous faire une brève synthèse centrée sur les éléments créateurs de valeur, notamment les ressources humaines et matérielles de ce ministère.
Contrairement à la période post-coloniale où l'instituteur était le médecin et l'éclaireur des cerveaux et des mentalités, l'homme vénéré et respecté. Il fut un temps où la Tunisie exportait ses instituteurs aux quatre coins de l'Afrique et du Moyen-Orient, comme des mercenaires du savoir.
Les USA avait ses « marines », nous nous avions nos « moualims » !
Hélas, aujourd'hui, il n'est plus valorisé. En effet, vous ne verrez jamais un brillant bachelier dire vouloir s'orienter pour devenir instituteur.
Aucun parent n'orientera son fils ou sa fille à devenir instituteur.
Les maitrisards ou licenciés chômeurs ont comme recours de s'immiscer dans le ministère de l'Education Nationale et d'y devenir instituteur.
Ceci, non pas par vocation mais par l'attractivité d'une fonction publique et à tout prix.
La tarification de Brikileaks apparue dans les réseaux sociaux listant les différents services de pistonnage pour intégrer ce noble métier n'était pas une grande surprise.
Nous savons tous que pour être instituteur ou prof, il y a un tarif.
Qu'attendez-vous d'un professeur recruté par voie corrompue?
Quelle valeur peut-il enseigner à nos enfants ?
Comme on dit : « Le piston ne ramène que des vilebrequins ». Résultat des courses : des instituteurs peu motivés, peu ou pas qualifiés, valeur ajoutée complètement absente, des élèves désintéressés et des parents frustrés.
Le moral des enseignants aujourd'hui est au plus bas. La liberté de parole a permis aux parents de mettre la pression sur eux.
De l'autre côté, les enseignants ont de plus en plus de mal à maîtriser leurs classes.
Les organisations syndicales sont de plus en plus exigeantes et en perpétuelle revendication. L'instituteur se trouve absolument sous presse multidimensionnelle.
On exige beaucoup de lui avec des moyens rudimentaires voire complètement absents.
Ces éléments réunis ont multiplié les raisons de s'abstenir à enseigner soit pour des raisons de santé ou pour des raisons de contestation.
La victime, toujours l'élève qui cumule d'année en année des retards qui font de lui un potentiel diplômé avec un parcours farouchement écorché.
Il faudrait revenir à l'école publique pour ceux qu'ils l'ont quittée depuis des années.
C'est triste, affreux et démotivant.
Les tables dates des années soixante. Le tableau toujours aussi fade pour une génération qui est submergée de supports numériques. Absence de chauffage, de climatisation... Alors qu'aujourd'hui c'est devenu quelque chose d'élémentaire.
Quand vous entrez dans les toilettes l'hygiène est à désirer. L'odeur paralyse vos neurones.
La propreté à l'école existe uniquement dans leurs annales !
Vous vous dites comment ils ne peuvent pas tomber malade ? Rien n'est fait pour donner envie d'apprendre.
Pour un enfant aller à l'école publique c'est devenu un calvaire !
Ce que nous voyons et que nous acceptons dans nos rues, dans nos plages et dans nos forêts n'est autre que le résultat d'une éducation environné de saleté et de désordre.
Nous n'aurions jamais accepté de se résigner face à la défiguration de nos rues si on avait été éduqué dans un environnement pur.
Néji Jalloul : l'arbre qui cache la forêt
Le vrai handicap aujourd'hui dans la volonté de bousculer l'éducation nationale est notre brillant ministre.
En effet, c'est paradoxal mais je m'explique.
Aujourd'hui nous sommes tous d'accord qu'il existe de sérieux problèmes dans l'éducation nationale: un programme obsolète, un corps enseignant démotivé, et surtout, nos sommes majoritairement d'accord pour éviter à tout prix de mettre nos enfants dans le public quand les moyens sont disponibles.
Cependant, aucune contestation médiatique, aucune critique parvenant de nos érudits vis-à-vis de ce ministère. Pourquoi ? Comment cela pourrait-il s'expliquer ?
De mon point de vue, deux choses possibles :
1- Soit nous sommes résignés et nous croyons plus au salut de l'école publique. Dans ce cas pourquoi cet élan hypocrite partagé sur les réseaux sociaux de «Moi j'ai fait l'école publique»?
2- Soit nous sommes absolument manipulés par le charismatique ministre de l'éducation qui parvient brillamment à nous endormir, comme il le fait bien avec le syndicat des instituteurs.
Je vous laisse le soin de nous situer. Néanmoins, la fuite massive des élèves vers le privé et la prolifération des établissements primaires privés est la preuve incontestable de l'échec de l'école publique.
Mais le brillant ministre de l'enseignement supérieur a l'art oratoire et la maîtrise des espaces médiatiques.
Il est sympa, le syndicat le respecte, fin négociateur... un vrai endormeur.
"Mais qu'aurait-il pu faire de mieux?" me diriez-vous.
Le privé s'institutionnalise et le public se privatise...
Aujourd'hui le raisonnement des parents est très simple voir simpliste. Ils se saignent financièrement pendant la maternelle et le primaire, mais ils veillent à ce que leurs enfants intègrent les lycées pilotes.
En effet, les collèges et lycées pilotes bénéficient d'un encadrement particulier et d'un corps professoral des plus brillants.
Un vrai service de luxe aux frais de la princesse.
Ce qui est stupéfiant dans ces institutions, c'est que j'ai le sentiment que ce ne sont jamais les enfants d'ouvriers qui y accèdent !
Allons plus loin, je remarque qu'ils sont majoritairement des enfants de cadres.
J'ai l'impression que ceux qui accèdent aux grandes écoles d'ingénieur, de médecine sont d'une certaine classe sociale...
Il y a là un semblant d'auto-régénération de caste. Où est donc le présumé ascenseur social ?
Le Tunisien moyen, lui, ne sait plus où mettre ses billes ! Enseignement ? Soins ? Vivres ?
Même quand il met ses enfants dans le public, il est soumis aux cours particuliers.
Encore une fois ses enfants seront soumis à la compétition de ceux qui ont les moyens de combler les lacunes de leurs enfants et on se retrouve encore une fois dans un système biaisais prétendant être l'ascenseur social.
Solution?
Nous allons inéluctablement vers un enseignement privé de masse.
Il reste à savoir, qu'en serait-il de l'enseignement public.
Les parents vont avoir deux offres. Une qui promet d'éveiller votre enfant et l'autre à définir. Pourquoi à définir ?
Et bien parce que la solution pour une vrai réforme de fond dans le publique nécessitera un budget monstre. Ce qui est aujourd'hui inconcevable. Donc inutile d'écrire des projets de réforme sans budget pour amuser la galerie et constituer de la littérature en plus pour les cafards des armoires du ministère.
Aujourd'hui une nouvelle dynamique est spontanément lancée. Les écoles privées pullulent à une vitesse remarquable.
Entre une école et une seconde il y a une troisième. Phénoménal!
Aujourd'hui si nous posons la question à toutes les classes confondues : Si vous aviez le choix entre le privé et le publique pour votre enfant, que choisiriez-vous ?
Je suis persuadé que 100% et sans hésitation choisiront le privé.
Comment voulez-vous envoyer votre gamin à un établissement qui ne fait pas rêver ? Qui ne donne rien comme acquis et où certains profs s'en fouetent littéralement de votre enfant ?
D'ici dix ans, à ce rythme, il n'y aura plus d'enfants dans le public.
Qu'allons-nous faire du corps professoral ? Qu'allons-nous faire de ceux qui n'ont pas d'autre moyens que d'aller dans le public ?
La solution que je propose est à priori absurde. Elle sera certainement contestée et contestable même si les observations actuelles prouvent que nous y allons à petit pas.
Mais je vous demande avec beaucoup d'insistance d'y réfléchir sérieusement avant de porter un jugement.
Je préconise une privatisation totale de l'enseignement avec une garantie d'accès gratuit aux plus démunis.
Les établissements privés réaliseront certainement des profits.
Sur la base de ces profits les établissements privés devront faire des sacrifices.
Le ministère devrait imposer un quota de places gratuites et un quota de places financées par le public, à des tarifs définis par le coût moyen d'un élève dans le public.
Ainsi, Les classes sociales les plus modestes continueront dans ce nouveau modèle à bénéficier de la gratuité de l'accès à la connaissance mais aussi d'avoir accès à des établissements de qualité.
Le ministère lui continuera à faire son rôle de guide des choix pédagogiques et culturels, mais surtout de jouer le rôle du régulateur du fonctionnement des établissements et de l'accès populaire à ces établissements.
Bourguiba, inspiré par Jaurès, crût très tôt à l'école publique. Cet idéal était principalement motivé à l'époque par trois principaux leitmotivs :
1- La fonction d'ascenseur social,
2- La fabrication d'une élite intellectuelle diversifiée (en origine sociale et régionale)
3- La lutte contre l'illettrisme afin de combattre l'obscurantisme.
Ces idéaux moteurs, sont hélas aujourd'hui profanés.
En effet, l'ascenseur social est bloqué aux étages supérieurs qui se le renvoient.
L'élite d'aujourd'hui portent généralement le même nom de famille. Et l'enseignement public avec ses cent mile abandons par an deviendrait le premier exportateur d'éléments fanatiques.
Ce dont pourquoi l'école fut gratuite, est à présent rompu, autant l'admettre et regarder de l'avant.
En observant le budget alloué à l'éducation nationale nous pouvons nous dire que c'est considérablement onéreux.
Surtout sous l'angle rapport qualité-prix pour un service communément jugé médiocre.
La Tunisie ne peut et ne pourra plus à moyen/long terme s'offrir ce luxe. Pourquoi ?
Premièrement parce que nous n'avons plus les moyens de se surendetter davantage (Taux d'endettement >55%).
Deuxièmement, les besoins de la Tunisie en compétence se satisfassent naturellement.
Dans un équilibre perpétuel, les classes métiers s'auto-régénèrent.
Le fils de médecin devient médecin, celui de l'avocat est avocat, de l'ingénieur est ingénieur, de l'ouvrier est ouvrier et de l'architecte est architecte. Et majoritairement, ils parcourent généralement un circuit privé pratiquement hors charge de l'état.
Prolifération des établissement privés
Il est visible à tout un chacun, qu'aujourd'hui, les établissements d'enseignement privé primaire pullulent comme des champignons.
Ceci ne progresse sans la progression des coûts de scolarité pour les familles.
Aussi, il est de plus en plus admis que l'école publique, surtout le cursus initial, représente une menace quant au développement des aptitudes intellectuelles et éducationnelles de nos petites têtes innocentes.
Les établissements privés représentent une opportunité pour notre pays.
En effet, aujourd'hui ils déchargent l'état de la pression des demandes et des attentes pressantes des parents, tout en assurant la continuité d'une éducation en phase avec notre identité et notre culture.
Dans ce nouveau schéma les parents deviennent plus exigeants et imposent eux-mêmes les attentes en termes d'acquisition de compétences et d'aptitudes.
Cependant, ce qui m'intrigue c'est que nous ne voulons toujours pas encore faire le deuil officiellement de l'école publique.
Et ce qui me rend davantage estomaqué, c'est que les premiers à défendre l'école publique sont les premiers à envoyer leurs enfants dans des établissements privés.
Je vous annonce droit dans les yeux que l'école publique agonise et sa mort n'est qu'une histoire de temps ! Mais le plus terrible, c'est qu'au moment où je vous écris, elle s'est hélas transformée d'ascenseur social à gouffre national.
Etat des lieux de l'éducation nationale
Je ne cherche pas à écrire ici la énième jérémiade sur l'éducation nationale.
Non plus, je ne m'éprouve à jouer le rôle de Noé en vous appelant à rejoindre l'arche. Ici, je ne m'attache qu'à vous convaincre à construire votre propre constat juste et sincère, à observer, avec ubiquité, un modèle nouveau à suivre pour nos enfants et notre futur.
J'aspire à vous éclairer à distinguer l'efficience du populisme.
Dans ce qui va suivre, je vais vous faire une brève synthèse centrée sur les éléments créateurs de valeur, notamment les ressources humaines et matérielles de ce ministère.
- Corps Enseignant peu valorisé
Contrairement à la période post-coloniale où l'instituteur était le médecin et l'éclaireur des cerveaux et des mentalités, l'homme vénéré et respecté. Il fut un temps où la Tunisie exportait ses instituteurs aux quatre coins de l'Afrique et du Moyen-Orient, comme des mercenaires du savoir.
Les USA avait ses « marines », nous nous avions nos « moualims » !
Hélas, aujourd'hui, il n'est plus valorisé. En effet, vous ne verrez jamais un brillant bachelier dire vouloir s'orienter pour devenir instituteur.
Aucun parent n'orientera son fils ou sa fille à devenir instituteur.
Les maitrisards ou licenciés chômeurs ont comme recours de s'immiscer dans le ministère de l'Education Nationale et d'y devenir instituteur.
Ceci, non pas par vocation mais par l'attractivité d'une fonction publique et à tout prix.
La tarification de Brikileaks apparue dans les réseaux sociaux listant les différents services de pistonnage pour intégrer ce noble métier n'était pas une grande surprise.
Nous savons tous que pour être instituteur ou prof, il y a un tarif.
Qu'attendez-vous d'un professeur recruté par voie corrompue?
Quelle valeur peut-il enseigner à nos enfants ?
Comme on dit : « Le piston ne ramène que des vilebrequins ». Résultat des courses : des instituteurs peu motivés, peu ou pas qualifiés, valeur ajoutée complètement absente, des élèves désintéressés et des parents frustrés.
- Corps enseignants démissionnaire
Le moral des enseignants aujourd'hui est au plus bas. La liberté de parole a permis aux parents de mettre la pression sur eux.
De l'autre côté, les enseignants ont de plus en plus de mal à maîtriser leurs classes.
Les organisations syndicales sont de plus en plus exigeantes et en perpétuelle revendication. L'instituteur se trouve absolument sous presse multidimensionnelle.
On exige beaucoup de lui avec des moyens rudimentaires voire complètement absents.
Ces éléments réunis ont multiplié les raisons de s'abstenir à enseigner soit pour des raisons de santé ou pour des raisons de contestation.
La victime, toujours l'élève qui cumule d'année en année des retards qui font de lui un potentiel diplômé avec un parcours farouchement écorché.
- Insalubrité des lieux
Il faudrait revenir à l'école publique pour ceux qu'ils l'ont quittée depuis des années.
C'est triste, affreux et démotivant.
Les tables dates des années soixante. Le tableau toujours aussi fade pour une génération qui est submergée de supports numériques. Absence de chauffage, de climatisation... Alors qu'aujourd'hui c'est devenu quelque chose d'élémentaire.
Quand vous entrez dans les toilettes l'hygiène est à désirer. L'odeur paralyse vos neurones.
La propreté à l'école existe uniquement dans leurs annales !
Vous vous dites comment ils ne peuvent pas tomber malade ? Rien n'est fait pour donner envie d'apprendre.
Pour un enfant aller à l'école publique c'est devenu un calvaire !
Ce que nous voyons et que nous acceptons dans nos rues, dans nos plages et dans nos forêts n'est autre que le résultat d'une éducation environné de saleté et de désordre.
Nous n'aurions jamais accepté de se résigner face à la défiguration de nos rues si on avait été éduqué dans un environnement pur.
Néji Jalloul : l'arbre qui cache la forêt
Le vrai handicap aujourd'hui dans la volonté de bousculer l'éducation nationale est notre brillant ministre.
En effet, c'est paradoxal mais je m'explique.
Aujourd'hui nous sommes tous d'accord qu'il existe de sérieux problèmes dans l'éducation nationale: un programme obsolète, un corps enseignant démotivé, et surtout, nos sommes majoritairement d'accord pour éviter à tout prix de mettre nos enfants dans le public quand les moyens sont disponibles.
Cependant, aucune contestation médiatique, aucune critique parvenant de nos érudits vis-à-vis de ce ministère. Pourquoi ? Comment cela pourrait-il s'expliquer ?
De mon point de vue, deux choses possibles :
1- Soit nous sommes résignés et nous croyons plus au salut de l'école publique. Dans ce cas pourquoi cet élan hypocrite partagé sur les réseaux sociaux de «Moi j'ai fait l'école publique»?
2- Soit nous sommes absolument manipulés par le charismatique ministre de l'éducation qui parvient brillamment à nous endormir, comme il le fait bien avec le syndicat des instituteurs.
Je vous laisse le soin de nous situer. Néanmoins, la fuite massive des élèves vers le privé et la prolifération des établissements primaires privés est la preuve incontestable de l'échec de l'école publique.
Mais le brillant ministre de l'enseignement supérieur a l'art oratoire et la maîtrise des espaces médiatiques.
Il est sympa, le syndicat le respecte, fin négociateur... un vrai endormeur.
"Mais qu'aurait-il pu faire de mieux?" me diriez-vous.
Le privé s'institutionnalise et le public se privatise...
Aujourd'hui le raisonnement des parents est très simple voir simpliste. Ils se saignent financièrement pendant la maternelle et le primaire, mais ils veillent à ce que leurs enfants intègrent les lycées pilotes.
En effet, les collèges et lycées pilotes bénéficient d'un encadrement particulier et d'un corps professoral des plus brillants.
Un vrai service de luxe aux frais de la princesse.
Ce qui est stupéfiant dans ces institutions, c'est que j'ai le sentiment que ce ne sont jamais les enfants d'ouvriers qui y accèdent !
Allons plus loin, je remarque qu'ils sont majoritairement des enfants de cadres.
J'ai l'impression que ceux qui accèdent aux grandes écoles d'ingénieur, de médecine sont d'une certaine classe sociale...
Il y a là un semblant d'auto-régénération de caste. Où est donc le présumé ascenseur social ?
Le Tunisien moyen, lui, ne sait plus où mettre ses billes ! Enseignement ? Soins ? Vivres ?
Même quand il met ses enfants dans le public, il est soumis aux cours particuliers.
Encore une fois ses enfants seront soumis à la compétition de ceux qui ont les moyens de combler les lacunes de leurs enfants et on se retrouve encore une fois dans un système biaisais prétendant être l'ascenseur social.
Solution?
Nous allons inéluctablement vers un enseignement privé de masse.
Il reste à savoir, qu'en serait-il de l'enseignement public.
Les parents vont avoir deux offres. Une qui promet d'éveiller votre enfant et l'autre à définir. Pourquoi à définir ?
Et bien parce que la solution pour une vrai réforme de fond dans le publique nécessitera un budget monstre. Ce qui est aujourd'hui inconcevable. Donc inutile d'écrire des projets de réforme sans budget pour amuser la galerie et constituer de la littérature en plus pour les cafards des armoires du ministère.
Aujourd'hui une nouvelle dynamique est spontanément lancée. Les écoles privées pullulent à une vitesse remarquable.
Entre une école et une seconde il y a une troisième. Phénoménal!
Aujourd'hui si nous posons la question à toutes les classes confondues : Si vous aviez le choix entre le privé et le publique pour votre enfant, que choisiriez-vous ?
Je suis persuadé que 100% et sans hésitation choisiront le privé.
Comment voulez-vous envoyer votre gamin à un établissement qui ne fait pas rêver ? Qui ne donne rien comme acquis et où certains profs s'en fouetent littéralement de votre enfant ?
D'ici dix ans, à ce rythme, il n'y aura plus d'enfants dans le public.
Qu'allons-nous faire du corps professoral ? Qu'allons-nous faire de ceux qui n'ont pas d'autre moyens que d'aller dans le public ?
La solution que je propose est à priori absurde. Elle sera certainement contestée et contestable même si les observations actuelles prouvent que nous y allons à petit pas.
Mais je vous demande avec beaucoup d'insistance d'y réfléchir sérieusement avant de porter un jugement.
Je préconise une privatisation totale de l'enseignement avec une garantie d'accès gratuit aux plus démunis.
Les établissements privés réaliseront certainement des profits.
Sur la base de ces profits les établissements privés devront faire des sacrifices.
Le ministère devrait imposer un quota de places gratuites et un quota de places financées par le public, à des tarifs définis par le coût moyen d'un élève dans le public.
Ainsi, Les classes sociales les plus modestes continueront dans ce nouveau modèle à bénéficier de la gratuité de l'accès à la connaissance mais aussi d'avoir accès à des établissements de qualité.
Le ministère lui continuera à faire son rôle de guide des choix pédagogiques et culturels, mais surtout de jouer le rôle du régulateur du fonctionnement des établissements et de l'accès populaire à ces établissements.
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