Quand on évoque des sujets comme la modernisation des sociétés, la laïcité ou la réforme de l'Islam dans des pays majoritairement musulmans, la Tunisie est classée parmi les cas les plus pertinents car elle était toujours un exemple à suivre malgré plusieurs obstacles.
Il faut préciser, de prime abord, que cette évolution est le résultat de tout un processus entamé par des progressistes avant l'indépendance et qui a été concrétisé sur le terrain par le président Habib Bourguiba qui s'inspirait directement de l'expérience de Kamel Attaturk et surtout du modèle français laïc (la République, le Parlement, la Constitution ... ). Il y avait des intellectuels qui ont essayé de continuer le chemin mais vu la montée de l'islamisation du pays et l'expansion de l'extrémisme religieux, ils ont été bannis et condamnés comme c'était le cas avec leur concitoyen Tahar Haddad au début du XXème siècle.
Lafif Lakhdar (1934 - 2013) est parmi ces penseurs libertaires et laïcs qui n'ont pas trouvé de conditions favorables dans leur pays. Cet intellectuel a fait des études à l'université de la Zitouna ("Al Azhar" de la Tunisie) avant de continuer ses études de droit pour commencer une carrière d'avocat. Mais il a consacré tout son temps à sa passion pour les recherches surtout dans le domaine de la théologie.
De Tunis à Beyrouth et enfin à Paris, Lakhdar a eu beaucoup d'expériences (militant socialiste, journaliste, écrivain et chercheur ... ) mais malheureusement il va passé toute sa vie loin de son pays et il va mourir à Paris.
Ce révolté n'était pas un habitué des plateaux télévisés, ses apparitions étaient rares (deux fois sur Al Jazeera lors d'un débat avec des représentants d'Al-Qaïda ). Il se contentait d'écrire car il avait une conviction: L'écriture c'est la vie et c'est le seul moyen pour arriver au changement.
En général, ses thèses suscitent jusqu'à nos jours la polémique: Elles appellent à la réforme du système éducatif dans tous les pays arabo-musulmans et elles insistent également sur l'obligation de critiquer le discours religieux et de supprimer les textes (versets coraniques et hadiths) qui incitent à la violence et qui sont en contradiction avec les droits de l'Homme.
Il a abandonné le communisme pour devenir libéral. Ce changement radical montre sa lucidité et son courage. En effet, ses œuvres prouvent qu'il ne reculait pas devant les vérités scientifiques et même en cas de contradiction avec les textes (Sunna, Coran), la priorité était toujours donnée à la science.
"Du Mahomet de la foi au Mahomet de l'Histoire"
Ce livre est une pièce maîtresse dans la pensée de Lafif Lakhdar. Avec un courage peu commun chez les intellectuel arabe, il abordait un sujet très délicat sans avoir peur des institutions religieuses qui détiennent le pouvoir dans les pays arabo-musulmans.
Les longues années à l'université de la Zitouna, permettaient à Lafif de s'approfondir dans l'étude de l'histoire de l'Islam et du coran ainsi que les méthodes d'interprétation des hadiths.
Il a constaté que la Sunna contient des règles qui ne sont pas compatibles avec l'évolution de l'humanité et on peut citer les châtiments corporelles comme la lapidation par exemple.
Ce n'était pas le cas seulement avec les textes de la Sunna, mais la critique de Lakhdar a touché le texte sacré des musulmans avec ses contradictions et ses fautes graves (historiques et scientifiques).
La décision prise était très importante: Traiter le texte comme si c'était un document médical avec les confessions de Mahomet. Plus précisément, ce penseur révolté va analyser le discours "mohamedien" afin d'établir une liste de ses troubles comportementaux et psychologiques. En lisant ce livre, on ne peut pas s'empêcher d'imaginer le prophète sur le divan du psychanalyste.
Pour Lafif Lakhdar, Mahomet était un chef de guerre et un psychopathe qui a eu l'idée de construire un empire avec une religion monothéiste et un texte fondateur inventé; c'était un choc pour plusieurs musulmans. Mais avec des arguments précis, ce Voltaire des temps modernes nous présente des preuves sur le délire et les hallucinations du prophète de l'Islam. Pour lui, il n'y avait pas d'autres solutions, il faut choquer le lecteur pour le mettre face à face avec les réalités historiques.
Lafif Lakhdar était l'un des grands penseurs tunisiens oublié et négligé par l'élite. Ses thèses et ses recherches n'étaient pas connues.
On attend toujours des chercheurs qui auront l'audace de Lakhdar et qui seront prêts à continuer le long chemin vers la modernisation et la réforme de l'Islam.
Il faut préciser, de prime abord, que cette évolution est le résultat de tout un processus entamé par des progressistes avant l'indépendance et qui a été concrétisé sur le terrain par le président Habib Bourguiba qui s'inspirait directement de l'expérience de Kamel Attaturk et surtout du modèle français laïc (la République, le Parlement, la Constitution ... ). Il y avait des intellectuels qui ont essayé de continuer le chemin mais vu la montée de l'islamisation du pays et l'expansion de l'extrémisme religieux, ils ont été bannis et condamnés comme c'était le cas avec leur concitoyen Tahar Haddad au début du XXème siècle.
Lafif Lakhdar (1934 - 2013) est parmi ces penseurs libertaires et laïcs qui n'ont pas trouvé de conditions favorables dans leur pays. Cet intellectuel a fait des études à l'université de la Zitouna ("Al Azhar" de la Tunisie) avant de continuer ses études de droit pour commencer une carrière d'avocat. Mais il a consacré tout son temps à sa passion pour les recherches surtout dans le domaine de la théologie.
De Tunis à Beyrouth et enfin à Paris, Lakhdar a eu beaucoup d'expériences (militant socialiste, journaliste, écrivain et chercheur ... ) mais malheureusement il va passé toute sa vie loin de son pays et il va mourir à Paris.
Ce révolté n'était pas un habitué des plateaux télévisés, ses apparitions étaient rares (deux fois sur Al Jazeera lors d'un débat avec des représentants d'Al-Qaïda ). Il se contentait d'écrire car il avait une conviction: L'écriture c'est la vie et c'est le seul moyen pour arriver au changement.
En général, ses thèses suscitent jusqu'à nos jours la polémique: Elles appellent à la réforme du système éducatif dans tous les pays arabo-musulmans et elles insistent également sur l'obligation de critiquer le discours religieux et de supprimer les textes (versets coraniques et hadiths) qui incitent à la violence et qui sont en contradiction avec les droits de l'Homme.
Il a abandonné le communisme pour devenir libéral. Ce changement radical montre sa lucidité et son courage. En effet, ses œuvres prouvent qu'il ne reculait pas devant les vérités scientifiques et même en cas de contradiction avec les textes (Sunna, Coran), la priorité était toujours donnée à la science.
"Du Mahomet de la foi au Mahomet de l'Histoire"
Ce livre est une pièce maîtresse dans la pensée de Lafif Lakhdar. Avec un courage peu commun chez les intellectuel arabe, il abordait un sujet très délicat sans avoir peur des institutions religieuses qui détiennent le pouvoir dans les pays arabo-musulmans.
Les longues années à l'université de la Zitouna, permettaient à Lafif de s'approfondir dans l'étude de l'histoire de l'Islam et du coran ainsi que les méthodes d'interprétation des hadiths.
Il a constaté que la Sunna contient des règles qui ne sont pas compatibles avec l'évolution de l'humanité et on peut citer les châtiments corporelles comme la lapidation par exemple.
Ce n'était pas le cas seulement avec les textes de la Sunna, mais la critique de Lakhdar a touché le texte sacré des musulmans avec ses contradictions et ses fautes graves (historiques et scientifiques).
La décision prise était très importante: Traiter le texte comme si c'était un document médical avec les confessions de Mahomet. Plus précisément, ce penseur révolté va analyser le discours "mohamedien" afin d'établir une liste de ses troubles comportementaux et psychologiques. En lisant ce livre, on ne peut pas s'empêcher d'imaginer le prophète sur le divan du psychanalyste.
Pour Lafif Lakhdar, Mahomet était un chef de guerre et un psychopathe qui a eu l'idée de construire un empire avec une religion monothéiste et un texte fondateur inventé; c'était un choc pour plusieurs musulmans. Mais avec des arguments précis, ce Voltaire des temps modernes nous présente des preuves sur le délire et les hallucinations du prophète de l'Islam. Pour lui, il n'y avait pas d'autres solutions, il faut choquer le lecteur pour le mettre face à face avec les réalités historiques.
Lafif Lakhdar était l'un des grands penseurs tunisiens oublié et négligé par l'élite. Ses thèses et ses recherches n'étaient pas connues.
On attend toujours des chercheurs qui auront l'audace de Lakhdar et qui seront prêts à continuer le long chemin vers la modernisation et la réforme de l'Islam.
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