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La Tunisie lève le couvre-feu, mais les défis sociaux restent entiers

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Le couvre-feu a été levé jeudi en Tunisie après l'essoufflement de la plus importante contestation sociale depuis la révolution de 2011, mais les revendications contre le chômage et la misère demeurent entières dans un pays en plein marasme économique.

Inédite par son ampleur et sa durée depuis 2011, la vague de contestation sociale avait débuté le 16 janvier à Kasserine, ville de 80.000 habitants, après le décès d'un jeune chômeur, Ridha Yahyaoui, électrocuté alors qu'il protestait contre son retrait d'une liste d'embauche dans le public.

"Vérité"

Alors que cette contestation est venue rappeler que les principaux motifs à l'origine de la révolution -misère, exclusion-- restaient d'actualité, le Premier ministre Habib Essid, en fonctions depuis plus d'un an, a défendu son action.

"Nous avons essayé, dans la mesure du possible, d'améliorer la situation", a-t-il assuré le 27 janvier, auditionné au Parlement.

"Nous pourrions faire taire les gens et dire 'nous allons créer 1.000 emplois' (...) mais nous voulons dire la vérité", avait ajouté M. Essid, sans annoncer de mesure concrète.

Début janvier, il avait remanié son équipe, du fait notamment des critiques face à la situation économique et sociale.

LIRE AUSSI: Tunisie: Les 10 mesures d'urgence annoncées par Habib Essid


Le taux de chômage dépasse 15%, et flirte avec les 30% parmi les diplômés. Ces chiffres sont largement supérieurs dans l'intérieur du pays, délaissé durant des décennies.

Mardi, le ministre des Finances, Slim Chaker, a indiqué que le taux de croissance en 2015 n'avait pas dépassé 0,3%.

Secteur clé dans le pays, le tourisme a été ravagé par les trois attentats l'an dernier revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), notamment ceux du musée du Bardo et de Sousse (60 morts dont 59 touristes).

Les recettes touristiques, qui représentaient 7% du PIB, ont chuté d'un tiers en un an, et plusieurs dizaines d'établissements sont actuellement fermés. Dernier annonce en date, le voyagiste britannique Thomas Cook a annulé tous les vols depuis le Royaume-Uni vers la Tunisie jusqu'à fin octobre 2016.

LIRE AUSSI: Thomas Cook: Pas de desserte de la Tunisie depuis le Royaume-Uni jusqu'à fin octobre


Malgré le soutien des pays européens notamment, les investisseurs étrangers boudent en outre la Tunisie, du fait de l'instabilité sociale et sécuritaire.

Selon le quotidien La Presse, "plus de 300" investisseurs étrangers ont quitté la Tunisie depuis 2011.

Le pays reste sous état d'urgence depuis l'attaque suicide en plein Tunis ayant tué 12 agents de la sécurité présidentielle. Il s'agit de la dernière attaque en date revendiquée par l'EI.

"Le climat en Tunisie n'encourage pas à l'investissement", a lui-même relevé le président Béji Caïd Essebsi lors d'une interview télévisée mercredi.

"Il faut prendre la réalité telle qu'elle est. Le chef du gouvernement a dit qu'il n'avait 'pas de baguette magique'. C'est vrai. Mais on peut faire beaucoup de choses", a-t-il toutefois assuré.



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