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En Tunisie, est-il interdit de se promener avec des affiches? Le cas Lina Ben Mhenni et Khalil Lahbibi

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SOCIÉTÉ- Deux membres du mouvement "Manich Msamah", Lina Ben Mhenni et Khalil Lahbibi, ont été arrêtés le soir du mardi, 2 août en possession d'affiches relatives à l’action "Wanted", une des actions de ce mouvement.

Contactée par HuffPost Tunisie, Lina Ben Mhenni a livré son témoignage: "Des policiers nous ont arrêtés alors que nous nous promenions dans une rue de Tunis, nous avions en notre possession des affiches et de la colle, ils nous ont fouillés puis nous ont emmenés au poste de police de Bab Bhar, sous prétexte qu’on avait collé ces affiches et tagué sur le mur "Manich Msamah", sachant que ce tag était là depuis longtemps", raconte-t-elle.


"Les policiers ont saisi le procureur de la République qui a demandé de nous laisser comparaître en liberté et de rédiger un procès verbal, en attentant notre convocation par le juge d'instruction", a-t-elle précisé.

Contacté par HuffPost Tunisie pour des éclaircissements concernant cette affaire, le porte parole du ministère de l'Intérieur a été injoignable, mercredi 3 août.

Lina et Khalil ont refusé de parler sans la présence de leurs avocats, et ont refusé de signer le procès verbal, ils ont été relâchés, en attendant d’être convoqués devant le juge d’instruction.

"Leur réaction est parfaite du point de vue juridique, conscients de leurs droits, ils ont accompagné les policiers au poste tout en refusant de parler sans la présence de leur avocat", a commenté Oussama Helal, contacté par le HuffPost Tunisie.

Une affaire symbolique

L'avocat Oussema Helal a expliqué que "coller des affiches sur les murs d'un espace public, hors des endroits autorisés par les municipalité ou dans un espace privé est un délit puni par la loi tunisienne car considérée comme une forme d’altération des biens publics, un acte de vandalisme, néanmoins cette disposition ne peut être un prétexte pour réprimer la liberté d'expression lorsqu'elle ne nuit pas à l'ordre public d'autant plus qu'il y a des crimes beaucoup plus dangereux au centre ville qui devraient être plus préoccupants pour les policiers et le poste de Bab Bhar".

Et d'ajouter: "L'affaire Lina Ben Mhenni ne mérite pas une arrestation d'autant plus que selon ses dires, ils ont été arrêtés seulement en possession d'affiches et pas en flagrant délit".

Pour Oussema Helal, au-delà de l'aspect légal, cette affaire revêt un caractère symbolique et hautement politique. Selon lui, La campagne "Manich Msameh" dérange et on essaye de l'étouffer par ce genre d'arrestations de jeunes activistes qui refusent d'abdiquer au système. Aujourd'hui c'est Lina, puis ça sera quelqu'un d'autre et toujours sous des prétextes variés: la loi 52, graffiti, atteinte à l'ordre public, etc, a-t-il déploré.


"C'est une tentative également de faire diversion pour camoufler les vrais débats qui se posent", conclut-il.

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