En lançant son "appel à candidatures", l'organisme chargé de la réconciliation économique, a vu se ruer vers ses bureaux, de part la Tunisie, des hordes d'affairistes et d'ancien et nouveaux courtisans pour saisir une opportunité providentielle pour décrocher un "brevet d'honorabilité".
Il est vrai que la réconciliation économique, pourrait être salutaire pour le pays mais seulement au niveau sécuritaire sans se faire beaucoup d'illusions sur son impact sur l'économie agonisante de la Tunisie.
Le terrorisme: un outil de pression
Plusieurs actes de terrorisme ont frappé fort nos contrées ciblant essentiellement les forces de sécurité et le corps de l'armée.
Fort probablement, ce terrorisme est instrumentalisé politiquement et commandité par une poignée d'affairistes argentés et illégalement enrichis, qui utilisent ce redoutable levier pour échapper à tout jugement et condamnation en passant simplement devant une commission et en payant un petit tribut à l'État: un État aux bords de la banqueroute.
La loi de réconciliation, dont la dimension est essentiellement économique, concerne en premier lieu un groupe d'opportunistes et spéculateurs de tous acabits, qui se sont enrichis illicitement sous la protection et la bonne grâce de personnes proches du pouvoir.
Ces affairistes continuent de blanchir l'argent sale qu'ils ont acquis frauduleusement, ils investissent dans tous les secteurs, y compris le secteur informel, pour échapper ainsi des mailles des filets des services fiscaux.
Une telle loi qui garantirait leur impunité, est le prix à payer pour résorber le terrorisme et donner une trêve au pays qui a été fortement touché par des actes de barbarie, commis par des quidam, et revendiqués faussement par des organisations terroristes tristement notoires, histoire de brouiller les pistes.
La Tunisie d'aujourd'hui est face à un dilemme: soit absoudre ces affairistes par une loi de réconciliation, soit se préparer à d'autres vagues d'actes meurtriers.
Pour l'heure ces affairistes se lovent en gardant un profil bas. La loi de la réconciliation est leur seule planche de salut pour une sortie honorable et aux moindres frais.
Une réconciliation largement contestée
La société civile a déjà pris position, en organisant des manifestations contre ladite réconciliation dont la mise en œuvre s'annonce déjà difficile au vu des enjeux sécuritaires et économiques.
D'autres manifestations suivront durant cet été, et continueront fort probablement jusqu'à la fin de l'année 2016.
Des associations de Tunisiens à l'étranger se sont également mobilisées contre le projet et ont organisé un rassemblement devant l'ambassade de Tunisie à Paris en début d'année.
Des ONG étrangères s'en sont mêlées. Une rencontre sur la réconciliation nationale a eu lieu, le 5 septembre 2015 à Tunis, à l'initiative d'une fondation internationale, de quoi soulever des questions légitimes quant à l'intérêt de certaines puissances étrangères pour l'adoption d'une telle loi.
Face à cette farouche opposition, le pouvoir exécutif actuel a envahit les médias pour soutenir contre vents et marées ledit projet de loi, car il en est de sa survie politique.
Au niveau international, le Haut Commissariat des Droits de l'Homme, relevant de l'ONU, a déjà aussi, dans un rapport, fait part de son inquiétude quand aux dispositions et la mise en œuvre de la "réconciliation économique".
Algérie: Quand les amnistiés reviennent à la charge
La réconciliation nationale en Algérie, qui n'a pas de dimension économique, lancée suite à la vague de terrorisme des années 1990 qui a laissé 200.000 victimes, n'a pas donné les résultats escomptés.
Ces mêmes amnistiés, ont repris les armes et ont réintégré des réseaux de djihadistes, et ravivé des cellules dormantes tout en créant de nouvelles.
Cette réconciliation, initiée par le président algérien, a duré onze ans (1994-2005).
Une période de répit pour ce pays martyrisé. Un répit aussi pour les terroristes pour revenir plus forts et plus déterminés.
Bien que le modus operandi soit différent en Tunisie; transposez cette expérience en Tunisie, on risque fort de le regretter.
Tarir les sources de financement du terrorisme: un pré-acquis
Privé de nourriture, le monstre terroriste, se mettrait à dépérir, rétrécir, pour enfin disparaître.
En Algérie, le terrorisme trouve finances principalement de l'étranger, tandis qu'en Tunisie le financement provient essentiellement de l'intérieur du pays et en partie via des réseaux étrangers.
Ainsi, la surveillance des flux financiers douteux et la lutte contre l'évasion fiscale sont d'une importance capitale pour réduire la force de frappe du terrorisme.
On espère, relancer l'économie par un tel projet, ce qui est fort improbable, puisque ces malfrats ont soit blanchi leurs pécules via des investissements douteux soit transféré l'essentiel de leurs oboles vers des paradis fiscaux.
Quand un climat de grande méfiance règne et dans un contexte d'instabilité économique et sociale, l'amnistie économique a peu de chances de pouvoir exhorter les futurs amnistiés à ramener les fonds détournées au pays.
Et d'ajouter, il est inacceptable que l'État tende sa sébile à des malfrats en proposant en retour une amnistie économique injuste.
L'adjectif "humiliant" reste le plus approprié pour qualifier cette initiative, et les ambitions déclarées sont d'un angélisme fort confondant.
Hélas, impuissant et incapable de régler les problèmes de l'heure et de dégager des perspectives, le gouvernement en place se tourne vers le chantre du jusqu'au-boutisme, en sacrifiant la dignité du Tunisien sur l'autel de la peur et de la misère.
Pour être acceptée par tous, une telle réconciliation devrait passer par la voie référendaire.
Il est vrai que la réconciliation économique, pourrait être salutaire pour le pays mais seulement au niveau sécuritaire sans se faire beaucoup d'illusions sur son impact sur l'économie agonisante de la Tunisie.
Le terrorisme: un outil de pression
Plusieurs actes de terrorisme ont frappé fort nos contrées ciblant essentiellement les forces de sécurité et le corps de l'armée.
Fort probablement, ce terrorisme est instrumentalisé politiquement et commandité par une poignée d'affairistes argentés et illégalement enrichis, qui utilisent ce redoutable levier pour échapper à tout jugement et condamnation en passant simplement devant une commission et en payant un petit tribut à l'État: un État aux bords de la banqueroute.
La loi de réconciliation, dont la dimension est essentiellement économique, concerne en premier lieu un groupe d'opportunistes et spéculateurs de tous acabits, qui se sont enrichis illicitement sous la protection et la bonne grâce de personnes proches du pouvoir.
Ces affairistes continuent de blanchir l'argent sale qu'ils ont acquis frauduleusement, ils investissent dans tous les secteurs, y compris le secteur informel, pour échapper ainsi des mailles des filets des services fiscaux.
Une telle loi qui garantirait leur impunité, est le prix à payer pour résorber le terrorisme et donner une trêve au pays qui a été fortement touché par des actes de barbarie, commis par des quidam, et revendiqués faussement par des organisations terroristes tristement notoires, histoire de brouiller les pistes.
La Tunisie d'aujourd'hui est face à un dilemme: soit absoudre ces affairistes par une loi de réconciliation, soit se préparer à d'autres vagues d'actes meurtriers.
Pour l'heure ces affairistes se lovent en gardant un profil bas. La loi de la réconciliation est leur seule planche de salut pour une sortie honorable et aux moindres frais.
Une réconciliation largement contestée
La société civile a déjà pris position, en organisant des manifestations contre ladite réconciliation dont la mise en œuvre s'annonce déjà difficile au vu des enjeux sécuritaires et économiques.
D'autres manifestations suivront durant cet été, et continueront fort probablement jusqu'à la fin de l'année 2016.
Des associations de Tunisiens à l'étranger se sont également mobilisées contre le projet et ont organisé un rassemblement devant l'ambassade de Tunisie à Paris en début d'année.
Des ONG étrangères s'en sont mêlées. Une rencontre sur la réconciliation nationale a eu lieu, le 5 septembre 2015 à Tunis, à l'initiative d'une fondation internationale, de quoi soulever des questions légitimes quant à l'intérêt de certaines puissances étrangères pour l'adoption d'une telle loi.
Face à cette farouche opposition, le pouvoir exécutif actuel a envahit les médias pour soutenir contre vents et marées ledit projet de loi, car il en est de sa survie politique.
Au niveau international, le Haut Commissariat des Droits de l'Homme, relevant de l'ONU, a déjà aussi, dans un rapport, fait part de son inquiétude quand aux dispositions et la mise en œuvre de la "réconciliation économique".
Algérie: Quand les amnistiés reviennent à la charge
La réconciliation nationale en Algérie, qui n'a pas de dimension économique, lancée suite à la vague de terrorisme des années 1990 qui a laissé 200.000 victimes, n'a pas donné les résultats escomptés.
Ces mêmes amnistiés, ont repris les armes et ont réintégré des réseaux de djihadistes, et ravivé des cellules dormantes tout en créant de nouvelles.
Cette réconciliation, initiée par le président algérien, a duré onze ans (1994-2005).
Une période de répit pour ce pays martyrisé. Un répit aussi pour les terroristes pour revenir plus forts et plus déterminés.
Bien que le modus operandi soit différent en Tunisie; transposez cette expérience en Tunisie, on risque fort de le regretter.
Tarir les sources de financement du terrorisme: un pré-acquis
Privé de nourriture, le monstre terroriste, se mettrait à dépérir, rétrécir, pour enfin disparaître.
En Algérie, le terrorisme trouve finances principalement de l'étranger, tandis qu'en Tunisie le financement provient essentiellement de l'intérieur du pays et en partie via des réseaux étrangers.
Ainsi, la surveillance des flux financiers douteux et la lutte contre l'évasion fiscale sont d'une importance capitale pour réduire la force de frappe du terrorisme.
On espère, relancer l'économie par un tel projet, ce qui est fort improbable, puisque ces malfrats ont soit blanchi leurs pécules via des investissements douteux soit transféré l'essentiel de leurs oboles vers des paradis fiscaux.
Quand un climat de grande méfiance règne et dans un contexte d'instabilité économique et sociale, l'amnistie économique a peu de chances de pouvoir exhorter les futurs amnistiés à ramener les fonds détournées au pays.
Et d'ajouter, il est inacceptable que l'État tende sa sébile à des malfrats en proposant en retour une amnistie économique injuste.
L'adjectif "humiliant" reste le plus approprié pour qualifier cette initiative, et les ambitions déclarées sont d'un angélisme fort confondant.
Hélas, impuissant et incapable de régler les problèmes de l'heure et de dégager des perspectives, le gouvernement en place se tourne vers le chantre du jusqu'au-boutisme, en sacrifiant la dignité du Tunisien sur l'autel de la peur et de la misère.
Pour être acceptée par tous, une telle réconciliation devrait passer par la voie référendaire.
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