Que restera-t-il de l'ancien prestige de l'Université tunisienne? La question est cruciale mais ne pourra être traitée qu'après avoir affronté la réalité ici et maintenant.
L'observateur du paysage universitaire tunisien constate que des convulsions de natures différentes, traduisant une crise profonde, habitent l'Université tunisienne depuis une bonne décennie.
Ce caractère urgentissime du problème rend, à l'évidence, pleinement incompréhensible l'attitude fainéante des gouvernements postrévolutionnaires quand il s'agit de traiter la question de la réforme du système universitaire tunisien. Car, il faut s'en convaincre, régler la crise de l'Université tunisienne est aujourd'hui une demande sociale pressante face à laquelle opter pour des manœuvres dilatoires, pour l'invective, pour le dénigrement, pour la diabolisation ou pour la menace revient à faire la démonstration d'un terrifiant manque de jugement et d'une coupable irresponsabilité.
Au moment où ces lignes sont écrites, il est particulièrement difficile de présager le sort que connaîtra cette prestigieuse institution surtout que les "réformes" qu'on nous avait annoncées au cours de la campagne électorale font parties du domaine du mythe plutôt que de la réalité vécue!
Avons-nous noirci la situation? Probablement pas, malheureusement.
Tout le monde voit bien que l'Université tunisienne se trouve en bas de classement des meilleurs universités arabes et africaines. Néanmoins, la dégradation du régime du savoir ne va pas de pair avec l'évolution politique dans le pays.
Avec l'implosion de l'aspiration démocratique, nous seront sûrement incapable de ressusciter l'Université d'hier mais on devrait quand même prendre en considération l'idéal des Pères fondateurs. Suivant cette optique, la querelle des générations n'a désormais plus guère de pertinence car nous devons plutôt nous demander ce qu'il est nécessaire de faire pour conserver le "patrimoine universitaire d'hier" tout en préparant l'Université de demain.
Depuis le gouvernement de Mehdi Jomâa, le débat central en Tunisie tourne désormais autour de la fiabilité des diplômes universitaires. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les statistiques pour comprendre la gravité du problème.
En plus de l'offre limitée en terme de nombre total d'emplois créés, le nombre d'emploi offerts pour les diplômés du supérieur se limitent à 30 milles emplois par an alors que le l'effectif des diplômés s'élève à plus de 80 milles diplômés annuellement.
Face à cette douloureuse tragédie, l'université doit-elle continuer à se considérer comme un ascenseur social pour les générations futures? La nature incompréhensible de la dégradation du rôle de l'Université, nous oblige à éviter une réponse positive ou négative. Pour beaucoup, cette question doit sembler bien étrange! Mais rappelons-nous, même pour un instant, du rôle déterminent des jeunes diplômés sans emploi dans le déclenchement de la "révolution tunisienne".
Face à cette situation et face au risque considérable de l'affaiblissement de l'Université tunisienne, berceau et vivier des valeurs démocratiques depuis les années 60, il est urgent d'agir pour sauver ce qui reste de cette grande institution. Oui, l'université tunisienne connaît aujourd'hui une crise sans précédent. La face visible de cette crise, considérée comme structurelle pour beaucoup d'universitaires, est constituée par les mesures, parfois irresponsables, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui apparaissent comme une marche vers l'arrière.
Les réactions vivement hostiles qu'elles suscitent au sein de la société civile, qui y voit, non sans raison, une "trahison" aux valeurs révolutionnaires, traduisent bien la face cachée de la crise. Sans qu'on y prenne garde, ces derniers mesures du ministère attaquent une ancienne tradition qui a voulu que l'Université soit un temple d'une élite républicaine capable de s'intégrer dans le marché de travail par son savoir et par son savoir faire.
La crise de l'Université tunisienne est aujourd'hui patente pour toutes les parties concernées: le pouvoir public qui ne cesse de dénoncer les dysfonctionnements de l'institution, les étudiants et leur famille qui fuient, de plus en plus, l'université pour des formations professionnelles plus adéquates au marché de travail, les enseignants-chercheurs eux-mêmes qui, après un long mutisme sur leurs conditions professionnelles, manifestent de plus en plus leur insatisfaction sur l'évolution de leur institution.
De nombreuses évidences suggèrent actuellement que l'Université tunisienne est arrivée à la fin d'un cycle. À ce stade, il me semble que la question qu'il ne faut pas hésiter à poser dans toute son ampleur et sa radicalité est celle de savoir si le prochain gouvernement sera capable à décortiquer les problèmes de l'Université pour pouvoir les analyser.
La certitude qui a bien animé l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur doit céder la place à un travail de diagnostique afin de faire émerger un certain consensus sur les méthodes de réformes nécessaires au sein de la communauté universitaire surtout que la renaissance du prestige de l'université sera indispensable pour dépasser la crise économique actuelle.
L'observateur du paysage universitaire tunisien constate que des convulsions de natures différentes, traduisant une crise profonde, habitent l'Université tunisienne depuis une bonne décennie.
Ce caractère urgentissime du problème rend, à l'évidence, pleinement incompréhensible l'attitude fainéante des gouvernements postrévolutionnaires quand il s'agit de traiter la question de la réforme du système universitaire tunisien. Car, il faut s'en convaincre, régler la crise de l'Université tunisienne est aujourd'hui une demande sociale pressante face à laquelle opter pour des manœuvres dilatoires, pour l'invective, pour le dénigrement, pour la diabolisation ou pour la menace revient à faire la démonstration d'un terrifiant manque de jugement et d'une coupable irresponsabilité.
Au moment où ces lignes sont écrites, il est particulièrement difficile de présager le sort que connaîtra cette prestigieuse institution surtout que les "réformes" qu'on nous avait annoncées au cours de la campagne électorale font parties du domaine du mythe plutôt que de la réalité vécue!
Avons-nous noirci la situation? Probablement pas, malheureusement.
Tout le monde voit bien que l'Université tunisienne se trouve en bas de classement des meilleurs universités arabes et africaines. Néanmoins, la dégradation du régime du savoir ne va pas de pair avec l'évolution politique dans le pays.
Avec l'implosion de l'aspiration démocratique, nous seront sûrement incapable de ressusciter l'Université d'hier mais on devrait quand même prendre en considération l'idéal des Pères fondateurs. Suivant cette optique, la querelle des générations n'a désormais plus guère de pertinence car nous devons plutôt nous demander ce qu'il est nécessaire de faire pour conserver le "patrimoine universitaire d'hier" tout en préparant l'Université de demain.
Depuis le gouvernement de Mehdi Jomâa, le débat central en Tunisie tourne désormais autour de la fiabilité des diplômes universitaires. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les statistiques pour comprendre la gravité du problème.
En plus de l'offre limitée en terme de nombre total d'emplois créés, le nombre d'emploi offerts pour les diplômés du supérieur se limitent à 30 milles emplois par an alors que le l'effectif des diplômés s'élève à plus de 80 milles diplômés annuellement.
Face à cette douloureuse tragédie, l'université doit-elle continuer à se considérer comme un ascenseur social pour les générations futures? La nature incompréhensible de la dégradation du rôle de l'Université, nous oblige à éviter une réponse positive ou négative. Pour beaucoup, cette question doit sembler bien étrange! Mais rappelons-nous, même pour un instant, du rôle déterminent des jeunes diplômés sans emploi dans le déclenchement de la "révolution tunisienne".
Face à cette situation et face au risque considérable de l'affaiblissement de l'Université tunisienne, berceau et vivier des valeurs démocratiques depuis les années 60, il est urgent d'agir pour sauver ce qui reste de cette grande institution. Oui, l'université tunisienne connaît aujourd'hui une crise sans précédent. La face visible de cette crise, considérée comme structurelle pour beaucoup d'universitaires, est constituée par les mesures, parfois irresponsables, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui apparaissent comme une marche vers l'arrière.
Les réactions vivement hostiles qu'elles suscitent au sein de la société civile, qui y voit, non sans raison, une "trahison" aux valeurs révolutionnaires, traduisent bien la face cachée de la crise. Sans qu'on y prenne garde, ces derniers mesures du ministère attaquent une ancienne tradition qui a voulu que l'Université soit un temple d'une élite républicaine capable de s'intégrer dans le marché de travail par son savoir et par son savoir faire.
La crise de l'Université tunisienne est aujourd'hui patente pour toutes les parties concernées: le pouvoir public qui ne cesse de dénoncer les dysfonctionnements de l'institution, les étudiants et leur famille qui fuient, de plus en plus, l'université pour des formations professionnelles plus adéquates au marché de travail, les enseignants-chercheurs eux-mêmes qui, après un long mutisme sur leurs conditions professionnelles, manifestent de plus en plus leur insatisfaction sur l'évolution de leur institution.
De nombreuses évidences suggèrent actuellement que l'Université tunisienne est arrivée à la fin d'un cycle. À ce stade, il me semble que la question qu'il ne faut pas hésiter à poser dans toute son ampleur et sa radicalité est celle de savoir si le prochain gouvernement sera capable à décortiquer les problèmes de l'Université pour pouvoir les analyser.
La certitude qui a bien animé l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur doit céder la place à un travail de diagnostique afin de faire émerger un certain consensus sur les méthodes de réformes nécessaires au sein de la communauté universitaire surtout que la renaissance du prestige de l'université sera indispensable pour dépasser la crise économique actuelle.
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