Immense, imposante, et belle. Voici les mots que j'utiliserais si l'on me demandait de décrire la montagne de Boukornine. Ce mont à deux cornes qui domine le paysage de la banlieue sud, qui a vu passer toutes les civilisations qui ont marché sur ces terres, lui, témoin de notre passé, est aujourd'hui plus que jamais triste.
Il est triste car il assiste à un spectacle qu'il ne pensait jamais voir: pollution, saleté, et désorganisation. Ce sont malheureusement des termes qui caractérisent l'ensemble de notre pays aujourd'hui. Mais en tant qu'habitant de la banlieue sud, j'ai décidé d'écrire ce coup de gueule pour ma région.
Je fais partie de cette deuxième génération dont les parents, qui ont grandi dans cette banlieue et y ont vécu les meilleures années de leur vie ont décidé d'y rester pour fonder leur famille, tandis que dans le même temps, beaucoup choisissaient de partir vivre dans des endroits plus "branchés", plus proches du centre.
Ils ont choisi d'y rester pour ne pas quitter les souvenirs de ces si belles années, où les touristes français et italiens affluaient vers l'Hôtel d'Ezzahra, où le derby de Basket entre Ezzahra et Radès était un événement national, et où, la "high society" allait passer ses journées sur la corniche de Hammam-Lif.
Toutes ces histoires, je ne les ai pas vécues. Ce sont ce que me racontent les personnes plus vieilles, avec un air à la fois nostalgique et triste, à cause de ce qu'est devenu cette banlieue sud au fil des années. Même si je sais que ces histoires sont vraies, j'ai du mal à m'imaginer aujourd'hui comment cela pourrait être possible. J'ai du mal à m'imaginer aujourd'hui comment la jeunesse marsoise viendrait passer ses soirées à Ezzahra ou Hammam-Lif. Comment la jeunesse de la banlieue sud irait régulièrement au cinéma. C'est vous dire, à quel point ça a changé.
Aujourd'hui, il n'y a aucune vie culturelle dans la banlieue sud mis à part pendant les festivals en été. La jeunesse passe son temps dans les cafés, car c'est la seule chose qu'il y a à faire de toutes les façons. La plage est inapprochable tant elle est polluée, l'hôtel n'est plus qu'un prétexte pour aller boire des bières, dans une zone où l'alcool ne se vend plus que dans le marché noir -même si ça a changé dernièrement.
Je suis triste et surtout frustré de ne pas avoir pu vivre dans les conditions d'antan. Pourquoi cela s'est-il passé? Pourquoi une telle fracture socio-spatiale a-t-elle eu lieu en si peu de temps entre des régions pas si loin les unes des autres? Est-ce trop tard pour remettre la banlieue sud sur les bons rails?
Je reste persuadé que non.
La plage est récupérable d'ici quelques années si on cesse les activité industrielles polluantes. La réouverture des cinémas est possible si on trouve les fonds nécessaire et une volonté politique derrière. Une meilleure gestion de l'hôtel peut en faire un endroit à ne pas rater sur le grand Tunis pour la jeunesse qui veut changer de cadre pour sortir.
De plus, il y a un endroit particulier qui, je pense, pourrait devenir le centre névralgique de cette renaissance: l'espace au croisement de Boumhel, Hammam-Lif et Ezzahra, juste en face du supermarché Carrefour.
C'est un espace à l'emplacement parfait, qui peut devenir une vraie place sympathique, où les enfants pourraient venir jouer, pourquoi pas y mettre une fontaine pour embellir ce paysage, ou même, une scène pour encourager les jeunes artistes en herbe à se produire en plein air et amener un peu de gaieté à une zone étouffée par les fumées des chichas.
Pour que tout cela se passe, il faut tout d'abord une volonté politique. Malheureusement, la politique est conditionnée par le milieu des affaires. C'est pour cela que les associations et les groupes de pressions ont aujourd'hui un rôle primordial à jouer dans le projet de renaissance de la banlieue sud. Il faut les soutenir et les écouter, pourquoi pas s'engager dans ces associations et aider à déclencher le changement.
C'est donc ici un appel à tous les habitants de la banlieue sud, je les appelle à se mobiliser contre ces affairistes qui ne cherchent que le profit, au détriment du bon vivre des habitants de la région. Cela peut aussi valoir pour toutes les autres villes et régions du pays.
Le combat est le même partout, et ce n'est qu'avec la mobilisation que l'on concrétisera ce changement.
Il est triste car il assiste à un spectacle qu'il ne pensait jamais voir: pollution, saleté, et désorganisation. Ce sont malheureusement des termes qui caractérisent l'ensemble de notre pays aujourd'hui. Mais en tant qu'habitant de la banlieue sud, j'ai décidé d'écrire ce coup de gueule pour ma région.
Je fais partie de cette deuxième génération dont les parents, qui ont grandi dans cette banlieue et y ont vécu les meilleures années de leur vie ont décidé d'y rester pour fonder leur famille, tandis que dans le même temps, beaucoup choisissaient de partir vivre dans des endroits plus "branchés", plus proches du centre.
Ils ont choisi d'y rester pour ne pas quitter les souvenirs de ces si belles années, où les touristes français et italiens affluaient vers l'Hôtel d'Ezzahra, où le derby de Basket entre Ezzahra et Radès était un événement national, et où, la "high society" allait passer ses journées sur la corniche de Hammam-Lif.
Toutes ces histoires, je ne les ai pas vécues. Ce sont ce que me racontent les personnes plus vieilles, avec un air à la fois nostalgique et triste, à cause de ce qu'est devenu cette banlieue sud au fil des années. Même si je sais que ces histoires sont vraies, j'ai du mal à m'imaginer aujourd'hui comment cela pourrait être possible. J'ai du mal à m'imaginer aujourd'hui comment la jeunesse marsoise viendrait passer ses soirées à Ezzahra ou Hammam-Lif. Comment la jeunesse de la banlieue sud irait régulièrement au cinéma. C'est vous dire, à quel point ça a changé.
Aujourd'hui, il n'y a aucune vie culturelle dans la banlieue sud mis à part pendant les festivals en été. La jeunesse passe son temps dans les cafés, car c'est la seule chose qu'il y a à faire de toutes les façons. La plage est inapprochable tant elle est polluée, l'hôtel n'est plus qu'un prétexte pour aller boire des bières, dans une zone où l'alcool ne se vend plus que dans le marché noir -même si ça a changé dernièrement.
Je suis triste et surtout frustré de ne pas avoir pu vivre dans les conditions d'antan. Pourquoi cela s'est-il passé? Pourquoi une telle fracture socio-spatiale a-t-elle eu lieu en si peu de temps entre des régions pas si loin les unes des autres? Est-ce trop tard pour remettre la banlieue sud sur les bons rails?
Je reste persuadé que non.
La plage est récupérable d'ici quelques années si on cesse les activité industrielles polluantes. La réouverture des cinémas est possible si on trouve les fonds nécessaire et une volonté politique derrière. Une meilleure gestion de l'hôtel peut en faire un endroit à ne pas rater sur le grand Tunis pour la jeunesse qui veut changer de cadre pour sortir.
De plus, il y a un endroit particulier qui, je pense, pourrait devenir le centre névralgique de cette renaissance: l'espace au croisement de Boumhel, Hammam-Lif et Ezzahra, juste en face du supermarché Carrefour.
C'est un espace à l'emplacement parfait, qui peut devenir une vraie place sympathique, où les enfants pourraient venir jouer, pourquoi pas y mettre une fontaine pour embellir ce paysage, ou même, une scène pour encourager les jeunes artistes en herbe à se produire en plein air et amener un peu de gaieté à une zone étouffée par les fumées des chichas.
Pour que tout cela se passe, il faut tout d'abord une volonté politique. Malheureusement, la politique est conditionnée par le milieu des affaires. C'est pour cela que les associations et les groupes de pressions ont aujourd'hui un rôle primordial à jouer dans le projet de renaissance de la banlieue sud. Il faut les soutenir et les écouter, pourquoi pas s'engager dans ces associations et aider à déclencher le changement.
C'est donc ici un appel à tous les habitants de la banlieue sud, je les appelle à se mobiliser contre ces affairistes qui ne cherchent que le profit, au détriment du bon vivre des habitants de la région. Cela peut aussi valoir pour toutes les autres villes et régions du pays.
Le combat est le même partout, et ce n'est qu'avec la mobilisation que l'on concrétisera ce changement.
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