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Mort alors qu'il était parti chercher son fils des mains de Daech: Nous sommes tous de potentiels Dr. Bayoudh

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Nos enfants se font tuer ou tuent et nous, nous croisons les bras.

En mars dernier, j'ai essayé d'alerter dans une émission télévisée à travers une étude médico-psycho-social menée au sein de nos prisons de la dangerosité des comportements à risque de nos enfants qui mènent droit vers Daech.

J'ai sérieusement essayé de tirer la sonnette d'alarme en dénonçant plus de 1500 détenus pour terrorisme sur près de 24 milles prisonniers en tout. La majorité de ces "terroristes" a un âge entre 17 et 19 ans avec des extrêmes entre 13 et 30 ans dont une fille de 13 ans voire moins.

J'ai signalé que nos prisons constituent dangereusement un terrain de prédilection pour un embrigadement et un endoctrinement de la culture de la mort.

J'ai aussi signalé la gravité de la maltraitance des enfants, des conjugopathies, du vide affectif, de la violence familiale et environnementale, du malaise social en particulier chez nos jeunes.

S'ajoute à cela la pauvreté, la précarité, les frustrations, les comportements à risque, le nombre de suicide ascendant, la toxicomanie de plus en plus répandue chez les jeunes.

Une violence hors norme peint le quotidien des Tunisiens. Une violence verbale qui perdure dans les rues, les institutions, les mosquées et les réseaux sociaux. Des appels et des incitations à la haine en non-stop.

Une violence visuelle avec de la saleté partout, avec un paysage dramatique pendant que les autorités battent en retraite et se taisent.

Une faillite générale de tout et dans tout.

J'ai cité ces cas de familles désespérées et dévastées par la radicalisation de leurs enfants et leur départ précipité vers les zones de troubles notamment la Syrie et la Libye.

J'ai cité ce cas d'une famille dont l'enfant unique est parti avec sa fiancée rejoindre Daesh alors que tout dans le cocon familial prête au bonheur et à la stabilité. Aisance dans les moyens et les affects. Alors pourquoi? Comment expliquer cela et trouver des solutions?

J'ai parlé de cette jeune maman d'à peine vingt ans qui a abandonné sa famille et son bébé en couche pour rejoindre,avec son prédicateur, la Syrie.

J'ai signalé le cas de cette gamine de 15 ans au collège qui a fugué pour épouser un soi-disant émir.

Un vrai fléau social.

Des tragédies qui se concoctent sous nos yeux, dans le silence total et la complicité. J'ai essayé d'attirer l'attention générale et de secouer la conscience collective de ce peuple dont les enfants partent pour mourir et donner la mort.

Une Tunisie qu'on tue chaque jour un peu plus en l'éloignant de ses acquis, en la dénaturant par de nouvelles pratiques , en cautionnant les abus et l'extrémisme de certains radicalisés.

Qu'attendons-nous pour réagir vraiment et reprendre nos vies en main?

Combien de temps nous tairons-nous encore ou bien avons-nous décidé de nous laisser faire jusqu'à ce qu'ils viennent nous chercher un à un pour nous exterminer tous et nous détruire.

Je pense malheureusement que nul ne pourra survivre à la tragédie qui a frappé la famille "Bayoudh" ou de tous les autres précités.

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