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Cette conductrice de VTC a menti à sa famille indienne pour exercer ce métier

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ÉGALITÉ - Quand Shabana Shaikh a terminé ses études secondaires, elle ne rêvait que d’une chose: une voiture avec laquelle elle pourrait se déplacer dans les rues de Mumbai, où elle a grandi. Mais elle savait qu’il y avait peu de chances que cela arrive. Sa mère subvenait seule aux besoins des quatre enfants de la famille. Elle avait commencé à faire des ménages après la mort de son mari, le père de Shabana, il y a des années. Mais la jeune fille refusait de se résigner.

Sur les conseils d’une amie, elle s’est inscrite dans une auto-école sans rien dire à sa mère. "Je savais que je ne pouvais pas lui en parler, alors je lui ai dit que j’avais pris un boulot à mi-temps", explique-t-elle au HuffPost indien.

Elle a passé son permis sans leur permission

Tous les jours, elle apprenait à conduire pendant deux heures. En moins de six mois, elle a décroché un emploi dans une société de taxis uniquement gérée par des femmes. L’entretien s’est très bien passé. La suite, un peu moins: Shabana a dû avouer à sa famille qu’elle avait passé son permis sans leur permission, et qu’elle allait conduire un taxi, y compris la nuit.

Sa mère n’en revenait pas. "C’est pour ça que je t’ai payé des études? Comment vas-tu faire pour trouver un mari après ça?" s’est-elle exclamé. Evidemment, Shabana avait prévu le coup. Elle a convaincu sa mère de rencontrer la gérante de la société de taxis, qui lui a dit que Shabana ne risquait rien.

Sa mère n’était pas convaincue, mais elle s’est inclinée

Six mois plus tard, Shabana a été engagée par Uber après avoir emprunté la voiture d’une amie. C’était il y a trois ans. Sa mère a arrêté de travailler parce que sa fille, aujourd’hui âgée de 21 ans, s’occupe des six membres de la famille, dont sa sœur, son frère, sa belle-sœur et deux de leurs enfants.

Récemment, Shabana s’est acheté une voiture dans le cadre d’un programme cofinancé par l’entreprise. "C’est parfois difficile de ramener de quoi nourrir toute la famille parce que je dois aussi payer les traites, mais je me débrouille", explique-t-elle.

shabana

N’a-t-elle pas peur de conduire jusque tard le soir? "Non. J’ai fait des arts martiaux. Je n’ai jamais eu de problème avec un client, mais si un type essaie de me harceler, je lui casse la gueule", affirme-t-elle avec assurance.

Elle admet cependant avoir été plusieurs fois ralentie par des motards qui l’ont regardée d’un drôle d’air. A propos d’un incident survenu récemment, elle indique: "Deux types à moto ont commencé par me montrer du doigt en rigolant, et puis ils ont essayé de m’empêcher de passer." Shabana s’est dirigée vers un agent de la circulation, et "ils se sont volatilisés".

"Il m’arrive d’aller me plaindre aux policiers", ajoute-t-elle. "Ces types-là ont besoin d’une bonne leçon."

Quand on lui demande ce que sa mère pense du métier qu’elle a choisi, elle conclut: "Elle est très fière de moi." L’autre jour, Shabana l’a emmenée dans son taxi, et Mme Shaikh n’arrêtait pas de sourire. Quand elles sont rentrées, la mère a caressé le dos de sa fille en lui disant: "Qu’est-ce que ma fille est intelligente…".

Cet article, publié à l’origine sur le Huffington Post indien, a été traduit par Hrundi V. Bakshi pour Fast for Word.


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