La "Aldjia", le "Eulj" et les "Allouj"
Vous avez certainement entendu parlé de ce nom ancien, qui, de nos jours est tombé dans les oubliettes. Mais d'où tire-t-il son origine?
La "Aldjia" est venue avec l'arrivée des premiers arabes en Ifriqiya (l'actuelle Tunisie).
Ce nom était donné aux chrétiennes capturées lors des compagnes corsaires sur les côtes Méditerranéennes. D'ailleurs le premier sens était celui de "convertie".
Souvent blondes aux yeux bleus, aimée et adulée pour sa beauté, c'était celle qu'on voulait mettre dans son sérail. En effet le sens prit celui de la femme libertine, par extension. Ce nom est vite adopté par les locaux pour décrire toute personne belle.
Ne s'arrêtant pas là, les habitants de l'ifriqiya usèrent du mot "Aldjia" pour décrire les objets beaux et raffinés. Comme la console d'entrée par exemple, celle qui a orné et qui orne les maisons tunisiennes.
Selon les mémoires vivantes, ce meuble représente la belle blonde élancée où les sculptures travaillées dans le bois reflètent sa chevelure dorée esquissant son corps taillé comme par des mains de maître, des mains divines.
Et les captifs alors? Les mamelouks portaient le nom de "Eulj". Les renégats convertis à l'islam étaient ainsi nommés.
Citons le plus célèbre d'entre eux, le "Eulj" Ali. Ce marin était un corsaire érudit aux services des ottomans et successeur du Dragut (Al-Darghouth). Les ottomans installés dans la régence de Tunisie continuaient à utiliser ce descriptif pour les mamelouks convertis.
Guerrier corpulent et fort le "Eulj" signifiait l'homme taillé tel un gladiateur.
D'ailleurs une expression bien tunisienne le décrit, on a souvent entendu dans nos famille ou dans nos rues la phrase: "Quel Eulj!!" (Quel homme fort!!).
Des hommes, des femmes, des objets mais aussi des places publiques avaient pris cette signification. Vous avez sans doute entendu parler d'une porte de la médina de Tunis, "Bab Allouj" anciennement appelée "Bab Errhiba" (la place).
C'est une porte qui n'existe plus mais qui reste dans les mémoires.
Au XIV ème siècle, suite à l'ordre d'un souverain hafside d'installer sa famille maternelle d'origine chrétienne (sa mère étant d'origine chrétienne), "Bab Errhiba" fut nommé "Bab Allouj".
Ce nom ou ce mot s'est faufilé dans bien d'autres domaines comme dans la cuisine tunisienne qui ne fût exemptée de cette expression.
Les "Souabaa Aljia" (doigts de Aljia) sont la quintessence de la pâtisserie tunisienne.
Dépassant en goût et en finesse les préparations sucrées déjà existantes elle nous rappelle par leurs formes fines et leur couleur dorée des doigts de la belle Aldjia.
Mais aussi les "Souabaa Aldjia" avaient été donnés à une variété d'olives fines et pointues tel un croissant de lune, les "Lucques".
S'exportent au Maghreb, plus précisément en Algérie le nom "Aldjia" est porté par plusieurs femmes surtout en Kabylie. En effet le mot berbère "taaldjet" tiré de "Aldjia" prit la signification de la poupée.
C'est ainsi et par ces quelques lignes que j'essaie de redonner vie à ce joli nom qui, pour la plupart, est tombé en désuétude, en attendant qu'il retrouve vie chez nous.
Nous assisterons alors à la renaissance de la "Aldjia", celle dont la haine n'a jamais habitée son cœur.
Vous avez certainement entendu parlé de ce nom ancien, qui, de nos jours est tombé dans les oubliettes. Mais d'où tire-t-il son origine?
La "Aldjia" est venue avec l'arrivée des premiers arabes en Ifriqiya (l'actuelle Tunisie).
Ce nom était donné aux chrétiennes capturées lors des compagnes corsaires sur les côtes Méditerranéennes. D'ailleurs le premier sens était celui de "convertie".
Souvent blondes aux yeux bleus, aimée et adulée pour sa beauté, c'était celle qu'on voulait mettre dans son sérail. En effet le sens prit celui de la femme libertine, par extension. Ce nom est vite adopté par les locaux pour décrire toute personne belle.
Ne s'arrêtant pas là, les habitants de l'ifriqiya usèrent du mot "Aldjia" pour décrire les objets beaux et raffinés. Comme la console d'entrée par exemple, celle qui a orné et qui orne les maisons tunisiennes.
Selon les mémoires vivantes, ce meuble représente la belle blonde élancée où les sculptures travaillées dans le bois reflètent sa chevelure dorée esquissant son corps taillé comme par des mains de maître, des mains divines.
Et les captifs alors? Les mamelouks portaient le nom de "Eulj". Les renégats convertis à l'islam étaient ainsi nommés.
Citons le plus célèbre d'entre eux, le "Eulj" Ali. Ce marin était un corsaire érudit aux services des ottomans et successeur du Dragut (Al-Darghouth). Les ottomans installés dans la régence de Tunisie continuaient à utiliser ce descriptif pour les mamelouks convertis.
Guerrier corpulent et fort le "Eulj" signifiait l'homme taillé tel un gladiateur.
D'ailleurs une expression bien tunisienne le décrit, on a souvent entendu dans nos famille ou dans nos rues la phrase: "Quel Eulj!!" (Quel homme fort!!).
Des hommes, des femmes, des objets mais aussi des places publiques avaient pris cette signification. Vous avez sans doute entendu parler d'une porte de la médina de Tunis, "Bab Allouj" anciennement appelée "Bab Errhiba" (la place).
C'est une porte qui n'existe plus mais qui reste dans les mémoires.
Au XIV ème siècle, suite à l'ordre d'un souverain hafside d'installer sa famille maternelle d'origine chrétienne (sa mère étant d'origine chrétienne), "Bab Errhiba" fut nommé "Bab Allouj".
Ce nom ou ce mot s'est faufilé dans bien d'autres domaines comme dans la cuisine tunisienne qui ne fût exemptée de cette expression.
Les "Souabaa Aljia" (doigts de Aljia) sont la quintessence de la pâtisserie tunisienne.
Dépassant en goût et en finesse les préparations sucrées déjà existantes elle nous rappelle par leurs formes fines et leur couleur dorée des doigts de la belle Aldjia.
Mais aussi les "Souabaa Aldjia" avaient été donnés à une variété d'olives fines et pointues tel un croissant de lune, les "Lucques".
S'exportent au Maghreb, plus précisément en Algérie le nom "Aldjia" est porté par plusieurs femmes surtout en Kabylie. En effet le mot berbère "taaldjet" tiré de "Aldjia" prit la signification de la poupée.
C'est ainsi et par ces quelques lignes que j'essaie de redonner vie à ce joli nom qui, pour la plupart, est tombé en désuétude, en attendant qu'il retrouve vie chez nous.
Nous assisterons alors à la renaissance de la "Aldjia", celle dont la haine n'a jamais habitée son cœur.
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