Il y a déjà plus d'un mois, le 5 avril 2016, les autorités sortantes de Tripoli cèdent officiellement le pouvoir à Fayez el-Sarraj, désigné désormais chef de l'exécutif Libyen. Comme une réponse à cette nomination et à la création d'une chambre d'opération contre Daesh, les terroristes s'emparent d'Abu Grein, une ville prés de Syrthe.
Une reconstruction économique dans un chaos politique.
Reconstruire l'économie Libyenne. Tel est l'objectif du nouvel exécutif libyen dirigé par Fayez el-Sarraj qui s'est installé à Tripoli désormais à la tête d'un gouvernement, soutenu par la communauté internationale qui a réussi à rallier la banque centrale ainsi que les principales institutions économiques du pays.
Cependant 5 ans après la vague du printemps arabe qui a mené à la chute de Kadhafi, la stabilité politique et institutionnelle ne semblent que chimères en Libye.
Si la signature le 17 décembre 2015 dernier des accords de Skhirat au Maroc d'une entente nationale entre les représentants des deux parlements libyens sous l'égide de l'ONU a permis la désignation d'El Sarraj et a initié des négociations entre les deux camps, les concessions et la relaxe semblent fragiles en Libye.
L'économie Libyenne dépend principalement des revenus du secteur pétrolier, qui composent la presque totalité des exportations et plus de la moitié du PIB, le secteur privé demeure très faible, les infrastructures sont insuffisantes ou inexistantes et le tertiaire n'est que très peu développé.
L'économie libyenne est donc du fait de sa dépendance, soumise aux aléas des fluctuations de la production en hydrocarbure du pays.
Les principaux aspects du mauvais état de l'économie libyenne sont donc la baisse de la production du pétrole couplée à une forte dépréciation de la monnaie locale (en 2014 le taux de change était de l'ordre de 1.3 LYD=1$ et maintenant il est de l'ordre de >3LYD=1$).
Si à ce constat d'une monnaie fondante l'on rajoute la chute du prix du baril de pétrole sur les marchés depuis plus de deux ans on obtient le résultat d'une économie non viable, qui, si elle veut se diversifier a le devoir de retrouver les fonds nécessaires afin de pouvoir investir dans d'autres secteurs d'activité.
Le recouvrement de la production en hydrocarbures d'avant 2013 est une nécessité dans cette perspective.
Néanmoins avec une production journalière oscillant entre 300.000 et 400.000 barils/jours, le rétablissement d'une économie pétrodependante au niveau de 2010-2013 semble illusoire.
Ainsi quelles solutions pour redresser les finances et les institutions d'un pays en proie au terrorisme?
À l'aube d'une nouvelle intervention occidentale?
Aux origines du chaos les deux guerres civiles initiées par l'intervention de l'OTAN en Libye.
Si l'intervention a eu le mérite de chasser la dictature elle a laissé la Libye en proie à la débâcle politique ayant accouché sur la naissance du monstre.
Apres les attentas de Paris est réapparue l'idée d'une intervention en Libye, là où le premier ministre français considérait qu'il faudra combattre Daesh sur ce territoire.
Leur constat est là. Plus de despote, que des illuminés.
La Libye représente ainsi une zone à risque du fait de la forte implantation terroriste lançant la menace d'un nouveau "Moyen-orient" aux portes de l'Europe du fait de l'instabilité de la région du Maghreb.
L'Algérie pays-continent tente tant bien que mal de contenir l'expansion du terrorisme au Maghreb et semble faire figure de rempart méditerranéen.
Le terrorisme, vieille chimère de l'Algérie qui a connu la bête sous plusieurs formes que ce soit le FIS, AQMI ou ISIS ne peut à elle seule constituer le seul soldat de la politique de Containment du terrorisme subsaharien.
La Tunisie, aux frontières de la Libye, a elle tenté de le chasser par les urnes et se trouve être la cible de deux réponses: Trois attentats en 2015.
Les interventions française au Mali et en Centrafrique ont certes permis une perte de territoire des islamistes en Afrique Subsaharienne, mais, néanmoins le repli ne se fait qu'au détriment de la Libye, qui semble se retrouver dans le même cas que l'Irak il y a quelques années.
Le parallèle se fait facilement et est appuyé par la possibilité d'une intervention très prochaine initiée par le conseil de sécurité de l'ONU qui dans une résolution 2259 se réserve le droit d'aider (comprendre intervenir militairement) le gouvernement d'union nationale- que l'ONU à en partie mis en place- à lutter contre tout ce qui constitue une menace pour la paix et la sécurité internationale.
Couplée avec les dispositions de l'article 39 des accords de Skhirat, l'ONU dispose ainsi des moyens juridiques nécessaires afin de justifier une potentielle ingérence.
La troisième voie
Si l'on doit retenir la principale limite/erreur de la "communauté internationale" ces quinze dernières années et en l'espèce en 2014 en Libye c'est son désir de vouloir à tout prix designer une seule entité représentante et légitime en estimant qu'une fois désignée, elle mettrai fin à la débâcle politique et institutionnelle.
Deux ans auparavant, elle désignait le parlement de Tobrouk comme seul parlement légitime représentatif du peuple libyen avec le résultat que l'on connait.
Une nouvelle intervention étrangère au mieux, décrédibilisera le gouvernement, et au pire fera percevoir ce dernier uniquement comme un pion occidental dans l'échiquier politique déjà très complexe, le rendant de ce fait illusoire d'une quelconque légitimité populaire; peuple à qui on semble offrir le choix entre se noyer aux côtes italiennes, périr sous les bombes occidentales et islamistes ou encore être avalé par le monstre.
Néanmoins le rétablissement d'institutions viables et d'une économie durable peut se faire sans les pressions extérieures.
En effet, comme vu au Maroc, et déjà initiée auparavant, le dialogue entre les forces politiques du pays semble ouvrir une frêle brèche vers une série de compromis qui peuvent amener à une ébauche de stabilité du territoire.
Une entente entre Tripoli et l'Ouest Libyen pourrait à elle seule faire à nouveau redécoller la production de pétrole libyenne.
Néanmoins, même si à ce jour une telle entente semble assez peu probable, rappelons nous qu'il y a quelques mois un dialogue entre Tobrouk et Tripoli paraissait illusoire et utopique.
Une reconstruction économique dans un chaos politique.
Reconstruire l'économie Libyenne. Tel est l'objectif du nouvel exécutif libyen dirigé par Fayez el-Sarraj qui s'est installé à Tripoli désormais à la tête d'un gouvernement, soutenu par la communauté internationale qui a réussi à rallier la banque centrale ainsi que les principales institutions économiques du pays.
Cependant 5 ans après la vague du printemps arabe qui a mené à la chute de Kadhafi, la stabilité politique et institutionnelle ne semblent que chimères en Libye.
Si la signature le 17 décembre 2015 dernier des accords de Skhirat au Maroc d'une entente nationale entre les représentants des deux parlements libyens sous l'égide de l'ONU a permis la désignation d'El Sarraj et a initié des négociations entre les deux camps, les concessions et la relaxe semblent fragiles en Libye.
L'économie Libyenne dépend principalement des revenus du secteur pétrolier, qui composent la presque totalité des exportations et plus de la moitié du PIB, le secteur privé demeure très faible, les infrastructures sont insuffisantes ou inexistantes et le tertiaire n'est que très peu développé.
L'économie libyenne est donc du fait de sa dépendance, soumise aux aléas des fluctuations de la production en hydrocarbure du pays.
Les principaux aspects du mauvais état de l'économie libyenne sont donc la baisse de la production du pétrole couplée à une forte dépréciation de la monnaie locale (en 2014 le taux de change était de l'ordre de 1.3 LYD=1$ et maintenant il est de l'ordre de >3LYD=1$).
Si à ce constat d'une monnaie fondante l'on rajoute la chute du prix du baril de pétrole sur les marchés depuis plus de deux ans on obtient le résultat d'une économie non viable, qui, si elle veut se diversifier a le devoir de retrouver les fonds nécessaires afin de pouvoir investir dans d'autres secteurs d'activité.
Le recouvrement de la production en hydrocarbures d'avant 2013 est une nécessité dans cette perspective.
Néanmoins avec une production journalière oscillant entre 300.000 et 400.000 barils/jours, le rétablissement d'une économie pétrodependante au niveau de 2010-2013 semble illusoire.
Ainsi quelles solutions pour redresser les finances et les institutions d'un pays en proie au terrorisme?
À l'aube d'une nouvelle intervention occidentale?
Aux origines du chaos les deux guerres civiles initiées par l'intervention de l'OTAN en Libye.
Si l'intervention a eu le mérite de chasser la dictature elle a laissé la Libye en proie à la débâcle politique ayant accouché sur la naissance du monstre.
Apres les attentas de Paris est réapparue l'idée d'une intervention en Libye, là où le premier ministre français considérait qu'il faudra combattre Daesh sur ce territoire.
Leur constat est là. Plus de despote, que des illuminés.
La Libye représente ainsi une zone à risque du fait de la forte implantation terroriste lançant la menace d'un nouveau "Moyen-orient" aux portes de l'Europe du fait de l'instabilité de la région du Maghreb.
L'Algérie pays-continent tente tant bien que mal de contenir l'expansion du terrorisme au Maghreb et semble faire figure de rempart méditerranéen.
Le terrorisme, vieille chimère de l'Algérie qui a connu la bête sous plusieurs formes que ce soit le FIS, AQMI ou ISIS ne peut à elle seule constituer le seul soldat de la politique de Containment du terrorisme subsaharien.
La Tunisie, aux frontières de la Libye, a elle tenté de le chasser par les urnes et se trouve être la cible de deux réponses: Trois attentats en 2015.
Les interventions française au Mali et en Centrafrique ont certes permis une perte de territoire des islamistes en Afrique Subsaharienne, mais, néanmoins le repli ne se fait qu'au détriment de la Libye, qui semble se retrouver dans le même cas que l'Irak il y a quelques années.
Le parallèle se fait facilement et est appuyé par la possibilité d'une intervention très prochaine initiée par le conseil de sécurité de l'ONU qui dans une résolution 2259 se réserve le droit d'aider (comprendre intervenir militairement) le gouvernement d'union nationale- que l'ONU à en partie mis en place- à lutter contre tout ce qui constitue une menace pour la paix et la sécurité internationale.
Couplée avec les dispositions de l'article 39 des accords de Skhirat, l'ONU dispose ainsi des moyens juridiques nécessaires afin de justifier une potentielle ingérence.
La troisième voie
Si l'on doit retenir la principale limite/erreur de la "communauté internationale" ces quinze dernières années et en l'espèce en 2014 en Libye c'est son désir de vouloir à tout prix designer une seule entité représentante et légitime en estimant qu'une fois désignée, elle mettrai fin à la débâcle politique et institutionnelle.
Deux ans auparavant, elle désignait le parlement de Tobrouk comme seul parlement légitime représentatif du peuple libyen avec le résultat que l'on connait.
Une nouvelle intervention étrangère au mieux, décrédibilisera le gouvernement, et au pire fera percevoir ce dernier uniquement comme un pion occidental dans l'échiquier politique déjà très complexe, le rendant de ce fait illusoire d'une quelconque légitimité populaire; peuple à qui on semble offrir le choix entre se noyer aux côtes italiennes, périr sous les bombes occidentales et islamistes ou encore être avalé par le monstre.
Néanmoins le rétablissement d'institutions viables et d'une économie durable peut se faire sans les pressions extérieures.
En effet, comme vu au Maroc, et déjà initiée auparavant, le dialogue entre les forces politiques du pays semble ouvrir une frêle brèche vers une série de compromis qui peuvent amener à une ébauche de stabilité du territoire.
Une entente entre Tripoli et l'Ouest Libyen pourrait à elle seule faire à nouveau redécoller la production de pétrole libyenne.
Néanmoins, même si à ce jour une telle entente semble assez peu probable, rappelons nous qu'il y a quelques mois un dialogue entre Tobrouk et Tripoli paraissait illusoire et utopique.
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