Chenini, trois syllabes méconnues du grand public!
Ce nom est porté par un petit village du sud ouest de Gabès, un coin de paradis souvent confondu avec son homonyme berbère sis dans un désert pierreux; Chenini de Tataouine; connu pour ses ksours érigés sur les collines du reg hostile de la Tunisie méridionale.
Mais ce que nous intéresse c'est bien Chenini de Gabès.
Une oasis humide, tapissée par la verdure du henné, des grenadiers, des palmiers, d'abricotiers et différentes sortes d'arbres fruitiers. Une mosaïque de végétations et de plantations qui s'approvisionnent en eau grâce aux conduits d'irrigation en ciment venus remplacer les fossés autrefois creusés. Bien que ces conduits aient l'air un peu sophistiqués, la technique d'irrigation ancestrale persiste et triomphe.
![chenini]()
Humide et bien rafraîchissante, on y trouve refuge quand la chaleur étouffante de l'été devient insupportable: Armés de nos vélos et motocyclettes, on quitte les coins urbanisés du village pour changer de décor et plonger dans un autre univers, le monde merveilleux d'Alice pour les gamins qu'on était (et qu'on est toujours).
On enlève nos tongs pour mouiller nos pieds dans l'eau servant à l'irrigation, du pur régal!
Assis prés du mini aqueduc en arche (El Kouss), on jouit de la symphonie qu'offre cette nature si généreuse. Et puis, grâce aux quelques centaines de millimes qu'on a réussi à arracher à nos parents, on s'offre un verre de thé ou un café turc dans le café du coin (Snack/Charchara), un café appartenant à la municipalité et qui a réussi à s'inviter dans la nature sans pour autant nuire au décor!
S'étalant sur quelques kilomètres, cette oasis que l'on peut considérer comme un labyrinthe va d'une surface plane jusqu'à aller s'incruster dans un oued immense (Ras El Oued), que j'appelle le grand canyon tunisien! Et si le Colorado coule dans le canyon américain, une eau pure coulait abondamment de la source blanche (El Ain El Badha), une source qu'on a épuisée ou même détournée comme disent certains.
![chenini]()
Amateurs de randonnée pédestre, Ras El Oued vaut le détour!
Prenez la route qui mène vers "El Bargueya", allez tout droit, marchez et continuez de marcher puis montez, et là où les habitations et les signes de sédentarisations disparaissent, arrêtez-vous!
À votre gauche, vous apercevrez l'autre bord du Oued. Posez vos sacs de couchage et vos bâtons, approchez du pied de la colline et retenez votre souffle: Des palmiers au cœur d'un immense fossé, du vert marié avec du beige et du marron, une oasis que les plus assoiffés d'entre vous croiront qu'il s'agirait d'un mirage!
Malgré qu'à cet endroit il existait un hôtel (aujourd'hui déserté) avec ses petits bungalows et sa piscine qui enjolivait le panorama, le coin reste toutefois époustouflant, épatant et apaisant!
Cet endroit m'a marqué et me marque toujours. Étant petit j'imaginais des cowboys sur leurs chevaux galopant à petits pas, et à l'autre bout du oued des amérindiens lançant des messages à travers leurs pipes, une scène que; peut-être; j'avais tirée de Lucky Luke.
Ras El Oued est parsemé de grottes creusées par les humains et non par les phénomènes d'érosion: On dit qu'elles datent de l'époque coloniale et qu'elles servaient comme cachettes et planques pour les résistants, des labyrinthes pouvant aider Bip Bip à piéger coyote à l'éternité!
Chenini, cet Eden mérite de revivre sa gloire!
Il fut une époque où les bus touristiques s'invitaient, où les touristes éblouis par la vue ne cessaient de prendre des photos, où les calèches faisaient des allers-retours, sillonnant l'oasis, où l'on courait demandant aux invités des cadeaux ("Un stylo s'il vous plaît!"), où les petits commerces et boutiques artisanales improvisées faisaient des recettes notables.
Chenini merci de m'avoir bercé pendant 18 ans!
![chenini]()
Ce nom est porté par un petit village du sud ouest de Gabès, un coin de paradis souvent confondu avec son homonyme berbère sis dans un désert pierreux; Chenini de Tataouine; connu pour ses ksours érigés sur les collines du reg hostile de la Tunisie méridionale.
Mais ce que nous intéresse c'est bien Chenini de Gabès.
Une oasis humide, tapissée par la verdure du henné, des grenadiers, des palmiers, d'abricotiers et différentes sortes d'arbres fruitiers. Une mosaïque de végétations et de plantations qui s'approvisionnent en eau grâce aux conduits d'irrigation en ciment venus remplacer les fossés autrefois creusés. Bien que ces conduits aient l'air un peu sophistiqués, la technique d'irrigation ancestrale persiste et triomphe.

Humide et bien rafraîchissante, on y trouve refuge quand la chaleur étouffante de l'été devient insupportable: Armés de nos vélos et motocyclettes, on quitte les coins urbanisés du village pour changer de décor et plonger dans un autre univers, le monde merveilleux d'Alice pour les gamins qu'on était (et qu'on est toujours).
On enlève nos tongs pour mouiller nos pieds dans l'eau servant à l'irrigation, du pur régal!
Assis prés du mini aqueduc en arche (El Kouss), on jouit de la symphonie qu'offre cette nature si généreuse. Et puis, grâce aux quelques centaines de millimes qu'on a réussi à arracher à nos parents, on s'offre un verre de thé ou un café turc dans le café du coin (Snack/Charchara), un café appartenant à la municipalité et qui a réussi à s'inviter dans la nature sans pour autant nuire au décor!
S'étalant sur quelques kilomètres, cette oasis que l'on peut considérer comme un labyrinthe va d'une surface plane jusqu'à aller s'incruster dans un oued immense (Ras El Oued), que j'appelle le grand canyon tunisien! Et si le Colorado coule dans le canyon américain, une eau pure coulait abondamment de la source blanche (El Ain El Badha), une source qu'on a épuisée ou même détournée comme disent certains.

Amateurs de randonnée pédestre, Ras El Oued vaut le détour!
Prenez la route qui mène vers "El Bargueya", allez tout droit, marchez et continuez de marcher puis montez, et là où les habitations et les signes de sédentarisations disparaissent, arrêtez-vous!
À votre gauche, vous apercevrez l'autre bord du Oued. Posez vos sacs de couchage et vos bâtons, approchez du pied de la colline et retenez votre souffle: Des palmiers au cœur d'un immense fossé, du vert marié avec du beige et du marron, une oasis que les plus assoiffés d'entre vous croiront qu'il s'agirait d'un mirage!
Malgré qu'à cet endroit il existait un hôtel (aujourd'hui déserté) avec ses petits bungalows et sa piscine qui enjolivait le panorama, le coin reste toutefois époustouflant, épatant et apaisant!
Cet endroit m'a marqué et me marque toujours. Étant petit j'imaginais des cowboys sur leurs chevaux galopant à petits pas, et à l'autre bout du oued des amérindiens lançant des messages à travers leurs pipes, une scène que; peut-être; j'avais tirée de Lucky Luke.
Ras El Oued est parsemé de grottes creusées par les humains et non par les phénomènes d'érosion: On dit qu'elles datent de l'époque coloniale et qu'elles servaient comme cachettes et planques pour les résistants, des labyrinthes pouvant aider Bip Bip à piéger coyote à l'éternité!
Chenini, cet Eden mérite de revivre sa gloire!
Il fut une époque où les bus touristiques s'invitaient, où les touristes éblouis par la vue ne cessaient de prendre des photos, où les calèches faisaient des allers-retours, sillonnant l'oasis, où l'on courait demandant aux invités des cadeaux ("Un stylo s'il vous plaît!"), où les petits commerces et boutiques artisanales improvisées faisaient des recettes notables.
Chenini merci de m'avoir bercé pendant 18 ans!

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