BFT - Un procès en cours, 700 millions de dinars évanouis, et des soupçons de corruption dans les hautes sphères de l'Etat: l'affaire de la Banque franco-tunisienne est lourde d'enjeux. Mais le dossier est particulièrement technique. Le site d'information Nawaat a publié plusieurs documents sur le dossier. Le HuffPost Tunisie vous donne quelques clés pour comprendre de quoi il retourne.
La Banque centrale de Tunisie, au premier chef son directeur général des affaires juridiques, Mounir Klibi. "Il était le seul accusé invité à comparaître lors de l'audience du 29 mars dernier", assure-t-on chez Nawaat, qui était présent au tribunal.
Indirectement, le gouverneur de la BCT, Chedli Ayari, qui, selon Nawaat, "doit être auditionné prochainement au sujet de la BFT par la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption de l’Assemblée des représentants du peuple".
La Société tunisienne de banque (STB), et sa filiale la Banque franco-tunisienne. La STB a repris le contrôle de la Banque franco-tunisienne (BFT) en 1989, alors que jusque-là le contrôle de la BFT allait à la société Arab Business International Finance and Investment Company (ABCI Investments).
La société ABCI Investments, domiciliée aux Antilles néerlandaises, détenue pour moitié par le prince saoudien Bandar Khaled Bin Abdul Aziz Al Saud et pour l'autre moitié par un Tunisien, Abdel Majid Bouden (son président par ailleurs) poursuit l'Etat tunisien en justice depuis 1987, alors que sa prise de participation majoritaire dans la BFT n'avait jamais été acceptée par l'Etat, d'où un très long bras de fer juridique, qui a été jusqu'à la prise de contrôle litigieuse de l'établissement en 1989, rappelle une décision du tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale.
Le litige doit être réglé "dans le courant de l’année [par] le CIRDI, tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale", indique Nawaat. L'enjeu de ce litige concerne "la [re]nationalisation de la BFT par la spoliation de l’actionnaire majoritaire, la société ABCI Investments au profit de la STB", résumait Nawaat dans un précédent article de février 2016.
C'est à partir de la reprise de contrôle de la BFT par l'Etat en 1989 que Mounir Klibi intègre la BFT. D'après Nawaat, il a alors "mis en place un système d’octroi de crédit sans garantie". Le soupçon qui pèse sur la banque franco-tunisienne et notamment sur son directeur général des affaires juridiques est en effet que certains crédits auraient été délivrés par la BFT sans qu'il soit demandé au client de rembourser.
700 millions de dinars auraient ainsi été distribués indûment, selon l'un des documents parvenus à Nawaat.
Le procès met donc aux prises l'Etat, lésé par ces pertes, à Mounir Klibi, l'un des cadres dirigeants de la Banque franco-tunisienne. A voir si le procès confirme ces soupçons, et le cas échéant s'il met à jour d'éventuels relais d'influence que ce responsable aurait pu tisser auprès des instances de contrôle, notamment la Banque centrale de Tunisie.
La rédaction de Nawaat, contactée par le HuffPost Tunisie, indique que ces documents lui ont été envoyés anonymement après la publication de leur premier article sur le sujet, paru le 16 février.
Pour autant, avertit Nawaat, "[notre journal] n'est pas une boîte postale: nous avons authentifié ces documents en les recoupant au terme d'un véritable travail journalistique" d'une durée de deux mois. Car le média est habitué à recevoir "beaucoup d'intox" et dit avoir vérifié les dates, fonctions, signatures, etc. figurant sur ces documents.
L'identité et les intentions de l'informateur restent cependant inconnues.
Selon le site Maghreb confidentiel, l'Etat cherche à liquider la Banque franco-tunisienne. Cela permettrait, selon Nawaat, de "faire disparaître les traces et les preuves des implications des responsables de ce fiasco financier".
Qui est concerné?
La Banque centrale de Tunisie, au premier chef son directeur général des affaires juridiques, Mounir Klibi. "Il était le seul accusé invité à comparaître lors de l'audience du 29 mars dernier", assure-t-on chez Nawaat, qui était présent au tribunal.
Indirectement, le gouverneur de la BCT, Chedli Ayari, qui, selon Nawaat, "doit être auditionné prochainement au sujet de la BFT par la Commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption de l’Assemblée des représentants du peuple".
La Société tunisienne de banque (STB), et sa filiale la Banque franco-tunisienne. La STB a repris le contrôle de la Banque franco-tunisienne (BFT) en 1989, alors que jusque-là le contrôle de la BFT allait à la société Arab Business International Finance and Investment Company (ABCI Investments).
La société ABCI Investments, domiciliée aux Antilles néerlandaises, détenue pour moitié par le prince saoudien Bandar Khaled Bin Abdul Aziz Al Saud et pour l'autre moitié par un Tunisien, Abdel Majid Bouden (son président par ailleurs) poursuit l'Etat tunisien en justice depuis 1987, alors que sa prise de participation majoritaire dans la BFT n'avait jamais été acceptée par l'Etat, d'où un très long bras de fer juridique, qui a été jusqu'à la prise de contrôle litigieuse de l'établissement en 1989, rappelle une décision du tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale.
Le litige doit être réglé "dans le courant de l’année [par] le CIRDI, tribunal d’arbitrage de la Banque mondiale", indique Nawaat. L'enjeu de ce litige concerne "la [re]nationalisation de la BFT par la spoliation de l’actionnaire majoritaire, la société ABCI Investments au profit de la STB", résumait Nawaat dans un précédent article de février 2016.
De quoi s'agit-il?
C'est à partir de la reprise de contrôle de la BFT par l'Etat en 1989 que Mounir Klibi intègre la BFT. D'après Nawaat, il a alors "mis en place un système d’octroi de crédit sans garantie". Le soupçon qui pèse sur la banque franco-tunisienne et notamment sur son directeur général des affaires juridiques est en effet que certains crédits auraient été délivrés par la BFT sans qu'il soit demandé au client de rembourser.
700 millions de dinars auraient ainsi été distribués indûment, selon l'un des documents parvenus à Nawaat.
Le procès met donc aux prises l'Etat, lésé par ces pertes, à Mounir Klibi, l'un des cadres dirigeants de la Banque franco-tunisienne. A voir si le procès confirme ces soupçons, et le cas échéant s'il met à jour d'éventuels relais d'influence que ce responsable aurait pu tisser auprès des instances de contrôle, notamment la Banque centrale de Tunisie.
Quelle valeur accorder à ces documents?
La rédaction de Nawaat, contactée par le HuffPost Tunisie, indique que ces documents lui ont été envoyés anonymement après la publication de leur premier article sur le sujet, paru le 16 février.
Pour autant, avertit Nawaat, "[notre journal] n'est pas une boîte postale: nous avons authentifié ces documents en les recoupant au terme d'un véritable travail journalistique" d'une durée de deux mois. Car le média est habitué à recevoir "beaucoup d'intox" et dit avoir vérifié les dates, fonctions, signatures, etc. figurant sur ces documents.
L'identité et les intentions de l'informateur restent cependant inconnues.
Où en est-on maintenant?
Selon le site Maghreb confidentiel, l'Etat cherche à liquider la Banque franco-tunisienne. Cela permettrait, selon Nawaat, de "faire disparaître les traces et les preuves des implications des responsables de ce fiasco financier".
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