De sanglantes attaques terroristes perpétrées au nom de l'islam ont encore une fois été au cœur de l'actualité mondiale dans les derniers mois. Le sang a coulé et les larmes ont suivi: quelles leçons pouvons-nous tirer de ces tragiques évènements? Quelles sont les réponses que nous pourrions apporter en vue de freiner l'escalade des tensions? Outre les enjeux de sécurité publique, quelle pourrait-être la réforme tant attendue de l'islam qu'il faudrait mettre en œuvre pour arrêter les extrémistes qui interprètent le Coran de manière littérale? Autrement dit, comment faire pour retrouver un islam culturel dénué de visées politiques?
Il n'existe évidemment pas de solution miracle. L'inexistence d'un clergé bien identifié dans le monde musulman (et sunnite en particulier) ne rend malheureusement pas une réforme de l'islam très probable. Pour se prêter à un tel exercice, il faudrait d'abord que les différents représentants de la religion musulmane puissent se coordonner à une échelle globale. Il faudrait ensuite qu'ils arrivent à établir un certain consensus autour de grandes orientations générales. La chose est quelque peu utopique, mais il faut espérer qu'elle se produise. Pour paraitre légitime, la réforme de l'islam souhaitée par bon nombre d'intellectuels ne peut pas seulement provenir de l'Occident: elle doit aussi être initiée par des musulmans croyants.
Le premier point que cette réforme devrait toucher est le caractère juridique de l'islam. Effectivement, l'islam est une religion qui s'accompagne d'un système de droit: la charia. Le droit musulman est contenu dans le Coran et la Sunna - des textes qui font toujours figure de Code civil et de Code criminel pour les fondamentalistes. Sans l'abandon de ce caractère juridique, il est nettement improbable que cette religion puisse facilement s'adapter à la modernité, et ce, tant en Occident que dans les pays musulmans traversés par un désir de progrès. L'entretien de ce système juridique dérogatoire contribue également à la ghettoïsation des communautés musulmanes dans les pays occidentaux, et par le fait même, à l'établissement d'une forme d'apartheid religieux.
Le deuxième point que cette réforme devrait toucher est le caractère violent de certaines sourates du Coran. Contrairement aux sourates révélées à La Mecque, plusieurs sourates révélées à Médine affichent une volonté de conquête évidente: cette réalité s'explique par la différence des contextes sociopolitiques dans lesquels a évolué le prophète Mahomet au VIIe siècle dans la péninsule arabique. Si ce dernier affichera à La Mecque (610-622) un tempérament pacifique qui se traduira par des appels au respect et à l'harmonie, il se fera beaucoup moins conciliant à Médine (622-632) envers ses adversaires - ce qui confèrera au texte coranique un aspect polémique et vindicatif.
On devine que plusieurs musulmans choisissent déjà de se référer aux sourates pacifiques plutôt qu'aux sourates guerrières avec lesquelles ils n'ont absolument rien en commun. Il n'en demeure pas moins que de décréter officiellement que les sourates intolérantes n'ont aucune valeur prescriptive serait pour le moins nécessaire et bénéfique. Cette opération devrait toutefois être faite au détriment du principe d'abrogation voulant que les dernières sourates révélées aient préséance sur les premières - en l'occurrence sur les sourates pacifiques. C'est donc tout un travail théologique qu'il faudrait entreprendre.
En gros, l'islam devrait abandonner sa prétention à règlementer et à légiférer, sans quoi cette religion risque de se replier davantage sur elle-même dans un élan destructeur. Dans le meilleur des mondes, les représentants de cette tradition religieuse devraient également favoriser la naissance d'un islam de La Mecque libéré de ses contradictions, bref d'un islam dépourvu de toute ambigüité idéologique.
Il n'existe évidemment pas de solution miracle. L'inexistence d'un clergé bien identifié dans le monde musulman (et sunnite en particulier) ne rend malheureusement pas une réforme de l'islam très probable. Pour se prêter à un tel exercice, il faudrait d'abord que les différents représentants de la religion musulmane puissent se coordonner à une échelle globale. Il faudrait ensuite qu'ils arrivent à établir un certain consensus autour de grandes orientations générales. La chose est quelque peu utopique, mais il faut espérer qu'elle se produise. Pour paraitre légitime, la réforme de l'islam souhaitée par bon nombre d'intellectuels ne peut pas seulement provenir de l'Occident: elle doit aussi être initiée par des musulmans croyants.
Le premier point que cette réforme devrait toucher est le caractère juridique de l'islam. Effectivement, l'islam est une religion qui s'accompagne d'un système de droit: la charia. Le droit musulman est contenu dans le Coran et la Sunna - des textes qui font toujours figure de Code civil et de Code criminel pour les fondamentalistes. Sans l'abandon de ce caractère juridique, il est nettement improbable que cette religion puisse facilement s'adapter à la modernité, et ce, tant en Occident que dans les pays musulmans traversés par un désir de progrès. L'entretien de ce système juridique dérogatoire contribue également à la ghettoïsation des communautés musulmanes dans les pays occidentaux, et par le fait même, à l'établissement d'une forme d'apartheid religieux.
Le deuxième point que cette réforme devrait toucher est le caractère violent de certaines sourates du Coran. Contrairement aux sourates révélées à La Mecque, plusieurs sourates révélées à Médine affichent une volonté de conquête évidente: cette réalité s'explique par la différence des contextes sociopolitiques dans lesquels a évolué le prophète Mahomet au VIIe siècle dans la péninsule arabique. Si ce dernier affichera à La Mecque (610-622) un tempérament pacifique qui se traduira par des appels au respect et à l'harmonie, il se fera beaucoup moins conciliant à Médine (622-632) envers ses adversaires - ce qui confèrera au texte coranique un aspect polémique et vindicatif.
On devine que plusieurs musulmans choisissent déjà de se référer aux sourates pacifiques plutôt qu'aux sourates guerrières avec lesquelles ils n'ont absolument rien en commun. Il n'en demeure pas moins que de décréter officiellement que les sourates intolérantes n'ont aucune valeur prescriptive serait pour le moins nécessaire et bénéfique. Cette opération devrait toutefois être faite au détriment du principe d'abrogation voulant que les dernières sourates révélées aient préséance sur les premières - en l'occurrence sur les sourates pacifiques. C'est donc tout un travail théologique qu'il faudrait entreprendre.
En gros, l'islam devrait abandonner sa prétention à règlementer et à légiférer, sans quoi cette religion risque de se replier davantage sur elle-même dans un élan destructeur. Dans le meilleur des mondes, les représentants de cette tradition religieuse devraient également favoriser la naissance d'un islam de La Mecque libéré de ses contradictions, bref d'un islam dépourvu de toute ambigüité idéologique.
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